Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
6 mai 2008 2 06 /05 /mai /2008 17:05

Santé - Vih-Sida

Des malades pris en charge à l’hôpital Laquintinie de Douala sont sans médicaments depuis une semaine.

Mélanie* ne sait plus à quel saint se vouer, depuis qu’elle honore rendez-vous sur rendez-vous à la pharmacie de l’hôpital Laquintinie. Elle détient une ordonnance qui lui donne droit, en tant que personne vivant avec le Vih, au Duovir et à la Névirapine. Mais ces deux médicaments ne sont pas disponibles, et elle l’a constaté depuis le 28 avril, date à laquelle elle avait son rendez-vous mensuel. Ce jour là, on lui a demandé de revenir le 30, deux jours plus tard. Ce jour aussi, elle est rentrée de l’hôpital toujours sans médicament, et on lui avait demandé de revenir le 2 mai, et jusque là, toujours pas de médicament.

Pour le moment, seule la Truimune est disponible, mais Mélanie ne peut pas prendre ce médicament, puisque cela n’est pas médicalement possible dans le processus de suivi des malades.

Les conséquences de cette rupture inquiète Mélanie. « Nous devons prendre ces médicament tous les jours, à 8h et à 20h. Quand vous sautez une prise, vous vous exposez à des résistances. Combien de fois si vous passez une semaine sans avoir le traitement ? Il est évident que même à la reprise, les effets ne seront plus les mêmes, et surtout nous sommes en train d’habituer notre organisme au virus. Quand nous posons la question de savoir ce que nous devons faire face à cette situation, on nous dit à l’hôpital d’aller prier, c’est très grave pour nous », se plaint-elle. Depuis qu’elle ne peut avoir ses médicaments, elle vit dans un stress permanent, inquiète à tout moment, et une moindre sensation de malaise la fait paniquer.

Incertitude

Hier encore, 5 mai 2008, Mélanie s’est une fois de plus rendue à l’hôpital, et les médicaments n’étaient pas toujours disponibles. Rendez-vous leur a été donné pour vendredi prochain, avec en prime une note d’incertitude. « Ils nous ont dit qu’il ne sont même pas sûr d’en avoir ce jour là, donc là où nous sommes, nous ne savons plus comment faire », dit elle. Officiellement aucune explication ne leur est donnée. Selon certains témoignages, les services de prises en charge se diraient débordée par le nombre croissant des malades, surtout avec la gratuité des tests et de la prise en charge.

Dans l’enceinte de l’institution sanitaire, le directeur est absent, et personne ne peut officiellement s’exprimer sur le sujet. La  responsable de l’hôpital du jour, quant à elle, pense que c’est à la pharmacie de l’hôpital que des explications peuvent être fournies sur cette rupture. La pharmacienne en chef était elle aussi absente au moment de notre passage, mais dans son entourage on explique que la rupture ne dépend pas de l’hôpital.

Quelle que soit la cause réelle de la non disponibilité des deux molécules, les malades regrettent tout de même le silence des administratifs. Ils souhaiteraient être informés de ce qui se passe, car une communication précise rassurerait, ne serait que sur le plan psychologique. Et Dieu seul sait que le moral de ces malades ne doit être atteint en aucun cas.

Roland TSAPI

*la vraie identité de la malade a été masquée à sa demande.

 

Partager cet article
Repost0
5 mai 2008 1 05 /05 /mai /2008 20:48

Litige foncier

Une occupation au forceps d’un espace vert à la cité des douanes à Bonapriso a failli déboucher sur un affrontement entre des hommes en tenue.

 

Lundi 28 avril dernier, Mme Moukoko, nouvellement nommée officier d’Etat civil, effectue une énième descende à la cité des douanes à Bonapriso (Douala). Elle se fait accompagner par des techniciens pour entreprendre des travaux de construction d’une aire de jeu. Les agents des douanes habitant cette cité se mobilisent et s’y opposent. Le ton monte. Mme Moukoko qui est accompagnée par le chef service provincial du patrimoine de l’Etat à la délégation des Domaines et affaires foncières pour le Littoral, et un représentant du gouverneur, menace de faire appel aux éléments de la gendarmerie. Elle affirmait détenir un message porté du gouverneur donnant injonction au commandant de la légion de gendarmerie de lui porter aide en cas de besoin.

L’affaire remonte en début avril dernier. Les habitants de la cité des douanes aperçoivent deux personnes qui déblaient les alentours de la bâtisse servant de foyer. Approchées, les deux personnes étrangères à la cité des douanes refusent de se prononcer sur les raisons de leur présence. Leur matériel de travail est confisqué. Mme Moukoko, alertée, y arrive et affirme vouloir construire un bâtiment devant abriter le nouveau centre d’Etat civil. « C’est pour une cause noble », lance-t-elle. Elle brandit des autorisations. Une signée du délégué provincial des Domaines et des affaires foncières pour le Littoral, et l’autre du ministre de l’Administration territoriale faisant d’elle, chef de centre d’Etat civil avec compétence territoriale à Bonadouma et Bonapriso. « Simplement, cette autorisation n’indique pas qu’elle doit s’installer à la cité des douanes », réagit un cadre des douanes. Certains cadres des douanes habitant les lieux lui conseillent de se référer au ministère des Finances via la direction générale des douanes qui est seule compétente pour répondre de la jouissance de ce domaine de l’Etat.

