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23 avril 2007 1 23 /04 /avril /2007 00:22
La côtière
 
La côtière
 
 
Société/ Litige foncier
 
Affrontements sanglants à répétition à Bonépoupa
Les agriculteurs du village Diwom à Pk 34 sont en conflit ouvert avec un agro-industriel. Ils lui reprochent ses ambitions expansionnistes.
 
1- Diwom, un îlot de paix devenu l’enfer
Le village Diwom s’étend du point kilométrique (PK) 30 à 35 sur l’ancienne route Razel Douala-Edéa non loin de Bonépoupa. Sur le plan administratif, toute cette zone est dans l’arrondissement de Yabassi, département du Nkam. Il était un bastion des maquisards jusqu’à la fin des années 70. Les premières populations sont les employés de la Snc-Bois. Lorsque cette société française ferme les portes en milieu de la décennie 70, ces terres retombent dans le domaine public de catégorie 2. Pour déstabiliser le maquis, le sous-préfet de Yabassi de l’époque demande aux employés de mettre en valeur cette vaste forêt. On comprend pourquoi toutes les populations de ce village sont essentiellement des allogènes. Diwom n’a pas de populations autochtones.
Sur une plaque d’accueil en plein carrefour de PK 34 sur la route Douala-Yabassi, on peut y lire : “ La terre ne refuse personne. ” L’agriculture pratiquée est essentiellement faite de cultures vivrières. La récession économique aidant, de plus en plus les gens partent de la ville depuis quelques années pour se procurer les parcelles cultivables. Des personnes plus nanties se procurent de vastes étendues de terre pour faire dans l’agro-industrie.
 
2- Chronique des émeutes
Le 23 mars dernier, un affrontement sanglant opposant la famille Sie Abina David aux employés d’une Agro-industrie appartenant à M. Njoh, est venu perturber la quiétude du village. Depuis 2000, cet opérateur économique s’est lancé dans l’agro-industrie au village Diwom PK 34. Selon les versions divergentes des deux parties, David Sie Abina et son épouse se rendent ce jour dans leur champ pour s’approvisionner en vivres. Ils récoltent une importante quantité de manioc. Pouvant remplir cinq porte-tout. Pendant qu’ils épluchent leur récolte, ils sont attaqués par les employés de l’agro-industrie. A en croire Sie Abina David, ils obéissaient aux ordres de leur employeur. Pour les employés de l’agro-industrie, dans une ronde de routine, les gardiens ont surpris Sie Abina, en compagnie de Essindi et son épouse en flagrant délit de vol. Ils sont devant leur butin, constitué d’un imposant tas de manioc. “ Nous constatons et relevons que ces cultures sont fraîchement déterrées sur environ 50 mètres de part et d’autre de notre plantation ”, déclarent Hamadou Musa et Hamadou Buba.
Pendant l’altercation qui les oppose, Sie Abina David les demande de ne pas se mêler de cette affaire. “ Sie Abina nous a sommé de partir, en nous disant que nous étions étrangers au problème qui les oppose avec Monsieur Njoh ”, affirment Buba et Musa. Un affrontement s’en suit. Le bilan fait plusieurs blessés dans les deux camps. Deux gardiens de l’agro-industriel s’en tirent avec de grandes entailles. Un coup de machette a traversé le bassin de Hamadou Buba au point de fracturer la tête du fémur. Hamadou Musa a eu une entaille à l’épaule droite. Il dit avoir reçu un coup de machette de Mme Essindi alors qu’il s’interposait entre Sie Abina et son collègue Buba. Quant à Sie Abina David, il a été charcuté à la machette par une horde d’employés déchaînés et venus à la rescousse de leurs collègues. Il s’en tire avec des hématomes sur le corps, contusions et plusieurs ouvertures sur le crâne et un traumatisme crânien.
 
3- Au cœur de la discorde
Cet affrontement n’est pas la première. Depuis 2001, les populations et les employés de cette agro-industrie se sont plusieurs fois affrontés. Et des affrontements très souvent sanglants. “ Après avoir subi plusieurs vols, pillages et agressions depuis 2001, j’ai dit à mes bourreaux qu’en cette année 2007, la récréation est terminée. Je ne permettrai plus les violations de mes limites et une moindre agression ”, avoue le promoteur de l’agro-industrie. Le 19 janvier dernier, David Sie Abina est copieusement molesté par les employés de l’agro-industrie. Il est pris en flagrant délit de vol d’une importante quantité de gombo dans les parcelles de l’agro-industrie. Sie Abina dit avoir été agressé dans sa portion de terre. Il en sort avec une invalidité de 32 jours. Ce jour, le gendarme Major Djemon Thomas envoyé sur les lieux pour constater les faits, se voit opposer une résistance des populations de le conduire à la brigade de gendarmerie de Bonépoupa. Le gendarme dit avoir eu la vie sauve après avoir mis ses jambes au cou devant la furie des populations armées de machettes.
Les accusés réfutent les faits. “ Nous l’avions supplié de nous laisser conduire mon beau à l’hôpital au regard de son état. Car il pouvait mourir dans leur cellule s’il s’entêtait à l’emmener. Même s’il faut dire que le comportement du gendarme confirmait le fait que les gendarmes de Bonépoupa sont aux ordres de Njoh François Maurice ”, indique Mme A. Jeanne. Suite à cet incident le procureur de la République près les tribunaux de Yabassi et le commandant de compagnie font une descente sur les lieux le 19 janvier 2007. Rien n’y fait, après leur départ, une autre échauffourée oppose les populations et les employés de Njoh François Maurice. Des coups de fusil sont mis en contribution de la part des populations résistantes à l’expropriation de leur terre. Plus d’une vingtaine d’autres personnes disent avoir vu leurs plantations détruites. “ Il a brûlé nos palmeraies, dessouché plusieurs de nos plants et arraché nos plantations ”, déclare Lobé, une autre victime.
Le 14 février dernier, les employés de l’agro-industrie détruisent la cabane de M. Nguetsop et molestent son ouvrier Essindi. Ce dernier s’en tire avec un bras gauche en lambeau. “ Depuis lors, son bras gauche subit une desquamation permanente suite à un liquide versé sur lui. ” M. Nguetsop dit être en voie de perdre ainsi 40 ha de parcelles dans cette zone du village Diwom lieu dit garage. Parmi lesquels 20h a étaient mis en valeur avec une palmeraie en état de maturité. Les populations venues à la charge ont pris en otage l’un des ouvriers. “ Nous l’avons remis à la gendarmerie qui l’a relâché aussitôt ”, lance l’un d’eux. Il a été remis immédiatement en liberté. Le chef de bloc Nkeng Esaie est aux arrêts parce que cet otage a été ligoté dans sa cour. “ Si je n’avais pas demandé au téléphone de préférer la voie de la justice, on aurait déjà enregistré des morts d’hommes ”, déclare une autre victime d’expropriation, Ndi Amougou, commissaire de police principal en service à la délégation provinciale de sûreté nationale du Sud-Ouest.
Le 13 mars dernier, sur instruction du procureur de la République, Hamadou Bouba, une patrouille mixte des éléments de la brigade de gendarmerie de Bonépoupa et de la brigade terre de Yabassi, font une descente dans les domiciles de la bande à Sie Abina. Les perquisitions faites permettent de saisir au domicile d’un chasseur, Atsama Sylvestre (dit commando) deux armes de chasse. Quatorze personnes sont interpellées par la suite et mises en garde-à-vue.
Le 15 mars 2007, lors de la descente du 1er adjoint préfectoral en compagnie des autorités judiciaires, administratives et des forces de l’ordre, le discours est à l’apaisement. Ils est ordonné dans le souci de préserver la paix de libérer les personnes placées en garde-à-vue pour qu’elles répondent libres de leurs accusations le 26 mars 2007. Avec les incidents du 23 mars dernier ils n’ont pas cru bon de répondre à ce rendez-vous. La brigade de gendarmerie a interpellé et transféré Abina Abina Jean-Marie devant le procureur. Son délit serait “ déclaration mensongère et recel de malfaiteur ”. “ C’est une interpellation arbitraire. Il lui est reproché d’avoir affirmé que son cadet Sie Abina suit des soins à l’hôpital de la Cité des palmiers et qu’au passage de la gendarmerie, il n’y soit plus ”, déclare le conseil des populations.
 
