(Lu ailleurs)
Drogba, la nouvelle religion ivoirienne
« De toute façon, ici, je ne serai jamais en vacances. J'ai compris depuis deux ans maintenant que je ne pourrai plus jamais être libre.» De retour en Côte d'Ivoire pour y disputer avec ses Eléphants un match éliminatoire pour la CAN 2008 contre Madagascar, Didier Drogba en a profité pour prolonger son séjour au pays. Pendant une semaine, FF l'a suivi pour réaliser un carnet de route haut en couleurs et en folklore.
A la fois buteur et exemple, orgueil national et symbole de la réconciliation, l'attaquant de Chelsea jouit sur place d'une aura et d'une réputation à en faire pâlir tous les généraux africains réunis. Une vénération quasi mystique. Là, c'est un car de bonnes soeurs qui défilent pour l'embrasser. Là, ce sont des gosses qui se jettent sur sa voiture pour le toucher. Là, ce sont de grossières photocopies de sa signature qui s'échangent jusqu'à 30 000 Francs CFA (45 euros, soit l'équivalent du salaire mensuel d'un ouvrier, ici) dans le quartier des affaires d'Abidjan où il est né voilà 29 ans. Là, c'est un illuminé qui voue son existence au capitaine de la sélection, au point d'avoir annexé une partie de son quartier pour la transformer en un pittoresque Village de Didier Drogba. Là, c'est un sosie épatant de DD, qui ne se déplace dans Abidjan jamais sans son bob. Un mythomane qui prétend s'appeler Ervé Drigba... Là, en plein restaurant, c'est une tablée voisine qui lui fait parvenir discrètement une bouteille de champagne avant qu'une autre ne vienne l'entourer pour le bercer de chants gospel.
Qu'il se risque à aller jusqu'à la maison de son enfance, dans le quartier populaire de Yopougon, et voilà déjà deux milles personnes fanatiques qui accourent pour fêter l'idole. Le Porsche Cayenne est chahuté, entouré, puis submergé. Comme les forces de police. Il mettra dix minutes à se frayer un passage. C'est désormais ça la vie de Drogba au pays, faite de manifestations spontanées d'attachement et de sollicitations incessantes. Voire parfois oppressantes. « Quand je repars de là-bas, généralement je suis encore plus fatigué qu'à mon arrivée. Mais c'est plus fort que moi, je ne peux pas m'en passer. C'est vraiment mon oxygène.»
A lire ce mardi 12 juin dans France Football le reportage intime et coloré que Pascal Ferré a réalisé en Côte d'Ivoire dans le sillage de Didier Drogba.
Drogba parle encore de départ
Didier Drogba a encore déclaré qu'il avait envie de vivre une nouvelle aventure avant d'arrêter de jouer. « Je sais que je me trouve au dernier gros tournant de ma carrière. C'est l'heure du dernier choix important : rester ou partir ? Moi, je n'ai pas envie de train-train ni de routine, déclare-t-il à France Football mardi. J'ai besoin de me faire peur, de me sentir en danger. C'est pour ça peut-être que, la saison dernière, l'arrivée de Chevtchenko m'a fait du bien. J'aime trop la compétition pour accepter de m'endormir ». Parmi les destinations qu'il cite spontanément comme pouvant «réveiller» ses envies, « l'Italie et l'Espagne ».
« J'ai très envie de découvrir un autre univers », confie l'attaquant ivoirien dont on sait que Milan et Barcelone font partie des clubs qui le font le plus rêver. A 29 ans, lié à Chelsea jusqu'en 2010, Drogba affirme aussi qu'il est « très loin » d'un départ de Chelsea, mais que « d'ici à la reprise, tout peut se passer... ». Gerrard «complètement grillé»
«Je suis complètement grillé !» L'aveu est signé Steven Gerrard. Finaliste malheureux de Ligue des champions face à l'AC Milan (1-2), troisième de l'infernal Championnat d'Angleterre, et pilier d'une sélection anglaise en difficulté, le capitaine des Reds n'a pas eu beaucoup de temps pour souffler. «J'ai été sur tous les fronts en club et en sélection. Et deux semaines et demi de préparation après la dernière Coupe du monde, ce n'est pas suffisant pour ça.» Gerrard ne voit pas trente-six solutions : du repos. «Je me marrie la semaine prochaine et j'aurais quatre semaines pour essayer de me refaire une santé. Les internationaux bénéficient d'une semaine de vacances supplémentaire»
«Stevie G» veut d'autant plus revenir affûté qu'il est rempli d'ambitions pour la saison à venir. «Liverpool doit être en position de jouer le titre sans être décroché dés le premier trimestre. Et l'Angleterre doit vite se remettre en position de se qualifier pour l'Euro 2008 (les Anglais sont 4e du groupe E à trois de la Croatie et Israël, ndlr). La sélection a montré du caractère depuis quelques matches. Nous avons une bonne chance avec quatre de nos cinq derniers matches à domicile. C'est une belle occasion de faire du nouveau Wembley une forteresses aussi imprenable que l'ancien.»
D.A.
