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30 juin 2008 1 30 /06 /juin /2008 21:41

Evasion Prison centrale de Douala

Dix sept prisonniers ont été abattus hier dans une tentative d’évasion massive. Plusieurs dégâts collatéraux.

 

Le Secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Justice chargé de l’administration pénitentiaire a fait une descente à la prison de New-Bell hier (lundi 30 juin) après-midi. Emmanuel Ngafesson était à la prison de New-Bell pour s’enquérir de la situation, vingt quatre heures après la tentative d’évasion qui s’est soldée par dix sept fugitifs abattus. Après le tour du propriétaire, et une visite à la spéciale 18 où sont placées les victimes de l’opération épervier, le Secrétaire d’Etat auprès du ministre de la justice chargé de l’administration pénitentiaire s’est fait présenter un rapport de la tentative d’évasion massive dans laquelle était impliquée une vingtaine de détenus. Il en a profité pour féliciter les troupes de l’administrateur principal des prisons Tsala Amougou Joseph, régisseur du pénitencier de Douala qui ont fait preuve de bravoure en réagissant promptement et avec l’agilité nécessaire pour stopper au plus vite cette cavale, tout en maîtrisant les milliers d’autres détenus et visiteurs dans une cour bondée et bruyante.

Ce qui a permis d’éviter tout débordement et de ramener rapidement le calme. Par ailleurs, le patron de l’administration pénitentiaire a pris connaissance de l’état de promiscuité au sein du milieu carcéral de la prison de New-Bell. Construite en 1938 et prévue pour accueillir 600 prisonniers, il contient en ce moment plus de 3800 détenus. Des détenus qui vivent dans une insalubrité ambiante avec les égouts bouchés. Plus encore, la situation géographique de cette prison située en pleine agglomération en est le principal handicap. On espère qu’il portera auprès de sa hiérarchie tous les handicaps que représente ce pénitencier sur le plan sécuritaire. D’autant plus que toutes les autorités de la ville sont unanimes que tant qu’une nouvelle prison ne sera pas construite en périphérie de la ville, elle reste et demeure une menace permanente.

Selon de sources proches des responsables de la prison de New-Bell, c’est depuis le 8 juin 2008 que couve cette menace d’évasion, chaque fois étouffée par le régisseur de cette prison. L’origine serait un mécontentement né de la dernière remise de la grâce présidentielle du 20 mai que plusieurs détenus ne bénéficient pas. Surtout pour ce qui est des récidivistes et bandits de grand chemin. En témoigne, la liste (ci-jointe) des fugitifs abattus dont quinze des dix sept sont des condamnés ou des prévenus issus du tribunal militaire.

 

Polémique sur la fusillade d’un « évadé »

Dans la nuit de dimanche à lundi dernier, le quartier de la gare dont les maisons jouxtent la clôture de la prison centrale de Douala a subi une rafle en règle d’une patrouille mixte des forces armées. L’opération consistait à rattraper quelques fugitifs. Au final deux jeunes ont été attrapés et abattus de sang froid comme témoignent les habitants. « C’est alors que les éléments de la patrouille mixte les avaient maîtrisé au sol qu’ils ont tiré sur eux », affirme Jules. Toutefois, les populations dudit quartier entretiennent la polémique sur le cas du jeune Bouyam Réné Mireille, 21 ans et commerçant au marché central de Douala. Ce dernier a l’abdomen ouvert et les intestins hors de leur cavité. Après une évacuation aux urgences de l’hôpital Laquintinie, il est admis en réanimation dans un état qui n’augure aucun espoir de vie. «Ce n’était pas un évadé, je suis prêt à le témoigner haut et fort. C’était mon locataire et je me suis évertué à le dire aux éléments de cette patrouille mixte en vain. En revanche, ils ont plutôt menacé d’ouvrir le feu sur moi. N’eût été l’épouse du chef de quartier on m’aurait aussi compté comme un évadé abattu », clame Serge Didier Kakamou, bailleur de cette victime.

D’ailleurs poursuit-il, c’est le détenu Manga, qui est aussi l’électricien de la prison qui nous a aidé à le transporter et a alerté les éléments de cette patrouille sur le fait qu’il avait tiré sur un innocent. La confusion serait partie du fait qu’aux environs de 3heures du matin, au cours de la battue organisée dans le quartier de la gare, la patrouille mixte a déniché un évadé dans la chambre du jeune Bouyam. «Il dit avoir été menacé par une personne qui a cogné sa porte dans la nuit et l’a contraint de l’héberger ce qu’il a fait. Et dès que la patrouille a cogné à sa porte, il a  aussitôt dénoncé cette présence », soutient Serge Didier. Mais selon Bachirou Mohamadou le sous-préfet de l’arrondissement de Douala IIème, territorialement compétent, deux évadés se sentant traqué sont sortis de leur cachette et ont pris en otage les habitants d’une maison à qui ils ont intime l’ordre de les cacher, ce sont les cris de ces derniers qui ont alerté la patrouille mixte qui les aurait ouvert le feu alors qu’ils tentaient de s’en fuir. Un mort sur le carreau et un autre a été grièvement blessé et serait dans un état critique. Ce qui pourrait porter le nombre de prisonniers abattus à dix-sept.