 

Une cité à l’abandon

Elle ne l’entend pas de cette oreille. Le vendredi 24 avril dernier, elle fait une descente punitive en compagnie d’une cinquantaine de gendarmes. Ces pandores défoncent les portes du foyer, le vident de tout son contenu et y mettent le matériel de construction appartenant à Mme Moukoko, avant de poser de nouveaux cadenas. Les jeunes sportifs qui utilisent ce foyer pour des entraînements de boxe et de culturisme déverrouillent nuitamment les portes, réinstallent leur matériel d’entraînement et y apposent de nouveaux cadenas. Mme Moukoko retourne sur le lieu le 28 avril dernier en compagnie des éléments de la gendarmerie et y trouve une escouade de paramilitaires des douanes sur le pied de guerre. La tension monte de nouveau d’un cran. Il a fallu la médiation du préfet du Wouri, Bernard Atebede, pour que le pire soit évité. Les ambitions de Mme Moukoko sont mises en sursis.

La cité des douanes existe depuis 1950. Elle a servi de logements aux cadres européens de l’administration coloniale. Après leur départ, l’Etat a cédé cette cité au ministère des Finances qui l’a mise à la disposition de la douane camerounaise pour loger ses cadres. Mais devant le délabrement de ce cadre de vie, faute d’aménagement par la tutelle, les principaux occupants l’abandonnent pour se construire à « Denver » par Bonamoussadi. La nature ayant horreur du vide, les cadres moyens des douanes s’y sont réfugiés depuis plus d’une vingtaine d’années. Malgré le fait que l’état des bâtisses constitue une menace permanente pour ses occupants. Les murs sont défraîchis et les poudres ont lâché par endroits. Pis encore, les canaux d’évacuation d’eau et de déchets sont bouchés. Les drains sont dans un état de puanteur qui constitue une véritable menace pour l’environnement.

 

Par Mathieu Nathanaël NJOG

Le Messager du 06-05-2008

Partager cet article
Repost0
4 mai 2008 7 04 /05 /mai /2008 23:18

Société – Meurtre

Dans la nuit de mercredi 30 avril 2008, Michel Mbomake Tchambake a été froidement abattu devant sa fille de 5 ans. Un histoire de mafia dans la filière d'exploitation pétrolière.

 

1- Meurtre de sang froid

Tout porte à croire qu’il s’agit d’un règlement de compte. Ces bourreaux, sans avoir trouvé aucune résistance l’ont buté et n’ont rien emporté. Il est 20h30mns lorsque Michel Mbomake Tchambake gare devant le portail de son domicile à Ndogpassi III. « Il venait libérer la ménagère et récupérer sa dernière fille dont il est très attaché », confie sa sœur aînée. Car son épouse était à New-Bell à une veillée. Après avoir klaxonné, la ménagère se précipite pour ouvrir le portail, il lui demande si sa fillette Joyce est endormie, elle répond par la négative. Il demande de l’amener et qu’ils iront l’accompagné. Maman Martine s’exécute, il descend de son véhicule et recommande à cette dernière de bien verrouiller les portes.

C’est alors que trois personnes cagoulées et tout de noir vêtu surgissent de la broussaille qui jouxte son domicile. « J’ai compris ne bouche plus », affirme Maman Martine. Il lève les bras et propose à ses agresseurs de prendre le véhicule, le portable et d’entrer dans son domicile pour recevoir de l’argent. Ils resteront indifférents à toutes ses propositions. Ils vont tout simplement le palper pour vérifier s’il portait un gilet pare-balle avant de tirer à bout portant deux balles dans ses côtes et sont remontés vers la jonction qui mène à son domicile. « C’est alors que j’ai vu mon patron s’écrouler sur la barrière, j’ai crié Joyce ont a tué ton père et de toutes mes forces j’ai lancé des appels au secours en vain », indique Maman Martine, la ménagère.

Tout en se tortillant et en tenant son abdomen, il réussira à remonter dans son véhicule. « J’ai cru alors que les balles ne l’avaient pas atteint », déclare Maman Martine. Il va effectuer une marche arrière en trombe et va aller détruire la barrière faite de béton de son voisin avant de perdre le contrôle de son véhicule un 4x4 qui va dévaler en toute vitesse la descente qui traverse son portail et va aller terminer sa course sur un manguier. «N’eut été le fait que je me suis attelé à fermer le portail en passant le rejoindre, cette voiture nous aurait écrasé. J’ai compris qu’il ne maîtrisait plus le volant de son véhicule, car je l’ai vu  effondrer sur son siège », raconte Maman Martine. Ces bourreaux, des tueurs à gage professionnel sans doute, sont redescendus jusqu’au véhicule, ont ouvert la portière avant de l’asséné le coup de grâce. Cette fois avec une carabine et sont remontés en courant, ont regagné leur véhicule de couleur blanche et sont partis.

