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13 avril 2008 7 13 /04 /avril /2008 20:29

 

Selon les dernières informations à notre possession,  Lambo Pierre Roger, alias « Lapiro de Mbanga », sera entendu par le juge d’instruction demain mardi 14 avril 2008. Il devra se justifier du délit « d’incitation à la révolte ». Les faits remonteraient des dernières émeutes de fin février dernier. Lorsque six des dix provinces du Cameroun ont été paralysées pendant une semaine entière. Un mois plus tard, l’artiste musicien de profession, l’auteur de la chanson « la constitution constipée » et chef de quartier 8 à Mbanga est depuis mercredi 9 avril dernier arrêté et déféré à la prison de Mbanga. Les témoignages concordant font état de ce que pendant cette période chaude, Lapiro de Mbanga avait réussit à convaincre les émeutiers de ne pas incendier la mairie de Mbanga. Si c’est vrai, comment comprendre qu’il a fallu attendre un mois alors que venait d’être boucler les procès des personnes arrêtées à tort ou à raison pendant cette période. Pour certains observateurs, il s’agissait d’une  stratégie du pouvoir à mettre hors d’état de nuire toutes les forces vives qui pouvaient mobiliser les foules pour l’appel à la résistance contre la constitution qui passait devant l’auguste chambre ce même jour. Malgré l’adoption de la constitution, le pouvoir est loin de lâcher prise puisqu’il plane encore un appel à la grève qui devrait débuter ce jour. Dans le sillage une dizaine de militants politiques sont à la disposition de la division de la police judicaire du Littoral depuis un mois. Répondant toutefois libre. Réussira-t-on à l’inculper ?

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13 avril 2008 7 13 /04 /avril /2008 18:04
Société - Insécurité routière

 

Un camion de la gendarmerie s’est renversé sur l’ancienne route de Bana, le  vendredi 11 avril 208 à 9 heures. Il transportait la dépouille de l’épouse du capitaine Soko André et près de quarante membres de famille qui partaient pour les cérémonies d’inhumation à Nkondjock.

 


«C’est comme si cette femme ne voulait pas rejoindre l’au-delà toute seule. Elle emporte comme ça plus d’une dizaine de personnes qui se rendaient à son inhumation à Nkondjock. C’est horrible ce qui s’est passé à Bana»,
lâche un officier de la police exerçant à Bafang, dépité. Il exprimait ainsi l’ampleur du carnage que la ville de Bana a vécu le vendredi 11 avril aux environs de 9 heures à la suite d’un accident de la circulation. La consternation est d’autant plus grande et le spectacle effroyable que le camion transportait la dépouille de Mme Boma Brigitte épouse Soko André et 38 membres de famille.

 

Ils avaient quitté Yaoundé dans aux environs de 5 heures du matin pour se rendre à l’inhumation de l’épouse du commandant de compagnie de gendarmerie du Mayo-Louti à Tcholiré, le capitaine Soko André. « Le chauffeur du camion ne semblait pas maîtriser l’itinéraire puisqu’à l’entrée de la ville de Bana, il va emprunter l’ancienne route presque abandonnée et très accidentée », déclare Mbah Roger, blessé. Selon les témoignages concordant, il aurait mal négocié le virage d’une route très sinueuse et le camion de marque Uro a quitté la chaussée au lieu dit Tchoungou à Bana pour achever sa course dans un ravin d’environ trois mètres de profondeurs, les quatre fers à l’air. La chaussée est encore fortement marquée par les traces des roues du camion. Preuve des efforts vains fournis par le chauffeur avant que le pire ne se produise.

 

Boucherie humaine

L’accident va faire sur le carreau 11 morts parmi lesquels le chauffeur du camion, le gendarme Diesse Waffo. En revanche, le capitaine Soko André, l’époux éploré et tous les autres passagers vont s’en tirer avec des blessures plus ou moins graves. Dès l’arrivée des premiers secours, les blesses seront immédiatement conduits au dispensaire de Bana qui ne disposait pas du personnel et des structures d’accueil appropriées pour gérer le drame. « C’est alors que trois autres vont passer de vie à trépas, faute de premiers soins. C’est le cas de mon Ngayou Dim », déclare Kiloko. Ce n’est que plus tard que les autres blessés seront transférés à l’hôpital Ad lucem de Banka et à l’hôpital de district de Bafang.

Plusieurs accidentés seront mutilés. C’est le cas de Esther Békoué (35 ans) et Pauline Sen (45 ans) qui vont perdre chacune un de leur membre. « L’état de ses membres qui étaient entièrement broyé va obliger les médecins à le leur amputer pour leur sauver vie », confie un agent de l’hôpital Ad lucem.

Le capitaine Soko André va en plus de la dépouille de son épouse qui va s’éventrer dans le décor, perdre six autres membres très proches à l’instar de sa mère, ses deux sœurs cadettes, sa belle-sœur, son bel-oncle et deux de ses tantes. Devant cette boucherie humaine, André Soko obtiendra l’autorisation du préfet du Haut-Nkam afin d’inhumer dans une fosse commune au lieu dit Tchoungou quatre de ses membres de famille. Quant à la dépouille de son épouse, il a décidé de la faire inhumer au cimetière municipal de Bafang. Outre l’état psychologique du capitaine André Soko que les médecins disent très entamé, son état de santé n’est pas des plus inquiétants, malgré une mutilation de trois doigts qu’il aurait subit.

Même si les accidentés se plaignent de la lenteur des prestations, Joseph Lemaleu, médecin chef de l’hôpital de district de Bafang, déclare avoir mobilisé toute l’équipe de chirurgie de la structure qu’il dirige pour apporter un secours aux quelques patients hospitalisés là bas. Au niveau de l’hôpital Ad Lucem de Banka, le dispositif est encore plus renforcé. Surtout que c'est de ce côté que sont soignés un bon nombre de blessés graves. A Bana, les séquelles du drame restent indélébiles au quartier Tchoungou.