A l’hôpital Laquintinie, c’est aussi le désarroi pour Mme Kongo dont le fils adoptif y est interné. Le nommé Elomé Ebene Réné a pris une balle perdue dans la jambe droite pendant les échanges de coup de feu entre évadés et gardiens de prison. Le tir est parti d’un des prisonniers armés. Mme Kongo se plaint d’être abandonné à son sort.

Mathieu Nathanaël NJOG

 

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26 juin 2008 4 26 /06 /juin /2008 19:14

Droit de Réponse du Pdg de la SPM

 

A la suite de notre article intitulé "Coup de torchon dans la bananeraie" (Le Monde du 10 juin), nous avons reçu de Jean-Yves Brethes, président de la Société des plantations Mbanga (SPM), la mise au point suivante :

 

Votre article laissait supposer que les sociétés étrangères gagnaient beaucoup d'argent dans la filière bananière du Cameroun et profitaient de façon abusive d'une population à leur service, ayant conduit aux émeutes que l'on sait et à la destruction de leur outil de production.

 

En ce qui concerne la SPM, il nous semble indispensable d'apporter certaines informations.

 

Sur les 300.000 tonnes exportées en 2008 par le Cameroun, 120.000 tonnes sont produites par des exploitations appartenant à l'Etat ; 45.000 tonnes sont produites par la SPM dont le capital est à 50 % français, 25 % danois et 25 % camerounais.

 

La filière banane exploite au total 7.000 hectares de terres, emploie 14.000 personnes en direct et 36.000 personnes en emploi induit, fait vivre 200 000 personnes et a investi 120 milliards de francs CFA en 10 ans (180 millions d'euros), l'objectif du plan de stratégie nationale étant d'atteindre le seuil de 400 000 tonnes de bananes d'ici 2011, seuil minimum pour résister aux grands pays producteurs d'Amérique centrale.

 

L'Union européenne soutient activement les investissements pour compenser les concessions faites au cours de ces dernières années aux producteurs centre-américains dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce.

 

Bien avant l'élection du maire actuel de Penja, les sociétés bananières étaient soumises à des contrôles fiscaux annuels. Ces contrôles sont de plus en plus rigoureux au niveau de l'administration fiscale, qui a des objectifs de performance pour couvrir les frais de l'Etat. Une série d'impôts sur le chiffre d'affaires et une imposition sur les bénéfices d'exploitation est donc recouvrée par l'Etat.

 

86 % des terrains cultivés par les sociétés de production bananière appartiennent à l'Etat camerounais. Toutes les locations de la région bananière du Mungo sur les terres n'appartenant pas à l'Etat camerounais sont effectuées en plein accord avec les ministères concernés et les indemnisations fixées par les services du ministère de l'agriculture.

 

Lors des derniers événements, les ouvriers des plantations ont pour la plupart défendu leur outil de travail, parfois même au prix de leur propre sécurité. En vingt années, il y a eu deux arrêts de travail sur les plantations, arrêts de travail contraints et forcés, n'ayant aucun rapport avec les conditions de travail, mais fomentés par des personnes incontrôlées, sans attache avec la profession bananière.

 

Par leurs apports importants de capitaux, les producteurs comme la SPM ont largement contribué à l'équilibre social des régions bananières et au développement de l'emploi, évitant ainsi l'exode rural massif vers les grandes villes entraînant l'augmentation du chômage et de la misère, et en évitant de plus une contribution massive des travailleurs à l'immigration dans des conditions que chacun connaît.

 

Fondées sur la pérennité, les sociétés d'exploitation de bananes participent au contraire au développement et à l'amélioration des conditions de vie de leurs collaborateurs, de leurs familles, et des populations voisines. Cet objectif est l'assurance de travailler dans un climat garantissant la durabilité de leurs investissements.

 

L'accord d'entreprise conclu par la SPM et les syndicats, en présence des représentants du ministère du travail, assure une rémunération à ses salariés supérieure de 35 % par rapport à la convention collective actuelle. Par ailleurs, une série d'avantages complémentaires essentiels est à disposition des salariés et de leurs familles, telles que la prise en charge de l'ensemble des frais médicaux des employés et de leur noyau familial, les financements de la lutte contre le sida, la création de classe d'enseignement, de terrains de sports, la réfection de bâtiments publics et toutes autres actions portant sur l'amélioration progressive des conditions de vie et des soins des employés.

 

"Le Monde" daté vendredi 20 juin

* Le titre est du blog 

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26 juin 2008 4 26 /06 /juin /2008 19:06

 

Njombe Penja

Publié dans Le Monde du 10 juin 2008

Casquette vissée sur un crâne luisant de sueur et pseudonyme de rigueur, Amédée Bessengue, 26 ans, dont sept comme ouvrier dans les bananeraies, admet juste que, ces jours-là, il a "grevé". Sur son propre emploi du temps pendant les émeutes, il reste flou. Mais il se souvient parfaitement de ce que les manifestants hurlaient : "Nous voulons que les Français nous paient bien. Nous sommes chez nous après tout, nous ne sommes pas des esclaves." Trois mois après le saccage des plantations, un graffiti demeure sur le mur d'un appentis : "Payer 100 000 francs (150 euros) au dernier ouvrier."