 

2- Emoi dans les milieux des affaires

Ce n’est qu’après cela que redoublant les cris d’orfèvre, la ménagère a fini par sortir le voisinage, plongé dans le match de la demi-finale retour de la Champions league : Chelsea – Liverpool qui était à la pause. « Nous étions alors aux environs de 20h40mns lorsque nous sommes arrivés sur les lieux », affirme une voisine qui est sortie la première. La police a été aussitôt alertée et les secours se sont organisés pour le transporter à l’hôpital général. Il a rendu l’âme lorsqu’ils franchissaient le portail. « Il y a perdu beaucoup de sang. Car il a une grosse ouverture sur le côté dans lequel on avait enfouis du tissu pour réduire l’hémorragie», souligne un des secouristes. Sa fille de 5 ans en est encore marquée. « Elle demande aux gens de ne pas pleurer sinon les bandits vont venir les tuer aussi », avoue un membre de la famille.

L'affaire suscite de grands bruits dans aussi bien dans le patronat camerounais que dans les milieux camerounais de Paris. Une enquête est ouverte diversement au commissariat du 14ème arrondissement, L’Esir et le Gso. Elle devra tout d’abord essayer d’élucider les mobiles de ce crime et de rechercher les coupables. Pourquoi pas les commanditaires. Il ne fait pas de doute qu’elle passera par une autopsie pour permettre aux spécialistes de la balistique de déterminer les armes utilisées. « L’enquête ne vient que de débuter et ne sera pas aussi évidente », reconnaissait la même nuit les policiers descendus sur le terrain. Pour certains observateurs avertis, il ne fait pas de doute que Michel Tchamake est victime de la maffia qui est entretenue dans les milieux de l’exploitation pétrolière. Surtout depuis que les nationaux ont été admis dans la filière.

 

3- La maffia du pétrole

Pour son épouse, son mari s’était rendu au ministère des mines à Yaoundé, mardi la veille. De son retour, il lui avait dit que sa mission s’était effectuée avec succès. « Mon mari était peu bavard », affirme la veuve. Difficile pour elle de savoir si son époux avait des démêlés dans ses affaires. Surtout que depuis qu’il habite ce domicile, le couple n’a jamais pris de vigile et en vingt ans n’ont jamais été ni volé ni agressé. Pourtant certaines confidences révèlent que depuis deux mois, il envisageait déjà à se procurer un pare-balle. Certainement qu’il se sentait menacé. Mais par qui ? Là reste l’énigme. Ingénieur en génie mécanique spécialisé dans les interventions en plongé sous-marine, il est dans le pétrole depuis une vingtaine d’années. Michel Tchambake, 51 ans a été cadre à la Elf, puis à la Total Fina avant de contribuer à mettre sur pied la société pétrolière privée à capitaux nationaux Firts Oil qu’il va quitter pour monter la sienne, Delta Petroleum Cameroun. Ce qui n’a pas toujours été apprécié par ses anciens partenaires. On parle même des menaces de mort verbal qui lui ont souvent été proférés.

La dernière en date serait venue de ses concurrents dans l’achat de deux anciennes stations Shell dans la province de l’Ouest. Par ailleurs, on évoque une transaction bancaire qui aurait conduit à faire débloquer respectivement 29 millions Fcfa et 40 millions Fcfa dans le compte de sa société à son insu. Un faux savamment huilé puisque les chèques portaient sa signature. Il était entrain de remonter discrètement la filière avec son banquier pour débusquer les auteurs. Par ailleurs, on dit de lui qu’il oeuvrait en douce pour assainir le milieu des affaires de pétrole. Il aurait notamment fourni au ministre des mines une liste des brigands qui travaillent à maintenir, à la hausse contre réalisation des bénéfices, le prix du pétrole à la pompe. Des pistes et bien d’autres révélations futures qui pourraient en faire un feuilleton à rebondissement.

Mathieu Nathanaël NJOG

 

 

Partager cet article
Repost0
4 mai 2008 7 04 /05 /mai /2008 23:17

Crash Kenya Airways

 

Ce lundi 5 mai, cela fait an que le Boeing 737-800 de la compagnie Kenya Airways s’est écrasé dans la mangrove de Mbanga Pongo. Toutes les 114 personnes à bord ont péri. Il a fallu quarante huit heures pour que le lieu de cet écrabouillement soit découvert. La défaillance de la sécurité aéronautique civile du Cameroun est mise à nu. Le ciel camerounais est à découvert. Aucun aéroport ne dispose de radar. On se souvient de la polémique entretenue après que les recherches aient été orientées dans les villes de Mvengue et de Lolodorf, à 150 km du lieu du drame.