4- Une affaire de titre foncier
Les deux parties revendiquent l’ancienneté sur ces parcelles de Diwom garage de PK 34. Pour la famille Abina, ils y sont depuis les années 70. Ils ont hérité des terres de leur père, ex-employé de la Snc-Bois. Ils disent même y avoir inhumé plusieurs membres de leur famille. “ Ma belle-sœur y est inhumée et plusieurs de nos enfants. Lorsque nous n’avons pas les moyens de d’amener nos morts au village, c’est là-bas que nous les enterrons ”, confie Mme Abina. Plusieurs autres acolytes dans le combat de résistance à l’expropriation disent avoir obtenu les terres par cession d’une partie des parcelles non exploitées par les personnes qui avaient de vastes portions. Pour Njoh F. le promoteur de l’Agro-industrie, il y est le premier. Il y est entré à l’aide de son beau-père, il y a 24 ans. C’est faute de moyens qu’il ne s’est pas emparé de toute la forêt de Diwom PK 34. Lorsqu’il revient en 1999, il n’y a personne dans cette zone de Diwom. Il passe par les autorités administratives et traditionnelles compétentes pour se procurer plus de 250 ha. Depuis 2005, il détient huit titres fonciers sur cet étendu de terre. “ Il n’y a pas de litige foncier dès lors que mes adversaires ne contestent pas mes titres fonciers. Et qu’ils n’ont même pas engagé une procédure d’obtention de titres fonciers ”, indique Njoh F. M. Ces portions, il les a mis en valeur. Il y a construit un campement composé de dortoir et une usine. Il fait dans la production du manioc, du gombo, du plantain, du piment et même dans la transformation du manioc pour l’instant. Il emploie plus de cinquante ouvriers. Mais pour ses adversaires, ce sont les gros bras recrutés pour les chasser des terres de leurs parents.
Une enquête de Mathieu Nathanaël NJOG
Le 11-04-2007
 
Société/ Litige foncier
 
Affrontements sanglants à répétition à Bonépoupa
Les agriculteurs du village Diwom à Pk 34 sont en conflit ouvert avec un agro-industriel. Ils lui reprochent ses ambitions expansionnistes.
 
1- Diwom, un îlot de paix devenu l’enfer
Le village Diwom s’étend du point kilométrique (PK) 30 à 35 sur l’ancienne route Razel Douala-Edéa non loin de Bonépoupa. Sur le plan administratif, toute cette zone est dans l’arrondissement de Yabassi, département du Nkam. Il était un bastion des maquisards jusqu’à la fin des années 70. Les premières populations sont les employés de la Snc-Bois. Lorsque cette société française ferme les portes en milieu de la décennie 70, ces terres retombent dans le domaine public de catégorie 2. Pour déstabiliser le maquis, le sous-préfet de Yabassi de l’époque demande aux employés de mettre en valeur cette vaste forêt. On comprend pourquoi toutes les populations de ce village sont essentiellement des allogènes. Diwom n’a pas de populations autochtones.
Sur une plaque d’accueil en plein carrefour de PK 34 sur la route Douala-Yabassi, on peut y lire : “ La terre ne refuse personne. ” L’agriculture pratiquée est essentiellement faite de cultures vivrières. La récession économique aidant, de plus en plus les gens partent de la ville depuis quelques années pour se procurer les parcelles cultivables. Des personnes plus nanties se procurent de vastes étendues de terre pour faire dans l’agro-industrie.
 
2- Chronique des émeutes
Le 23 mars dernier, un affrontement sanglant opposant la famille Sie Abina David aux employés d’une Agro-industrie appartenant à M. Njoh, est venu perturber la quiétude du village. Depuis 2000, cet opérateur économique s’est lancé dans l’agro-industrie au village Diwom PK 34. Selon les versions divergentes des deux parties, David Sie Abina et son épouse se rendent ce jour dans leur champ pour s’approvisionner en vivres. Ils récoltent une importante quantité de manioc. Pouvant remplir cinq porte-tout. Pendant qu’ils épluchent leur récolte, ils sont attaqués par les employés de l’agro-industrie. A en croire Sie Abina David, ils obéissaient aux ordres de leur employeur. Pour les employés de l’agro-industrie, dans une ronde de routine, les gardiens ont surpris Sie Abina, en compagnie de Essindi et son épouse en flagrant délit de vol. Ils sont devant leur butin, constitué d’un imposant tas de manioc. “ Nous constatons et relevons que ces cultures sont fraîchement déterrées sur environ 50 mètres de part et d’autre de notre plantation ”, déclarent Hamadou Musa et Hamadou Buba.
Pendant l’altercation qui les oppose, Sie Abina David les demande de ne pas se mêler de cette affaire. “ Sie Abina nous a sommé de partir, en nous disant que nous étions étrangers au problème qui les oppose avec Monsieur Njoh ”, affirment Buba et Musa. Un affrontement s’en suit. Le bilan fait plusieurs blessés dans les deux camps. Deux gardiens de l’agro-industriel s’en tirent avec de grandes entailles. Un coup de machette a traversé le bassin de Hamadou Buba au point de fracturer la tête du fémur. Hamadou Musa a eu une entaille à l’épaule droite. Il dit avoir reçu un coup de machette de Mme Essindi alors qu’il s’interposait entre Sie Abina et son collègue Buba. Quant à Sie Abina David, il a été charcuté à la machette par une horde d’employés déchaînés et venus à la rescousse de leurs collègues. Il s’en tire avec des hématomes sur le corps, contusions et plusieurs ouvertures sur le crâne et un traumatisme crânien.
 
3- Au cœur de la discorde
Cet affrontement n’est pas la première. Depuis 2001, les populations et les employés de cette agro-industrie se sont plusieurs fois affrontés. Et des affrontements très souvent sanglants. “ Après avoir subi plusieurs vols, pillages et agressions depuis 2001, j’ai dit à mes bourreaux qu’en cette année 2007, la récréation est terminée. Je ne permettrai plus les violations de mes limites et une moindre agression ”, avoue le promoteur de l’agro-industrie. Le 19 janvier dernier, David Sie Abina est copieusement molesté par les employés de l’agro-industrie. Il est pris en flagrant délit de vol d’une importante quantité de gombo dans les parcelles de l’agro-industrie. Sie Abina dit avoir été agressé dans sa portion de terre. Il en sort avec une invalidité de 32 jours. Ce jour, le gendarme Major Djemon Thomas envoyé sur les lieux pour constater les faits, se voit opposer une résistance des populations de le conduire à la brigade de gendarmerie de Bonépoupa. Le gendarme dit avoir eu la vie sauve après avoir mis ses jambes au cou devant la furie des populations armées de machettes.
Les accusés réfutent les faits. “ Nous l’avions supplié de nous laisser conduire mon beau à l’hôpital au regard de son état. Car il pouvait mourir dans leur cellule s’il s’entêtait à l’emmener. Même s’il faut dire que le comportement du gendarme confirmait le fait que les gendarmes de Bonépoupa sont aux ordres de Njoh François Maurice ”, indique Mme A. Jeanne. Suite à cet incident le procureur de la République près les tribunaux de Yabassi et le commandant de compagnie font une descente sur les lieux le 19 janvier 2007. Rien n’y fait, après leur départ, une autre échauffourée oppose les populations et les employés de Njoh François Maurice. Des coups de fusil sont mis en contribution de la part des populations résistantes à l’expropriation de leur terre. Plus d’une vingtaine d’autres personnes disent avoir vu leurs plantations détruites. “ Il a brûlé nos palmeraies, dessouché plusieurs de nos plants et arraché nos plantations ”, déclare Lobé, une autre victime.
Le 14 février dernier, les employés de l’agro-industrie détruisent la cabane de M. Nguetsop et molestent son ouvrier Essindi. Ce dernier s’en tire avec un bras gauche en lambeau. “ Depuis lors, son bras gauche subit une desquamation permanente suite à un liquide versé sur lui. ” M. Nguetsop dit être en voie de perdre ainsi 40 ha de parcelles dans cette zone du village Diwom lieu dit garage. Parmi lesquels 20h a étaient mis en valeur avec une palmeraie en état de maturité. Les populations venues à la charge ont pris en otage l’un des ouvriers. “ Nous l’avons remis à la gendarmerie qui l’a relâché aussitôt ”, lance l’un d’eux. Il a été remis immédiatement en liberté. Le chef de bloc Nkeng Esaie est aux arrêts parce que cet otage a été ligoté dans sa cour. “ Si je n’avais pas demandé au téléphone de préférer la voie de la justice, on aurait déjà enregistré des morts d’hommes ”, déclare une autre victime d’expropriation, Ndi Amougou, commissaire de police principal en service à la délégation provinciale de sûreté nationale du Sud-Ouest.
Le 13 mars dernier, sur instruction du procureur de la République, Hamadou Bouba, une patrouille mixte des éléments de la brigade de gendarmerie de Bonépoupa et de la brigade terre de Yabassi, font une descente dans les domiciles de la bande à Sie Abina. Les perquisitions faites permettent de saisir au domicile d’un chasseur, Atsama Sylvestre (dit commando) deux armes de chasse. Quatorze personnes sont interpellées par la suite et mises en garde-à-vue.
Le 15 mars 2007, lors de la descente du 1er adjoint préfectoral en compagnie des autorités judiciaires, administratives et des forces de l’ordre, le discours est à l’apaisement. Ils est ordonné dans le souci de préserver la paix de libérer les personnes placées en garde-à-vue pour qu’elles répondent libres de leurs accusations le 26 mars 2007. Avec les incidents du 23 mars dernier ils n’ont pas cru bon de répondre à ce rendez-vous. La brigade de gendarmerie a interpellé et transféré Abina Abina Jean-Marie devant le procureur. Son délit serait “ déclaration mensongère et recel de malfaiteur ”. “ C’est une interpellation arbitraire. Il lui est reproché d’avoir affirmé que son cadet Sie Abina suit des soins à l’hôpital de la Cité des palmiers et qu’au passage de la gendarmerie, il n’y soit plus ”, déclare le conseil des populations.
 