 

C'était à la fin du mois de février. Le Cameroun se révoltait, et avec lui la capitale de la banane, à 80 km à l'ouest du port de Douala. Pendant quatre jours de grève, de barricades et de pillages, Njombe Penja, nichée au coeur de collines verdoyantes, a vécu l'état de siège. Neuf de ses jeunes ont été tués par l'armée et, aujourd'hui, la ville est toujours en état de choc. Les bouches restent fermées, les regards fuyants, les rendez-vous discrets, de peur d'être "indexé" - dénoncé aux gendarmes.

 

Le maire, Paul-Eric Kingue, est en prison depuis le 29 février. Il a été suspendu de ses fonctions. Officiellement, il est accusé d'avoir incité des jeunes à la révolte et d'être l'auteur de malversations financières. Mais la majorité de la population n'y croit guère. Ce Paul-Eric est un homme courageux. Il s'était scandalisé des salaires pratiqués par les sociétés exploitant les bananeraies - 25 000 francs CFA (37,50 euros) par mois. Il avait dénoncé les privilèges fiscaux et les exonérations de taxes dont bénéficient ces entreprises, toutes dirigées par des Français. Bref, il défendait ce que les Camerounais nomment "le bas peuple".

 

Aucun doute, pour la population : ce sont ces compagnies qui ont obtenu l'éviction du maire. Depuis sa prison, ce pilier du parti présidentiel, ultradominant, a envoyé une lettre ouverte au chef de l'Etat, Paul Biya, pour justifier sa croisade. Il y décrit "le paradoxe déconcertant" de Njombe Penja, "une zone très riche avec des populations très pauvres".

 

Abasourdis par la répression, les jeunes n'avouent pas d'emblée qu'ils ont participé aux émeutes. Quant aux Français qui dirigent les exploitations de bananes, ils hésitent avant d'admettre l'évidence : les entreprises qu'ils dirigent ont été prises pour cibles.

 

Violences contre le patron, l'"exploiteur" ? Le Français ? Le Blanc ? Difficile de faire la part des strates du ressentiment. "Les émeutes n'étaient pas sciemment dirigées contre des sociétés françaises. Les gens ont fait éclater leurs frustrations, ils s'en sont pris à ce qu'ils avaient sous la main, ils voulaient punir le gouvernement de Yaoundé", assure Pierre Moulima, directeur des ressources humaines de SPM (Société des Plantations de Mbanga). Mais il admet aussitôt : "On nous traite constamment de "Français colonialistes", on nous accuse de prendre les terres et de réduire en esclavage la main-d'oeuvre camerounaise." Puis tempère : "Les gens qui soutiennent cela ne sont pas éduqués."

 

Dans son bureau climatisé dont les vitres et le matériel informatique ont dû être entièrement renouvelés après les émeutes, Christophe Bresse, français, directeur des plantations de SPM, feuillette l'album où ont été classées les photos du ravage. Véhicules et engins agricoles incendiés, pompes d'irrigation saccagées, magasins de stockage pillés : "C'était très chaud. Ils voulaient faire mal à l'outil de production, et le pillage a été systématique. Nous avons été ciblés. Mais ils se sont tiré une balle dans le pied, car qui investit ici ?"

 

A quelques kilomètres de là, la société bananière PHP, filiale de la Compagnie fruitière (détenue à 37 % par le géant américain Dole), la plus importante et la plus redoutée de la région, les Brasseries du Cameroun et l'usine d'eau minérale Tangui, toutes à direction française, ont subi un sort comparable. Leurs cadres et leurs familles, une vingtaine au total, ont été évacués par avion vers Douala le deuxième jour des violences.

 

Au préjudice matériel, estimé à 1,2 milliard de francs CFA (1,8 million d'euros) par SPM, s'est ajoutée la destruction de plusieurs hectares de bananiers, déchiquetés à la machette, l'instrument de travail usuel, par des centaines de jeunes. Des "chômeurs pilleurs" qui se sont enfuis avec des régimes de bananes, selon les dirigeants, qui admettent cependant que quelques-uns de leurs propres salariés ont pu prendre part à la razzia.

 

"La plupart de nos ouvriers ont défendu les installations. Dans le merdier où ils se trouvent, ils sont bien contents de percevoir régulièrement un salaire dérisoire", lance Joseph Fochivé, qui compare le maire incarcéré à un "chef de gang". En ville ou dans les plantations, le passage du 4 × 4 de ce spécialiste du bananier, responsable de la production, déclenche des réflexes de crainte. Chacun sait que son père, Jean, a été le redouté directeur des services de renseignement camerounais sous les présidents Ahidjo, puis Biya. "Son père faisait peur, pas lui : pendant les événements, il était cloîtré chez lui comme tout le monde", modère Guillaume Ranson, directeur général adjoint de SPM.

 

A perte de vue, sur des kilomètres, des rangées de bananiers montent à l'assaut des collines, parsemées de taches bleues : les sacs en plastique qui protègent les régimes des insectes et accélèrent leur mûrissement. Les plantations, l'irrigation, la croissance des arbres, l'éclosion des fleurs, le développement de fruits calibrés pour l'exportation vers l'Union européenne exigent des soins constants et minutieux assurés par des milliers d'ouvriers : 2 000 chez SPM, 6 000 pour PHP.

