Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 juin 2008 2 03 /06 /juin /2008 20:39
Interview avec Jean Blaise Gwet

 

1- Qui est Jean Blaise GWET?  Où vivez-vous?

 

 

Je suis Jean Blaise GWET, le  créateur de la 1ère marque africaine de l’électronique et de

l’’électroménager (LG LUCKYGWET). Plusieurs Camerounais me connaissent plus sous le nom de monsieur « LG » pour certains et monsieur « LUCKYGWET » pour d’autres. Je suis également le créateur de la marque de téléphone « JET Worldphone » que plusieurs ménages camerounais utilisent à ce jour. Je suis celui qui fut le sponsor officiel de la  Dynamo de Douala finaliste et vainqueur de la coupe du Cameroun en 1998 contre Canon de Yaoundé. Je suis celui qui fut le sponsor officiel de  Canon de Yaoundé finaliste et vainqueur de la coupe du Cameroun en 1999 contre Coton Sports de                Garoua. Je suis celui qui fut le sponsor officiel de KUMBO STRIKER  finaliste et vainqueur de la coupe du Cameroun en 2000 contre Canon de Yaoundé.  
Je suis celui qui fut le 1er sponsor de l’ascension du Mont Cameroun pendant plusieurs années après Guinness Cameroun, et reste le seul Camerounais à l’avoir fait à ce jour. Je suis celui qui fut pendant  plusieurs années successivement de 2001 à 2004, le sponsor officiel des mini marathons de la ville de Yaoundé les 24 Mars et du 6 Avril à l’occasion des anniversaires du RDPC et des anniversaires de l’ascension à la magistrature suprême du Président de la République Paul BIYA, organisés par le CEPAS. Je suis celui qui n’a jamais eu de marchés d’Etat au Cameroun et qui s’est toujours sacrifié par amour, par la fierté du peuple,  a soutenu les efforts de la jeunesse, du gouvernement camerounais, et du  Cameroun en général aussi bien à l’intérieur, qu’à l’extérieur du pays.  

Pour clore ce chapitre de présentation, j’ajoute que j’ai été élevé au grade de Commandeur de l’Ordre et de la Valeur, ce qui équivaut en France, au grade de Commandeur de la Légion d’Honneur. Ma famille et moi partageons notre vie entre le Cameroun et la France.

 

2- êtes un homme d’affaires. Dans quel secteur travaillez-vous ?

Comme je l’ai dit plus haut, je suis un des premiers Africains à avoir créé une marque de fabrique, dans le secteur de la fabrication et la distribution des appareils électroniques et électroménagers sous un label africain, en l’occurrence, la marque « LuckyGwet ».

LuckyGwet fabrique les appareils tels que téléviseurs, climatiseurs, réfrigérateurs, audio, vidéo, fours etc.… : la liste est exhaustive. Pour en savoir plus, je préfère que vous visitiez nos pages web à l’adresse suivante :

www.luckygwet.com

Je souhaite profiter également de l’occasion que vous m’offrez ici, pour vous encourager et vous remercier, car vous êtes cet exemple d’Africains solidaires aux initiatives africaines, pour preuve : vous faites la promotion de cette première initiative africaine «  LuckyGwet » dans votre page d’accueil www.icicemac.com

 

3-  Vous semblez plus vivre en France qu’au Cameroun. Êtes-vous un acteur de la mondialisation ou avez vous quitté  le Cameroun pour d’autres motifs?

Je suis, comme vous le dites, un véritable acteur économique, celui qui s’adapte à la mondialisation contre vents et marées. Cependant, ma venue dans la cour des géants, en Europe, a été prématurée et Dieu merci.

La première raison qui m’ait poussé à tout abandonner au Cameroun et à partir loin, mais alors loin, a été le découragement total de voir un si beau pays avec des opportunités et richesses multiformes, des hommes hautement qualifiés, brillants et battants ,prêts à tout donner pour la gloire et l’honneur de leur pays. Au lieu d’être encouragé à faire plus, à aller de l’avant, à créer des emplois, vous devenez plutôt une cible qu’on doit abattre à tout prix.

« Vulgairement, ils demandent : « il veut nous montrer quoi? »

En voulant faire du bien pour votre pays, vous devenez plutôt la cible de tout le monde, même celle des fantômes à la merci de toutes les tracasseries, aussi bien fiscales, douanières, calomnies, coups bas, de la  déstabilisation de votre famille, vos amis, et j’en passe. A la fin, vous vous retrouvez à tourner en rond comme un individu ridicule, qui est obligé de choisir l’une des deux solutions qui lui restent, soit entrer dans la corruption, les sectes et autres réseaux mafieux, soit, quand il est noble et confiant en soi, prendre ses clics et ses clacs, dire « merde » en laissant tout tomber, et  recommencer à zéro ailleurs et loin. Voilà comment je suis parti du Cameroun.

Heureusement, à quelque chose malheur est bon; il se trouve que le secteur d’activité qui est le mien et dans lequel j’exerce, est un secteur de géants et de très hautes technologies qui nécessite une maitrise et une parfaite connaissance du terrain et des acteurs parmi lesquels les plus connus sont : Philips, LG, SONY, SAMSUNG, TOSHIBA, Nokia etc.……

D’où la nécessité de proximité qui m’oblige à avoir une base aujourd’hui en Europe et bientôt en Chine, non seulement pour mieux comprendre, apprendre à maitriser les hautes et nouvelles technologies de ce secteur, mais et surtout aider à donner l’occasion à l’Afrique désormais de ne plus être en décalage par rapport à l’Europe, sur les dernières technologies qui arrivent sur le marché mondial, et qui n’arrivent en Afrique que lorsque leurs normes sont  devenues obsolètes. On se retourne alors vers l’Afrique, une des poubelles du monde.

En un mot, ma présence en France a pour objectif de profiter de cette mondialisation positive pour laquelle  le progrès technologique et scientifique de l’Europe et de l’Asie doivent contribuer au progrès technologique et scientifique de LuckyGwet pour le bénéfice et l’industrialisation du Cameroun et de l’Afrique.

 

4- Le Cameroun a vécu à la fin du mois de février et début mars de graves  émeutes. Comment peut-on interpréter ces violentes manifestations ?

Le repli stratégique que j’ai pris par rapport au Cameroun me permet à partir de l’Europe d’avoir une bonne lecture du Cameroun dans son ensemble.

Je dirais qu’il y a des signes qui précédent le soulèvement et l’explosion d’un peuple. Quand ils se manifestent, faisons très attention, et trouvons rapidement des compromis nécessaires pour se réconcilier avec tous ses frères. Car éteindre le feu est parfois très difficile. A l’exemple de plusieurs cas : MOBUTU, BOKASSA, Côte d’Ivoire,  KENYA,  ZIMBABUE, IRAK, Jean Bertrand Aristide à HAÏTI, et bien d’autres états.

Pour tout vous dire, je suis très inquiet. Il y un malaise profond à tous les niveaux au Cameroun. Du plus haut niveau, en passant par les hommes en uniforme, jusqu’au niveau le plus modeste. Des solutions urgentes s’imposent dans le but de remettre tous les Camerounais ensemble vers les mêmes objectifs : La paix, la stabilité politique et économique vers la poursuite de la transition, dans la stabilité des institutions avec une croissance renforcée, certaine et durable. 

 

5- Près de 2000 jeunes ont été arrêtés et jugés au terme de procès expéditifs. Y a t-il un message d’espoir à adresser aux jeunes Camerounais qui ne vivent pas des moments très heureux aujourd’hui ?

Permettez-moi de profiter de l’occasion pour remercier tous les jeunes, qui ont pris soin de lire ma lettre ouverte à la jeunesse camerounaise, encore disponible dans le lien ci-dessous :

http://icicemac.com/news/index.php?nid=9880&pid=70

Je suis d’autant plus satisfait, et remercie sincèrement tous les Camerounais et cette jeunesse en particulier, d’avoir laissé la sagesse l’emporter sur la raison,  la colère et la douleur. Les grands vainqueurs, ce sont eux. 

Quant à ceux qui sont derrière les barreaux, ils sont pour moi des héros, différents de notre génération qui est une génération de sacrifiés et de lâches, qui est  également responsable du sort de notre pays,  que Monsieur BIYA, à qui tout le monde pointe du doigt.

Il a suffi pour la majorité des fils et filles de notre génération qu’ils aient une situation, petite ou grande, qu’ils préfèrent se taire, se remplir les poches, observer, laisser la situation pourrir, jusqu’à ce que nous vivions la situation présente de notre pays.   

Ces jeunes courageux que j’appelle des héros, prêts à mourir pour leur avenir, et pour une cause patriotique vivant parfois dans la misère et le désespoir, dans un pays riche producteur de pétrole, qui ne demandent que, pouvoir manger, aller à l’école pour les uns, avoir un travail si modeste soit il, pour les autres. 

Et pendant ce temps, les milliards de tous les Camerounais s’accumulent dans les poches d’une petite minorité, sous les yeux de tous. (Voir le journal Le Front N°065 du 09 Février 2006)

Les revendications des jeunes sont légitimes, et c’est un  passage obligé d’une nouvelle ère à venir. Le chemin sera long et difficile, car d’autres obstacles  se dresseront sur la route de tous ceux qui travailleront, pour aider à remettre le Cameroun sur les rails.

Je partage les souffrances des parents dont les enfants ont perdu la vie lors des émeutes de février dernier ; je partage les peines qu’éprouvent les parents des enfants qui restent emprisonnés à ce jour ; je partage et vis profondément et sincèrement devant Dieu les souffrances de la jeunesse camerounaise.

Dans ma lettre ouverte que je leur ai adressée, j’ai engagé ma disponibilité à encadrer cette jeunesse dans un contexte légal et institutionnel. J’ai reçu suite à cela, plusieurs centaines de réponses et propositions,  parmi lesquelles : la mise en place des espaces de concertations et de dialogues, des forums d’échanges avec le Gouvernement, un syndicat pour certains, et un grand parti politique rassemblant toute la jeunesse et toute l’élite camerounaise de la diaspora et du Cameroun pour d’autres. Nous allons décider ensemble.