Guy Modeste DZUDIE, à Bafang

 

Liste partielle des 13 décédés

1-Nganwo Jacques (33ans, petit frère de Kollo)
2- Ngo Samba Brigitte (48 ans),

3 -Mben Mbangong Jean

4-Ewandji Edoung Rachel, né vers 1963

5- Kollo Julienne

6-Essome Kollo Ernest

7-Norbert Dim
8-Nganyouck Jacques

9-Mbang Brigitte Sen Thérèse

10-Ntamal Amougou Charlotte, née vers 1984

12- Diesse Waffo Eric

13- Mbang Régine

 

Listes de 16 blessés (hôpital Ad Lucem de Banka)

1-Ngo épouse Mbock (35 ans)

2-Stephane David Koumba (29 ans, agent de sécurité)

3-Estelle Békoué (35 ans)

4-Pauline Sen (45 ans)

5-Jean Kitoko (33 ans)

6-Roger Mbadim (45 ans)

7- Apollinaire Din Janen (25 ans, étudiant)

8- Hortense Kollo (31 ans)

9-Thérèse Sen (52 ans)

10-Victorine Sen (40 ans)

11-Mathieu Kollo (65 ans)

12-Regine Kollo (35 ans)

13-André Soko ( 49 ans, capitaine de la gendarmerie)

14-Marie Madeleine Ndoum

15-Cecile Mpondi

16-Hortense Béka

 

 

 

 

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13 avril 2008 7 13 /04 /avril /2008 18:02

Ouverture de saison

 Le powerlifting en proie aux problèmes de développement. Le ministère des Sports et de l’éducation physique et le président de cette fédération indexés.

 

La Fédération camerounaise de powerlifting (Fécapolif) n’est pas parvenue à concrétiser la promesse des fleurs d’un bon début d’activité. L’ouverture de la saison 2008 au lycée technique d’Edéa, le 15 mars dernier, a révélé un gros malaise. Elle a été émaillée par l’absence des autorités et une très mauvaise performance des athlètes. “ Tous les athlètes étaient très en deçà de leur réel niveau. Une véritable déception ”, reconnaît Victor Bessely Joly, préposé entraîneur national adjoint. Plusieurs power liftiers sur qui reposent les espoirs de médailles lors d’éventuels championnats internationaux, ont brillé par des contre-performances lamentables. Certains ont même écopé d’une note nulle sur l’une des trois épreuves de compétition. On peut citer Wilfried Kibengue et Francis Adjongako au soulevé de terre, Christian Ndjanda au développé couché, Bertrand Npegna, Thomas Essaka et Patricia Fokou à la flexion de jambes.

De même, un air de boycott et une mauvaise organisation ont émaillé cette compétition d’Edéa, disputée en l’absence du public. Le directeur technique, Roger Bilé et le secrétaire général de la fédération Samuel Raoul Fopessi Yougang, n’étaient pas de la partie. Le premier a été retenu par l’Ag de la fédération camerounaise d’haltérophilie dont il est membre et le second aurait été aperçu aux obsèques dans les environs de la ville d’Edéa. Il y est reparti, sans assister à la compétition. On l’accuse d’ailleurs de n’avoir jamais pris part à une seule compétition de cette fédération, depuis sa création. Un état d’âme qui traduit un malaise au sein du comité de gestion de la Fécapolif. A cela, il faut ajouter l’absence de plusieurs athlètes et responsables des ligues provinciales existantes. La gestion très autocratique du président national, Constant Tchandji, est l’une des accusations.

 

Accusés levez-vous !

En réplique, le président Tchandji met tout cela sur le compte d’une démotivation générale qui a gagné aussi bien les athlètes que ses plus proches collaborateurs. Cela, du fait de certains cadres du ministère des Sports et de l’éducation physique qui ont pris sur eux de bloquer le bon déroulement des activités de cette fédération. Entres autres, sont citées au moins trois compétitions internationales auxquelles l’équipe nationale de Power lifting a été conviée à participer et n’y est pas allée.

On cite le championnat du monde junior à la Garde en France en septembre 2007, le championnat du monde féminin et masculin à Sölden en Autriche et les championnats du Commonwealth de décembre 2007 à Christchurch en Nouvelle-Zélande. Cette dernière avait sonné comme le ras-le-bol de toute la famille du powerlifting. Surtout que, le commissariat de Grande-Bretagne s’était personnellement impliqué pour que la délégation obtienne l’avis favorable du Minsep. En vain. Alors que la délégation était entièrement prise en charge. Et même la remise d’une subvention en matériels. Cette situation vaut au Cameroun d’être menacé d’exclusion du Commonwealth. Une enquête est en cours au niveau du ministère des Relations extérieures.

 

Une dynamique brisée

Agréée le 30 juillet 2007 par le ministère des Sports et de l’éducation physique, la Fécapolif a aussitôt démarré ses activités en fanfare avec l’organisation le 4 août à la gare de Bessengue Douala, de la première journée du championnat national. Pour une première sortie, la Fécapolif avait fait un tabac en faisant compétir dix athlètes. Les performances réalisées étaient alors très encourageantes. Certains menaçaient les records africains. Seule fausse note, tous les athlètes étaient de Douala et venaient du club pionnier, Africam Negro Club.

Un impair très vite corrigé deux semaines plus tard, lors de la 2ème journée du championnat national. Cette fois, le président de la Fecapolif, Constant Tchandji, avait décidé d’aller conquérir la capitale en organisant cette compétition à l’Injs. Si la mauvaise organisation n’avait pas permis une mobilisation du public, elle avait eu le mérite de susciter une adhésion d’une vingtaine de nouveaux athlètes. Une nouvelle fois, les athlètes stimulés par une saine compétitivité, avaient réalisé des performances qui avaient ému Roger Bilé, le directeur technique par intérim. Il avait alors avoué sa surprise de voir la qualité des athlètes que regorgeaient la ville Yaoundé, qui avaient rivalisé d’adresse avec leurs camarades de Douala. Au point de les damer le pion en s’emparant du titre honorifique du meilleur athlète de la soirée qu’avait enlevé Fréderic Fokedjou.