4- Une affaire de titre foncier
Les deux parties revendiquent l’ancienneté sur ces parcelles de Diwom garage de PK 34. Pour la famille Abina, ils y sont depuis les années 70. Ils ont hérité des terres de leur père, ex-employé de la Snc-Bois. Ils disent même y avoir inhumé plusieurs membres de leur famille. “ Ma belle-sœur y est inhumée et plusieurs de nos enfants. Lorsque nous n’avons pas les moyens de d’amener nos morts au village, c’est là-bas que nous les enterrons ”, confie Mme Abina. Plusieurs autres acolytes dans le combat de résistance à l’expropriation disent avoir obtenu les terres par cession d’une partie des parcelles non exploitées par les personnes qui avaient de vastes portions. Pour Njoh F. le promoteur de l’Agro-industrie, il y est le premier. Il y est entré à l’aide de son beau-père, il y a 24 ans. C’est faute de moyens qu’il ne s’est pas emparé de toute la forêt de Diwom PK 34. Lorsqu’il revient en 1999, il n’y a personne dans cette zone de Diwom. Il passe par les autorités administratives et traditionnelles compétentes pour se procurer plus de 250 ha. Depuis 2005, il détient huit titres fonciers sur cet étendu de terre. “ Il n’y a pas de litige foncier dès lors que mes adversaires ne contestent pas mes titres fonciers. Et qu’ils n’ont même pas engagé une procédure d’obtention de titres fonciers ”, indique Njoh F. M. Ces portions, il les a mis en valeur. Il y a construit un campement composé de dortoir et une usine. Il fait dans la production du manioc, du gombo, du plantain, du piment et même dans la transformation du manioc pour l’instant. Il emploie plus de cinquante ouvriers. Mais pour ses adversaires, ce sont les gros bras recrutés pour les chasser des terres de leurs parents.
Une enquête de Mathieu Nathanaël NJOG
Le 11-04-2007
 
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23 avril 2007 1 23 /04 /avril /2007 00:18
 
Bwapé, un îlot de misère:
Oubliée par le Renouveau
 
Le campement est en état de délabrement avancé. Comme dans les 46 autres de l’île de Manoka, il n’y a ni eau potable, ni électrification, ni école, ni centre de santé.
 
1- L’indigente cohabitation
A 35mn de Youpwé, un ramassis de cabanes jonche l’une des bordures de la mangrove littorale sur une distance de près 500m. Ces masures négligemment recouvertes de pailles sont pour la plupart juchées sur les pilotis. Une construction qui permet à ces 250 âmes qui y vivent de se prémunir des inondations en saison pluvieuse.
La zone est marécageuse, recouverte de hautes herbes et même dangereuse. Les habitants n’ont pas opté d’occuper les terres à l’intérieur de ce marais. Cette population est composée de deux nationalités, les Nigérians qui sont majoritaires et les Camerounais dont l’installation est récente. C’est sur cette population que règne Sa Majesté Jean-Paul Ngando. Il a été Intronisé en 2000 à la faveur d’une volonté gouvernementale de reprendre le contrôle des îles camerounaises à la suite du conflit territoriale de la presqu’île de Bakassi.
A Bwapé, ces étrangers qui étaient d’ailleurs très organisés, avec un chef à leur tête, avaient très mal apprécié la reprise en main des commandes par un Camerounais. Il aura fallu des manœuvres dissuasives des forces de maintien de l’ordre pour étouffer quelques velléités contestataires. Eux qui se considéraient en terrain conquis. Depuis lors, cette petite communauté qui ne vit que de la pêche et du fumage du poisson s’est remise tranquillement au travail. Chaque groupuscule “ familial ” a à sa tête un sous-chef. Il y en a ainsi trois. Les Camerounais qui sont originaires de la côte littorale, les Nigérians qui sont composés de deux ethnies : les Edjo et les Ogoni, occupant chacun un flan de ce campement. Trois églises (catholique, adventistes et évangélique) leur permettent d’entretenir leur foi.
 
2 - Ni d’eau, ni électricité
Seulement, Bwapé comme les 46 autres îlots qui constituent la circonscription administrative de Manoka, Douala VIè est dépourvu d’électricité et d’eau potable. Pour s’éclairer, les habitants de Bwapè utilisent des groupes électrogènes dont l’entretien est onéreux. En ce moment, seul celui d’un Nigérian est encore fonctionnel et n’alimente que sa seule cabane. Celui du chef qui permettait d’alimenter son bar est en panne, et le commerce est fermé. Les populations utilisent les lampes à pétrole. Une situation qui n’épargne pas le centre administratif de cette sous-préfecture. Le groupe électrogène de la mairie qui éclairait le centre administratif de Manoka est en panne.
Pis encore, les populations de Bwapé comme celles de tous ces îlots de Manoka souffrent considérablement du problème d’accès à l’eau potable. Elles sont obligées de se rendre à Youpwé pour se ravitailler à l’aide des fûts en plastique de 250 litres, qui reviennent à 3500 Fcfa le transport y compris. Soit 1000 Fcfa de transport et 10 Fcfa le litre à la fontaine. Enorme ! De l’eau qui sert prioritairement à la consommation. Pour le bain et la lessive, ils utilisent l’eau sale, salée et souvent boueuse de la mer.
 
3 - Pêche et activités connexes
Les habitants de Bwapé vivent essentiellement de la pêche. Une activité tenue par la communauté nigériane. En revanche, les Camerounais sont des revendeurs, souvent propriétaires des pirogues qu’ils sous-louent aux Nigérians contre la garantie de l’achat de toute la cargaison de la pêche. Une relation qui ne va pas sans entraîner les conflits. Puisque les Camerounais se plaignent régulièrement des comportements de leurs partenaires nigérians. Certains pêcheurs véreux de cette communauté, s’enfuient souvent avec les pirogues qui ne les appartiennent pas. Par ailleurs, les Nigérians déplorent eux aussi les tracasseries des autorités policières, administratives et traditionnelles. Les femmes, qui sont pour la plupart les épouses ou les compagnes des pêcheurs font dans le fumage du poisson. Une activité qui occupe tous les ménages, et qui est à l’origine de la création de ce campement.
 
4 - Ni écoles, ni centre de santé
Ici, on y observe des mioches qui déambulent à longueur de journée. Accompagnant leurs parents dans leurs activités quotidiennes. C’est que ces enfants ne vont pas à l’école. Aucune école n’existe à Bwapé. Celle qui a fonctionné jusqu’à la fin de l’année scolaire dernière n’avait que la Sil, le Cp, et Ce1. Les trois classes regroupées dans une même salle.
Aujourd’hui, elle sert d’office religieux à l’église adventiste. Et pour cause, le rapatriement volontaire des Nigérians l’année dernière a réduit la population de moitié. Les parents plus consciencieux sont obligés d’envoyer leurs enfants à Douala ou dans les campements voisins, chez des amis ou parents pour rattraper leur scolarité.
Le reste des habitants de cette île et les visiteurs n’ont pas droit aux soins de santé en cas de besoin. Même pas aux premiers soins. Aucune structure n’existant à cet effet. Dans les cas critiques, on met les voiles et transporte le malade en direction de Douala.
 
Par Mathieu Nathanaël Njog
Le Messager
Le 17-01-2007
 
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23 avril 2007 1 23 /04 /avril /2007 00:15
Marché Sandaga
 
La côtière
 
 
Economie / Gestion
 
Le plus grand marché de vivres d’Afrique centrale se meurt
Le marché Sandaga est dans un état de délabrement inquiétant. La communauté urbaine de Douala est prise dans l’étau d’une concession particulière. Exaspérés, les commerçants sont aux abois.
 