Après deux semaines de recherches acharnées, les secours n’ont retrouvé aucun survivant, seuls des restes de corps sont rassemblés. Au total 180 colis des fragments de corps sont constitués. Dans la difficulté de dissocier les restes de corps d’une même personne, il est opéré une identification scientifique avec des tests d’Adn effectuer en occident pour s’assurer avec plus d’exactitude des résultats. Un autre mort s’ajoute à la longue liste. Un jeune garçon de 25 ans trouve la mort par noyade alors qu'il essayait de traverser un cours d'eau à la nage pour atteindre le site du drame, échappant ainsi le dispositif sécuritaire pour aller piller.

Dix jours plus tard, le 16 mai 2007, les recherches sont arrêtées. Le bilan est prometteur, il fait état de 170 fragments de corps rassemblés, la balise de détresse (entièrement détruite), la check-list du pilote, une partie de l’émetteur radio de l’avion, les deux boîtes noires (celle contenant les paramètres de navigation) et la localisation des deux réacteurs de l’avion dans le cratère ouvert par l’impact du choc. Alors qu’on spécule sur les causes de l’accident, évoquant les défaillances de fabrication, car le Boeing 737-800 du vol KQ 507 n'avait que six mois de mise en service, les boîtes noires sont envoyées au Canada au laboratoire du Transportation Safety Board Canada-Engineering à Ottawa pour son décryptage. Entre-temps, une cérémonie inter-religieuse est organisée le 18 mai sous fond d’une journée de deuil national. Le Premier ministre en compagnie de la quasi-totalité de son gouvernement y est présent. Et le 29 novembre dernier, a eu lieu une cérémonie oecuménique d'inhumation des restes de corps non identifiées. Clôturant l’épilogue de ce crash. Du moins de manière officielle.

365 jours plus tard, des interrogations persistent. Notamment le mystère qu’on entretien sur les résultats des enquêtes. Plus précisément l’analyse des boîtes noires, qui sont les préoccupations des familles éplorées. Ces dernières s’interrogent sur l’impasse des indemnisations. Pour les vingt quatre familles des victimes non identifiées, si cette cérémonie d'inhumation collective au cimetière du bois des singes de Douala a permis de faire définitivement le deuil qu'ils ont porté pendant sept mois, il reste qu'elles demandent de comprendre comment n'a-t-on pas pu identifier les autres restes des fragments de corps. Ainsi que le l’impossibilité pour eux d’entrer en possession des objets des leurs. (Passeport, cartes bancaires, sommes d'argents, téléphones portables). Mais aussi le gouvernement n’a à ce jour toujours pris aucune mesure concrète pour que cela ne se reproduise plus.

Mathieu Nathanaël NJOG

 

Partager cet article
Repost0
4 mai 2008 7 04 /05 /mai /2008 23:12

Crash Kenya Airways

Les habitants espéraient voir cette bourgade marécageuse tirer profit de cet évènement malheureux pour sortir de son désenclavement. Il n’en est rien.

 

Ils sont loin les souvenirs du 18 mai 2007 lorsque la mangrove de Mbanga Pongo accueille une cérémonie interreligieuse en mémoire des 114 personnes mortes dans le crash du vol KQ 507 de la Kenya Airways. A cette époque le comité d’organisation déploie un chantier pour rendre accessible la zone. La voie y menant subit des travaux de reprofilage. L’espace d’un instant les habitants se réjouissent. La quasi-totalité des membres du gouvernement avec à leur tête le Premier ministre est présente. « On pense même qu’à quelque chose malheur est bon ». Depuis lors plus rien. Le reprofilage n’a pas tenu longtemps. Les 5 km de route en terre se sont encore fortement dégradés, jonchés par une vingtaine de nappes d’eau qui coupent la route. 

Motocyclistes et automobilistes s’y embourbent régulièrement. L’étendu de parcelle sablonneuse où a eu lieu la cérémonie interreligieuse est resté une carrière où les jeunes creusent au quotidien du sable fin. Mais plus que par le passé une grande activité champêtre bat son plein. Les gens ont acheté d’importantes parcelles au point qu’on assiste régulièrement à des litiges fonciers. «Il y a une semaine un adjudant et un colonel de notre armée  se sont affrontés à la machette pour cette parcelle là », raconte le jeune Ndongo. Un des deux belligérants était sur les lieux lors de notre passage vendredi 2 mai 2008. Il marquait son territoire en mettant sous terre des pieds de plantains. «Depuis le crash, il y a eu un boom foncier ici. Les gens se sont précipité à acheter de grande étendu de terrain. Moi même j’ai un 75m2 », affirme-t-il.

 

Vestiges du crash

Quelques maisons en matériaux provisoires qui étaient en chantier à l’époque sont déjà habitées. La baraque servant de poste de gendarmerie qui y était installé à l’entrée de la mangrove qui mène au lieu du crash pendant les travaux de remonter de la carlingue est à l’abandon. L’herbe a repoussé de plus belle dans cette mangrove et l’accès est encore plus difficile. C’est à un véritable parcours de combattant qu’il faut se livrer en compagnie de quelques pisteurs pour retrouver le chemin. Pour autant cette forêt n’est pas du tout abandonnée. Les chasseurs continuent de mener leur activité et les exploitants amateurs du bois y mènent un abattage sauvage. Les vrombissements permanant des scies à moteurs témoignent de l’intensité de cette activité. « On sort des planches et des lattes mais aussi du bois de chauffage », déclare le jeune Mme Rodrigue Aristide Noukeu, épouse Boneyo. Cette exploitant mener cette activité depuis huit ans et il y a seulement quelques mois qu’elle explore la mangrove de Mbanga Pongo.