Le 6 août dernier, c’était au tour de la conquête de la province du Sud-Ouest avec en prime l’installation de la ligue provinciale. Marquée par une adhésion. Mais depuis lors cet enthousiasme semble s’être estompé.

 

Par Mathieu Nathanaël NJOG

Le Messager du 09-04-2008

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13 avril 2008 7 13 /04 /avril /2008 17:55

Autisme et insertion sociale

 

Le Cameroun a abrité le 2ème Congrès international le 5 avril 2008. La cérémonie a été présidée par Mme Catherine Bakang Mbock, le ministre des affaires sociales.

La salle Tokoto a servi de cadre aux assises du 2ème congrès international sur l’autisme. Il était placé sur le thème : “Autisme : accompagnement et scolarisation”. Les assises ont eu lieu le 5 avril 2008, présidées par les ministres Mama Fouda, de la Santé publique et Mme Catherine Bakang Mbock, des affaires sociales, marraine des assises. Elles étaient organisées par le Centre Orchidée Home, une réalisation du Lions club Douala Paradise en partenariat avec l’association Lea pour Samy de France. Les assises ont connu une forte participation des parents ayant des enfants malades, des associations oeuvrant au soutien des enfants atteints par l’autisme et les professionnels (médecins, éducateurs, personnels Minas, Minedub, Minsante,…)

Les travaux se sont déroulés en deux phases. La première, lancée dès le 29 mars dernier, a consisté à organiser une campagne de sensibilisation dénommée “ Autis-act ”. Elle a coïncidé avec la célébration, le 02 avril, de la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme. Une action et pas des moindres, lorsqu’on se souvient qu’il y a encore deux ans au Cameroun, la maladie n’était pas bien connue même dans le corps médical. Conséquence, plusieurs familles ayant des enfants présentant les troubles d’autisme ont sombré dans un traumatisme, lorsqu’elles ne se réfugiaient pas chez des charlatans ou des courants religieux qui gagnent du terrain.

La seconde phase était un appel en direction des pouvoirs publics pour que soit rendu concret le projet consistant à faciliter l’éducation des enfants autistes. Car, au regard de l’action menée sur le terrain par plus de 50 structures d’encadrement reparties sur l’ensemble du territoire national et qui s’occupent d’une centaine d’enfants autistes depuis une dizaine d’années, bon nombre d’enfants sont passés du stade du développement à celui de la scolarisation. Le projet conduit par le Centre Orchidée Home auprès des ministères compétents est suffisamment avancé. “ Parce qu’on pense que l’autisme est une maladie et les enfants qui en sont atteints ne sont pas des êtres à part entière ”.

 

Maladie neurobiologique

L’autisme est une maladie qui se caractérise par un trouble profond, global et précoce du développement de l’enfant. Notamment sur les aspects suivants : - Un déficit qualitatif de l’interaction sociale (isolement, perturbation des interactions sociales). - Un déficit qualitatif de la communication non verbale et verbale (troubles du langage, troubles de la communication). - Des anomalies dans le domaine moteur (mouvements stéréotypés, répétitifs). Dans la majorité des cas, le syndrome autiste entraîne un retard mental sévère chez la victime. Les symptômes apparaissent avant l’âge de 3 ans. Selon les statistiques “ Un enfant sur 166 est atteint d’autisme et de troubles envahissants du comportement”.

Il faut donc saluer tous les efforts faits pour susciter l’adhésion des pouvoirs publics, des sociétés citoyennes et des populations dans l’organisation de prise en charge de l’autisme au Cameroun. En améliorant les connaissances des intervenants, en mettant à la disposition du grand public des informations susceptibles de changer leur perception de l’autisme et à doter les familles et les professionnels de ce secteur d’un savoir faire l permettant une meilleure prise en mains des enfants atteints d’autisme. Le plus difficile après les discours consiste maintenant à mettre en place une approche et un mécanisme de suivi des acquis du congrès.

Mathieu Nathanaël NJOG

Le Messager du 9-04-2008

 

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9 avril 2008 3 09 /04 /avril /2008 15:35

Politique - Gouvernance

Vingt quatre ans après, le message des mutins dans le contexte de “ l’Opération Epervier ” retentit comme une véritable prophétie.

 

6 avril 1984 – 6 avril 2008, il y a 24 ans que le peuple camerounais a évité de justesse un coup d’Etat. Un acte qui a été condamné par toute la communauté nationale et internationale. Car les putschistes ont voulu attenter à la vie du chef de l’Etat, Paul Biya, nouvellement promu à la tête du pays, au risque de plonger la nation dans un bain de sang. De nombreuses familles ont été endeuillées. Plusieurs opérateurs économiques et citoyens ordinaires ont perdu la plupart de leurs biens. Pendant des années, la population est restée traumatisée par cette odieuse initiative.

Mais au-delà de sa condamnation, l’acte, répréhensible, du 6 avril 1984 a été à l’époque justifié par ses auteurs par un message radiodiffusé des putschistes (Cf. texte ci-contre) qui reste d’actualité, vingt quatre ans après au regard du contexte actuel. “ L’armée nationale vient de libérer le peuple camerounais de la bande à Biya, de leur tyrannie, de leur escroquerie, et de leur rapine incalculable. (…) Le gouvernement et ses agents propulsés à la tête des rouages de l’Etat, agissaient avec comme pour seule devise non de servir la nation, mais de se servir. Oui, tout se passait comme s’il fallait se remplir les poches le plus rapidement possible, avant qu’il ne soit trop tard ”, avaient prévenu les jeunes officiers et sous officiers de l’armée camerounaise regroupés au sein du mouvement “ J’OSE ”.

 

Oiseaux de mauvaise augure ?