Le calendrier « transféré » au Canada ?
Par Guy Sitruk
L'établissement du calendrier de L1 qui sera publié vendredi n'est jamais une affaire simple, mais cette année on bat tous les records avec la Coupe du monde de rugby. Quel casse-tête !
Régulièrement plumé de ses meilleurs joueurs par l'étranger et plus récemment du Trophée des Champions par la Chine, le foot français est à la veille de voir un autre symbole hexagonal s'exporter : la réalisation du calendrier de Ligue 1, qui sera publié vendredi prochain, pourrait être finalisée par... une société canadienne connue outre Atlantique pour organiser la gestion des stocks de frites de MacDo ! Arnaud Rouger, directeur des activités sportives de la Ligue de Football Professionnel, et Bernard Docquiert, responsable des compétitions, viennent de passer le week-end à Vernon, petite ville de l'ouest canadien pour y rencontrer un certain Rick Stone. Cet ingénieur de 36 ans a fondé il y a huit ans Optimal Planning Solutions (littéralement : des solutions pour optimiser vos plannings) qui compte parmi ses clients les ligues pros de foot américain, de baseball ou de soccer US. Toutes considèrent M. Stone comme un petit génie de l'informatique pour ce qui concerne l'élaboration de leurs calendriers. Or, celui de la L1 est de plus en plus souvent un casse-tête. Il faut tenir compte des voeux des clubs. Par exemple, Lorient ne joue jamais à domicile début août en raison du Festival Interceltique, de même que Lille et Metz début septembre pour cause de Grande Braderie et de Fête de la Mirabelle. Ces événements ne créent pas seulement une concurrence locale, ils mobilisent les services de police et provoquent des flux de circulation gênant les déplacements des spectateurs.
Mais en 2007-2008, l'affaire se complique : il faut faire coïncider la L1 avec les autres compétitions nationales et internationales, tout en libérant les joueurs deux semaines avant le match d'ouverture de l'Euro 2008. Et, cerise sur le gâteau, la France organisant cet automne la Coupe du monde de rugby, neuf stades de L1 et L2* sont « réquisitionnés » par l'événement pendant un mois. Conséquence : la L1 fera relâche le samedi 29 septembre ! Le cerveau humain étant incapable de donner une solution à un problème aussi complexe, la Ligue utilise depuis les années soixante un programme informatique mis au point par Samuel Sabliet, docteur ès sciences et ingénieur en informatique. A son décès, il y a cinq ans, François Dalmeyda, un de ses disciples, a pris la suite. Dès le coup de sifflet final du dernier championnat, il a élaboré plusieurs versions du prochain calendrier. Que Rouger et Docquiert sont allés soumettre à Rick Stone, avec le secret espoir qu'il trouve LA solution. Mais sans se bercer d'illusions. « Comme chaque année, prévoient-ils, fatalistes, il y aura toujours quelqu'un pour dire : « Ah, ces c... de la Ligue n'ont même pas pensé à ça ! » En fait, nous y aurons pensé. Mais le calendrier ne satisfait jamais tout le monde. Il est simplement conforme à l'intérêt général... »
*Paris, Bordeaux, Lyon, Lens, Marseille, Toulouse en L1, Montpellier et Nantes en L2.
Barça - Henry : Presque fait
L'attaquant français a trouvé un accord avec Barcelone sur la base d'un contrat de trois ans pour ce qui peut devenir le transfert de l'année. Manque encore le feu vert d'Arsenal où il avait prolongé jusqu'en 2010.
Henry tout près de Barcelone », c'est ce que révèle France Football dans son numéro à paraître ce mardi. Dans l'article de Paco Aguilar, le correspondant du bi-hebdo à Barcelone, figure un faisceau d'indices incitant à penser que l'arrivée de l'attaquant d'Arsenal en Espagne semble désormais imminente. Après les déclarations récentes de l'international français qui laissait planer un doute sur son avenir chez les « Gunners », une étape importante a été franchie la semaine dernière lors de la rencontre entre l'agent du joueur, Jérôme Anderson et le directeur sportif du Barça, Txiki Beguiristain.
Un accord serait intervenu à l'issue de cet échange entre les deux parties, sur la base d'un contrat de trois ans (plus une année en option) et des revenus de dix millions d'euros par saison, supérieurs de près de 40% à ceux touchés actuellement par Thierry Henry à Arsenal. Si le transfert paraît en très bonne voie, toutes les questions ne sont pas résolues pour autant. Il n'est pas du tout dans l'intention du club anglais de laisser partir son buteur vedette sous contrat jusqu'en juin 2011 sans exiger une forte somme.
L'an passé, il avait été question de 40 millions d'euros ; aujourd'hui, à l'approche de la trentaine, Thierry Henry représente toujours beaucoup d'argent, et il n'est pas dit que les 25 millions d'euros que Barcelone veut proposer à Arsenal soit suffisants. L'affaire qui avait échoué il y a un an est en tout cas bien partie pour se conclure cette fois-ci, dès l'instant où le Français est décidé à rompre le lien avec Arsenal qu'il avait rejoint en 1999.