1 - Ambiance
Marché Sandaga, il est 5 heures du matin. C’est pratiquement la pénombre. Quelques boutiques sont illuminées et le principal éclairage vient des réverbères du port de Douala. L’enceinte du marché et ses abords sont envahis par des véhicules et des commerçants. Entre déchargement et marchandage, cela va dans tous les sens. A l’intérieur et à l’extérieur, grossistes, revendeurs et détaillants échangent. Les porteurs sont en permanence en mouvement. L’activité est infernale. Vivres frais, légumes, pommes de terres, tomates, pastèques, etc. passent de main en main contre des espèces sonnantes et trébuchantes.
Le gros du commerce se fait en plein air. Les boutiques sont désertées ou purement détruites. Certaines ne servent plus qu’à l’entreposage ou au magasinage. Les commerçants ont déserté la zone nord du marché. Les vandales en ont profité pour démonter les matériaux. La broussaille s’y est installée. La zone sud est envahie par des installations anarchiques. Les passages sont occupés par des étals de fortune. Ici, le petit commerce a pris une place importante. Pourtant, le marché Sandaga était au départ essentiellement un lieu où s’opérait la vente en gros et semi-gros.
Le marché est divisé en neuf camps aux dénominations tribales. Camp Bamoun Tomate, camp Bafou pastèques, camp Dschang discothèque, camp Bamenda poireaux, pour ne citer que ces quelques-uns. “ Le préfet nous a demandé de changer ces dénominations pour adopter des dénominations alphabétiques ”, précise l’un des responsables de l’association des commerçants. Ce qui est désormais fait, mais les commerçants ont tout le mal de s’adapter aux appellations camp A, B, C,…
Dans tous les cas, l’intense activité du marché Sandaga culmine vers 12 heures. Même si les téméraires y restent jusque dans la nuit. Notamment, les commerçants faisant dans l’export et dont l’attente d’une livraison ou l’embarquement d’un bateau retiennent plus longtemps
 
2 - Décrépitude
Le marché Sandaga est le fruit d’un jumelage entre les communautés urbaines de Douala et de Dakar. Le site servait à l’origine à l’organisation des foires. Le 2 novembre 1996, les commerçants de vivres frais du marché de Mboppi y sont recasés. Le marché Sandaga devient alors, le plus grand marché de la sous-région en matière de vivres frais. Les commerçants du Gabon, de la Centrafrique, du Tchad, de la Guinée équatoriale, les détaillants des marchés de plusieurs villes du Cameroun (Kribi, Muyuka, Munya) et les vendeuses des vivres frais des marchés de la ville de Douala, viennent depuis lors se ravitailler ici.
Malheureusement, il a une situation géographique défavorable. Il est construit dans un bas-fond. Dans le tunnel sur la voie ferroviaire entre la gare de Bessengué et le port de Douala. “ Conséquence, toutes les eaux d’usage de d’Akwa et ses environs se déversent dans ce marché. ” Les voies de canalisation sont insuffisantes pour les conduire dans le Wouri. La seule qui existe, est bouchée. A qui la faute ? Les langues se délient. L’on accuse l’insalubrité sévissant dans ce marché. Deux ans après, l’ouverture de ce marché, les premières défaillances sont enregistrées. Les boutiques acquises à 800.000 Fcfa sont désertées par les commerçants. Et pour cause. Les toitures suintent, les voies de canalisation sont caduques. Pendant les saisons pluvieuses, le marché Sandaga est inondé. “ L’eau vous arrive au genou voire au niveau de la hanche pendant les pluies torrentielles. Il est pratiquement impossible de circuler. Les marchandises flottent. C’est la boue partout. Il faut des bottes pour pouvoir y avoir accès ”, rappelle Moundiki Bebey, le dernier régisseur déchu.
Les marchandises sont endommagées dans les boutiques. Et même en plein air. Il est difficile d’y écouler les marchandises. Dans ces conditions, les pertes sont énormes : “ Les commerçants ont perdu des marchandises de plusieurs millions Fcfa. Il faut être chaussé de bottes pour y avoir accès. En saison de pluie c’est comme dans une véritable porcherie ”, révèle Kong Oscar. Il ajoute “ Tous ces chantiers, le bureau des commerçants les aurait entrepris si on reversait même 5% des recettes perçues à notre association. ” Pourtant, les commerçants sont unanimes du fait que dans “ ce marché, il circule énormément d’argent. ” L’ancien régisseur, Moundiki Bebey dénonce pourtant les pratiques des responsables des commerçants “ Ils perçoivent de manière parallèle 200 Fcfa sur chaque commerçant là où nous percevons 100 Fcfa. ”
 
3 - A qui la faute ?
Les commerçants accusent les régisseurs de mauvaise gestion. Ils avouent payer plusieurs taxes communales indirectes. Il vient d’être décidé l’application de la taxe de stationnement pour les commerçants assujettis. Elle est entrée en vigueur dès le 15 mars. Mais déjà, “ les commerçants des étals paient une quittance journalière de 100 Fcfa. A la guérite, tout ce qui y entre ou en sort paye une quittance de 500 Fcfa. ” Les camions paient entre 2000 Fcfa pour les camionnettes de marque Toyota Dyna et 6000 Fcfa pour les camions de 12 tonnes et plus. “ A la sortie, les mêmes marchandises paient près de 24.000 Fcfa à la sortie. En raison de 500 Fcfa par porte-tout (pousse-pousse, Ndlr) ”, rappelle Ngatcha Justin, propriétaire d’une poissonnerie dans ce marché.
Le 28 février dernier, ils ont organisé un mouvement d’humeur pour protester contre les manœuvres “ maffieuses ” du régisseur. Les autorités sont descendues sur le terrain. Le délégué du gouvernement, Ntoné Ntoné Fritz a dénoncé les faibles recettes que génère ce marché. “ La Communauté urbaine perçoit seulement 500.000 Fcfa par mois ” a-t-il annoncé. “ Cette situation est la résultante de l’incivisme fiscal grandissant à en croire les informations en ma possession ”, ajoutera-t-il. Le bureau du marché par la voix de son secrétaire général, Kong Oscar reviendra à la charge. Il dévoilera avec des statistiques détaillées que le régisseur du marché Sandaga a reconnu générer en moyenne 6,7 millions Fcfa par mois. Même s’il pense que ce marché pourrait produire mieux. “ Au regard des 4000 commerçants régulièrement recensés, en moyenne, ce marché devrait produire toutes recettes confondues en moyenne 15 millions Fcfa ”, lance un membre de ce bureau. “ Preuve que le problème se trouverait dans le contrat de concession ” signé par la Cud et le concessionnaire, Cabinet conseil Atou en 2006.
 
4 - Une Convention de concession particulière
Depuis le mois de septembre dernier, les propriétaires terriens du site abritant le marché Sandaga ont obtenu par-devant les tribunaux, la restitution de leurs terres. La communauté urbaine de Douala dans un deal décide de restituer le terrain aux ayants droits. Mais devant l’utilité publique que représente le marché, elle rétrocède la concession aux ayants droits. Histoire de leur permettre de récupérer les indemnités réclamées pour les dix années de gestion. Le cabinet Conseil Atou est requis pour gérer leurs droits. Moundiki Bebey est désigné par le cabinet pour assurer les fonctions de régisseurs.
Sa gestion est décriée par les commerçants. Ils disent être spoliés par Moundinki Bebey. Sa décision d’augmenter arbitrairement les prix mensuels de quittance de location a été la goutte d’eau de trop. Ceux-ci passaient du simple au double. “ Il a refusé de nous donner les motivations de cette augmentation des quittances de locations ” s’indigne M. Nyambeu, le président des commerçants. Mais pour l’ex-régisseur Moundiki Bebey, il fallait “ harmoniser les prix de loyer avec ceux pratiqués par la sous-location. Et d’améliorer le cadre de vie dans le marché. ” Les commerçants estiment que les motivations ne sont pas convaincantes. L’ex-régisseur ne serait pas à sa première supercherie. “ Dès sa prise de fonction le 2 août 2006, il a exigé des 4000 commerçants du marché de s’acquitter des nouvaux frais d’attribution des étals, comptoirs et boutiques. Les prix variaient alors de 3.000 à 30.000 Fcfa ”, déclare Kong Oscar, le secrétaire général du bureau des commerçants du marché Sandaga. Pour convaincre les commerçants, il s’engage à entreprendre les travaux d’aménagement. Six mois après, la désillusion est grande. “ Nous allons attendre en vain les chantiers annoncés. C’est pourquoi nous décidons cette fois de ne plus nous faire prendre dans cette supercherie ” témoigne un président de l’un des neufs blocs.
Pour ramener le calme, samedi 3 mars, la Cud a installé solennellement l’administrateur provisoire, Adolphe Betansedi. Sa mission est de “ ramener l’harmonie entre la Cud et les opérateurs économiques – évaluer le potentiel réel de ce marché – et essayer de satisfaire les doléances des commerçants en matière d’assainissement et d’électrification du marché Sandaga. ”
Au marché Sandaga, l’urgence est au versement de la pozzolande, à l’électrification, au curage des caniveaux, à l’instauration de la sécurité et l’instauration d’une campagne de propreté.
 
Par Mathieu Nathanaël Njog
Le 21-03-2007
 
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23 avril 2007 1 23 /04 /avril /2007 00:14
Nkam
 
Déballage public des fils et filles du Nkam
 
La rencontre de développement des élites, samedi dernier à Yabassi, s’est transformée en tribunal populaire.
 
Moukoko Mbonjo mis à l’index
 
L’appel des élites intérieures et extérieures du département du Nkam qu’avait lancé le ministre de la Communication, Ebenezer Njoh Mouellé, s’est d’emblée transformé en tribunal populaire. Les fils et filles du Nkam, étaient partis des quatre coin du Cameroun pour être de ce rendez-vous. “ Il y a très longtemps qu’on n’a plus connu pareille mobilisation ”, reconnaît une élite locale. Les élites ont profité des assises du 3 février à la salle des actes de la Commune rural de Yabassi pour déballer les maux qui empêchent ce département de se développer.
 