A l’aune des arrestations et d’auditions actuelles d’anciens ministres et hauts responsables du régime, l’histoire leur donne raison. A l’exception de quelques personnalités, tous ceux qui sont ou seront bientôt dans les serres de l’oiseau rapace qui plane sur le Cameroun, sont des cadres du biyaiïsme. La plupart ont eu accès à des postes élévés dans la hiérarchie administrative à partir de novembre 1982. Quinze mois après, leur gestion de la fortune et du patrimoine publics était déjà décriée et dénoncée. A la vérité, le message des putschistes, bien que diffusé dans un rayon limité, a ouvert les yeux au peuple camerounais. Entre 1986 et 1987, le Cameroun a embrassé comme par hasard la crise économique. Ce crash intervient deux à trois ans après la démission de Ahmadou Babatoura Ahidjo qui, selon des nalystes, aurait plutôt laissé des finances saines et un pays prospère.

Malgré un environnement économique international morose, certains analystes estiment que la gabegie, les détournements massifs de deniers publics et la course à l’enrichissement illicite et rapide de certains gestionnaires de la fortune publique ont précipité le Cameroun dans la crise économique. Face aux multiples cris de détresse du peuple, le chef de l’Etat avait à l’époque demandé des preuves. Le train de vie ostentatoire des fonctionnaires et autres personnels administratifs était pourtant criard. Il se manifestait par des voitures de luxe roulant sur des routes en état de délabrement très avancé. Cerise sur le gâteau, un texte du président de la République autorise même les fonctionnaires et personnels administratifs de faire des “ affaires ”. Le monde des affaires prend un sérieux coup. Les “ professionnels ” sont maltraités par des “ apprentis sorciers ” qui prospèrent dans la surfacturation et les marchés fictifs. Une porte grandement ouverte à la distraction des fonds publics…

 

Le temps du Prince

La pêche aux baleines engagée en 1997, après un coup de froid, a repris du service depuis janvier 2006. Elle se fait certes à dose homéopathique. Mais elle vient confirmer le mal. Jusqu’ici, le bilan des anciens gestionnaires de la fortune et du patrimoine publics est quantitativement négligeable. Mais, la qualité des hommes et femmes pris dans le cadre de l’assainissement des mœurs publiques, baptisée “ Opération Epervier ” est un indicateur non négligeable de l’ampleur de la gangrène. La question que l’on se pose, c’est de savoir pourquoi avoir attendu aussi longtemps ?

A en croire certaines sources, le ministère de la Fonction publique et du contrôle de l’Etat à l’époque avaient bouclé des dossiers noirs qui ont toujours dormi dans des tiroirs à la présidence de la République. Garga Haman Adji qui, du 7 décembre 1990 au 25 novembre 1992, a piloté ce département ministériel, a été obligé de jeter l’éponge pour protester contre le laxisme et l’impunité des baleines qu’il avait annoncées dans ses filets. Comme si cela ne suffisait pas, le contrôle supérieur de l’Etat a été arraché au ministère de la Fonction publique pour le noyer à la présidence de la République. Comme le volet concernant la déclaration des biens et avoirs exigée à l’article 66 de la Constitution à tout gestionnaire de crédits et des biens publics, les dossiers ficelés par le contrôle de l’Etat relèvent de la seule discrétion du chef de l’Etat. Conséquence, Il fait arrêter qui il veut, quand il veut et pour des raisons qui lui sont propres. Malgré la liberté de la justice criée sur les toits, le Cameroun est soumis à une justice du Prince. 

 

Par Noé Ndjebet Massoussi

Le Messager du 08-04-2008

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9 avril 2008 3 09 /04 /avril /2008 15:33

Camerounaises, Camerounais,

L’armée nationale vient de libérer le peuple camerounais de la bande à Biya, de leur tyrannie, de leur escroquerie, et de leur rapine incalculable. Oui, l’armée a décidé de mettre fin à la politique criminelle de cet individu contre l’unité nationale de notre cher pays. En effet, le Cameroun vient de vivre au cours de ces quinze derniers mois qu’a duré le régime Biya les heures les plus noires de son histoire. Son unité mise en péril, la paix interne troublée, sa prospérité économique compromise, la réputation nationale ternie.

Chers compatriotes,

Vous avez tous été témoins de l’horrible comédie jouée par le pouvoir défunt qui se permettait de parler de libéralisme, de démocratie, d’intégration nationale, alors que, chaque jour, son action bafouait de façon scandaleuse ces hautes valeurs. Les libertés des citoyens telles que dénoncées par la Déclaration des droits de l’homme n’étaient jamais respectées. La Constitution était ballottée au gré des considérations de la politique politicienne. Le gouvernement et ses agents propulsés à la tête des rouages de l’Etat, agissaient avec comme pour seule devise non de servir la nation, mais de se servir. Oui, tout se passait comme s’il fallait se remplir les poches le plus rapidement possible, avant qu’il ne soit trop tard.

Et, en effet, c’était bien de cela qu’il s’agissait. Enfin, vous pouvez juger du discrédit jeté sur le Cameroun par la parodie de justice que constitue le dernier procès. Aussi, il était temps de trancher le nœud gordien. C’était aujourd’hui. Aujourd’hui, grâce à Dieu, mes chers compatriotes, le cauchemar est terminé. L’armée, sous l’impulsion de jeunes officiers et sous-officiers prêts au sacrifice suprême pour la nation, regroupés au sein du Mouvement “ J’OSE ”, entend redonner sa pleine signification à l’unité nationale et rétablir la détente et la concorde entre les citoyens.

Le peuple camerounais et son armée viennent de remporter aujourd’hui une grande victoire sur les forces du mal et cette victoire sera célébrée par l’histoire avec l’honneur qui lui est dû.

Dès maintenant, le Conseil militaire supérieur est amené à prendre un certain nombre de décisions au regard de la sécurité nationale. Et le Conseil militaire supérieur demande au peuple camerounais de le comprendre. En premier lieu, les liaisons aériennes, terrestres, maritimes et les télécommunications sont suspendues jusqu’à nouvel ordre. Le couvre-feu est institué sur l’ensemble du territoire national de 19 heures à 5 heures.