Mon combat a toujours été d’aider cette jeunesse et notre génération, à relever les défis dans la légalité et la transparence. Tant que Dieu m’accordera un souffle de vie, j’irai jusqu’au bout de mon combat et de mon engagement aux côtés de la jeunesse camerounaise et africaine  pour son honneur et son avenir.

 

6- Vous êtes un observateur attentif  de la scène politique camerounaise. Comment interprétez-vous les dernières arrestations des anciens ministres des finances et de la santé ?

  Savez vous ce qui m’a poussé un matin à tout  abandonner au Cameroun et partir? Je vais vous le dire aujourd’hui. Je lance ma campagne sociale de lutte contre la pauvreté au Cameroun au mois de décembre 2004 en mettant en vente au prix de 135 000F CFA le réfrigérateur de 150 litres. Pub disponible en dernière page de couverture dans les journaux Cameroun Tribune du mois de décembre 2004.

Campagne baptisée « Réfrigérateur pour tous », devant aider plusieurs ménages camerounais à petits revenus d’avoir, enfin, l’occasion de s’acheter un réfrigérateur.

Le jour même où je lance ma campagne à la radio, télé, et presse, les représentants du fisc se présentent en mon absence dans mon bureau et mes magasins. Ma secrétaire me joint au téléphone, en m’informant qu’ils sont là, avec pour instruction d’encaisser un recouvrement d’impôts, de 3 600 000F CFA ou de fermer les magasins.

Je prends le téléphone et demande à ces personnes de me donner 48 heures, le temps que je revienne de voyage. Ils m’ont répété avoir des instructions pour fermer et qu’il n’y avait rien à faire. Ils ont bousculé tous les clients dehors, mis tous les employés dehors et fermé tous les magasins et bureaux.

Dites- vous bien  qu’au moment où  ma publicité passe à la radio, à la télé, dans les journaux, et tous les jours, les clients accourent pour venir acheter le  « Réfrigérateur pour tous ». Que trouvent-ils? Des scellés sur les magasins.

Alors là, mes ennemis voulaient m’atteindre : ils avaient trouvé le bon moyen de blesser mon amour propre. J’ai décidé, depuis ce jour là de tout laisser tomber au Cameroun et de partir loin de ce monde où les gens sont méchants.  Les containers de marchandises que j’avais en stationnement au port de Douala, payés d’avance,  j’ai décidé de leur en faire cadeau et ne plus jamais en entendre parler du Cameroun.

Voilà un monsieur qui met la pression fiscale au Cameroun. Il contribue ainsi à la fermeture de nombreuses entreprises, au chômage de plusieurs milliers de Camerounais sans aucune indemnité ; les uns trouvent la mort, d’autres celle de membres de leur famille en raison du manque du strict minimum pour acheter une boite de médicaments. Sans compter tous les autres préjudices qui découlent de ces fermetures. 

Pendant ce temps, où est l’argent du contribuable ? Dans la poche du colonisateur.  Ce que j’ai vu au Cameroun de mes concitoyens me coupe le souffle.

Quand je vois tous ces morts, tous les jours, sur l’axe lourd Yaoundé – Douala, Yaoundé – Bafoussam, et en mémoire, le cliché d’un grand Professeur que le Cameroun à perdu sur l’axe Edéa et Douala en la personne du regretté Prof Gabriel NLEP, faute de soin d’urgence, et qu’à ce jour, ni l’assemblé, ni le Ministre de la Santé, n’aient pensés jusqu’à l’heure actuel mettre des dispensaire d’urgence sur ses axes, je me demande si nos hommes travailles pour eux ou bien pour le peuple? La réponse est là, avec ce cas du Ministre de la Santé.

Je regrette. Mais cela me fait très mal. Et, ca me rappelle le geste d’un ancien Président, qui, pour mettre fin à la corruption dans son pays, a aligné toute la gangrène devant un peloton d’exécution. Heureusement, je suis contre la peine de mort, mais  comment ne pas comprendre son geste?

 

7- Comment l’État camerounais doit-il s’organiser pour recouvrer ces sommes colossales?

  Je ne crois pas au miracle. Si vous observez bien, au Cameroun, vous constaterez que les riches de notre pays ne sont pas les hommes d’affaires, mais plutôt, les fonctionnaires, les directeurs et les directeurs généraux des sociétés d’État ou parapubliques.

Pour preuve, descendez dans les rues, ouvrez les yeux, commencez à compter dans chaque quartier, dans les villes, dans chaque village, du nord au sud, de l’est à l’ouest, la plupart des luxueuses villas   appartiennent aux fonctionnaires, ou encore aux directeurs généraux des sociétés d’État, auxquels les parents n’ont  laissé aucun héritage, parfois pas même une chaise ni un vélo.

Une grande responsabilité peut aussi venir du système en place qui, me semble t-il, n’avait pas de sources de financement propre au parti. Il fallait pour cela recourir à l’auto- financement, qui forcément mettait la corde au cou des uns et des autres, obligés pour garder leur poste, de recourir au détournement d’une ligne de budget, dans laquelle, ils prenaient certainement une grande partie pour leur poche, et le reste peut être, pour les militants ou la région.

Raisonnablement, il faut accorder l’amnistie générale à tous, ou les mettre tous en prison. Négocier avec tous pour qu’ils ramènent ce qui est encore disponible.

Mais surtout pas de chasse aux sorcières.

 

8- L'autre préoccupation majeure des Camerounais qui sont sortis dans les rues était liée au projet du Président de la République de réviser la constitution de 1996, notamment l'article 6 alinéa 2 sur le nombre de mandats du Président de la République. Quel est votre commentaire, au moment où l’Assemblée nationale à forte  majorité RDPC vient de voter l’amendement visant à changer  cet article?

 Je ne suis pas contre une modification de la Constitution. Ce serait contre productif, parce que les pays ont tous besoin d’ajuster leurs lois fondamentales par rapport  aux évolutions de leurs réalités et de l’avenir des générations futures.

  Par ailleurs, étant donné la proximité de la fin du deuxième septennat du Président   Paul BIYA, la levée de la limitation des mandats présidentiels est suspecte, quoi qu’on dise sur le caractère impersonnel de la loi.

 Maintenant que la loi est votée, et qu’après 29 ans de règne et 78 ans d’âge, le Président Paul Biya veut se représenter, ce qui à mon avis, est de son droit, comme celui de tout autre Camerounais. Il reviendra au peuple Camerounais, d’en décider, dans les urnes et  massivement. 

 

9- Quelle impression vous laisse cette Assemblée nationale, dont les trois quarts des membres sont des prisonniers de droit commun en sursis qui ont voté en bloc cet amendement ?

 Je n’ai aucun argument solide me permettant de qualifier les trois quarts des membres de l’Assemblée nationale de prisonniers de droit commun, au delà du fait que je ne sois pas juge. La politique, c’est aussi le respect de l’autre.

 

Je sais qu’en démocratie, une majorité absolue l’emporte toujours. Le RDPC étant majoritaire à l’assemblée nationale, nous lui avons tous ouvert le chemin pour faire ce qu’il veut. C’est à nous de savoir ce qu’on veut en 2011.

 

Par contre, ce que j’ai trouvé injuste, et qui me choque c’est qu’à l’heure où nous traversons une période difficile, marquée par le chômage des jeunes, la crise alimentaire mondiale, la hausse des prix, la baisse du pouvoir d’achat des ménages, et les trous dans les caisses de l’État, au moment même où les enfants crient dans les rues à la recherche de quoi  manger ,de quoi payer leur

scolarité, les députés augmentent leurs avantages (et de combien?) avec l’argent de tous les Camerounais qu’ils se partagent entre eux.

Deux milliards cinq cent millions sortis des caisses de l’État. 

Voir tableau ci-dessous.

 

 

 

 

Remarque :

 

-                                 Un petit projet de soins de santé gratuits  pour des personnes âgées ne coûte pas 2 milliards.

-                                 Un petit projet de quelques centres de santé d’urgence sur les axes lourds Yaoundé – Douala, et Yaoundé – Bafoussam, sur lesquels tous les jours nous avons des pertes en vies humaines considérables faute de soins d’urgence ne peut pas coûter 1 milliard.

-                                 Un petit projet de distribution d’eau potable gratuit pour des familles très pauvres ne peut pas coûter 5OO Millions. 

-                                 Etc……

 

-                                 NB : Nos députés, au lieu de penser d’abord à améliorer leur cadre de vie, devraient d’abord tourner leurs regards vers le peuple qui leur a fait confiance.

Partager cet article
Repost0
3 juin 2008 2 03 /06 /juin /2008 20:26
Interview (Suite)
Jean Blaise Gwet


10-  Au même moment  pour  terroriser le peuple, des gens comme Lapiro de Mbanga ou Joe La Conscience sont embastillés.  Les radios et télés comme Equinoxe TV, Radio Equinoxe et Magic sont fermées. Que vous inspirent ces arrestations et ces intimidations?

Aucune démocratie n’est possible sans la liberté d’expression et la liberté de presse. Et chaque fois qu’on ferme un organe de presse ou qu’on empêche quelqu’un d’exprimer ses idées, c’est la démocratie de Paul BIYA qui est remise en cause dans notre pays.

 

11- Dans un Cameroun de demain comment réparer les impairs et injustices qui ont été commis, comment réconcilier la masse des exclus dont nous faisons partie d’avec les bourreaux qui ont joui des biens appartenant à tout le pays pendant plus d’un quart de siècle ? Comment penser l’avenir, comment penser demain ?

Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. N’imaginons pas notre pays, vivons-le en travaillant au départ de ceux qui freinent son épanouissement pour un changement dans la préservation et la  modernisation des acquis. La continuité et l’amélioration du système existant avec la participation de tous les Camerounais. Je ne suis pas partisan d’une chasse aux sorcières mais d’une commission » vérité et réconciliation » qui remettrait tous les fils et les filles ensemble pour travailler main dans la main, pour un changement profond des Camerounais et du Cameroun.

 

12- On semble assister à  une certaine  malédiction des partis politiques au Cameroun. Pensez-vous que ces partis politiques peuvent encore inverser le cours de l’histoire au Cameroun?