Sans fioriture, ils ont dénoncé les batailles de leadership politiciennes. Pour ne pas faire dans la dentelle, les coupables ont été dénoncés. “ C’est le seul moyen de laver le linge sale ”, répétaient systématiquement les participants comme une rengaine. C’est ainsi qu’on a indexé la guerre que se livrent farouchement deux camps politiques dans le Rdpc. Celui de Moukoko Mbonjo (absent) d’un côté, et de l’autre, la coalition menée par le maire de Yabassi, Benga Dimbeng et la députée Emilienne Ekoum. Le premier reprocherait aux seconds de ne pas lui faire allégeance, “Pour leur avoir fait des élus du peuple”. Une crise épique qui a rendu l’atmosphère politique incandescente et le quotidien moralement insalubre. Chaque camp entretient des taupes, qui multiplient délations, calomnies et médisances. Avec en prime, une haine féroce et des menaces de mort que les protagonistes brandissent comme des épouvantails. “ Cette haine est plus dévastatrice que la sorcellerie présentée comme le frein au développement de notre département ” dénoncera un dignitaire.
 
On a également accusé M. Kwedi Batakè, douanier et protégé de Moukoko Mbonjo, d’avoir tenu des propos injurieux à l’endroit du chef supérieur Yabassi, Benga Dingon Bruno, récemment en tournée à Yaoundé et Douala pour les préparatifs du Ngan’Nkam.
 
Selon certains participants, les réseaux étaient activés en permanence pour torpiller la réalisation des projets de développement qu’initiaient ou tentaient de décrocher les uns et les autres. La suspicion avait trouvé terrain fertile. “ Il était devenu difficile de recevoir de l’aide ou le soutien d’une élite nantie parce qu’il vous reprochait d’être du camp adverse ”, relèveront les jeunes. La porte-parole de l’Association des élèves et étudiants du Nkam (Aeen) en profitera pour porter l’estocade. “ Les politiciens du département du Nkam ne voient en la jeunesse que du bétail politique. Pourtant cette jeunesse a besoin d´être soutenue. Ne voit-on pas dans d´autres localités du pays, l´élite octroyer des bourses aux petits frères pour financer leurs études et même œuvrer pour leur insertion sociale ? Voulez-vous que votre génération soit la dernière ? ”, mêlera-t-elle entre dénonciation, interpellation et questionnement.
 
Ebénézer Njoh Mouelle, qui jouait là la carte de l’apaisement et de rassembleur, a dit avoir enregistré ce chapelet de récriminations. Et pour ne pas en rajouter aux clivages déjà énormes, il a pris l’engagement d’œuvrer pour que le département retrouve l’accalmie. Il a invité toutefois les populations à préparer au Rdpc un plébiscite aux prochaines élections municipales et législatives. Non sans jurer de ne pas s’ingérer dans les choix des candidats dont seule la base en a la charge : “ Je ne soutiens personne et le moment venu, qu´aucun candidat ne vienne vous dire que je suis le candidat du ministre. ” Et le préfet Njikam Aboubakar en guise de conclusion de cet échange aux allures de “conférence nationale” rappellera que “ le Nkam a besoin des efforts de tous ses fils pour sortir ce département de son délabrement ”.
 
20 millions Fcfa pour accueillir Chantal Biya
 
Le département du Nkam s’apprête à accueillir la première dame. Chantal Biya y est annoncée dans les prochains mois. Elle viendra personnellement inaugurer l’école des champions, œuvre de la fondation qui porte son nom. C’est la seule école des champions construite dans le Littoral. Un choix qui fait du département du Nkam l’un des privilégiés en la matière sous le régime Biya. Un régime que les fils du département disent qu’il a contribué à niveler vers le bas l’élan de développement entrepris sous le règne d’Ahidjo. Sous lequel, “ il a bénéficié de la construction du plus grand lycée d’Afrique centrale sur le plan infrastructurel, la construction du pont et de la Sodenkam. ” Un acquis que revendique le comité de coordination de résistance pour l’action de la renaissance du Nkam.
 
De vieille mémoire. En 24 ans, le département du Nkam s’apprête a inauguré la première réalisation du Renouveau. Un acquis obtenu de haute lutte par l’ex-ministre de la Communication, Pierre Moukoko Mbonjo. Et par ricochet, accueillir la première dame. Mais pour cela, il faut collecter une rondelette somme de 20 millions Fcfa pour la cérémonie solennelle d’inauguration. Comme le veut le principe, c’est au membre du gouvernement de la localité de gérer le comité d’organisation. La lourde responsabilité revient de fait au ministre Njoh Mouelle. Il a hérité de 4 millions Fcfa qu’avait réussi à collecter son prédécesseur, à qui, il a rendu un vibrant hommage pour l’immense œuvre que ce dernier a menée comme leader politique de ce département pendant qu’il était dans le gouvernement. Même si certaines langues disent que les deux entretiennent une relation de “ je t’aime, moi non plus. ” Depuis son entrée au gouvernement, et sa reprise du témoin, il a porté la cagnotte à 10 millions Fcfa. Mais il faut trouver les 10 millions Fcfa restant pour concrétiser la rétrocession de cette école des champions. C’était l’un des desseins qui sous-tendait cet appel de Ebénézer Njoh Mouellé. Le ministre a promis de faire de ce rêve une réalité pour le bien des enfants de Yabassi en particulier et du Nkam en général.
 
MC2, l’appât politique de Njoh Mouellé
 
S’il y a une annonce, qui aura le plus accroché les populations du Nkam réunies samedi 3 février à Yabassi dans le cadre de l’arbre à palabre, c’est bien l’ouverture prochain de la mutuelle communautaire de croissance (MC2). Une structure de micro-finance qu’a lancée avec beaucoup de succès l’ex-Ccei-Bank (aujourd’hui Afriland First Bank) dans les zones rurales. Elle a permis au monde paysan de collecter une épargne et de financer de multiples activités génératrices de revenues (Agr). Un acte citoyen palpable qui a le mérite de résoudre un problème majeur des populations à la recherche quotidienne d’une amélioration de leur condition de vie. En outre, elle permettra aux fonctionnaires et autres salariés du département de ne plus être contraints de partir de leurs recoins enclavés pour aller percevoir les salaires à Douala. Elle a aussi le mérite de trouver de nouveaux emplois puisqu’elle sera gérée par des fils de la localité, recrutés et formés pour la cause.
 
Si le ministre a rassuré que toutes les formalités administratives pour son ouverture ont été effectuées, il reste que les populations et les élites du Nkam s’approprient ce projet. A cet effet, la part d’action a été placée à 1.000 Fcfa et pour éviter à une poignée de personnes ne se l’approprier, les habitants de Yabassi ont été conviées à prendre des actions. Le minimum étant de 10 actions par personne. Soit 10.000 Fcfa qui permettraient de constituer le capital de la future coopec. Après Yabassi, l’expérience sera portée dans les autres arrondissements, a-t-il promis. Calmant au plus vite les replis identitaires des ressortissants des autres localités du département.
Un projet certes de développement, mais qui cache mal la reconquête d’une position de leader politique du département que Ebénézer Njoh Mouelle avait perdue après un échec cuisant aux élections législatives de 1992. Ce qui lui a valu de perdre le poste de secrétaire général du comité central. Certes en 1997, il a réalisé un retour victorieux en gagnant l’unique siège de député de la nation qui revient à son département d’origine. En 2002, il n’a pas pu briguer un nouveau mandat en raison de ces luttes intestines auxquelles excellent les Nkamois. Le sort sera plutôt favorable à Emilienne Ekoum dans des conditions plutôt discutables. Maintenant que ce professeur de philosophie revient aux affaires, ils se donne un point d’honneur de s’interposer en rassembleur. Ce qui n’est pas gagné d’avance. Mais les élites intérieures et extérieures ont tous fait le pacte de s’investir désormais dans ce chantier qui vise à sortir le département du Nkam d’une condition pire que l’enclavement. Ils ne sont hélas pas à leur premier pacte du genre. Les prochaines échéances prendront des allures d’une ordalie pour cette nouvelle alliance sacrée. Qui vivra verra.
 
 
 
Par Mathieu Nathanaël Njog
Le 07-02-2007
Le Messager
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23 avril 2007 1 23 /04 /avril /2007 00:12
Manoka,
 
L’île de Manoka, chef-lieu de l’arrondissement éponyme regroupe une vingtaine d’îlots
 
 Manoka, un arrondissement fantoche
 
Quatorze ans après sa création, l’arrondissement reste un éléphant blanc. Abandon et décrépitude.
 
L’âge d’or
 
L’île de Manoka, chef-lieu de l’arrondissement éponyme regroupe une vingtaine d’îlots. Aujourd’hui dans la déchéance, Manoka a connu jadis près d’une centaine d’années de gloire. “ Faisant d’elle une principauté similaire à celle de Monako, comme très souvent le lapsus conduit à l’appellation et à l’écriture ” affirme un quinquagénaire. Une période qui est allée du début du siècle avec l’arrivée des Allemands au Cameroun jusqu’à la réunification (soit de 1884 – 1972). Période pendant laquelle l’île de Manoka a connu un progrès économique, social et culturel sans précédent. Des années de splendeur et de vache grasse, impulsées notamment avec l’installation de la société Snc Bois. La plus grande société forestière et de traitement de bois du début des années 1900 qui faisait dans l’exploitation de l’azobé, une essence qu’on trouvait uniquement dans l’île.
C’est cette société qui a été le moteur du flux migratoire d’une forte population cosmopolite dans l’île avec les milliers d’emplois qu’elle offrait. Mais aussi du développement de la localité avec un réseau ferroviaire et routier tombé en désuétude et dont seules les reliques de rails et de chariots rappellent l’existence à ceux qui ont connu cette époque de gloire. “ Où les différents transports, même maritime à l’aide des chaloupes, étaient gratuits pour les populations ”, se souvient Tokoto François. De même que la consommation du courant électrique, l’accès aux soins de santé de haut standing et à la scolarité. Toutes choses aujourd’hui disparues.
 