Par ailleurs, la Constitution est suspendue, l’Assemblée nationale est dissoute, le gouvernement est démis ; tous les partis politiques sont suspendus ; tous les gouverneurs de provinces sont relevés et, enfin, sur le plan militaire, les officiers supérieurs exerçant le commandement d’unités opérationnelles sont déchargés de leurs fonctions. L’officier subalterne le plus ancien dans le grade de plus élevé prend le commandement.

Vive les Forces armées nationales !

Vive le Cameroun !

 

Le Messager du 08-04-2008

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9 avril 2008 3 09 /04 /avril /2008 15:30

Vox pop

Anicet Ekani, président du Manidem

Il n’y avait pas que le Mouvement J'OSE qui en parlait. Paul Biya est dans la continuation du régime d’Ahidjo. C’est ce dernier qui a nommé Paul Biya. Il y a eu des gabegies et des détournements de fonds publics sous Ahidjo. Peut-être ils n’avaient pas pris une ampleur parce que le pays a sombré dans la crise économique et obligé le Cameroun de se mettre sous les ajustements structurels. Ce qui a réorienté les fonctionnaires dans une course effrénée dans un enrichissement illicite.

A partir du moment où Paul Biya n’a pas voulu s’appuyer sur l’ensemble des Camerounais d’autant plus que pour contourner la nomenclature des anciens de son prédécesseur, il a tenté de se replier sur des personnes recrutées autour de sa région. On est alors entré dans un régime de petits copains et de coquins. C’est dire si c’était tout à fait prévisible.

Dans l’ensemble, il faut dire que “ l’Opération Epervier ” sert au régime de se maintenir. La pression des Camerounais du fait de la vie chère, qui ne voient pas leurs aspirations prises en compte, pousse le président de la République à se maintenir au pouvoir en arrêtant des bandits de grand chemin qui volent l’argent de l’Etat. Mais qui a nommé tout ces gens là et qui les a laissés s’enrichir illicitement ? Comme dans un film Western, les bandits commencent à être arrêtés par le chef bandit et la situation se dégrade. La situation se termine soit par l’extermination des bandits soit par l’attaque du chef bandit.

 

Achille Kotto, membre de la société civile

A cette époque je ne sais pas si le Mouve-ment J’OSE était conscient de ce qu’il disait. Cela peut être le hasard ou une vision qui permette qu’on en arrive là aujourd’hui. Mieux un constat tel que nous le faisons aussi en ce moment. Une chose est sûre, il y avait une volonté au départ. Car dans les années 86 et 87, il y a eu des arrestations simplement sur les signes extérieurs de richesse que laissaient entrevoir certaines personnes. Pourquoi n’a-t-il pas continué ? Tout simplement parce que le système ne le permettait plus. Aujourd’hui ce que nous observons est le fruit de la pression internationale.

La rigueur et la moralisation qui étaient le système mis en place par le président de la République ont malheureusement failli. Dès l’instant où on achète les consciences, on trafique les élections, et qu’on trouve les personnes pour réaliser ces sales besognes, on entretient une corruption morale. Dans ce contexte, le chef est incapable d’agir parce que son propre système ne permet plus de revenir en arrière. Il est difficile de scier la branche sur laquelle l’on est assis. Les statistiques révèlent que 95% des auteurs des détournements de fonds publics sont les fonctionnaires. Et parce que les horaires de travail camerounais y contribuent.

 

Kabang Walla, candidat Sdf à la députation

Le système Biya est la continuation du système Ahidjo. Monsieur Biya lui-même est un pur produit du système Ahidjo. Aujourd’hui au Cameroun nous avons besoin d’une véritable révolution pour changer ce système avec lequel cette pourriture de la société est arrivée. Car ce système est lui-même la continuité du système colonial. On n’a pas eu un moment de rupture avec ce que les colons nous ont laissé pour créer et inventer un système de gouvernance au service des Camerounais et pas d’une minorité.

Les personnes arrêtées ont certainement une grande visibilité, mais je pense qu’en tant que Camerounaise, je suis prudente. Car, arrêté quelqu’un qui était pendant des années ministre des Finances et qu’on l’arrête pour un motif qui date de près de dix ans lorsqu’il était directeur des Impôts, on a lieu de se poser des questions. Il faut se demander s’il a fallu tout ce temps pour que les services compétents se rendent compte de cette infraction. On ne voit pas encore mené une véritable lutte contre la corruption qui arrête des personnes coupables de manière systématique. On se demande alors si ce sont des arrestations politiques ou pour combattre la prévarication. Pis encore lorsque nous reconnaissons 1000 voleurs et qu’on en arrête que deux, personnellement je ne suis pas impressionnée. 

 

Par Propos recueillis par Mathieu Nathanaël NJOG

Le Messager du 08-04-2008

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9 avril 2008 3 09 /04 /avril /2008 15:08

Chronologie

Le projet de loi portant révision de la Constitution en examen à l’Assemblée nationale est la treizième modification de la loi fondamentale du Cameroun depuis l’adoption de la toute première Constitution du pays en 1959.

 

La durée moyenne d’une Constitution au Cameroun est d’à peu près trois ans et des poussières. C’est que, en 49 ans, le pays dirigé par Paul Biya depuis 26 ans a déjà connu 12 modifications de sa loi fondamentale. La modification de certaines dispositions de la Constitution de 1996 en discussion à l’Assemblée nationale est la treizième révision que le Cameroun va connaître.

1959. Cette Constitution consacre l’unité et l’indivisibilité du Cameroun dont la souveraineté appartient au peuple camerounais.