 

"Le salaire n'est pas bon, confirme Elysée Mbelle, un autre jeune planteur. Ce n'est pas normal que ce soit la famine ici alors que nous faisons manger les Français." Depuis les émeutes, les salaires ont d'ailleurs reçu un net coup de pouce, le salaire minimum passant à 31 000 francs CFA (46,50 euros) sans les primes, qui le portent à 45 000 francs CFA (67,50 euros), selon la direction de SPM.

 

Philippe Bernard  Envoyé Spécial au Cameroun

Le Monde du 10 juillet 2008

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25 juin 2008 3 25 /06 /juin /2008 21:05

Société – Affaire Pad

 

La Cour d’appel du Littoral a à nouveau statué sur l’affaire opposant le Ministre public et le Port Autonome de Douala (Pad) à Siyam Siwe, Etondé Ekotto et compagnie pour le délit de détournement de fonds publics. L’audience du mercredi  25 juin 2008 a été consacrée sur l’aspect de la vente des véhicules appartenant au Pad. D’emblée Siyam Siwe, principal concerné a plaidé non coupable. Condamné pour ce délit par le premier juge, il a été le seul de toute les partie à faire appel. Ce qui explique son statut d’appelant tout au long de cette audience. Il a affronté le ministère public dans la close examination sur « l’accusation d’obtention ou de rétention frauduleuse de dix sept véhicules appartenant au Pad  et représentant une valeur vénale de 180 millions de Fcfa ». Il est reproché à l’ancien directeur général du Port d’avoir « pour réaliser son forfait commis plusieurs irrégularités », précise le ministère public.

Il est reproché à Siyam Siwé entre autre dans cette accusation de : - autoriser cette vente en lieu et place du conseil d’administration – le déroulement des enchères et sa gestion par des personnes non compétentes – la vent de gré à gré  à son profit de au profit des amis soigneusement choisis de lui-même (Owono Ndi, Ewodo Noah, Etondé Ekotto, François Martin Zibi…) – l’absence d’expertise pour établir la valeur marchande réelle – et les prix de ventes des véhicules fixés sans tenir compte de l’état du parc établi par les services compétents. Au final, le Pad a récolté la modique somme de 14.980.000 de Fcfa contre 180 millions de Fcfa de valeur vénale que révèle une contre-expertise d’un expert judiciaire commis par Chi Asafor, inspecteur d’Etat au contrôle supérieur de l’Etat.

 

Débats contradictoires

En riposte, Siyam Siwe et ses avocats ont essayé de démonter avec des arguments plus ou moins convainquant que ce chef d’accusation ne tient pas. « S’agissant des véhicules acquis, ils ont été achetés en toute transparence », affirme-t-il. Pour ce qui est des acquéreurs, qui sont tous des employés ou administrateurs du Pad et qui plus est, certains peuvent être coupables du délit d’initié, à l’instar de Martin François Zibi qui se trouve être président de la commission de cette vente et acquéreur, Siyam Siwe affirme : « La vente s’est fait sur le principe du droit de préemption du personnel qui est à l’origine de cette richesse. Une manière de gratifier ce personnel qui permettait au Pad de réaliser plus de 2 milliards de Fcfa de chiffre d’affaire annuel».

Ce qui n’a pas empêché le ministère public soutenu par les avocats de la partie civile et les avocats de l’appelant de pinailler sur des détails ; soit pour culpabiliser Siyam, soit pour le disculper. La cour siégeant en collégialité comme dans les audiences précédente ne s’est pas prononcée. Le président Kamtchouing a tout simplement clos cette audience après 4 heures de débat houleux en renvoyant les différentes parties aux prochaines audiences du 8 et 9 juillet prochain. Précisant que cette audience sera consacrée à la gestion financière du Pad.

Mathieu Nathanaël NJOG

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25 juin 2008 3 25 /06 /juin /2008 21:02

Marché Logpom - Douala

L’association des commerçants du marché suscite des convoitises depuis le décès de son président. Le concessionnaire est accusé de torpiller le processus.

 

Samedi 21 juin 2008, les éléments du commissariat du 12ème arrondissement font une descente au marché Logpom pour empêcher de la réunion de l’association des commerçants dudit marché. Cette présence aura l’effet d’un pétard mouillé puisque la réunion ira jusqu’à son terme « La police n’a pas pu interrompre la réunion du fait de l’opposition des représentants du concessionnaire », reconnaît un commerçant. Mais deux protagonistes seront interpellés ; Mohammed, un des collaborateurs du concessionnaire et Michel Ndé, le fondateur de l’Ascomar, actuellement à la touche.  Ce dernier est à l’origine de la présence policière. Il a dénoncé le caractère illégal de la réunion parce que les organisateurs n’ont pas obtenu l’autorisation de tenue de réunion du sous-préfet. « Il brandit pour cela une mention qui ressort sur le recépisé de légalisation de cette association qui tient lieu lorsqu’on organise une assises électorale. De même il s’appuie aussi d’une lettre du préfet qui date de mai 2006 lorsque l’Ascomar était en pleine crise. Cette prescription n’est plus valable depuis que les autorités ont installé un nouveau bureau », Déclare Yombo Hamidou le régisseur.

Michel Ndé redoutait pour cela que cette réunion de samedi se mue en une élection pour compléter le bureau des commerçants suffisamment étiolé. « Avec le décès du président et du censeur auxquels il faut ajouter la démission du secrétaire général et du trésorier, il ne reste que deux personnes dans ce bureau, la vice-présidente et le commissaire aux comptes qui plus est, ne sont pas des commerçants, même s’ils détiennent des boutiques inopérationnelles au marché. Et cette réunion avait pour but d’élire des personnes déjà préparées à l’avance pour compléter le bureau », soutient Michel Ndé.