Non et trois fois non! Il faut des forces nouvelles, portées par de nouveaux hommes animés dans l’âme et dans le cœur d’un amour profond pour le développement du Cameroun et de son peuple, mais aussi et surtout, pour le développement de l’Afrique.

La classe politique actuelle a montré ses limites. Suite à ma lettre ouverte envoyée à la Jeunesse Camerounaise dans la  création d’un cadre institutionnel et légal devant les encadrer et les protéger, J’ai reçu plusieurs propositions ,et  parmi lesquelles , la seule solution efficace pour se faire entendre au Cameroun et avoir une place, serait la création, d’une nouvelle force politique d’un large rassemblement de tous les fils et filles du Cameroun et de ceux de la diaspora qui aurait pour mission première d’aider à trouver des voies de sortie de crise politique dans notre Pays.

Je continue à rassembler des réactions et propositions des uns et des autres, qui sont d’ores et déjà analysées dans le cadre d’un bureau restreint mise en place à cet effet. Les résultats vous seront communiqués dans les prochains jours.

 

13-  Dans la récente lettre de Celestin Monga  à Lapiro ou le procès du régime Biya, Célestin Monga affirme  qu’à cause de l’incompétence du gouvernement Biya, de l’incurie du gouvernement, l'Etat  camerounais  subit chaque année un manque à gagner financier et économique  équivalent à presque 4 pour cent du produit intérieur brut, soit environ 400 milliards de FCFA.  N’est ce pas un chiffre astronomique?  Comment y remédier ?

Ce chiffre est révoltant. Le seul remède, c’est le changement du système et des méthodes. Les résultats sont là, nous les vivons et les voyons tous. (La corruption, le chômage, les détournements, la cupidité, la voracité, la prostitution, la précarité,  les maladies etc.…)

 

14- Les jeunes Camerounais semblent désespérés. Quels conseils leur donneriez-vous ? La patience que vous préconisez dans « votre lettre à la jeunesse camerounaise » peut-elle encore marcher alors que l’on sait que le pouvoir est prêt à tout pour tricher ?

Vous savez, le pouvoir est un problème, et phénomène de génération, car l’avenir d’un pays appartient à la jeunesse et aux générations futures. C’est un processus qui est irréversible et qui ne demande que de la patience. Car chaque chose à un début et une fin.

Donc pour moi, mettre le Cameroun à feu et à sang aujourd’hui est une perte pour nous tous. Le Cameroun  appartient à tous, ce n’est pas la propriété du Président BIYA et de  ses amis. Si nous détruisons ce beau cadeau de la nature, les pilleurs iront vivre dans leur paradis en occident mais, que feront les autres qui n’ont rien volé : ils souffriront encore davantage.

Et, je le répèterai inlassablement, le pouvoir appartient au  peuple. La  décision se prend dans les urnes avec une participation effective variant en moins ou en plus de 10%. Les élections auront lieu, et les abstentions floueront une fois de plus tous les Camerounais.

Mettons nous tous ensemble dès aujourd’hui pour censurer massivement  et  démocratiquement la constitution du Cameroun en 2011 si cela reste votre souhait.

 

15- Que doivent faire les jeunes? Rester sur place ou s'exiler à leurs risques et périls ?

Surtout ne pas partir. Je suis bien placé pour savoir qu’en partant on ne résout rien. Je dors et vis pour mon pays et je souhaite que ceux  qui ont la chance d’y vivre travaillent pour son développement. J’en suis parti pour des raisons que j’ai déjà évoquées et j’exhorte les jeunes, surtout eux dont le régime a le plus peur en raison de leur capacité à se mobiliser en masse, à rester calme,  dans la patience. Dès la mise en place de notre cadre  institutionnel et légal, dans les jours à venir, nous allons tous ensemble bousculer le gouvernement et les équipes en place, pour faire avancer et bouger les choses avant 2011.

Et le gouvernement a  intérêt à faire bouger les choses avant la fin 2011, car le Chef de l’État devra  présenter au peuple camerounais les résultats de son programme des grandes ambitions.

 

16- Des principaux problèmes auxquels les jeunes sont  confrontés est le chômage. Est ce un phénomène d’époque ou une fatalité ?

C’est la mauvaise foi, l’égoïsme, la méchanceté et le sabotage d’une  vision et d’un programme de gouvernement par quelques éléments.

Je prends un cas qui m’est resté à la gorge à ce jour. Lors de la climatisation de la primature, à la même époque, j’avais lancé un programme social de climatisation pour tous au Cameroun en mettant en vente le Split à 350 000F CFA.

J’ai fait une offre au chef du gouvernement de l’époque qui m’a assuré  qu’il ne pouvait prendre des équipements ailleurs, compte tenu de mes prix imbattables que j’avais.

Malheureusement, entre ce qui se dit et ce qui se fait, c’est le jour et la nuit. Hé oui, au lieu de prendre des climatiseurs chez moi à 350 000CFA, ils ont acheté les équipements moins performants que les miens, pour lesquels la livraison, en plus, n’était pas conforme, à plus de 2 000 OOO F CFA. Pour un total d’au moins 250 climatiseurs.

Le cas le plus récent est en rapport avec les dernières  visites du Chef de l’État en France et le dernier déplacement du Premier Ministres et de sa suite à Monaco : des budgets de plus de 100 000 000 F CFA chaque fois ont été dépensés.

Voyant tous ces efforts du Président de la République et de son Chef de Gouvernement, à la recherche des investisseurs et promotion de notre pays, ma position au sein des organes des PME et PMI en France, m’oblige à servir mon pays. Je propose donc  mes services gratuitement au chef du département du commerce pour qu’il obtienne tous les accords du Gouvernement, nous permettant de préparer l’arrivée des Pme, Pmi, et artisans Français au camerounais, cela pouvant aider à nouer de nouveaux partenariats devant servir à la création de plusieurs emplois dans notre pays. Malheureusement, les  membres de notre gouvernement préfèrent souvent reprendre vos initiatives et les donner à leurs proches, qui ne pourront jamais atteindre les mêmes objectifs que vous.  Quand ils ne les mettent pas tout simplement dans les tiroirs ou aux  oubliettes. Pour en savoir plus, sur les préparatifs de cette mission, tout le dossier est disponible sur les liens ci-dessous.

http://www.luckygwet.com/142603/166222.html

http://www.luckygwet.com/142603/index.html

http://www.luckygwet.com/142603/165501.html

http://www.luckygwet.com/142603/166201.html

http://www.luckygwet.com

 

En conclusion, les  membres de notre gouvernement veulent tous devenir des politiciens, au service du parti majoritaire, en oubliant leur mission principale  et les attentes du peuple et du chef de l’État. 

 

17- Quel type de rapport entretenez-vous  avec la diaspora camerounaise ? Et avec ceux qui sont restés sur place au Cameroun ?

J’entretiens de très bonnes relations avec la diaspora camerounaise tout au moins, celle qui me connait et me fréquente. Il faut le dire aussi, je suis un homme très discret depuis le Cameroun, et très occupé.

Quant à ceux qui sont restés au Cameroun, je suis en contact permanent voire quotidien avec plusieurs.

 

18- Quel sentiment avez-vous lorsque vous voyez un pays producteur de pétrole et ayant d’énormes potentialités énergétiques subir à longueur de journée le délestage et des coupures d’eau et être continuellement la proie du choléra?

C’est un scandale. L’horreur absolue que de voir ce que  Dieu a fait du Cameroun et ce que les camerounais eux-mêmes en font. Deuxième potentiel hydroélectrique d’Afrique et pas un jour sans coupure de courant. Des projets, toujours des projets de barrages. Entre temps, l’économie stagne du fait de l’insuffisance de l’énergie électrique. Le gouvernement devrait avoir honte.

 

19- Dans un monde de plus en plus compétitif  qu’est ce qui peut être fait au niveau du Cameroun pour aider les entreprises (créatrices d’emploi à valeurs ajoutées) qui œuvrent dans divers  domaines ?

Il ne faut pas grand-chose. Le Cameroun a tout ce qu’il faut comme mécanismes pour développer son économie. Le seul problème est celui du choix des hommes et doit d’abord passer par un changement profond de mentalité et de comportement des membres de gouvernement et des responsables de budget.

Ils  doivent être des serviteurs au service de tous les Camerounais, devant aider à la promotion de toute  entreprise relevant de son département, avec pour priorité, encourager les entreprises créatrices d’emplois  à valeurs ajoutées. Alors qu’aujourd’hui, on assiste à un scandale généralisé à tous les niveaux.

Très souvent, la plupart des responsables de notre pays ont coutume, une fois nommés à une quelconque responsabilité, d’aller chercher, soit des Libanais ,soit  des Indiens, si non, ils vont au village, prendre le cousin planteur, la  sœur  couturière, la belle- sœur vendeuse de bouillie, et voilà notre nouvelle équipe d’hommes d’affaires du Ministre dont le règne durera aussi jusqu’au prochain remaniement.

Ils ont tous les marchés, ils n’ont pas d’employés, ils n’ont qu’une petite patente voire de 50 000F CFA, leurs voitures remplacent leur bureau. Pour réaliser leurs marchés, ils prennent l’avion, ils vont tout acheter en France.

Comment pensez vous qu’une entreprise avec pignon sur rue, qui vit des tracasseries douanières et fiscales, qui produit, qui utilise la main d’œuvre avec une valeur ajoutée, puisse survivre dans une telle concurrence déloyale  encouragée, et installée par le gouvernement lui-même qui a pourtant pour mission première, l’organisation, l’arbitrage, l’encouragement, l’accompagnement et l’aide à la création des richesses dans le pays?

Et ils ont, pour la plupart, le sourire aux lèvres et disent à voix basse, c’est bien fait pour lui, quand ils voient un exemple comme celui de mon grand frère James ONOBIONO, seul dans ses investissements sans aucun employé alors qu’il a investi pour créer de la richesse et de la valeur ajoutée.