1961. C’est la première de la série. Cette révision doit adapter la nouvelle Constitution aux réalités du Cameroun réunifié. L’autorité fédérale est exercée par le président de la République et le président de l’Assemblée nationale. Le président de la République est le chef de l’Etat fédéral et chef de gouvernement. Il est secondé par un vice président fédéral qui en cas de vacance exerce de droit les pouvoirs du président de la République jusqu’à l’élection du nouveau président.

1969. Cette modification tend à préciser les conditions de vacance de la présidence de la République pour cause de démission ainsi que les modalités de démission du Premier ministre en cas de refus de la confiance ou de censure par l’Assemblée, étant entendu que le président de la République fédérale peut dissoudre l’Assemblée législative.

1972. Une nouvelle Constitution adoptée par voie référendaire consacre l’Etat unitaire du Cameroun. Elle maintient le régime présidentiel. En cas d’empêchement temporaire du président, n’importe quel ministre peut le suppléer alors qu’en cas d’empêchement définitif, le président de l’Assemblée nationale exerce son pouvoir jusqu’à l’élection du nouveau président. Le président par intérim ne peut modifier ni la Constitution ni la composition du gouvernement.

1975. Le Cameroun instaure, par une révision de sa Constitution, le poste de Premier ministre. Ce dernier est membre du comité central du parti unique de l’époque. Ses pouvoirs se réduisent à la suggestion, à la proposition et à l’exécution.

1979. Une autre modification de la Constitution a lieu ; elle fait du Premier ministre le dauphin constitutionnel du chef de l’Etat. C’est lui qui succède désormais au président de la République en cas de vacance au sommet de l’Etat. Il exerce pour la durée du mandat présidentiel en cours. C’est cette disposition qui a permis à Paul Biya de succéder à Ahmadou Ahidjo à la présidence de la République en 1982.

1983. Paul Biya est à la tête de l’Etat du Cameroun depuis un an. Cette année, le nombre de députés à l’Assemblée nationale passe de 120 à 150 par la loi N° 83/10 qui le consacre. Les nouvelles dispositions constitutionnelles donnent la possibilité au président de la République de convoquer le corps électoral pour une élection présidentielle anticipée. Le scrutin doit avoir lieu 20 jours au moins et cinquante jours au plus à compter de la date de notification de cette décision au président de la Cour suprême.

1984. Par des modifications constitutionnelles, l’on passe de la République unie du Cameroun à la République du Cameroun ; le poste de Premier ministre est supprimé. En cas d’empêchement, le président de la République a la possibilité de choisir n’importe quel ministre pour exercer ses fonctions par délégation expresse. L’intérim en cas de vacance à la présidence de la République constatée par la Cour suprême est assuré par le président de l’Assemblée nationale. Le président intérimaire ne peut : modifier la constitution, composer le gouvernement, recourir au référendum, être candidat à l’élection présidentielle. Le scrutin devait avoir lieu 20 jours au moins et 40 jours au plus après l’ouverture de la vacance.

1988. Pendant que Biya savoure sa sixième année de règne, le Cameroun modifie sa Constitution et donne la possibilité au chef de l’Etat d’abréger son mandat et d’organiser des élections anticipées. La même année, le nombre de députés passe de 150 à 180 par la loi N° 88/03 du 17 mars 1988.

1991. Le Cameroun connaît des perturbations sur la plan politique avec une paralysie de la société par des villes mortes suites au vent de revendications démocratiques qui souffle sur le Cameroun. Le poste de Premier ministre est rétabli ; le président de la République peut déléguer certains de ses pouvoirs à ce dernier et aux autres membres du gouvernement. C’est cette modification constitutionnelle de nommer Sadou Hayatou Premier ministre en 1991. Mais le Premier ministre n’est pas le successeur constitutionnel du président de la République comme en 1979. Contrairement à 1979, le Pm est chef du gouvernement.

1996. La douzième modification de la loi fondamentale intervient cette année là. Elle garantie, selon les termes utilisés, les droits de l’homme. La nouvelle loi constitutionnelle, au niveau de l’Exécutif, supprime la possibilité de convoquer des élections anticipées. La Constitution prévoit la suppression du Parlement par le président de la République. Le mandat présidentiel passe du quinquennat au septennat ; il est renouvelable une fois. Sur le plan législatif, le Parlement est élargi à deux chambres, avec l’instauration du Sénat. Le nombre de sessions ordinaires est revu à la hausse, passant de deux à trois par année législative. Sur le plan judiciaire, les pouvoirs de la Cour suprême s’élargissent avec l’instauration de la Chambre des comptes…Les provinces, sur le plan de l’organisation territoriale de l’Etat, doivent être transformées en régions. Au niveau constitutionnel, l’on note la création du Conseil constitutionnel.

2008. Le Cameroun procède donc à la treizième modification de sa loi fondamentale. Le projet en examen à l’Assemblée nationale restaure le mandat présidentiel illimité au Cameroun. Le moins qu’on puisse dire est que le Cameroun a connu, jusqu’à ce jour, deux présidents de la République : Ahmadou Ahidjo (1960-1982) et Paul Biya (1982…) La constitution a subi près de 80% de ses modifications sous Paul Biya dont le règne pourrait encore s’allonger au-delà de 2011.

Le Messager du 08-04-2008

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7 avril 2008 1 07 /04 /avril /2008 12:46

PROJET DE LOI N° 819/PJL/AN

MODIFIANT ET COMPLETANT CERTAINES DISPOSITIONS DE LA

LOI N° 96/06 DU 18 JANVIER 1996 PORTANT REVISION DE LA CONSTITUTION DU 02 JUIN 1972

 

N° 007/AN/8

 

EXPOSE DES MOTIFS

DU PROJET DE LOI MODIFIANT ET COMPLETANT CERTAINES DISPOSITIONS DE LA LOI N° 96/06 DU 18 JANVIER 1996 PORTANT REVISION DE LA CONSTITUTION DU 02 JUIN 1972

 

Depuis une décennie, notre pays a entrepris une importante réforme institutionnelle à l’effet de lui permettre de mieux s’adapter aux exigences de la démocratie et de bonne gouvernance. Cette réforme vise aussi à offrir aux générations futures, un cadre législatif et réglementaire approprié dont la mise en application ne devrait souffrir d’aucun vide juridique ni d’aucune équivoque.