La vice-présidente de l’Ascomar, Mme Elise Zamfack dément : «L’ordre du jour de la réunion a porté sur l’hygiène et la salubrité ; et la sécurité du marché. Il était alors question que tous ensemble nous arrêtions une solution commune ». La réunion de samedi dernier était très courue, la salle de réunion avait fait le plein d’œuf. Les commerçants avaient hâte de résoudre les problèmes ce marché. Car le marché Logpom n’est pas éclairé et sur le plan de la sécurité dispose de deux vigiles ce qui n’est pas suffisant au regard du nombre d’entrées que compte ce marché. D’ailleurs certains reprochent au bureau d l’Ascomar son inertie. « Depuis l’élection du nouveau bureau en 2006, elle n’a organisé aucune réunion de commerçants pour réfléchir sur les problème du marché. Parce qu’il s’est laissé inféoder par le concessionnaire qui ne se contente pas seulement d percevoir ses 1500 Fcfa par mois sur les 300 commerçants que compte ce marché. C’est cette même léthargie qui fait que la vice-présidente n’a pas pu organiser les obsèques du président », souligne Michel Ndé.

Quant au bureau des commerçants, il lui est reproché d’être seulement très active lorsqu’il faut collecter les frais de gardiennage. Pourtant, face à l’insécurité grandissante, une circulaire de la vice-présidente d’il y a quelques semaines demandait aux commerçants des hangars de ne plus laisser les marchandises sur les comptoirs. En réplique, Michel Ndé est accusé d’inciter les commerçants à l’incivisme. « Il demande aux commerçants de ne pas payer le gardiennage et même les taxes communales indirectes. En outre, orchestre la déstabilisation de l’Ascomar. C’est ainsi qu’il se passe un temps pour la tête défile d’une association dissidente l’Adescom qui a été interdite par le préfet et parfois pour celui d’un collectif fictifs des commerçants », indique  Yombo Hamidou. Il n fait pas de doute que l’animosité entre Ndé Michel et le régisseur est à son paroxysme. Au point qu’ils arrivent régulièrement aux coups de point. C’est le cas, il y a deux semaines, le régisseur et ses collaborateurs ont roué de coups Ndé Michel. «Tout simplement parce que je suis venu intervenir pour un commerçant, le nommé Etienne Achindati, un ancien député de la Menoua à qui il avait délivré une facture non-conforme de paiement de la taxe communale indirecte. Ils n’ont pas papércié que je vienne dévoiler le faux qu’ils font régulièrement pour distraire les recettes », affirme Michel Ndé.

Mathieu Nathanaël NJOG

 

 

 

 

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23 juin 2008 1 23 /06 /juin /2008 20:14

Droits sociaux - Société libanaise

Douala

La délocalisation et le changement de dénomination de la Général industrie Cameroun (Gic) a conduit les employés à réclamer le paiement de leurs droits sociaux ce qui n’a pas plu à l’employeur. Les deux parties sont devant l’inspection du travail.

 

La tension qui sourde depuis quelques mois à la société de fabrication des chaussures en polyuréthane et des bottes en Pvc, la Général industrie Cameroun (Gic) a atteint son apogée. Hier lundi 23 juin 2008, une cinquantaine des employés sont bloqués au portail par les vigiles. « Nous sommes venus vaquer normalement à notre travail, lorsque nous nous sommes vus  interdire de franchir le portail. C’est ainsi pour certains d’entre nous depuis la semaine dernière», témoigne Michel. En réplique un des vigiles va lancer « Ce sont les ordres du patron. Il estime que vous êtes un danger pour son entreprise dès lors que vous avez déposé vos démissions à l’inspection du travail. Car il n’est pas exclu que l’un de vous sabote les installations ». En effet, la semaine dernière, la menace d’une grogne du personnel a obligé l’employeur de faire appel aux militaires pour renforcer la sécurité de l’entreprise. «Les militaires disent qu’on leur a fait venir pour réprimer les vandales qui voulaient mettre l’entreprise à feu», relatent-ils en chœur.

Sentant la détermination des dirigeants de l’entreprise d’user par les méthodes fortes pour les réprimer, ils ont aussitôt saisi l’inspection provinciale du travail et de la sécurité sociale par une lettre collective de réclamation du paiement de leurs droits sociaux. C’est alors que lors d’une réunion tripartite : Inspection, employeur et le syndicat des industries chimiques du Wouri, tenue le 17 juin, « l’entreprise Gic s’est engagée à payer tous les droits sociaux de ceux qui démissionneraient », affirme Martin Emben, le secrétaire administratif du syndicat départemental des industries chimiques du Wouri (Sducw). C’est dans cette optique qu’une cinquantaine d’employés (permanents et temporaires) ont déposé des démissions individuelles qui prennent effet dès le 27 juin 2008. L’employeur étant entré en possession de cette liste a unilatéralement décidé de ne plus leur admettre au sein de son entreprise. «Le directeur du personnel a demandé qu’ils aillent attendre le 27 juin pour percevoir leurs droits », révèle un des collaborateurs du directeur du personnel. Les dirigeants ayant refusé de parler officiellement. Ce qui ne rassure pas les employés. « Il faut encore que ces droits seront bien calculés. Si l’on s’en tient à ce que nos patrons libanais disent on en doute. Car, ils promettent de corrompre les cadres de l’inspection», affirme Jacques D.