Etat des lieux
 
A l’opposé de cet âge d’or, Manoka présente aujourd’hui “ un triste visage d’un territoire enclavé et sinistré, où les populations abandonnées à elles-mêmes, vivent dans la pauvreté. ” Résulatante d’une décadence qui a débuté en 1972 avec la fermeture de la Snc Bois. “ Après avoir pillé toutes les richesses forestières de l’île, on nous a laissé un patrimoine dans la déchéance ” regrette Elimibi Ebénézer. Le moulin et les bâtisses laissés par la Snc Bois sont tombés en ruine. Ce sont certaines de ces bâtisses qui ont été récupérées pour abriter la résidence du sous-préfet, les services de la sous-préfecture et la mairie. Malheureusement treize années de présence de la première et onze années de mairie n’ont toujours rien apporté. Tout comme l’ensemble du patrimoine hérité de la Snc Bois.
Conséquence, l’électrification est encore un mirage malgré l’installation d’un groupe électrogène de 100Kw offert par la Communauté urbaine à la commune rurale de Manoka en 2002 pour un coût d’une centaine de millions Fcfa. Exorbitant. Et en dépit des installations d’un réseau de branchement électrique effectuées à plusieurs dizaines de millions Fcfa. L’accès à l’eau potable n’est pas toujours une réalité malgré les efforts observés. “ Le château d’eau qui est un don de la fondation Chantal Biya et réalisé par le Feicom n’a fonctionné que pendant 30 minutes ” lors de la cérémonie officielle de lancement. Les robinets du réseau d’adduction financé par la mairie sont toujours à sec, le système de pompage de la dizaine de forages réalisés par la mairie, sont endommagés. Les uns sont asséchés et les autres sont transformés en puits. “ Corollaires des investissements précaires ”, conclut un agent de la mairie. Les seules réalisations remarquables de l’île de Manoka de nos jours sont le bâtiment flambant neuf de la perception financé entièrement par la commune et le chantier de construction des services d’arrondissement du Minepia.
 
L’abandon de l’Etat
 
L’arrondissement de Manoka a été crée en 1993 au plus fort du conflit de Bakassi, dans la mouvance de la reprise en main du contrôle des îles camerounaises, fortement dominées par les communautés étrangères. Les autochtones avaient vu une volonté gouvernementale de s’investir pour redorer le blason de cette île aux richesses touristiques inexploitées. Quatorze ans après, le constat est lamentable : “ On se demande toujours si ce n’était pas une chimère, les investissements n’ayant toujours pas suivi. Même les retombées des fonds Ppte sont inexistants ”, s’étonne Edimo Djocko.
Cette surprise est passée à l’exaspération. Ayant la certitude d’un sentiment d’abandon. Confortées, avec l’oubli de l’arrondissement de Manoka dans le budget d’investissement 2007. “ La publication récente des listes de tous les projets et opérations d’investissement public à réaliser dans les différentes localités du Cameroun pour l’exercice budgétaire 2007 n’a rien prévu pour notre arrondissement pourtant même les districts y figurent. Pourtant la province du Littoral y compte près de 320 projets pour un total d’investissement de 12.547.337.000 Fcfa ”, s’insurge Din Henri.
Or, ce n’est pas les besoins qui font défaut : “ Sur le plan sanitaire, le centre de santé est inadaptée au statut d’un arrondissement et le corps médical pas toujours à la hauteur des attentes des populations ”, s’indignent les élites. Le centre de santé est dirigé par un aide-soignant, apprend-on. Le transport public entre Douala et Manoka se fait à l’aide des embarcations de fortune et sous équipées. Le potentiel touristique de la localité reste inexploité. Les établissements secondaires font défaut. La création du Ces date de septembre 2006, et la construction des salles de classes est attendue. L’insuffisance voire l’inexistence des salles de classes caractérise les écoles de Cap-Cameroun, Kooh, Kombo à Moukoko, Bwapé et autres. “ Autant de maux qui accablent notre arrondissement et qui ont accentué le désarroi des populations durement touchées, favorisant l’exode rural des populations autochtones et l’installation massive des populations étrangères ” rétorquent les élites.
Pis encore. Les autorités administratives et les autres fonctionnaires qui y sont affectés n’y résident même pas. La majorité considèrent toujours leur affectation dans cette unité administrative comme une sanction.
 
La responsabilité des élites
 
L’arrondissement de Manoka souffre d’une méconnaissance de ses fils et filles.“ Tous ont un village d’origine, soit Mouanko, Bakoko, Malimba ou Edéa avant de s’identifier comme fils de Manoka. Ce qui fait que leur intérêt pour cette localité est ravalé au second plan ” explique un gendarme en service à la brigade de Manoka. L’on reproche à l’élite de na pas s’impliquer ou suivre les dossiers de cette localité dans les cercles de décision. La brigade de gendarmerie est un ouvrage construit en étage pourtant sur le terrain il n’en est rien ? ” Révèle-t-on. Transférée de Sandjè pour Manoka en 1960, la gendarmerie est toujours logée dans une bâtisse sur pilotis fait en matériaux provisoires, en ruine. Et pour cause. Les élites ne sont pas organisées. “ C’est la seule communauté qui n’a pas de comité de développement constitué ”, poursuit l’homme en tenue. Le groupuscule des élites extérieures qui s’est retrouvé à Manoka lors de la fête de la jeunesse reconnaît que “ Manoka est malade de ses propres enfants. ” Pour des raisons de positionnement politique, il y a une forte division inter ethnique. “ Il y a ceux qui tirent les ficelles dans l’ombre pour qu’une frange soit marginalisée, contribuant à la remontée en puissance de la communauté étrangère ”, déplore M. Elimbi Ebénezer, lui qui dit être un autochtone de Manoka d’origine Malimba et fier de l’être.
 
Par De notre envoyer spécial Mathieu Nathanaëlle Njog.
Le 28-02-2007 
 
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23 avril 2007 1 23 /04 /avril /2007 00:09
Messager :
 
Exposition de 215 livres en 81 langues camerounaises
 
Le siège de la fondation Afric avenir a accueilli du 25 au 31 janvier 2007, le passage de plusieurs curieux, venus visiter l’exposition de 215 livres publiés en 81 langues maternelles camerounaise. Sous le thème “ Je parle, j’écris ma langue, et toi ? ” Mais aussi, c’était une occasion d’écouter les contes délivrés chaque soir en duala, bulu, ewondo, baka, vute, fulfulde, bassa, fêfê, yemba, nso et bakundu, tikar et mundemba. Lorsque le conteur Eboumboumla disait des contes en duala ou le conteur Ewodo en ewondo, tous les spectateurs, captivés, comme un miracle, les comprenaient, indépendamment de leurs ethnies d’origine.
 
Le Prince Kum’a Ndumbè III, fondateur de Afric Avenir, a rappelé l’importance pour les langues nationales. “ Celui qui ne parle pas, qui n’écrit pas sa langue est un handicapé, un extraverti qui ne saurait maîtriser son environnement. ” Au regard de la gravité de la situation dans notre pays, qui découle d’un déficit d’éducation parentale et du système éducatif, il affirmera que “ le Cameroun et partant les pays africains ont été soumis à un génocide intellectuel et spirituel depuis la colonisation. ” Un génocide qui passe par l’imposition des langues européennes et l’exclusion systématique des langues africaines dans notre système éducatif.
 
Le Cameroun : un pays multilingue
 
Pis encore, les colons et les néo-colonialistes ont déclassé et dénigré nos langues en les qualifiant de “ dialecte ”, de “ patois ” et de “ langues vernaculaires”. En riposte, le Prince Kum’a Ndumbè III fait cette précision: “ le Camerounais n’est pas bilingue, il est multilingue.” Parce que pour ce professeur d’Université, il n’est plus question que les langues européennes seules bénéficient du qualificatif de langue. Lors de la cérémonie d’inauguration, à laquelle prenaient par Léolin Nja Kwa Moutomè et le Prince René Bell, ce dernier, pour corroborer cette démarche, dénoncera certaines pratiques : “ je suis très choqué lorsqu’on traduit la prêche dans nos églises en français. Très souvent, je sors. ” Un cri de révolte sur lequel Kum’a Ndumbé III a rebondi pour rappeler que les recherches de la fondation AfricAvenir ont permis de constater que de par le monde “ aucun pays ne s’est développé par la langue de l’autre, en excluant sa ou ses propres langues dans la vie active et dans la transmission du savoir ou de la recherche scientifique. ” A l’exemple du Japon et de la Chine qui ont rattrapé leur retard et prospéré au point de rivaliser avec les grandes puissances industrielles en parlant que les langues locales et pas de langues étrangères.
 