 

A ce jour, cette réforme institutionnelle a conduit à l’élaboration, à l’adoption, à la promulgation et à la mise en œuvre totale ou partielle des lois prévues par la loi n° 96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la Constitution du 2 juin 1972. Il en est ainsi notamment :

- des lois fixant les conditions d’élection des députés, des sénateurs, des conseilleurs municipaux ou des conseillers régionaux ;

- de la loi fixant l’organisation judiciaire ou celles relatives aux tribunaux ;

- de la loi fixant l’organisation et le fonctionnement du Conseil Constitutionnel ;

- des lois relatives aux Collectivités Territoriales Décentralisées.

 

Cependant, dans son application, la loi fondamentale de 1996 qui a été conçue et adoptée dans un contexte de sortie de crise assez particulier, a très tôt dégagé quelques insuffisances.

 

Le présent projet de loi tend à corriger ces insuffisances à travers la modification des articles 6, 14, 15, 51, 53 et 67 ainsi qu’il suit :

 

1- L’alinéa 2 de l’article 6 (nouveau) rend rééligible le Président de la République en fonction.

 

Cette rééligibilité du Président de la République sans limitation du nombre des mandats participe :

- de l’affirmation et de la préservation de la plénitude de la souveraineté du peuple en matière d’élection du Président de la République ;

- de l’égalité en droits et en devoirs des citoyens face à l’éligibilité aux fonctions de Président de la République ;

- de la jouissance par tous les citoyens sans discrimination des droits civils et politiques notamment du droit de participation directe à la gestion des affaires publiques ;

- de la continuité de la tradition constitutionnelle de notre pays dont aucune des Constitutions successives depuis 1960 ne contenait des dispositions relatives à la limitation du nombre des mandats présidentiels.

 

Par ailleurs, la mise en place d’ELECAM garantit notre option démocratique dans la mesure où ses prérogatives et ses missions lui permettent de renforcer la liberté, la fiabilité, la sincérité et la transparence des élections ainsi que la légitimité des dirigeants élus.

 

2- L’alinéa 4 dudit article aménage les délais fixés pour l’organisation de l’élection présidentielle en cas de vacance à la Présidence de la République qui passent ainsi de vingt (20) jours au moins et quarante (40) jours au plus après l’ouverture de la vacance, à vingt (20) jours au moins et cent vingt (120) au plus, après l’ouverture de ladite vacance. Cet ajustement tend à faciliter l’organisation matérielle et pratique de l’élection présidentielle.

3- L’alinéa 3 (a) de l’article 14 de la loi fondamentale précise de manière chronologique les mois durant lesquels sont organisées les sessions ordinaires du parlement à savoir mars, juin et novembre.

 

4- L’alinéa 4 de l’article 15 précise les modalités de prorogation ou d’abrègement du mandat des députés à l’Assemblée Nationale ainsi que les délais d’organisation des élections y relatives.

 

5- L’article 51 (1) (nouveau) harmonise le mandat des membres du Conseil Constitutionnel avec ceux des autres organes élus ou désignés de l’Etat. Ce mandat passe ainsi de neuf (09) à six (06) ans non renouvelable.

 

6- L’article 53 (nouveau) indique le champ de compétence de la Haute Cour de Justice et renvoie à une loi, les modalités de son organisation et de sa saisine.

 

7- Article 67 (6) nouveau précise le collège électoral pour l’élection des sénateurs en cas de mise en place du Sénat avant celles des Régions.

 

La présente réforme qui ne déroge ni à la forme républicaine de l’Etat, ni aux principes démocratiques, de l’unité ou de l’intégrité du territoire national, vise à raffermir la démocratisation de notre pays, à renforcer et à préserver sa stabilité politique et sociale.

 

Telle est l’économie du présent projet de loi soumis à l’examen de l’Assemblée Nationale./-

 

ARTICLE 1er.- Les dispositions des articles 6, 14, 15, 51, 53 et 67 de la loi n° 96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la constitution du 02 juin 1972 sont modifiées et complétées ainsi qu’il suit :

 

ARTICLE 6.-

 

(2) (nouveau) : Le Président de la République est élu pour un mandat de sept (07) ans. Il est rééligible.

 

(4) (nouveau) : En cas de vacance de la Présidence de la République pour cause de décès, de démission ou d’empêchement définitif constaté par le Conseil Constitutionnel, le scrutin pour l’élection du nouveau Président de la République doit impérativement avoir lieu vingt (20) jours au moins et cent vingt (120) jours au plus après l’ouverture de la vacance.

a) L’intérim du Président de la République est exercé de plein droit, jusqu’à l’élection du nouveau Président de la République, par le Président du Sénat. Et si ce dernier est, à son tour empêché, par son suppléant suivant l’ordre de préséance du Sénat.

b) Le Président de la République par intérim – le Président du Sénat ou son suppléant – ne peut modifier ni la Constitution, ni la composition du Gouvernement. Il ne peut recourir au référendum. Il ne peut être candidat à l’élection organisée pour la Président de la République ;

c) Toutefois, en cas de nécessité liée à l’organisation de l’élection présidentielle, le Président de la République par intérim peut, après consultation du Conseil Constitutionnel, modifier la composition du Gouvernement.

 

ARTICLE 14.-

 

(3) a (nouveau) : Les Chambres du Parlement se réunissent aux mêmes dates :

En sessions ordinaires chaque année aux mois de mars, juin et novembre sur convocation des Bureaux de l’Assemblée Nationale et du Sénat, après consultation du Président de la République.