Après avoir pataugé dans la boue de cette piste parsemée ronces, de fourmis et d’obstacles, dans une austérité et anxiété permanente, trente minutes de marche plus tard on arrive sur le lieu du crash. Un espace toujours clairsemé par l’impact de l’écrabouillement de l’aéronef. Un sol boueux et remué par les hommes qui cherchaient avidement les trésors des passagers. Où encore des débris d’avions, des morceaux de tissus, des ossements humains, des bagages et surtout ce cratère qui  a pris la forme d’un lac suffisent pour indiquer l’ampleur du drame. A côté un réacteur à l’abandon que les badauds et ferrailleurs ont trituré pour obtenir autant qu’ils ont pu quelques pièces. Même s’il reste dangereux sur le plan environnemental, les odeurs pestilentielles dégagées par la putréfaction des débris de corps parsemés et enfouis dans la boue ont disparu. Mais désormais, les jeunes badauds du coin y font la loi. «Les fumeurs de chanvre sont régulièrement installés aussi bien à l’extérieur que dans la forêt. Ils recalent systématiquement le droit de brousse. Si vous ne vous exécutez, ils vous dépouillent et peuvent même vous exécuter ».

Une conséquence de l’abandon des pouvoirs publics. «On nous a longtemps fait croire que ce lieu serait viabilisé et transformé en site touristique. Mais depuis là on n’a plus vu une seule autorité administrative ou municipale », déplore Soko, un habitant, avant d’ajouter « Il y a deux semaines que nous avions vu la Crtv et les gens de Kenya Airways ici. Les rumeurs ont alors laissé entendre qu’il se préparait une cérémonie commémorative. Mais on se rend compte que c’était que du vent ».

Mathieu Nathanaël NJOG

Partager cet article
Repost0
4 mai 2008 7 04 /05 /mai /2008 22:29

Affaire Pad

L’affaire Siyam Siwe, Etonde Ekotto et compagnie a été renvoyé pour  les 12 et 13 mai prochain à la demande des conseils des accusés. « N’étant pas préparer à entrer dans le fond nous demande un report pour mieux nous pourvoir », plaide Me Likale, l’un des conseils de l’ex-Pca du Port autonome de Douala (Pad). Faisant par la suite remarquer l’absence des témoins de la défense. Une demande que soutiennent tous les avocats des accusés et à laquelle accède Le président de la collégialité, Jonas Kamtchuing. Tout en rappelant que les dispositions soient prises pour qu’il n’y ait aucune absence.

Après l’audience du 12 mai qui était consacré à la présentation des motifs de l’appel et  à la relève des exceptions, celle du lendemain 13 mai était consacré aux observations du ministère public. André Yamga, l’Avocat général représentant le ministère public s’est attelé à démonter les exceptions. Il va demander le rejet des appels parce que forclos et déposés seize jours après le verdict. Il sera soutenu par les avocats du Pad. Ce que la défense n’entendra pas de cette oreille, rappelant que la demande d’appel a été faite dans les délais, ce sont les mémoires qui sont arrivés plus tard. Et ils ont insisté dans leurs exceptions pour que la cour annule purement et simplement la procédure après avoir plaidé pour la nullité du premier jugement et relevé l’incompétence et la disqualification du premier juge.

Après une pause d’audience, le président de la collégialité va rabattre l’exception sur l’incompétence du juge de tribunal de grande instance. Rappelant que « l’incompétence ne peut être soulevé parce que le premier juge est compétent ».  Choisissant de ne pas donner un verdict sur les  débats sur la forme, il annoncera la jonction des procédures. « Nous joignons les autres exceptions au fond », dira-t-il. Le procès va de se fait être entièrement repris. Le ministère public ayant fait appel de l’ensemble des décisions. La cour annoncera par ailleurs que pour un besoin de célérité, ce procès se déroulera par session de deux jours par semaines tous les deux semaines. Soit quatre audience par mois. Rappelons que des treize (13) prévenus attendus devant la barre pour ce procès seuls neufs étaient présents : Siyam Siwe Alphonse, Etonde Ekotto Edouard Natahanaël, Ewodo Noah Simon-Pierre et Siewe Nintcheu François Marie, qui comparaissent en détention après leur condamnation en grande instance, en revanche  Wensitcheu Francois Marie, Tchekang Cilvaine  épouse Ntchatcho, Babila Tita Eric et Dingana Martin comparaissent toujours libre. Il devrait en être de même pour les quatre prévenus absents de ces premières audiences. A l’instar de Kamdem, Asa’ana Ntsang Mba Thompson, Me Abessolo Etienne et Teguel Maurice. Ces trois derniers sont annoncés hors du pays.