En gros, les  membres de notre gouvernement doivent d’abord aider des acteurs économiques, pas forcément les amis, la famille proche, et les anciens collaborateurs du Chef de l’État. Le Cameroun est un réservoir d’intellectuels et de compétences en Afrique. Un jour viendra peut-être?

 

20- Vous avez participé au dernier sommet de l’Union Africaine comme Homme d’affaires invité. Pourquoi l’Afrique ne décolle pas contrairement à l’Asie ?

Je vous remercie de revenir sur le dernier sommet de l’Union Africaine qui s’est tenu au mois de janvier dernier à ADDIS ABABA en ETHIOPIE, sommet  auquel avait pris part également, le Président Paul BIYA.

Ma présence à ce sommet était sur invitation spéciale de l’Union Africaine pour représenter tout le secteur privé du Cameroun, y compris les ONG et la société civile.  Outre cette simple présence, j’étais également co-président d’une des trois sous -commissions. Elles avaient pour tâche l’analyse profonde de tous les obstacles qui minent l’Afrique dans son Industrialisation,  propositions de solutions,  recommandations aux Chefs d’états africains pour un partenariat plus juste, avec pour objectif principal, l’aide, le soutien, l’accompagnement, la mise en place des mécanismes économiques et financiers devant aider le secteur privé africain dans son développement, et son industrialisation.

L’Afrique a tout pour décoller, il faut des gestionnaires africains dotés d’amour dans leur cœur pour leur pays et pour l’Afrique. Malheureusement, il n’y a que des bandits avides d’argent qui se succèdent. Le grand obstacle, c’est l’Afrique noire, et plus particulièrement, l’Afrique centrale.

 

21- L’Afrique tarde toujours à mettre sur le marché mondial des projets « made in Africa ». Comment comprendre cela?

Cela se justifie par un point important. C’est vrai qu’il faut des infrastructures en Afrique. Mais le point le plus important est le manque de volonté politique des dirigeants africains et surtout camerounais à soutenir des initiatives dans lesquelles ils n’ont aucun intérêt.

1ér exemple : j’avais à l’époque  une usine d’assemblage de postes de téléphone » made in Cameroun « sous ma propre marque « JET Wordphone » distribués par le ministère des PTT de l’époque.

Il a fallu qu’un ministre qui est d’ailleurs en prison à ce jour, vienne dans ce département, pour que toutes les unités d’assemblage de postes de téléphones de l’époque au Cameroun disparaissent. Uniquement pour la simple raison qu’il passait toutes les commandes à ses propres amis qui prenaient l’avion et allaient s’approvisionner en Europe.

En conséquence, il a contribué à faire disparaitre le secteur et à la mise de tous les employés au chômage.

2ème Exemple : C’est le cas LuckyGwet dont les appareils sont utilisés dans tout le Cameroun, dans toutes les administrations, à la Présidence, à l’assemblée nationale, la garde présidentielle, la gendarmerie, la police, les ministères et la plupart des ménages au Cameroun. 

Depuis que je me bats dans ce programme créateur de plusieurs milliers d’emplois au Cameroun, avec pour ambition finale, le transfert de technologies dans notre  pays, je n’ai jamais eu le soutien du Cameroun si minime soit-il. Aujourd’hui je profite de cet espace que vous m’offrez pour lancer un appel au gouvernement. Car l’heure est grave, il faut créer des emplois et donner du travail à nos frères.

Pour cela, j’ai besoin du soutien du gouvernement, et de financements nécessaires pour créer dans les 4 mois à venir des agences LuckyGwet dans chaque province du Cameroun, et créer ainsi, au moins entre 50 et 100 emplois immédiatement et 250 à 500 emplois dans l’année qui suit avec pour objectif final, l’implantation d’une usine  de fabrication de téléviseurs  LCD, plasma, Ordinateurs, des réfrigérateurs, climatiseurs et voire pourquoi pas d’autres  appareils de notre large gamme de produits disponibles dans nos pages web. À l’adresse suivante : www.luckygwet.com

En conclusion, il est temps que le gouvernement corrige sa vision sur la politique économique de notre pays, et utilise l’argent à créer de l’emploi, et de la valeur ajoutée.

 

22- Vous avez lancé plusieurs produits LuckyGwet. Quel est le taux de pénétration sur le marché africain ?

LuckyGwet est une initiative née au Cameroun, sur la base d’un constat que j’ai fait à l’époque, et qui est resté valable à ce jour; lorsque vous regardez autour de vous, dans vos maisons, dans vos bureaux, pour vous, c’est un orgueil et un honneur d’avoir un appareil SONY, JVC etc.., pour moi, ça me révolte. Et je dis non, c’est toujours une autre forme de colonisation pour l’Afrique. Dans  mon esprit, ça ne passe pas.

Ces grosses multinationales ne viendront jamais installer des usines en Afrique. C’est à nous de le faire. Et pour cela, nous devons commencer à encourager et à consommer nos propres produits et nos labels, l’industrialisation de l’Afrique ne sera possible que si on le comprend un jour.

Les Africains doivent arrêter les théories et des beaux discours et passer aux faits...

C’est comme cela que du jour au lendemain, j’ai arrêté la distribution de la marque coréenne que je représentais à l’époque, bien qu’ayant toutes les parts de marché dans ce secteur au Cameroun. J’ai décidé de laisser tout tomber, et de recommencer à zéro en créant ma propre marque avec une identité africaine. Car pour moi, ma priorité est loin d’être de l’argent; l’avenir des générations futures, l’honneur du Cameroun et de l’Afrique sont mes priorités.

Voilà les débuts, et les motivations de cette initiative africaine « LuckyGwet », qui fait aujourd’hui son petit parcours tout doucement dans la cour des géants avec trop de difficultés, mais beaucoup de conviction, d’assurance, et d’engagement à mettre des bases pour nos générations futures.

Mon challenge est de positionner ce label africain « LuckyGwet » à travers le monde, avec une priorité de donner l’opportunité aux Africains, de créer à travers cette initiative, des emplois dans leur pays, dans leurs régions, dans leurs villes. Et surtout, mettre à la disposition des Africains et du monde, des produits de haute qualité technologique, à des prix très compétitifs.

Ce combat que je mène, depuis des années, doit servir d’exemple, de courage et de détermination. Devant motiver, et montrer à mes petits frères camerounais et africains que la vie est très difficile, parsemée d’obstacles multiformes. Cependant, quand on a des convictions, des idées, des ambitions, il ne faut jamais se décourager quels que  soient vents et marées, il faut toujours aller jusqu’au bout de sa vision. Car rien n’est facile, et rien n’est impossible. Dieu veille toujours sur vous, lorsque vous vous battez pour les autres et pour votre pays.

LuckyGwet a des représentants exclusifs dans plusieurs pays, parmi lesquels certains pays d’Afrique de l’ouest. Le marché du Cameroun,  pays de naissance de la marque reste encore ouvert. C’est une opportunité qui peut aider plusieurs jeunes à avoir des emplois au Cameroun.

Cette 1er marque africaine est protégée et déposée à INPI (Institut National de la Propriété Industrielle de France). 

 

23- En l’état actuel de la situation politique, comment envisager l’après- Biya  étant donné que ce dernier vient de changer la constitution pour se représenter ?

Dans le fond, je ne crois pas que la constitution a été modifiée uniquement dans le seul but de permettre à Monsieur BIYA de se représenter en 2011. Il sait au fond de lui-même qu’il a travaillé pour préserver le Cameroun dans la paix et dans la  stabilité. Je reste convaincu que Monsieur le Président BIYA n’acceptera jamais que le Cameroun, pour lequel il a toujours su préserver la paix, et la stabilité politique, puisse un jour, après lui, être à feu et à sang. Si tous les Camerounais sont unanimes pour qu’il parte, je suis convaincu qu’il acceptera volontiers de prendre sa retraite et de s’occuper paisiblement de lui et de sa petite famille.

Le président BIYA, a donné le coup d’envoi de la démocratie dans notre pays, c’est un processus irréversible. Une nouvelle classe de génération de politicien au service du peuple, que nous sommes, va prendre la relève et veiller à la poursuite des œuvres que le Président BIYA a  commencées, dans la paix, la stabilité politique et économique avec l’ensemble de tous les Camerounais, d’où qu’ils soient, mais également redonner l’envie à tous les Camerounais, de faire de la politique ensemble et au service du peuple, sans aucune « chasse aux sorcières»

 

24- Monsieur le Président Jean Blaise GWET, quel est votre dernier mot ?

Mon dernier mot est un appel au Président de l’Assemblée nationale, au Chef du gouvernement et au Ministre des finances. Je souhaite les inviter à se pencher et à revoir les règles et lois fiscales sur les deux points suivants :

1 – La TVA (la taxe sur la valeur ajoutée)

Je trouve très injuste et discriminatoire les règles sur les crédits de TVA à rembourser à toute personne assujettie à la TVA au Cameroun. Car d’une part, l’état collecte d’office dans plusieurs cas, la TVA que l’opérateur économique est obligé de s’acquitter d’avance et cash. Elle s’accumule souvent sur plusieurs années, sur plusieurs importations, et sur plusieurs dizaines ou centaines de millions de francs CFA.

 Il est anormal qu’au jour où les services des impôts viennent fermer mes magasins pour seulement, 3 600 000F CFA, alors qu’ils me doivent à la même période de décembre 2004 environ 60 000 000F CFA de crédit de TVA qu’ils doivent me rembourser, et que je n’ai jamais eus.

Or ils remboursent tous les mois, des milliards de francs CFA aux exploitants forestiers qui exploitent nos matières, et à d’autres entreprises. Pourquoi ne pas rembourser la TVA à tout assujetti à la TVA?

2 – La vente aux enchères des marchandises sous douane.

Mes containers, de valeur de plusieurs dizaines de millions de francs CFA ont étés vendus sous douane, sans que l’état ne me reverse un seul centime pouvant compenser mes frais d’achat. Il en est de même, tous les mois, pour des milliers d’importateurs au Cameroun.