 

La pomme de discorde

Il se trouve qu’en début d’année, le principal actionnaire, Maan, a décidé de céder ses actions pour aller s’installer en Côte d’Ivoire où il se consacre désormais à son Groupe Shoes et frères. Le nouvel acquéreur, Sahili qui est propriétaire des sociétés Sacam et Ciac (installées à Bonabéri) et qui font dans la fabrication des objets en plastique a décidé de délocaliser la Gic et de changer de dénomination pour en faire la Ciac 3. Les employés s’indignent de ce qu’ils sont mis devant les faits. « Nous constatons seulement les changements qui se font allégrement, au point que nous sommes arrivés à nous interroger sur notre sort», révèle  Ndjeutcha. Devant l’ampleur du malaise qui s’est emparé de l’entreprise, le collectif des délégués du personnel « nommés » a rencontré  les dirigeants. Il en ressort que la société Gic est encore maintenue au site de la zone industrielle de Bassa, mais sera délocalisée. Tout le personnel sera maintenu, et ceux qui ne le désireraient pas leurs droits seront payés entièrement. «Dans tous les cas, une société qui se délocalise ou change de dénomination doit tout d’abord liquider les droits des employés et aller sur la base des nouveaux contrats avec les employés maintenus », précise Luc Moni Mbella, le président du Sducw.

Mathieu Nathanaël NJOG
Le Messager du 25-06-2008

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23 juin 2008 1 23 /06 /juin /2008 20:07

Interview – Denise Tepie

La présidente fondatrice de la Mirad (Mission Interrégionale d’Aide au Développement) a accepter de nous parler de sa passion pour les déshérités.

 

Qu’est ce qui justifie le choix de l’orphelinat Saint Jean de Deido ?

Dans notre stratégie de lutte contre la pauvreté, la cible prédéfinie ce sont les enfants en situation de précarité, notamment les orphelins. Nous savons qu’il y a plusieurs orphelinats dans notre pays, nous avons procédé à un sondage et de part sa situation géographique et d’un point de vue logistique, nous avons choisi l’orphelinat  Saint Jean pour inaugurer notre action envers les orphelinats.

 

On reproche des associations comme la vôtre d’être incapable de poser des actions pérennes et de se limiter de temps à autres à quelques dons et oeuvres dont le souvenir s’évanouit dès que l’on tourne le dos. Avez-vous des explications à ces préjugés ?

Je vous rappelle que nous sommes crée en 2005, en tant qu’association, nous ne sommes pas habileté à en recevoir, cependant nous avons tout de même pu en 2 ans offrir du matériel médical (blouses d’infirmiers, médicaments à l’orphelinat de Koutaba et au centre de santé de Ndikimineki) ; organiser des campagnes de sensibilisations contre le Sida ; scolariser les élèves de l’école publique de Ndekalen durant l’année scolaire 2007-2008. De plus, nous avons en projet : - La réalisation de forages dans des villages : Ndekalen, Bandja, Bangou, etc… La scolarisation de 500 filles dans le Grand nord du Cameroun. Pour ne citer que ceux là. L’éducation et la santé sont notre cheval de bataille. Parce que nous sommes convaincus qu’«un enfant scolarisé, surtout une fille est un gage pour l’avenir ». Dans l’ensemble notre action s’inscrit dans le long terme et nous veillons à son suivi.

 

Toujours au sein de l’opinion, on pense que ces associations seraient devenus des paravents pour avoir de l’argent de quelques bienfaiteurs européens, qu’en est – il exactement ?

Comme je vous l’ai dis plus haut, nous ne recevons pas de dons, la seule aide possible que ce soit en Amérique ou en Europe est d’ordre logistique. Nous nous donnons du mal pour recueillir le matériel (pour lesquels le besoin est jugé pressant en Afrique et particulièrement au Cameroun) et le stocker ; Nous réfléchissons encore sur les possibilités de l’acheminer au Cameroun afin de le mettre à la disposition des nécessiteux ; pour cela nous avons besoin d’un soutien logistique des autorités locales sous diverses formes.

 

En dehors des occasions comme la Journée de l’enfant, de quoi s’occupe La Mirad ? Autrement dit, présentez la Mirad.

La Mirad (Mission Interrégionale d’Aide au Développement) comme son nom l’indique participe depuis sa création à la lutte contre le paludisme, le Sida, la malnutrition, et la sous scolarité.

 

Interview réalisée par Mathieu Nathanaël NJOG

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23 juin 2008 1 23 /06 /juin /2008 19:54

 Enseignement supérieur - Douala

Le complexe universitaire Insam/Issas/Efpsa présente officiellement et solennellement son parrain ce mardi 24 juin 2008.