Mathieu Nathanaël NJOG

Partager cet article
Repost0
1 mai 2008 4 01 /05 /mai /2008 14:05

Affaire Pad

La deuxième audience en cour d’appel du Littoral a eu lieu hier. Elle a permis d’entamer les débats. Mais avant, il y a eu de nouveau des difficultés à obtenir la présence à l’audience de l’ex-directeur général du Port autonome de Douala (Pad).

 

L’affaire ministère public et Pad contre les treize intimés est appelée devant la barre. Les acquittés au jugement du tribunal de grande instance sont présents. Sauf Kamdem, Asa’ana Ntsang, Me Abessolo Etienne et Teguel Maurice. Ils sont tous hors du pays. De même, tous les condamnés ont été extraits de prison. Excepté Siyam Siwé. Le président de la collégialité, Jonas Kamtchuing, menace de renvoyer le procès. Les avocats de la défense s’y opposent. Ils réclament que le parquet général obtienne l’extraction de Siyam Siwe. Ce dernier purge sa peine dans une cellule à la légion de gendarmerie du Littoral. L’audience est alors suspendue pour deux heures.

A la cour d’appel du Littoral, c’est avec un écoeurement que les magistrats se remettent à établir un nouveau mandat d’extraction. « Nous avons adressé un mandat d’extraction collectif au régisseur de la prison centrale de New-Bell, parce que pour nous, tous les condamnés y purgent leur peine. Et de ce fait sont à notre disposition depuis que l’administration pénitentiaire est placée sous la tutelle du ministère de la Justice », affirme un magistrat, avant d’ajouter : « Ce genre de desiderata, nous les avons connus lorsque l’administration pénitentiaire était sous la tutelle du ministère de l’Administration territoriale. C’est dire si le cas de Siyam Siwe est tout simplement une situation de deux poids deux mesures. Il n’est pas plus prisonnier qu’un autre ».

 

Reprise du procès

Pour marquer cette détermination de ne pas tomber dans un vice de procédure, les magistrats qui composent la cour ont tout simplement adressé un nouveau mandat d’extraction individuel au régisseur. Un gardien de prison a été commis pour porter ce mandat à la légion de gendarmerie où il a obtenu de la légion de conduire l’ex-Dg du Pad sous bonne escorte à la salle des audiences criminelles. Une situation qui s’était déjà produite en 2006 alors que Siyam Siwe poursuivait le journal « L’œil de la nuit » et trois de ses principaux responsables pour diffamation devant le tribunal de première instance de Bonanjo. L’ex-Dg du Pad en sa qualité de partie civile n’avait pas pu assister à une seule audience pour défendre ses droits.

Le procès a été renvoyé ce mercredi 30 avril 2008 à la demande du ministère public afin qu’il porte ses observations sur les exceptions énoncées par les conseils des différents prévenus condamnés. Leurs exceptions portent sur la nullité, l’incompétence et la disqualification du premier jugement. Ils disent s’appuyer sur le fait que la décision du premier juge ayant dénaturé les faits, est une appréciation erronée des faits et une mauvaise application de la loi, etc. En revanche, le ministère public dans son appel demande tout simplement que le procès soit repris. Il dénonce dans le premier jugement la violation des règles de droits en ce qui concerne l’infraction de prise d’intérêt, mauvaise interprétation de la loi, caractère insignifiant des peines privatives de liberté contre les prévenus condamnés et la minoration des intérêts du Pad. 

 

Par Mathieu Nathanaël NJOG

Le Messager du 30-04-2008

Partager cet article
Repost0
1 mai 2008 4 01 /05 /mai /2008 14:01

Demain, 1er mai 2008, le Cameroun, de concert avec la communauté internationale, va célébrer la 122e fête du travail. Cette journée puise son origine dans l’histoire des revendications pour une amélioration des conditions de travail et de vie. Mais chez nous, on a l’impression qu’elle ne donne lieu à aucune prise de conscience. Et pourtant, les conditions de vie et de travail sont alarmantes au pays de Paul Biya. Si une bonne partie des « travailleurs » sont sous-employés, sous-rémunérés et non enregistrés, l’essentiel d’entre eux ne bénéficient pas de la protection sociale.

Dans son ouvrage L’Afrique et les défis de l’extension de la sécurité sociale – L’exemple du Cameroun, l’ancien directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) et actuel ministre en charge de l’Economie, Louis Paul Motazé, affirme, se basant sur des statistiques établies en 2005, que 82,5% d’employés au Cameroun ne jouissent pas de la sécurité sociale. Ce qui représente près de 4.003.558 travailleurs. Ils se recrutent essentiellement dans le secteur privé, les professions libérales et ceux relevant de l’économie informelle. En revanche, la sécurité sociale ne couvre que les 17,5% restant. Constitués de 130.696 fonctionnaires relevant du portefeuille de l’Etat et 728.746 travailleurs salariés du secteur privé structurés et régis par le Code du travail.