 

Sur le produit des ventes aux enchères des marchandises du client, est-il normal que l’état perçoive sa quote-part ? Que l’armateur perçoive sa quote-part ? Que le port autonome de Douala perçoive sa quote-part ? Et que l’importateur qui est déjà en difficulté, ne récupère rien de l’argent qu’il a sorti pour acheter sa marchandise. Est-il normal que l’état contribue à tuer les efforts des jeunes  commerçants déjà en difficulté ?

Par ce principe de vente aux enchères, pour moi l’état contribue ici, d’une manière très flagrante à tuer l’économie du Cameroun, à tuer l’effort des commerçants et opérateurs économiques, et contribue ainsi à l’accroissement du taux de chômage dans notre pays. Car toute entreprise ou commerçant petit ou grand, qui n’a plus son capital, est obligé de mettre les clés sous le paillasson. 

L’état à des moyens ; il doit trouver des mécanismes et solutions pouvant aider et encourager l’importateur, le commerçant, et tout autre opérateur économique en général. Celui-là pourra alors importer d’avantage et régulièrement afin d’aider à accroitre les recettes douanières et fiscales et  résoudre ainsi des problèmes économiques et sociaux divers.

En vous remerciant, je souhaite clore cette interview sur cette question.

Une fois de plus, merci.

 

Par Martin Stéphane Fongang et M. Mba Talla

Pour ICICEMAC.COM - Avril 2008

 

Partager cet article
Repost0
3 juin 2008 2 03 /06 /juin /2008 20:24

 Développement - Nkam

 

Les états généraux de développement du Nkam se sont déroulés les 30, 31 mai et 1er juin 2008 à Yabassi. Partis  de tout le Cameroun, les fils et filles souches ont décliné la feuille de route de l’essor de ce département. Impatiemment sa  concrétisation.

 

 « Lorsque je partais de Yaoundé, je n’étais pas certaine de la tenue  de ces états généraux. Il y a eu une importante campagne de sabotage. C’est la curiosité qui m’a décidé de faire le déplacement. Et aujourd’hui, je me rends compte que j’allais rater ce tournant de l’histoire de mon Nkam natal», déclare Mme Fanny. Lorsque les lampions se sont éteints, dimanche 1er juin sur les états généraux de développement du Nkam, les scepticismes se sont évanouis. En revanche, il s’est illuminé un grand espoir au sein de tous les fils et filles du département qu’ils aiment à dire qu’il est le plus enclavé du Cameroun. «Le pari a été tenue, non sans beaucoup de difficultés », affirme l’honorable Gaston Komba, président du comité d’organisation. Il va ajouter : « Les pessimistes ont presque toujours raison, mais ne font rien, alors que les optimistes ont toujours tort, mais c’est eux qui font avancer le monde ».

Justement pendant ces trois jours, plus de 2000 optimistes participants à ces assises ont affiché un engagement, un volontariat sans nul autre pareil pour œuvrer au développement du Nkam. « Cette grande mobilisation démontre simplement la soif que nous avions tous de nous retrouver Nkamois de l’intérieur et de l’extérieur, d’agir ensemble pour l’intérêt de notre département »,  le ministre Pierre Titti, l’artisan de ce grand rendez-vous. A la suite des travaux en commission (affaire culturelle et sociale – affaire administrative et foncières – éducation et santé – infrastructures de base – affaire économique et financières – stratégie de développement) et des différentes forums (Des chefs traditionnels – des élites extérieures et intérieures – des femmes – des jeunes) où les débats ont été vifs, intenses passionnés, contradictoires, mais surtout constructifs et positifs à en croire les délégués.

 

Un rêve, une vision, un avenir

Dans ce climat, tous les problèmes qui concourent au frein du développement du département du Nkam sont passés au peigne fin. Et des solutions concrètes ont été ébauchées. Ce qui a permis d’élaborer une feuille de route  détaillée et précise où apparaissent les besoins, les projets, les montants et les délais d’exécution. « Au terme de ces assises, nous disposons d’un recueil de doléances, mais également de solutions de manière à ce que nous puissions savoir quel est le chemin à suivre pour que la réalisation se fasse dans un calendrier qui aura été convenu», avoue le ministre Pierre Titti. Le but étant de faire en sorte « que demain soit meilleur qu’aujourd’hui et aujourd’hui meilleur qu’hier », poursuit-il.

Si on a vu participer des personnalités comme le professeur Ebenezer Njoh Mouelle, celui-là même que Titti Pierre a succédé au gouvernement, ou encore Naah Robert, premier fils du Nkam à être membre du gouvernement, on ne peut pas taire les clivages et les batailles politiciennes qui ont justifié l’absence de certaines élites intérieures et extérieures. A l’instar du maire de Yabassi, Désiré Kwedi, qui avait solennellement affirmé que la mairie ne s’impliquerait pas dans ces assises. Ou encore celui toujours pas justifiée de Moukoko Mbonjo. Un appel à la réconciliation et à l’unité, a été lancé par les chefs traditionnels. « Réunis ce jour sur les berges du Nkam… Exhortons toutes les élites et populations du Nkam à la réconciliation, au pardon et à la collaboration. Exigeons de tous les filles et filles du Nkam une union sacrée pour le développement du Nkam quelques soient les problèmes qui existent ». Allant dans la même lancée, Pierre Titti a prêché pour la dépersonnalisation des questions du développement du Nkam, rappelant que cette action n’est ni pour des ambitions politiques, ni pour un positionnement personnel. « Il nous appartient aujourd’hui et maintenant de transformer cet essai en succès. Pas en succès individuel, mais en succès collectifs, afin que les batailles et les victoires de demain soient des victoires communes, collectives et durables ». Rendez-vous dans deux ans pour faire le bilan.

 

Mathieu Nathanaël NJOG

 

 

Partager cet article
Repost0
28 mai 2008 3 28 /05 /mai /2008 20:13

Focal Althérophilie

Au regard des frustrations qu’ils accumulent, l’on peut comprendre les haltérophiles camerounais de l’hexagone, qui optent pour la dénaturalisation. Ainsi que les locaux qui prennent le large une fois en compétition en occident. Le cas plus récent est celui de  Ribouem Simplice qui vient d’être naturalisé Australien. Pour ce pays, il a décroché une qualification au J.O. dans la catégorie des 84 Kg, en pulvérisant le record africain de la discipline avec 195 Kg en épaulé jeté et 160 à l’arraché. Pendant ce temps, ceux avec qui il avait fugué aux jeux du Commonwealth à Melbourne en Australie en 2003 (Daniel Koum Koum et François Etoundi) sont en train d’accélérer les mêmes démarches.

Avant eux, il y a le cas Venceslas Dabaya, champion du monde en titre sous les couleurs françaises, ainsi que les anciens champions d’Afrique que sont Madeleine Yamechi, Samson Ndicka Matam, Alphonse Matam Matam et David Mata Matam, qui ont pris la nationalité française. On espère que la récente signature des documents contractuels pour la mise en application de la première phase du Programme national du développement des infrastructures sportives (Pndis) et l’inauguration imminente du palais des Sports de Yaoundé vont permettre à l’haltérophilie camerounaise de retrouver ses lettres de noblesse. Mais, tout ceci ne saurait suivre si le gouvernement continue à abandonner ces sports dits « mineurs ».
Mathieu Nathanaël NJOG

 

Partager cet article
Repost0
28 mai 2008 3 28 /05 /mai /2008 20:08

Société – Au Palais

 

Le Tribunal de grand Instance de Douala statue depuis neuf mois sur une affaire de trafic maritime. Trois marins ukrainiens et trois piroguiers camerounais impliqués. L’audience du mardi 27 mai 2008 a débouché sur une nouvelle évolution.

 

Gorbach Alexis, Miltako Dimitro et Milko Alexandro, trois marins ukrainiens viennent d’être mis en liberté par le tribunal de grande instance (Tgi) du Wouri après 9 mois de détention préventive à la prison central de Douala. Ils étaient accusés de coaction de vol aggravé avec trois autres piroguiers camerounais. Il s’agit de Nkongo Isaac, Doumbe Emmanuel Blaise et Nyamsi Essomé André qui attendent toujours d’être fixés sur leur sort. Le Tgi siégeant en matière criminelle, le 27 mai 2008 a statué sur la qualification des faits reprochés aux six prévenus. C’est ainsi qu’après confrontation des prévenus et plaidoiries des conseils des marins ukrainiens, le juge a concédé la non culpabilité de ces derniers pour faits non établi. En revanche, pour les trois autres prévenus camerounais, les faits ont été requalifiés en coaction de recel aggravé et l’affaire est renvoyée pour le 3 juin prochain pour la plaidoirie de la défense des trois piroguiers camerounais. Le procureur de la république a requis l’application de loi, soit 10 à 20 ans d’emprisonnement ferme.

Mais déjà, la libération des ukrainiens dans cette affaire suscite des commentaires malveillants. Pour Me Soppo Sandrine, l’un des avocats des marins ukrainiens, il a été la non culpabilité de ses clients dès lors que leurs supposés complices ont affirmé ne pas les reconnaître. «Nous disons que nous ne pouvons pas les identifier, car il était à 50m de haut, mais nous savons qu’il y avait trois blancs. Et la descente de la compagnie de gendarmerie du port a effectivement interpellé les trois matelots blancs qui ont travaillé cette nuit là », réplique Doumbe. Pour les proches des prévenus camerounais, cette libération ne se justifie pas. « On aurait compris s’ils étaient admis à comparaître libre, mais pas jusqu’à déclaré purement et simplement leur non culpabilité avant que l’affaire n’entre dans le débat au fond », s’indigne une soeur.

 

Les faits

L’affaire remonte à la nuit du 4 au 5 août 2007. Trois piroguiers sont pris en location à Akwa-Nord pour aller décharger nuitamment et illégalement les pneus de voitures d’un bateau de la société maritime Delmas à quai au niveau de Marina présence dans les eaux du port. Des européens et africains qui se trouvent sur le bateau s’emploient à l’aide des cordes à descendre les pneus sur une hauteur de 50m. 30 roues sont frauduleusement déchargées. Au moment d’effectuer le premier tour de livraison, l’embarcation est interpellée par la brigade marine. « Pas du tout. C’est nous qui nous rapprochons de l’embarcation de la brigade marine pour solliciter un ravitaillement en carburant. Faute d’argent, celui qui nous a réquisitionné rejoint l’embarcation de la brigade marine pour aller récupérer l’argent auprès du patron qui attendait du côté d’Alpicam à Bonabéri», raconte les piroguiers.