 

Ce mardi 24 juin 2008, le complexe universitaire Insam/Issas/Efpsa organise une cérémonie solennelle de présentation du parrain de cet établissement des enseignements supérieurs. Il s’agit du Pr. Gottlieb Lobe Monekosso pour ne pas le nommer. La cérémonie s’annonce féerique et sera présidée par le gouverneur de la province du Littoral, Faï Yengo Francis. En choisissant l’homme de science émérite, le Pr. Gottlieb Lobe Monekosso comme parrain de ce complexe universitaire qui regroupe quatre institutions d’enseignement supérieur, il s’agit « d’apporter une caution scientifique, morale et sociale à cette œuvre de formation et d’éducation de la jeunesse du Cameroun », affirme Dr. Foyet, le promoteur. Cette optique entre dans le cadre du processus de rapprochement entre ce complexe universitaire, les entreprises et les collectivités locales. Le but étant : « La nécessité de l’ajustement de l’offre de formation universitaire aux besoins des entreprises et des collectivités locales », ajoute-t-il.

A ce titre, le Pr. Gottlieb Lobe Monekosso incarne suffisamment les aspirations de ce Complexe universitaire. En sa qualité d’ancien ministre de la santé publique, directeur émérite de l’Oms Afrique et surtout fondateur du prestigieux Centre universitaire des sciences de la santé (Cuss). Car, il n’y aurait pas mieux pour accompagner le rêve des étudiants de ce complexe universitaire, notamment de son Ecole de formation du personnel de santé (Efpsa) crée en 1993 et qui depuis 15 ans,  a déjà verser dans le marché de l’emploi près de 1200 professionnels de la santé. Aussi bien des infirmiers diplômés d’Etat (Ide) du niveau Bac+3 dont, les diplômes sont délivrés par le ministère de la santé publique. Ainsi que les étudiants de son institution supérieure des sciences appliquées à la santé (Issas) qui prépare les étudiants au diplôme supérieur d’études professionnelles de niveau Bac+3 et à la licence professionnelle en santé de niveau Bac+4. L’issas est placée sous la tutelle académique de l’université de Buea à travers la faculté des sciences de la santé de cette université d’Etat.

A côté de ses deux institutions, le complexe universitaire compte aussi l’Institut supérieur des affaires et de management (Insam). L’Insam prépare les étudiants au Bts de niveau Bac+2 et à la licence professionnelle de niveau Bac+3. Cette institution est placée sous la tutelle de l’université de Dschang. La quatrième structure de ce complexe universitaire est le Campus numérique de l’Insam. Il est spécialisé dans l’enseignement à distance. Dans ce projet, il est en collaboration avec plusieurs universités de référence dans le monde. Il ne fait pas de doute qu’avec tous ses atouts, la qualité de la formation offerte est garantie. Et c’est une main d’œuvre opérationnelle et de bonne facture qui est mis sur le marché de l’emploi à la fin de chaque formation.

Mathieu Nathanaël NJOG
Le Messager du 24-06-2008

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23 juin 2008 1 23 /06 /juin /2008 19:38

Morgue Hôpital Laquintinie deDouala

En huit mois, la morgue de l’hôpital Laquintinie comptabilise soixante deux corps en attente de sépulture.

 

Depuis le 6 juin dernier, le directeur de l’hôpital Laquintinie de Douala a signé un communiqué d’appel aux familles dont les corps sont abandonnés à la morgue de cet établissement sanitaire. Ils avaient jusqu’au 17 juin 2008 dernier pour venir les retirer sinon la direction de l’hôpital menaçait de remettre ces dépouilles aux services compétents pour inhumation dans une fosse commune. «En Afrique, on ne conçoit pas qu’une famille n’inhume pas son parent décédé. C’est la seule manière de lui rendre un dernier hommage. On a beau aimer le cadavre en Afrique avec les rites et les cérémonies funéraires qui vont avec, mais on l’enterre», commente E. Valerie Nkeng, un anthropologue.

De plus en plus pourtant, le phénomène d’abandon des corps prend des proportions inquiétantes. « Il s’agit pour la majorité des cas d’une incapacité pour les membres de famille de pouvoir s’acquitter des factures souvent astronomiques », affirme un major en service à hôpital Laquitinie. Là est le nœud du problème car le communiqué ne précise pas si les retraits sont gratuits. Sur les soixante deux dépouilles en souffrance à la morgue de l’hôpital laquintinie de Douala (Hld), entre novembre 2007 et juin 2008,  trente deux corps ont été abandonnés par les familles démunies. «Malgré tous les moyens de sécurité mis en place, les usagers usent de toutes les subterfuges pour se soustraire de la vigilance du personnel», déclare un responsable de l’hôpital.  Quant à leur provenance, trente huit corps sont venus de l’extérieur, vingt trois personnes sont décédées dans les différents services de la Hld, et une est décédée à domicile.

 

La trace des « émeutiers »

Parmi les trente huit corps venus de l’extérieur, un a été déposé par une personne identifiée, sept par des personnes non identifiées et vingt huit ont été déposés par les différents corps en tenue (9 proviennent de la prison centrale de Douala, 7 de la police judiciaire, 7 des sapeurs-pompiers, 6 des brigades de gendarmerie, 1 du commissariat du 3ème). Si pour les sapeurs-pompiers et les brigades de gendarmerie (Maritime, Dibombari et New-Bell) leurs corps sont considérés comme étant issus pour la plupart des ramassages des macchabées retrouvés dans la rue ou dans les accidents, en revanche ceux provenant de la prison centrale de Douala et de la police judiciaire peuvent laisser penser que ces deux institutions sont des mouroirs. Surtout qu’entre janvier et avril 2008, huit prisonniers sont décédés dans ce pénitencier et un pendant ses soins à la Hld.