Malgré tout, travailleurs ou chômeurs, débrouillards ou sans emploi, ils vont célébrer la 122e fête du travail dans l’euphorie et les beuveries après avoir pris part au défilé officiel. On va alors voir fourmiller des gens en tee-shirt ou en tenue de certaines entreprises. L’arme de l’aliénation qu’utilisent certains employeurs, qui, très souvent entre deux fêtes, ne croient pas bon de payer régulièrement les salaires, pire, de se conformer aux conventions de l’Organisation internationale du travail (Oit) ratifiées par le Cameroun.

Celles-ci obligent pourtant l’Etat à entreprendre un certain nombre d’actions destinées à améliorer la situation des travailleurs, notamment: - la réglementation des heures de travail ; - le recrutement de la main-d'œuvre ; - la garantie d'un salaire assurant des conditions d'existence convenables; - la protection des travailleurs contre les maladies générales ou professionnelles et les accidents résultant du travail; -la protection des enfants, des adolescents et des femmes; - les pensions de vieillesse et d'invalidité, la défense des intérêts des travailleurs occupés à l'étranger; - l'affirmation du principe « à travail égal, salaire égal »; - l'affirmation du principe de la liberté syndicale; - l'organisation de l'enseignement professionnel et technique ; etc.

C’est en effet pour tout cela que le 1er mai 1886 a marqué l’histoire des revendications ponctuées par le mouvement sanglant des syndicats américains. La manifestation aura des répercussions inattendues pour la classe ouvrière internationale. Trois ans plus tard, en 1889, le congrès de l'Internationale socialiste réuni à Paris décide de consacrer chaque année la date du 1er mai « Journée de lutte à travers le monde ». Le « 1er mai » sera d'abord récupéré par la révolution bolchevique, puis par les Nazis, et enfin par le régime de Vichy qui le transformera en « Fête du travail » et qui en fait, dès 1941, par la loi Belin, « un jour chômé et payé ».

Prenant le prétexte de la présente édition de cette fête, Le Messager jette un regard sur les conditions de travail au Cameroun. En observant la situation du travailleur en effet, l’on est marqué par un phénomène, le travail au noir. Votre quotidien revient sur cette problématique pour en montrer l’ampleur et tenter une explication. Au-delà, une question s’impose : qu’a concrètement déjà fait le ministère du Travail et de la sécurité sociale pour que toutes les conventions de l’Oit ratifiées par le Cameroun soient appliquées afin que les employés soient considérés comme des travailleurs ? 

 

Par Mathieu Nathanaël NJOG

Le Messager du 30-04-2008

Partager cet article
Repost0
1 mai 2008 4 01 /05 /mai /2008 13:59

Fête du travail

Il existe bien un travail décent définit par l'Oit et mise en place avec le concours des politiques économiques et sociales, en partenariat avec les principales institutions internationales. En marge de cela tout autre n’est que du travail illégal

 

C’est le moins que l’on puisse dire. Au Cameroun, le travail illégal qui n’est autre que le travail au noir prend des proportions. Et pour cause, il n’y a aucune mesure mise sur pied pour lutter contre le travail illégal. Les demandeurs d’emploi camerounais sont tout aussi responsables de cet état de chose. Dans un environnement où les conditions de l’auto-emploi ne sont pas toujours réunies, et où chaque année des milliers de diplômes sont déversés dans le marché de l’emploi sans aucune perspectives, plusieurs sont prêts à accepter la première proposition de travail. Faisant fi des conditions ignobles et n’osant jamais exiger l’amélioration de celles-ci.

Ce qui ouvre la voie au travail non déclaré et renforce l’expansion de toutes les formes de travail illégal à l’instar des emplois : d’intérimaires à vie ; d’étrangers sans titre de travail, du travail des enfants... Les secteurs les plus concernés sont la manutention, le bâtiment et les travaux publics, la confection, le gardiennage, l’agriculture, la restauration, le spectacle et les médias. On s’en doute, le travail au noir est un phénomène grave et préjudiciable, à l'origine de nombreux problèmes tels que la  menace pour la protection des travailleurs, distorsions de la concurrence au sein des branches économiques, pertes de recettes pour l’administration fiscale et les assurances sociales.

Pour lutter efficacement contre le travail au noir. Il faudra surtout favoriser les facilités administratives pour rendre la sécurité et les assurances sociales accessibles pour tous, collecter les redevances y afférente à la source,  introduire une procédure simplifiée pour la déclaration d'activités dépendantes de faible ampleur (travaux domestiques, activités temporaires ou de portée très limitée); et instaurer des sanctions renforcées à l’instar de la non éligibilité d'une entreprise aux marchés publics et suppression ou réduction des aides financières publiques. Tout ceci restera vain si rien n’est fait pour susciter une véritable prise de conscience des employés, employeurs et aux autorités, les connaissances nécessaires pour appliquer correctement les dispositions du code du travail en vigueur.