C’est alors qu’entre en scène les éléments de la compagnie maritime qui interpellent les occupants de la pirogue qu’elle conduit à leur base avec toute la marchandise. Curieusement, cette intermédiaire ne réapparaîtra. Par la suite, la compagnie maritime fait une descente dans le bateau et met aux arrêts les européens qui ont travaillé dans le bateau cette nuit. En compagnie des piroguiers, ils sont alors déférés devant le parquet el 29 août 2007. Lors de l’audience du 6 mai 2008, Me Kengoum Célestin, avocat international, tout en déclarant le tribunal incompétent, révèle que tout porte à croire que le commanditaire de ce trafic maritime était l’importateur qui voulait se dérober de la douanes des marchandises non déclarées qui se trouvaient en supplément dans son container. D’ailleurs, ni la société Delmas, ni l’importateur ne se sont constitués en partie civile. Le représentant de la société Delmas, comparaissant comme témoin a d’ailleurs reconnu que sa société a déjà dédommagé l’importateur.

Mathieu Nathanaël NJOG

Partager cet article
Repost0
28 mai 2008 3 28 /05 /mai /2008 20:06

Revendications

 

Remy Ze Meka, Laurent Esso, Amoudou Ali, Meva’a Meboutou et Edourad Akamé Foumou sont accusés par les anciens militaires et les veuves de certains de tortures et crimes.

 

Cinq ministres de la défense accusés par des anciens militaires

 

En date du 24 mai 2008, Jean Alphonse Tonye, ancien militaire et président du Rassemblement des citoyens camerounais (Rcc) a saisi le Procureur de la république du Tribunal de grande instance de Yaoundé. Il porte plainte contre les cinq derniers ministres de la défense. Il s’agit respectivement de : Meva’a Meboutou et Edouard Akamé Foumou Amoudou Ali, Laurent Esso et Remy Ze Meka. Ils sont accusés  de torture et crime à l’endroit des anciens militaires et les veuves d’anciens militaires au regard de la loi N°97/009 du 10 janvier 1997 et l’article 132 bis du code pénal. Le collectif a été exaspéré après que l’actuel ministre délégué à la présidence de la république chargé de la défense ait aussi refusé de leurs faire bénéficier les avantages de la loi N°80/13 du 14 juillet 1980. « Entendu que ces ministres de la défense ont sciemment et atrocement refusé d’appliquer les lois en vigueur. Que par ces actes, ils ont pendant leur passage à la tête du département ministériel commis une faute personnelle depuis 1983 à nos jours», lit-on.

La loi N°80/13 du 14 juillet 1980 est relative à l’intégration des anciens militaires dans la vie civile. En son article 1er, il stipule que : « La présente loi tend à faciliter l’insertion des anciens militaires et Gardes civiques dans la vie civile». Et en son article 5, il précise que : « Tout employeur utilisant, même dans plusieurs entreprises juridiquement distinctes, est tenu de réserver un pourcentage minimum d’emploi aux bénéficiaires de la présente loi : pour le secteur privé, ce pourcentage est fixé à 5% des postes à pourvoir, il est porté à 10% pour les emplois tels que : le personnel de sécurité et de gardiennage ; le personnel des sociétés de surveillance nocturne. Pour les secteurs public et para-public, ce pourcentage est fixé par décret. »

 

Quinze ans d’oubli

Le collectif des anciens militaires et Gardes civiques et les veuves de certains tombés sur le champs d’honneur, constate que même l’avènement de Paul Biya à la magistrature suprême en 1982 n’a rien changé. Dans une correspondance adressée au Président de la république le 22 janvier 2008 avec pour objet : « demande d’application des textes réglementaires concernant l’insertion sociales des anciens militaires et l’indemnisation des bénéficiaires et leurs ayants droit », ils promettaient porter l’affaire devant les juges : constitutionnel pour violation de la constitution, administratif pour l’indemnisation des bénéficiaires, -et pénal, pour torture, atteinte aux droits de l’hommes et crimes. Surtout que cette loi poursuit en son article 1 paragraphe 2 : « Cette mesure constitue la récompense par la nation des sacrifices consentis par les anciens militaires et Gardes civiques ». Le collectif estime alors que son application de permettra de répondre à la politique de lutte contre la pauvreté du Président de la République. « Afin de vivre une retraite paisible et définitive », affirme-t-il.

Mais, le collectif s’offusque de l’indifférence du Mindef, PM et PR, qui n’ont pas donné suite à leurs différentes saisines. Pourtant le collectif brandit quelques états de service : l’instauration de la paix pendant les luttes d’indépendance et la tentative de coup d’Etat du 6 avril 1984 après ; le délogement des soldats dissidents de l’armée tchadienne dans la région de Logone Birni en janvier 1994 et les missions de préservation de la presqu’île de Bakassi. Des opérations pendant lesquelles plusieurs sont tombées sur le champ d’honneur. Le décret d’application N°81-290 du 21 juillet 1981 fixant les modalités d’application de la loi N°80-13 définit le terme « Ancien militaire » comme désignant « les militaires de gendarmerie, des forces de terre, de l’air, de mer et la garde civique nationale qui ne sont plus en activité ». Quant aux veuves, l’article 4 dispose que seules celle dont le décès du mari est imputable au service.

Toutefois, l’article 3 décline les conditions à remplir pour en bénéficier. Il faut entre autre, que le concerné soit titulaire du certificat de bonne conduite et avoir une ancienneté de cinq ans de service. En revanche, les anciens militaires radiés des contrôles pour indiscipline grave, faute lourde contre l’honneur, la probité, la morale ou pour infraction pénale qualifiée de délit ou crime, ne peuvent prétendre au bénéfice des dispositions du présent  décret indique l’article 5.

 

 

Mathieu Nathanaël NJOG

Partager cet article
Repost0
28 mai 2008 3 28 /05 /mai /2008 19:57

Cinquantenaire de l’assassinat de « Mpotol » Um Nyobe

 

Par Cbt. Mboua Massok ma Batalong ( 237) 99 91 36 88

 

Nous nous adressons au premier chef ici au Peuple nationaliste Camerounais agissant. Il n’est pas inutile de rap-peler que sous la couverture du Gouvernement fantoche d’alors à Yaoundé, les forces rétrogrades néocolonialistes françaises assassinaient, le 13 Septembre 1958 à Boum Nyébél selon la version officialisée, des combattants de la lutte de libération du Cameroun dont Um Nyobe, un de ses principaux animateurs et leaders. Depuis lors, clandestinement d’abord et autrement par le suite, les uns et les autres ont toujours organisé au cours de la semaine indiquée de septembre, des assises commémoratives y relatives. Certes l’absence de globalisation de l’action aidant, ces diverses manifestations n’ont pas toujours eu un échos correspondant au crédit  réel de l’événement concerné.

 

Et c’est justement pour inverser ce fait établi qu’en tant que Nationaliste Panafricain Engagé et 1er Prix Moumié de la Résistance et de la Liberté, qu’en tant que progressiste et démocrate sincère nous nous sentons, en tout patriotisme et en toute humilité, investi de l’autorité patriotique suffisante pour souligner à double traits, certes à l’attention du Peuple Camerounais, mais surtout à celle de sa frange patriotique, progressiste et démocrate restée malgré tout lucide et agissante que : L’organisation des cérémonies du cinquantenaire de l’assassinat du Leader Nationaliste Panafricain Engagé, le Camerounais Um Nyobe qui s’annoncent en Septembre prochain doit sortir des sentiers battus pour devenir ce repère du reconditionnement du nationalisme Panafricain et partant, Camerounais.

 

Ce d’autant plus que les patriotes et nationalistes agissants, les progressistes et démocrates convaincus de notre épo-que, faisant face à l’héritage du RDA (Rassemblement Démocratique Africain) et de sa section locale l’UPC (Union des Populations du Cameroun), doivent se servir de cette échéance historique et politique pour se réapproprier, en con-formité avec les défis impressionnants à relever par nos Etats, nos Peuples, notre Continent et notre Race, tous les grands desseins panafricains qui ont hier servi de boussole à l’œuvre concertée de nos valeureux devanciers dont le héros et martyrs Um Nyobe. Nous prenons la liberté patriotique de suggérer que le thème central de la Commémora-tion en vue et dont les activités diverses devront s’étaler sur 07 jours francs soit le suivant : Comment reconditionner le nationalisme panafricain au Cameroun et où besoin est  ou entre l’UPC et l’Upcisme, il  faut opérer un choix.

  

Par ailleurs, nous proposons que soit constituer sans délai, un Conseil Populaire de Montage et de Gestion de l’histo-rique événement, qui ait des prolongements partout où il le faut, que sa direction soit Douala et que le site principal des manifestations commémoratives soit Boum Nyébél.

 

Tout ceci pour obtenir que plus d’un admettions que pour une fois en 50 ans, en hommage à nos héros et martyrs, en tout patriotisme et loin de ces querelles connues d’arrière garde, dépassant au moins pour le temps de cet événement nationaliste majeur ces clivages, ces combats de leadership et autres handicaps à l’action concertée, neutralisant les complexes de toute sorte toujours réducteurs, c’est une exigence patriotique que de faire front commun. Tous et toutes donc, patriotiquement, soumettons-nous à cette exigence et apportons à qui le voudrait, la preuve que face aux grands enjeux nationaux, rien ne peut empêcher les patriotes de s’ unir et d’agir de concert, main dans la main.