 

ARTICLE 15.-

 

(4) (nouveau) : En cas de crise grave ou lorsque les circonstances l’exigent, le Président de la République peut, après consultation du Président du Conseil Constitutionnel et des bureaux de l’Assemblée Nationale et du Sénat, demander à l’Assemblée Nationale et du Sénat, demander à l’Assemblée Nationale décider, par une loi, de proroger ou d’abréger son mandat. Dans ce cas, l’élection d’une nouvelle Assemblée a lieu quarante (40) jours au moins et cent vingt (120) jours au plus après l’expiration du délai de prorogation ou d’abrègement de mandat.

 

ARTICLE 51.-

 

(1) (nouveau) : Le Conseil Constitutionnel comprend onze (11) membres désignés pour un mandat de six (06) ans non renouvelable.

 

TITRE VIII – DE LA HAUTE COUR DE JUSTICE

 

ARTICLE 53 (nouveau)

 

(1) La haute Coure de Justice est compétente pour juger les actes accomplis dans l’exercice de leurs fonctions par :

- le Président de la République en cas de haute trahison ;

- le Premier Ministre, les autres membres du Gouvernement et assimilés, les hauts responsables de l’administration ayant reçu délégation de pouvoirs en application des articles 10 et 12 ci-dessus, en cas de complot contre la sûreté de l’Etat.

 

(2) Le Président de la République ne peut être mis en accusation que par l’Assemblée Nationale et le Sénat statuant par un vote identique au scrutin public et à la majorité des quatre cinquièmes des membres les composant.

 

(3) Les actes accomplis par le Président de la République en application des articles 5, 8, 9 et 10 ci-dessus, sont couverts par l’immunité et ne sauraient engager sa responsabilité à l’issue de son mandat.

 

(4) L’organisation, la composition, les conditions de saisine ainsi que la procédure suivie devant la Haute Cour de Justice sont déterminées par la loi.

 

TITRE XIII – DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET FINALES

 

ARTICLE 67.-

 

(6) (nouveau) : Au cas où la mise en place du Sénat intervient avant celle des Régions, le collège électoral pour l’élection des sénateurs est composé exclusivement des conseillers municipaux .

 

ARTICLE 2.- La présente loi sera enregistrée, publiée suivant la procédure d’urgence puis insérée au Journal Officiel en français et anglais./-

 

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7 avril 2008 1 07 /04 /avril /2008 12:28

Société – Déguerpissement


Le gazon du marché central de Douala a été rasé. Des milliers de commerçants dépités.


Au lieu dit « gazon » au marché central, plaque tournante d’une vaste activité de vente illicite de médicaments il y a peu, il ne reste plus qu’un très récent souvenir. Les étals qui parsemaient cet endroit jusqu’à jeudi 3 avril 2008 ont été rasés. Au grand désarroi des occupants. « La Cud est venue nuitamment détruire près de 1000 comptoirs où 2600 personnes se débrouillaient au quotidien pour nourrir leur nombreuse famille », déclare Dagobert Battang président des commerçants du gazon. C’est résigné qu’ils ont été mis devant les faits. «Nous ne pouvons pas engager le bras de fer avec le gouvernement, mais nous aurions souhaité que la Cud attende la fin des travaux de construction du site de recasement », souligne Battang.

Il y a quelques mois le Délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala (Cud) a envoyé une circulaire annonçant l’imminence des travaux de réhabilitation des axes routiers jouxtant le marché central et la place de l’indépendance dit « gazon ». En compensation, un site prévu derrière l’hôtel Arista  a été choisi pour recaser les commerçants de médicaments, de friperies et divers qui occupait cette espace. La construction du site a été laissée à la charge du concessionnaire du marché central El adj Relouanou Charouboutou. « A ce jour le site est en chantier et seulement le premier hangar de 300 comptoirs est en finition. Il est prévu trois hangars pour un total de 900 places. Ce qui ne résout pas le problème, puisqu’il y a2600 demandes », avoue Dagobert Battang.

 

Le chantier

Depuis le samedi 5 avril, les engins et techniciens de la société Ketch ont pris possession de ce qui était encore l’ancien « Gazon ». L’aire a subi les travaux de terrassement. Hier dimanche, sur les abords de cet espace circulaire, on observait encore le dernier carré des commerçants de médicaments installés sur des étals de fortune et près à emballer à la moindre menace. Pendant ce temps, les camions de la société Ketch multiplient les allers et retour pour déposer de la pouzzolane. « Comme vous le constatez, cet espace va servir de base du chantier. On va y installer nos bureaux et y entreposer de nos matériaux. Pour l’instant nous sommes en pleine installation », déclare Paul René Ntep Ntep, responsable qualité et environnement à la société Ketch.

Outre les commerçants du gazon, ceux installés sur les terre-pleins de la ruelle allant au carrefour Anatole  et les abords du marché sont invités à déguerpir. « Les responsables de Ketch nous ont demandé de déménager parce qu’ils devront opérer au terrassement de cet endroit pour les travaux de reconstruction de la route», affirme Halidou une des victimes. Le chantier dont à la charge la société Ketch consiste à la réfection complète de la chaussée et de l’assainissement qui a trait à la construction des caniveaux. Il sera effectué en deux phases. La première phase concerne les axes allant de la pharmacie de la Mosquée pour joindre l’axe lycée de New-Bell – prison centrale, et du carrefour Anatole pour rejoindre le même axe. Et la reconstruction de la place de l’indépendance tout en la transformant en un giratoire. «Les travaux consisteront à agrandir la chaussée qui sera faite en pavées et à la construction des parkings. La place de l’indépendance sera aménagée, reconfigurée, gazonnée comme celle de l’ancienne direction des Douanes, l’éclairage public et la signalisation seront aussi refaites », précise Ntep Ntep. La deuxième phase concerne à la reconstruction des axes lycée de New-Bell – Prison, Commissariat 6è arrondissement pour rejoindre le giratoire de la place de l’indépendance. Coût total des travaux, 3 milliards Fcfa pour une durée d’exécution de 8 mois.

Mathieu Nathanaël NJOG

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