Certains pays africains l’ont compris et se sont lancés dans cette voie. C’est le cas de l’Afrique du Sud qui, au lendemain de sa sortie de l’apartheid a adopté onze langues officielles dont l’anglais et dix langues locales.
 
Par Mathieu Nathanaël NJOG
Le 14-02-2007
 
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11 avril 2007 3 11 /04 /avril /2007 22:01
Société/ Humeur
 
Manifestation des populations de Wabane à Buea
Pour porter les revendications des 40.000 habitants de l’arrondissement de Wabane, une centaine de personnes ont assiégé les services du gouverneur.
 
Lundi 9 avril 2007, plus d’une centaine de personnes de l’arrondissement de Wabane dans le département du Lebialem ont assiégé les services du gouverneur du Sud-Ouest. Les manifestants avaient des pancartes et banderoles. Ces hommes et femmes sont allés faire entendre la voix des populations de cette unité administrative. Ils dénoncent l’enclavement, l’abandon de l’Etat et les détournements des infimes investissements alloués à leur localité. Pour eux, il ne fait aucun doute qu’il s’agit purement et simplement d’une marginalisation. Ils n’ont trouvé mieux que cette occasion où les élites du Sud-Ouest sont toutes ou presque mobilisées dans la province à l’occasion des opérations du renouvellement de l’élite politique du Rdpc pour tirer la sonnette d’alarme.
Ils dénoncent le retard que prennent les travaux de réfection de la route Menji-Wabane. Ils demandent que leur soit donné le nom de l’entreprise des travaux publics adjudicataire de ce chantier. Auquel cas pour eux, les travaux topographiques et le bourdonnement des premiers engins et leurs retraites quelques jours après n’ont été que de l’affabulation.
Les populations boudent la qualité des travaux effectués partiellement. Louis Eyeya Zanga, le gouverneur du Sud-Ouest est allé à leur rencontre. Il leur rappellera que le chantier de construction a été déjà octroyé à une société de travaux publics. Il coûtera à l’Etat un investissement avoisinant une centaine de millions. Tout en précisant que les travaux sont en cours d’exécution.
L’autre revendication majeure des populations de Wabane, porte sur le recasement et l’indemnisation des victimes de la catastrophe survenue à Magha en juillet 2003. Le gouvernement ne saurait être indifférent à la vie des populations de cette localité et aux victimes de cette catastrophe. D’ailleurs annoncera-t-il, une commission est déjà à pied d’œuvre pour statuer sur les différents cas. En effet, le 20 juillet 2006, à la suite des pluies diluviennes, un glissement de terrain à Magha dans l’arrondissement de Wabane, a vingt et un morts et de nombreux blessés. Magha est un village situé au pied d’une colline en pleine zone forestière. Jusqu’à ce jour, les apports du gouvernement annoncés par toutes ses commissions et délégation se font toujours attendre. Ce qui explique ce mouvement d’humeur des populations de cet arrondissement. Pour elles, de gros bonnets auraient tout simplement distrait les aides financières et matérielles. Abandonnant les victimes jusqu’à ce jour à leur propre sort.
 
 
 
Par Mathieu Nathanaël Njog
Le 11-04-2007
 
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5 avril 2007 4 05 /04 /avril /2007 16:30
Football
Déficit d'équipements sportifs, la Fécafoot en difficulté
 
Mathieu Nathanaël Njog
 
La fédération camerounaise de football n'arrive toujours pas à satisfaire ses engagements en matériels sportifs.
 
Depuis trois journées, la Fécafoot n'arrive pas à corriger ses loupés. L'absence de ballons lors des matches de D1 persiste dans les stades. " La Fécafoot ne les a toujours pas mis à notre disposition ", confie un directeur de stade. A la Fécafoot, on reconnaît l'impair, " C'est vrai que depuis le début de la saison nous avons failli sur cet aspect. Mais nous entendons rattraper cela dans les prochains jours ", avoue un administrateur. Selon la même source, cette situation embarrasse la fédération où on s'active à rectifier le tir : " c'est indépendant de notre volonté. Nous nous attelons à résoudre le problème. Ce sera fait dans les prochains jours. Pour le moment, nous accusons un retard de livraison de notre équipementier. Nous envisageons d'envoyer huit ballons dans les stades omnisports et quatre dans les autres stades. En attendant de compléter ces quantités. " Une solution partielle et toujours attendue.
 
Pourtant, la situation date. Dimanche 28 janvier 2007 au stade Ahmadou Ahidjo, le Canon de Yaoundé recevait l'Etoile du Congo dans le cadre du dernier tour préliminaire de la Ligue des champions africaine. Un match présidé par le ministre des Sports et de l'éducation physique, Augustin Edjoa. A la surprise générale, la Fécafoot n'a pas pu fournir les 22 ballons homologués Fifa destinés à la rencontre internationale. " C'est un faux problème, les ballons étaient arrivés après le début du match ", justifie Etienne Tamo, de la commission des compétitions internationales. Dans les tribunes, l'incident fait l'objet de toutes les railleries." Nous sommes en rupture de stock. Nous avions été très sollicités en ce début d'année, avec plusieurs regroupements des sélections nationales. Ils ont utilisé les stocks en réserve ", explique un membre de la commission des compétitions internationales.
 
Cette explication a très peu convaincu les observateurs avertis du football camerounais. " Les responsables de la Fécafoot n'ont pas à jouer les surpris, ils détiennent le calendrier international ", lance un entraîneur de club. Quelques jours plus tôt, la même situation s'est produite au Congo, lors de la Can junior 2007. Logés dans le même hôtel que les Egyptiens, les Lionceaux n'ont pas caché leur complexe devant la tenue vestimentaire des jeunes Pharaons, aussi sous contrat avec Puma. Ils ont porté leurs revendications à l'attention du ministre des Sports et de l'éducation physique, Augustin Edjoa qui a aussitôt commis les membres de la direction administrative des équipes nationales à faire du shopping pour trouver un complément des équipements de marque Puma dans les boutiques de Brazzaville. Ces derniers reviendront bredouilles. Tout comme les démarches entamées jusqu'ici par les responsables de la Fécafoot. C'est le cas du voyage en France du Directeur général de la Fécafoot en décembre dernier. Plus de trois mois après la signature du nouveau contrat, la réception du premier acompte des équipements Puma reste donc attendue. Ceci peut-il expliquer cela ? Voire.
 
Où sont les équipements promis par Puma ?
 
En fin janvier dernier, le président Iya Mohamed était lui aussi en Allemagne pour bousculer Puma dans l'optique d'accélérer la livraison rapide des équipements avant le démarrage du championnat. A ce jour, cette démarche comme les précédentes, reste infructueuse. Le nouveau contrat liant la Fécafoot à Puma pour une durée de quatre ans, soit jusqu'en 2010, a été signé depuis le 17 novembre 2006. Au détriment des concurrents sérieux tels Nike et Adidas. La firme allemande s'est engagée à verser quatre milliards huit cent millions Fcfa (4. 800 000 000 Fcfa) dont huit cent millions (800. 000 000 Fcfa) en équipements sportifs (en dehors de la Can et de la coupe du monde), et quatre milliards en espèces pour une durée de quatre ans. Outre les équipes nationales, Puma s'est aussi résolu d'habiller les équipes du championnat national de 1ère division de même que les clubs engagés en coupes africaines de clubs. Par ailleurs, Puma s'est engagée à offrir 400 ballons pour l'ensemble du football camerounais et à soutenir le football des jeunes, et la formation des formateurs. Et en terme de marchandising, elle a promis d'ouvrir deux boutiques dédiées aux Lions Indomptables dans les villes de Douala et Yaoundé. Au jour d'aujourd'hui on attend toujours de palper les fruits de ce partenariat.
 
Où est passé l’apport de l’équipementier Puma ?
Le nouveau contrat liant la Fécafoot à Puma pour une durée de quatre ans, soit jusqu’en 2010, a été signé depuis le 17 novembre 2006. Au détriment des concurrents sérieuses de la trempe de Nike et Adidas. La firme allemande s’est engagée de verser à la Fécafoot quatre milliards huit cents millions Fcfa (4. 800 000 000 Fcfa) dont huit cent millions (800. 000 000 Fcfa) en équipements sportifs (en dehors de la Can et de la coupe du monde), et quatre milliards en espèces pour une durée de quatre ans. Outre les équipes nationales, Puma s’est aussi engagé d’habiller les En outre, championnat national de 1ère division de même que les clubs engagés en coupes africaines de clubs. En outre, la firme s’est engagée à donner 400 ballons pour l’ensemble du football camerounais et à soutenir le football des jeunes, et dans la formation des formateurs. Et en terme de marchandising, elle promet d’ouvrir deux boutiques dédiées aux Lions Indomptables dans les villes de Douala et Yaoundé. Au jour d’aujourd’hui on attend toujours de palper les fruits de ce partenariat. Comment l’utilisation de cette importante retombée peut-elle contribuer au développement véritable du football camerounais si on continue à enregistrer des bourdes de cette envergure ?
 