 

Nous restons convaincus qu’ unis, déterminés et enthousiastes, nous allons réaliser cette grande et patriotique entrepri-se nationaliste avec aisance quant à la mobilisation de notre Peuple, des intelligences en son sein et d’importants moyens matériels et financiers ici nécessaires. Et puisque qu’il ne faut plus attendre, nous suggérons qu’ouvertes à tous, les premières assises sur la question se tiennent au Pavillon du Devoir National qui fait corps avec le domicile du Cbt. MbouaMassok ma Batalong sis à Douala-Basaa au Pk-13, le samedi 31 Mai 2008 dès 15h00. Tous ceux et celles qui se sentent concernés par la présente initiative nationaliste et progressiste sont attendus ce jour au Pavillon, en mê-me temps qu’ils sont conviés à l’action patriotique de popularisation du présent APPEL à la mobilisation générale.

Que la solidarité de tous soit la garantie de la sécurité de chacun.

 

Très patriotiquement,

Très sincèrement.

 

Cbt. MbouaMassok ma Batalong

Nationaliste Panafricain Engagé

Secrétaire Général Pi. PSLD

1er Prix Moumié de la Résistance et de la Liberté

 ‘’Général’’ de l’ ‘’Armée’’ Citoyenne de Résistance

Douala-Cameroun,

Pavillon du Devoir National, 22 mai 2008

Partager cet article
Repost0
28 mai 2008 3 28 /05 /mai /2008 19:42

Lettre aux frères et sœurs de la diaspora, aux upécistes anciens et nouveaux

 

C’est un Camerounais, un upéciste qui écrit ces quelques lignes pour dire son indignation à propos des manœuvres incessantes orchestrées par M. Woungly Massaga (WM) contre l’UPC.

J’aurais souhaité que le parti (UPC) en tant que tel dénonçât M. WM. Mais certains, dont ceux qui ont mieux connu le personnage, pensent qu’une telle démarche de la part du parti ne vaut pas la peine, parce que disent – ils, M. Woungly Massaga serait « politiquement mort » depuis longtemps. A quoi je réponds qu’il est alors temps de le proclamer haut et fort.

Les dernières « propositions » de Kissamba montrent qu’il est comme un véritable serpent qui fait le mort en attendant la première occasion pour mordre. En effet, ce monsieur n’a pas renoncé à liquider l’UPC.

Je n’ai personnellement aucune compétence pour répondre aux énièmes « propositions » du Commandant Gamma. Je voudrais simplement dire ici, que les attaques insidieuses et perfides que véhiculent ces propositions n’atteindront pas leur objectif qui est de saboter la préparation de notre prochain congrès et les efforts de rassemblement des vrais upécistes.

Ce n’est pas, en effet un hasard si le Cabinet Civil a choisi ce moment pour financer le voyage du collabo en France (c’est lui – même qui le dit), officiellement pour se faire opérer de la cataracte ; une banale opération qui se pratique un peu partout au Cameroun. Mais le complot ne passera pas ! Car la diaspora camerounaise qui semble être désormais son terrain de manœuvre n’est absolument pas dupe. M. Woungly Massaga est définitivement disqualifié aux yeux du peuple camerounais, pour parler au nom de l’UPC depuis ce jour du 03 Octobre 1990, lorsqu’il passa avec armes et bagages dans le camp du pouvoir-RDPC. Il va bien falloir republier sa lettre de démission qu’il adressa non pas à la direction de l’UPC, mais plutôt à son « frère » Paul BIYA.

Voilà un « général » qui abandonne ses troupes à la mort et rejoint l’ennemi, se mettant effectivement au service de celui-ci. Que mériterait un tel général s’il venait à retomber entre les mains de ses anciens compagnons d’armes ? La mort bien sûr ! Il n’y a pas d’autre sanction possible pour un tel traître. Massaga devrait se sentir heureux de ne pas être aujourd’hui deux mètres sous terre, une balle dans la tête comme tout général félon. C’est la trahison de Massaga qui est, dans une très large mesure, responsable de la situation actuelle de l’UPC.

Avant le 03 Octobre 1990, l’UPC avec à sa tête un certain Woungly Massaga se présentait en gros comme un parti uni, solide et en ordre de marche. Les Kodock, Dicka Akwa, Mayi Matip, Hogbe Nlend ne se proclamaient pas encore publiquement dirigeants de l’UPC. Même Ntumazah continuait à dormir tranquillement à Londres ! Le régime RDPC n’avait pas encore décrété son multipartisme officiel. La démission de Woungly Massaga va constituer la levée de la fameuse « hypothèque UPC » permettant alors la mise en place du multipartisme façon Renouveau ; un peu comme en 1958, l’assassinat de UM NYOBE constitua la levée de « l’hypothèque UPC» pour l’octroi de l’indépendance néocoloniale à M. Ahidjo. A la différence notoire que l’hypothèque de 1990 est le résultat de la trahison alors que celle de 1958 fut l’expression du sacrifice suprême d’un homme pour la cause nationale.

Il est pour moi évident que si M. Woungly Massaga n’avait pas trahi en 1990 en désorganisant profondément l’UPC, notre parti se serait présenté en ordre de bataille en 1991, face à la prétendue ouverture démocratique du Renouveau. Le mauvais coup de Massaga permit naturellement au pouvoir-RDPC de désigner ses agents Kodock, Dicka Akwa, Mayi Matip « dirigeants » de l’UPC. Ce fut le point de départ des problèmes de l’UPC à l’ère du multipartisme officiel. L’objectif du renégat Massaga était évidemment de tuer l’UPC pour collaborer tranquillement avec le régime du Renouveau.

Pour réussir parfaitement ce mauvais coup contre l’UPC, Woungly  Massaga devait entraîner dans sa trahison tous ses anciens camarades. Ce fut heureusement raté car, à l’exception de la regrettée Valentina, personne ne le suivit.

Cet échec cinglant aurait pu assagir Kissamba et le ramener à des meilleurs sentiments vis-à-vis de l’UPC. Au contraire, après avoir monté de nombreux autres coups tordus sans grand succès, il repart aujourd’hui à l’assaut de notre parti. Au moment où l’UPC est fermement engagée dans le rassemblement des upécistes anciens et nouveaux pour sa reconstruction, et au moment où la préparation de notre prochain Congrès se déroule tranquillement, Massaga reprend du service à la façon d’une belle-fille qui tient à faire plaisir à son beau-père…

Pour peindre l’UPC en noir, le collabo ne lésine pas sur ce qu’il considère comme des insultes : « groupe de gauchistes – sectaires – qui semble être resté seul sur la scène politique – sans légalité vis-à-vis du pouvoir etc ». Massaga se réjouit donc du fait que Kodock ait confisqué la « légalité » de l’UPC. Il considère normal que la légalité de notre parti soit soumise au bon vouloir du pouvoir-RDPC ! Pas étonnant quand on sait que c’est le prétexte qu’il utilisa pour laisser tomber son « PSP -UPC » bidon.

Dans la perspective d’une UPC morte M. Woungly Massaga se répand en analyses théoriques sur la « véritable opposition » autour de sa personne. Il se croit encore à l’époque du lancement du «MANIDEM », en 1974. Il ne sait pas qu’il ne fait plus rêver un seul Camerounais. Car, si à l’époque, une bonne frange de la jeunesse militante camerounaise lui vouait un véritable culte, il n’en est plus rien aujourd’hui où son passé trouble au Congo-Brazzaville, à Cuba et en Angola n’est plus un secret pour beaucoup…C’est pourquoi ses fanfaronnades « diplomatiques » à propos de la résolution des problèmes de la jeunesse camerounaise à travers le projet d’invitation d’un certain Colonel - Général russe, proche collaborateur du Président Poutine, font plutôt sourire.

Il ne reste plus à Kissamba que la création sur le papier des dizaines d’organismes aux sigles ronflants genre CCDMP, qui n’impressionnent personne. M. Woungly Massaga ne peut plus entraîner qui que ce soit derrière lui. C’est un traître démasqué qui gagnerait à se taire. Il devrait se résoudre à « laisser passer les militants de l’UPC » vers leur grand rassemblement en vue de la reconstruction de leur parti pour un vrai changement au Cameroun.

Chers frères, chères sœurs, chers camarades, j’en ai terminé. Merci pour votre indulgence, si vous avez trouvé mon propos quelque peu décousu. J’ai parlé avec mes tripes. J’espère que je n’aurai pas à recommencer, convaincu que Massaga comprendra que la suite (même par d’autres) risquerait d’être plus corsée.

 

Salutations patriotiques

 

                                        Douala, le 21 Mai 2008

 

                                        Dr Makek Maurice,

                                       Vice – Président de l’UPC

Partager cet article
Repost0
25 mai 2008 7 25 /05 /mai /2008 20:59

26 mai 90 – 26 mai 08

Grandeur et servitudes

Le principal parti de l’opposition traverse depuis quelques années une crise de croissance. Le capital de confiance aussi a pris un coup.

 

« Suffer don finish », traduction, « la fin de la souffrance » est proche. Ainsi avait-on finit par transposer la définition du Sdf (Social democratic Front) pour en faire le cri de ralliement. En plein avènement du retour au pluralisme politique, quarante ans après, le Sdf avait porté tous les espoirs d’un peuple avide  de changement… de régime. Ce qui avait susciter avec le charisme d’alors de son leader, Ni John Fru Ndi, une forte adhésion populaire. Les meetings politiques étaient très courus par une marée humaine qui voyait en son chairman le messie et au Sdf, mieux qu’un parti, la chapelle religieuse par laquelle le salut arriverait. En moins d’un an, le parti qu’on avait tôt fait de réduire en parti régional, notamment anglophone, prend une dimension nationale, avec une imposante implantation sur la quasi-totalité du pays. Une exception dans l’opposition camerounaise. Les speeches du Chairmain, mieux ses prêches, faites en «pidding» n’avaient rien d’académique. Incisifs, ils se résumaient à fustiger le pouvoir et à décrier les maux d’une société à la dérive. «Biya must go!», « Don’t tchop soya !», «We go cash Biya, we go Kill him ! »,…dépourvus de programme politique.