 

Travail décent c’est possible

Toute chose qui permet de se conformer au travail décent dont promeut l’organisation international du Travail (Oit). «Le but fondamental de l'Oit aujourd’hui est de promouvoir l'accès des hommes et des femmes à un travail décent et productif dans des conditions de liberté, d'équité, de sécurité et de dignité humaine», déclare Juan Somavia, Directeur général du Bureau international du travail (Bit)

Le travail décent se traduit par l’accessibilité à un emploi et à une juste rémunération, à jouir de droits, de moyens d‘expression et de reconnaissance, à bénéficier d’une stabilité familiale et d’un développement personnel, de justice et d‘égalité entre les sexes. Autant le travail décent est le fondement de la paix, autant il doit s’appuyer sur une plate-forme tripartite où se rejoignent les préoccupations des gouvernements, des travailleurs et des employeurs.

Le travail décent peut s’appréhender à travers quatre objectifs stratégiques: - les principes et droits fondamentaux au travail et les normes internationales du travail; - les possibilités d’emploi et de rémunération; la protection et la sécurité sociales; - le dialogue social et le tripartisme. Ces objectifs valent pour tous, hommes et femmes, dans l’économie formelle ou non, qu’ils occupent un emploi salarié ou travaillent à leur compte, dans les champs, les usines ou les bureaux, à domicile ou à l’extérieur.

 

Mathieu Nathanaël NJOG

Partager cet article
Repost0
1 mai 2008 4 01 /05 /mai /2008 13:55

Fête du travail

Il existe bien un travail décent définit par l'Oit et mise en place avec le concours des politiques économiques et sociales, en partenariat avec les principales institutions internationales. En marge de cela tout autre n’est que du travail illégal

 

C’est le moins que l’on puisse dire. Au Cameroun, le travail illégal qui n’est autre que le travail au noir prend des proportions. Et pour cause, il n’y a aucune mesure mise sur pied pour lutter contre le travail illégal. Les demandeurs d’emploi camerounais sont tout aussi responsables de cet état de chose. Dans un environnement où les conditions de l’auto-emploi ne sont pas toujours réunies, et où chaque année des milliers de diplômes sont déversés dans le marché de l’emploi sans aucune perspectives, plusieurs sont prêts à accepter la première proposition de travail. Faisant fi des conditions ignobles et n’osant jamais exiger l’amélioration de celles-ci.

Ce qui ouvre la voie au travail non déclaré et renforce l’expansion de toutes les formes de travail illégal à l’instar des emplois : d’intérimaires à vie ; d’étrangers sans titre de travail, du travail des enfants... Les secteurs les plus concernés sont la manutention, le bâtiment et les travaux publics, la confection, le gardiennage, l’agriculture, la restauration, le spectacle et les médias. On s’en doute, le travail au noir est un phénomène grave et préjudiciable, à l'origine de nombreux problèmes tels que la  menace pour la protection des travailleurs, distorsions de la concurrence au sein des branches économiques, pertes de recettes pour l’administration fiscale et les assurances sociales.

Pour lutter efficacement contre le travail au noir. Il faudra surtout favoriser les facilités administratives pour rendre la sécurité et les assurances sociales accessibles pour tous, collecter les redevances y afférente à la source,  introduire une procédure simplifiée pour la déclaration d'activités dépendantes de faible ampleur (travaux domestiques, activités temporaires ou de portée très limitée); et instaurer des sanctions renforcées à l’instar de la non éligibilité d'une entreprise aux marchés publics et suppression ou réduction des aides financières publiques. Tout ceci restera vain si rien n’est fait pour susciter une véritable prise de conscience des employés, employeurs et aux autorités, les connaissances nécessaires pour appliquer correctement les dispositions du code du travail en vigueur.

 

Travail décent c’est possible

Toute chose qui permet de se conformer au travail décent dont promeut l’organisation international du Travail (Oit). «Le but fondamental de l'Oit aujourd’hui est de promouvoir l'accès des hommes et des femmes à un travail décent et productif dans des conditions de liberté, d'équité, de sécurité et de dignité humaine», déclare Juan Somavia, Directeur général du Bureau international du travail (Bit)

Le travail décent se traduit par l’accessibilité à un emploi et à une juste rémunération, à jouir de droits, de moyens d‘expression et de reconnaissance, à bénéficier d’une stabilité familiale et d’un développement personnel, de justice et d‘égalité entre les sexes. Autant le travail décent est le fondement de la paix, autant il doit s’appuyer sur une plate-forme tripartite où se rejoignent les préoccupations des gouvernements, des travailleurs et des employeurs.

Le travail décent peut s’appréhender à travers quatre objectifs stratégiques: - les principes et droits fondamentaux au travail et les normes internationales du travail; - les possibilités d’emploi et de rémunération; la protection et la sécurité sociales; - le dialogue social et le tripartisme. Ces objectifs valent pour tous, hommes et femmes, dans l’économie formelle ou non, qu’ils occupent un emploi salarié ou travaillent à leur compte, dans les champs, les usines ou les bureaux, à domicile ou à l’extérieur.

 

Mathieu Nathanaël NJOG

Partager cet article
Repost0