 

Par ailleurs, sur les soixante deux corps à l’abandon à la morgue de l’hôpital Laquintinie de Douala, vingt quatre corps sont non identifiés et les âges varient entre 25 et 50 ans.

Parmi ces décédés, onze proviennent de l’extérieur dont huit ont été déposés par les différents corps en tenue. D’autre part, on dénombre six cadavres de nouveaux nés et deux fœtus dans cette liste. Les parents de quatre bébés sont identifiés et trois de ces parents ont abandonné les corps en salle d’accouchement ou en pédiatrie et un a abandonné le cadavre de son bébé après l’avoir déposé à la morgue. Trois autres corps sont d’origine externe et deux déposés par des sapeurs-pompiers. Dans l’ensemble, l’âge, la date de décès (après fin février) et le service de soins où  certaines de ces personnes sont mortes laissent croire qu’une dizaine de corps seraient les victimes de la répression armée intervenue lors des soulèvements de fin février 2008.

 

Mathieu Nathanaël NJOG
Le Messager du 23-06-2008

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19 juin 2008 4 19 /06 /juin /2008 20:45

Bavure - Hôpital Laquintinie de Douala

Le dernier des blessés admis à l’hôpital la Laquintinie de Douala est décédé le 15 mars 2008. Plusieurs autres victimes en sont sorties avec des mutilations et certaines familles sont toujours sans nouvelle de leurs progénitures.

 

Dimanche 15 juin 2008, Jean Paulin Nouka, 25 ans a finalement succombé de ses blessures après trois mois et demi (soit 120 jours) d’hospitalisation à l’hôpital Laquintinie de Douala (Hld). Il vient ainsi allonger la liste des victimes (plus d’une centaine) de la répression militaires enregistrée lors des revendications populaires de fin février dernier. La famille éplorée soutenue par l’Acat (l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) et Le Comité International pour la Libération de tous les prisonniers politiques et le Comité de Soutien aux Victimes de la Répression Politique au Cameroun, organise ses obsèques pour demain samedi 21 juin à Mbanga. La levée du corps a lieu ce vendredi à l’hôpital Laquintinie. Mais la famille et les associations des droits de l’homme craignent que le gouvernement refuse de leur remettre la dépouille de ce jeune piroguier abattu en plein bain. Comme lui, Tiwa Jacques, Pelo Alex Raoul, Tingia Ndima Loveth, Tantoh Emmanuel, Momo Elvis, Kameni Lionel (11ans), et bien d’autres n’ont pas survécu à la violence des balles assassines dont ils ont été criblés par les forces armées et polices.

Au moment où la famille éplorée s’apprête à inhumer leur fils, Nouka Jean Paulin, le directeur de L’hôpital Laquintinie, Gérémie Sollé  affirme qu’il était le dernier des victimes de février internées encore dans cet établissement sanitaire de référence. Toutefois, des dizaines d’autres blessés graves de fin février sont aujourd’hui handicapés. D’autres traînent des gangrènes et des mutilations parce qu’ils ont dû quitter discrètement l’hôpital. Ils évitaient d’être (re)conduit à la prison centrale de Douala. Pourtant un dispositif de prise en charge gratuit des personnes démunies dénommé « bon vert » avait été mis en place. «Le ministre de la santé nous a demandé de geler cette forte ardoise et de  ne retenir aucun blessé pour frais non payé, ce que nous avons fait. Toutefois, il se trouve que certaines familles ont été contraintes d’acheter les médicaments que nous ne détenions pas dans notre pharmacie. D’autres parents heureux de cette prise en charge qui a sauvé la vie à leur enfants sont revenus payer leurs factures », affirme Gérémie Sollé.

 

Mobilisation internationale

Nouka Jean Paulin résidait au quartier Ndog-Passi III, un bidonville de Douala avec sa mère et sa petite soeur. Dans la matinée du 27 février après une partie de pêche, il décide de prendre son bain au bord du fleuve Dibamba, avant de rejoindre le domicile familial lorsqu’il est mitraillé de balles qui transpercent sa cavité abdominale de gauche à droite. Les intestins de Nouka Jean Paulin s’épanchent à l’extérieur et l’infortuné perd abondamment du sang. Des volontaires accourent aussitôt à son secours et le transportent à pied sur un brancard de fortune dans plusieurs centres de santé qui refusent de l'admettre, au vu de l’extrême gravité de son état. Nouka est conduit à l'hôpital Laquintinie, où il est admis d’urgence et placé sous soins intensifs. Car, depuis la 25 février Douala est plongées dans une ville morte à l’instar de plusieurs villes du Cameroun où rien ne circule.

Il va subir deux opérations chirurgicales en vain. Avant la deuxième opération chirurgicale, l’Acat, le comite freedom for Joe & co et le comite de soutien aux victimes de la répression ont lancé le 24 mai un « appel à la solidarité internationale ». Il s’agissait de le permettre de retrouver les forces (par la nutrition et la transfusion de sang). D’autant plus que son état famélique, anémique et dénutri, en plus du manque d’argent, ne le permettait pas de subir cette intervention chirurgicale.

Mathieu Nathanaël NJOG
Le Messager du 20-06-2008

 

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