Cette adhésion est traduite par les premières élections multipartistes. Notamment lors des élections  présidentielles de 1992. Il ne fait pas de doute dans l’imagerie populaire que le candidat de l’opposition « radicale» qui était le Chairman l’avait remporté. Le peuple remet cela aux élections législatives de la même année. Malgré le boycott du Sdf, le peuple avide du changement, s’exprime par un vote sanction qu’il transpose sur les autres partis de l’opposition en course. L’Undp, l’Upc, le Mdr raflent les 2/3 des sièges à l’assemblée nationale. Tout le monde s’accorde pour dire que la participation du Sdf aurait entraîné une victoire plus éclatante encore. Le Sdf a failli payer cher sa politique de la chaise vide. Heureusement, les trois partis d’opposition majoritaires de l’assemblée nationale pendant cette mandature vont se compromettre avec le pouvoir. Ce qui vaut au Sdf, un rachat et une cote de confiance encore plus croissante.

 

Quel avenir ?

Lors des élections législatives et municipales de 1996, le peuple se remobilise pour rééditer l’exploit de 1992, mais alors le régime déploie l’artillerie de fraude. Malgré tout, le Sdf matérialise alors son leadership au sein de l’opposition en remportant une soixantaine des sièges et une quarantaine de mairies à travers le pays, contrairement aux autres partis d’opposition qui grappillent des écharpes de députés et de maires dans leurs bastions régionalistes. Ce qui fait du Sdf, la deuxième force politique après le Rdpc.

Malheureusement, l’occupation des sièges de députés et de maires est diversement appréciée au sein du parti. L’issue laisse sous la cendre, couvé le feu. Surtout que dans plusieurs cas, les consultations démocratiques de la base ne seront pas respectées pour faire valoir les critères spécieux d’équilibre sociologique. Plusieurs langues dénoncent, des marchandages. «Quand le Sdf est entrée pour la première fois à l’Assemblée nationale et dans les mairies, on a découvert que 90% de personnes qui sont venues militer dans ce parti qui avait pour credo  la libération, le changement, la transparence et l’égalité de chance, le faisaient pour leur ventre.», affirme Martin  Fon Yembe, ancien président provincial du Nord-Ouest.

Ce climat va fertiliser un champ de frustrations qui débouche sur le clanisme, la balkanisation du parti. Ce qui entraîne les démissions, les exclusions à la pelle, avec l’application de l’article 8.2, qui n’est autrement perçu que comme une guillotine. «Lorsque vous avez sur une position contraire à la hiérarchie, on vous traite de déstabilisateur et on vous passe à la guillotine du 8.2», dénonce Fon Yembe. C’est ainsi que naîtra des factions intéressées et même tribalisées. Tels que les « Founding fathers ». Confortant par la même le Chairman du Sdf comme un gourou. Le combat radical pour le changement prend du plomb dans l’aile. Si le Sdf reste, le principal parti de l’opposition, il ne fait aucun doute que le capital de confiance s’est « considérablement » effrité. Il ne porte plus les aspirations de tout un peuple qui est épris par le changement. « La vision et les missions du Sdf ont été détournées par des gens qui au sommet du parti tirent des dividendes pour leur propre compte», déclare un militant, avant d’ajouter : « Le Sdf est parasité, envahi par un cancer qu’il faut absolument sectionné. Pour qu’il renaisse de ses cendres ». Au moment de célébrer ce dix huitième anniversaire du Sdf, l’avenir de ce parti suscite de sérieuses interrogations. « Pour que le Sdf  redevienne le grand parti des années 90, il a besoin d’un nouveau et dynamique leadership », conclu-t-il.

 

Mathieu Nathanaël NJOG

 

Partager cet article
Repost0
25 mai 2008 7 25 /05 /mai /2008 20:45

Haltérophilie – Championnats d’Afrique

Qualificatifs pour les Jeux olympique de Pékin d’août 2008, l’expédition sud-africaine s’est soldée par une prestation en dessous de la moyenne des camerounais. Aucune médaille d’or remporté. Un flop !

 

Les championnats d'Afrique d'haltérophilie organisés à Cape Town, en Afrique du Sud, du 10 au 16 mai dernier étaient aussi qualificatifs pour les Jeux Olympiques de Pékin 2008. Quinze athlètes camerounais (8 hommes et 7 femmes). Pour des résultats pas tout à fait honorable, avec dix huit médailles remportées au total. Dix sept en individuels : 2 en argent, et 15 en bronze. Pour 12 médailles chez les hommes (1 en argent et  11 en bronze) et 5 médailles chez les dames (1 en argent et 4 en bronze). Aucune médaille en or, ce qui n’était plus arrivé à l’haltérophilie camerounaise depuis une vingtaine d’années. Au classement général, le Cameroun s’est tiré de justesse avec une médaille de bronze en équipe, derrière le Nigeria et la Tunisie. Il a bénéficier du fait que  les performances des athlètes égyptiens n’étaient pas prise en compte parce qu’ils ont déjà décroché leurs quatre places qualificatives aux derniers championnats du monde.

Une des plus piètre performance qui vaut au Cameroun un seul ticket chez les messieurs pour les JO. Le choix de l’athlète divise déjà la direction technique nationale et les entraîneurs nationaux. Le premier estime que c’est Bernardin Kingue Matam, par ailleurs son fils qui a les meilleures chances défendre honorablement les couleurs nationales, or les entraîneurs nationaux penchent pour Brice Ketchangue qui bénéficie d’une bourse de formation du comité international olympique. «Tous sont médaillés de bronze dans leur catégorie respective. Sous d’autres cieux, on les offrirait un stage en Europe où on déciderait en fonction des progrès », déclare un entraîneur d’haltérophilie. Pour les places dames, plusieurs pays comptent participer à partir du 12 juin prochain aux championnats du monde junior en Colombie pour décrocher à cette ultime occasion une place qualificative pour les JO.

 

Où sont passés les 52 millions Fcfa ?

Tout compte fait cette situation traduit la mauvaise santé de l’haltérophilie au Cameroun. Pourtant, jusqu’à un passé très récent, c’était la principale pourvoyeuse du Cameroun en métaux précieux lors des compétitions internationales. Pour les athlètes plusieurs raisons justifient cette baisse de régime. L’absence d’une véritable politique sportive gouvernementale, la mauvaise gestion de la fédération d’haltérophilie, abandonnée au bon vouloir des présidents qui se succèdent à sa tête et la naturalisation de plusieurs athlètes à la faveur des pays occidentaux. Parce que mieux considérés, mieux encadrés et placés dans les conditions de rendement optimal.

Illustration, pour préparer ces championnats d’Afrique, c’est au club Dalton, dans un cadre insalubre, où les ruissellements d’eau de pluie rendaient les entraînements impossibles, et la promiscuité des habitations voisines ne permettaient pas une bonne concentration. Au final, sur la vingtaine d’athlètes présélectionnés pour le stage préparatoire externe, treize athlètes locaux ont été sélectionnés et deux athlètes « professionnels » Bernardin Kingue Matam et Dany Kemajou, qui résident en France ont complété l’effectif. A Cape Town, les athlètes camerounais ont défilé avec des survêtements et joué avec des maillots personnels, dont les couleurs allaient celles de la France, du Brésil, voire des équipes de football européennes. Et sur le plan financier, chaque athlète reconnaît avoir perçu 15.000 Fcfa en guise d’avance de primes olympique et de participation. En lieu et place de près de 800.000 Fcfa au total représentant les primes olympiques, de participations et stage. Les médaillés disent aussi attendre les primes par médaille. Pourtant, on parle de près de 52 millions Fcfa alloués pour cette expédition. On espère que les autorités compétentes s’attèleront à y voir plus clair.

 

Focal

La grande hémorragie

Au regard des frustrations ainsi accumulées par les athlètes, on comprend pourquoi les athlètes professionnels optent pour la dénaturalisation et les athlètes locaux prennent le large une fois en compétition en Europe. Ce qui est un grand handicap pour l’haltérophilie camerounaise. Le cas plus récent es celui de  Ribouem Simplice qui vient d’obtenir sa naturalisation pour le compte de l’Australie, pays pour lequel il a décroché une qualification au JO dans la catégorie des 84 Kg, pulvérisant le record africain de la discipline avec 195 Kg en épaulé jeté et 160 à l’arraché.

Pendant ce temps ses compères avec lesquelles il avait fait la fugue aux Jeux du Commonwealth à Melbourne en Australie en 2003, Daniel Koum Koum et François Etoundi sont entrain d’accélérer les mêmes démarches. Avant eux, il y a le cas Venceslas Dabaya, champion du monde en titre sous les couleurs françaises, ainsi que les anciens championnats d’Afrique que sont Madeleine Yamechi, Samson Ndicka Matam, Alphonse Matam Matam et David Mata Matam, qui ont également pris la nationalité française. Malheureusement n’ont pas pu obtenir les qualifications pour les JO sous leurs nouvelles couleurs.

On espère que la récente signature des documents contractuels de la mise en application de la première phase du Programme national du développement des infrastructures sportives (Pndis) et l’inauguration imminente du palais des Sports de Yaoundé, permettront à l’haltérophilies camerounaise de retrouver ses lettres de noblesse avec la mise à disposition des d'infrastructures et du matériel de bonne facture. Mais tout ceci ne saurait suivre si le gouvernement continue à abandonner ces sports dits « mineurs ».

 Mathieu Nathanaël NJOG

 

Les Médaillés camerounais

 

Hommes :

+105 Kg : Kemajou Dany (3 médailles Bronze : 1 à l’arraché, 1 épaulé-jeté et 1 au total)

69 Kg : Kingue Matam Bernardin (3 médailles Bronze : 1 à l’épaulé-jeté, 1 à l’arraché et 1 au total)

62 Kg : Ngamba Simon (1 médailles argent : à l’arraché)

56 Kg : Matam David (2 médailles Bronze : 1 à l’épaulé-jeté, 1 à arraché et total)

85 Kg Ketchangue Brice (3  médailles bronze : à l’épaulé-jeté, 1 à arraché et 1 au total)

 

Dames :

63 Kg : Miyenga Hélène (2 médailles argent : 1 à l’épaulé-jeté, 1 arraché et total)

63 Kg : Esse Hortense (1 médaille argent : à l’épaulé-jeté).

69 Kg : Nayo Gaëlle (2 médailles : 1 bronze à l’arraché, 1 argent à l’épaulé-jeté)

 

Partager cet article
Repost0