Le Messager (Douala)
 27 Février 2007
 
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5 avril 2007 4 05 /04 /avril /2007 16:24
Arrêt de l'exportation des grumes :
Le combat n'a pas commencé
 
Ecovox - Cipcre
Juin 2000
Par Nathanaël NJOG
 
L'exportation des essences interdites se poursuit légalement.
Et la transformation locale et totale de la production nationale n'est plus une nécessité. Flou !
 
Dans la forme, l'application de la loi du 20 Janvier 1994 portant régime des forêts, sur l'exportation du moindre mètre cube de bille de bois est censée entrer en vigueur depuis le 1er Juillet 1999. Après avoir consumé la période transitoire de 5 ans et d'une prorogation de 6 mois dont elle a bénéficié en Janvier dernier.
 
Aujourd'hui, cette euphorie s'est vite estompée. Depuis l'arrivée de l'exportation des grumes à sa énième date butoir, la cadence vertigineuse des grumiers sur l'axe Douala-Yaoundé ou au port de Douala traduit à souhait la violation faite sans scrupule de la loi sur l'arrêt des exportations des grumes. Cette dernière stipule en son chapitre v, Article 71 al. 1 : " Les grumes sont transformées par essence à hauteur de 70% de leur production par l'industrie locale pendant une période transitoire de cinq (5) ans à compter de la date de promulgation de la présente loi (Ndlr. 20 Janvier 1994). Passé ce délai, l'exportation des grumes est interdite et la totalité de la production nationale est transformée par l'industrie locale ". Clair, précise et sans équivoque.
 
Exportation en faux stop
 
Dommage que la réalité aujourd'hui soit tout autre. Pourtant, si la mémoire ne nous a pas lâché, l'on se souvient que le ministre de l'Environnement et des Forêts, Sylvestre Naah Ondoua avait fait preuve d'une ferme volonté de ne pas céder ni au chantage, ni aux pressions au sujet de l'application de cette loi : " La loi de 94 s'imposera à tous ". C'était en septembre 1998, à l'occasion de la première conférence des services centraux et extérieurs de son Ministère. Mais quelle n'a pas été la surprise lorsqu'il a débuté les revirements : " Je vais cesser de délivrer des autorisations d'exploitation à partir du 19 Janvier 1999 à minuit. Les exploitants forestiers qui ont les autorisations continueront à exporter les grumes, étant donné que les autorisations sont annuelles ". Première passerelle érigée, au cours du point de presse donné à Yaoundé le 8 Décembre 1998. Avant de céder aux menaces des exploitants forestiers -une filière que dominent les expatriés - qui promettaient de paralyser l'économie nationale par tous les moyens.
 
La puissance de leur lobby a fini par avoir gain de cause au détriment de l'intérêt national. C'est ainsi qu'à 48 heures de l'entrée en vigueur de cette loi sur l'arrêt des exportations, le ministre Naah Ondoua, dans la circulaire n° 60 du 18 Janvier 1999 adressée aux professionnels de la filière, décide d'accorder un sursis de 6 mois : jusqu'au 30 Juin dernier. Parce que, dit-on, la capacité de transformation locale constituée de 60 unités industrielles recensées est insignifiante et inappropriée . (Lire l'interview de M. Jean Marie Assene Nkou, Président de l'Association des forestiers camerounais in ECOVOX N° 17, Octobre-Décembre 1998). Pourtant, la loi de 1994 avait prévu la mise en place des mesures incitatives et d'évaluation à l'Article 71 al. 4 : " Trois ans après l'entrée en vigueur de la loi, l'administration chargée des Forêts procède à l'évaluation de l'exportation aux fins de vérifier que, conformément au plan d'investissement dûment approuvé par cette administration, les dispositions requises sont prises par l'exploitant en vue de transformer la totalité de la production de grume issue de sa concession ".
 
Contourner la loi
 
Il est indéniable en ce moment que la promotion de la transformation locale du bois comme l'entendait le législateur, a été utilisée tout juste en sacrée paravent pour dissuader les militants de la défense de l'exploitation anarchique de notre forêt. L'Arrêté conjoint N° 0796 du 18 Juin 1999 portant classification des essences forestières est signé par les ministres en charge de l'Environnement et des Forêts, et de l'Industrie en est l'illustration parfaite. Puisqu'il autorise la poursuite des exportations au-delà du 30 Juin 1999, sous le fallacieux échappatoire de " promotion des essences spéciales " que sont l'Ayous, le Sapeli, tel que le laissera entendre le ministre Naah Ondoua lors du point de presse tenu à Yaoundé le 30 Juin dernier. Seul garde-fou, ces deux essences sont soumises à une dérogation : " Elles sont désormais soumises à une autorisation spéciale d'exportation sous la forme de grumes. ". Mais aussi seront pris en compte les quotas qui seront accordés en fonction de " l'effort de promotion à la transformation ou à l'exportation. ", précise la circulaire N° 178 du 18 Juin 1999 portant modalité d'application des dispositions de la loi du 20 Janvier 1994.
 
Dans l'instance d'appréciation de l'effort qui est un comité mixte ( administration chargée des forêts et professionnels de la filière), les exploitants forestiers sont juges et parties. En outre, la même circulaire autorise l'exportation sans fin des essences dites de promotion : " l'exportation, peut-on lire, sous forme de grumes des essences de promotion sera autorisée moyennant paiement d'une surtaxe progressive " Ce qui n'est autre qu'un délit d'initié, qui montre que la marche vers le bout du tunnel de l'arrêt des exportations du bois en grumes est encore longue et laborieuse.
 
D'autres tripatouillages encouragés par le ministre Naah Ondoua et qui favoriseront les éventuels fraudeurs, friands des raccourcis sont l'utilisation des noms d'emprunt pour des essences interdites à l'exportation, surtout que les structures de contrôle au port de Douala sont confiées à 100% aux étrangers et l'établissement des vrais-faux certificats d'origine ou des joint-ventures mafieuses avec des forestiers des pays voisins pour placer le bois coupé au Cameroun sous le label congolais ou centrafricain.
 
Autant se l'avouer tout de suite. L'arrêt des exportations de grumes n'est pas pour demain. La transformation locale à ce titre demeurera un luxe. Et l'exploitation forestière durable, une illusion.
 
 
 
 
 
La nouvelle classification des essences forestières
22 essences interdites d'exportation en grumes
1. Acajou / Ngollan
2. Abam / Longhi
3. Aniégré
4. Apa / Pachyloba
5. Assamela /Afromosia
6. Bete
7. Bossé
8. Bibolo / Dibetou
9. Bubinga
10. Ceiba / Fromager
11. Douka / Makoré
12. Doussié
13. Iroko
14. Llomba
15. Moabi
16. Movingui
17. Ovengol
18. Padouk
19. Pao Rosa
20. Sipo
21. Wengé
22.Zingana
 
11 essences en promotion de 1ère catégorie
 
1. Azobé
2. Bilinga
3. Frake
4. Framiré
5. Kotibé
6. Kossipo
7. Koto
8. Okoumé
9. Tali
10.Teck
11. Tiama
 
34 essences de promotion de 2ème catégorie
 
1. Aiele / Abel
2. Ako / Aloa
3. Agba / Tola
4. Amour / Mambode
5. Angueuk
6. Andoung
7. Angongui
8. Angale / Ovoga
9. Abali / Abing
10. Alumbi, Miama
11. Bongo / Olon
12. Bahia / Abura
13. Celtis / Diana
14. Dabema / Atui
15. Ebiara / Abem
16. Ekoumé
17. Ekop / Ekaba
18. Essessang
19. Evene / Ekop
20. Eveuss
21. Evouvouss
22. Eyong
23. Emien / Ekouk
24. Faro
25. Gombé / Ekop
26. Kondroti
27. Kanda, Lati
28. Landa
29. Lotofa
30. Limbali
31. Mukulungu
32. Nioké
33. Oboto
34. Osanga
 
2 essences d'exportation en grumes sur autorisation spéciale
 
1. Ayous
2. Sapelli
 
 
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5 avril 2007 4 05 /04 /avril /2007 16:21
Viandes animales :
Les épizooties à la bonne table
 
Ecovox – Cipcre
Mars 2000
 
Nathanaël NJOG, Journaliste
 
Des épizooties à la zoonose, il n'y a plus de barrière, selon les révélations des spécialistes, ces jours derniers. La consommation des viandes animales est-elle en passe de menacer notre capital le plus précieux ?
 
Chaque jour, des cartons de viandes congelées, -cuisses de poulet, ailes de dinde, pattes et côtelettes de porc-, importées des pays du Nord sortent des chambres froides pour les congélateurs des poissonneries où les ménagères vont s'en procurer. C'est que, l'onde de choc provoquée depuis 1999 par les successives épidémies animales enregistrées dans les pays occidentaux et leur toxicité avérée sur l'homme par voie digestive n'a véritablement pas bouleversé les habitudes alimentaires des camerounais. Et cela, en dépit de l'arrivée prouvée jusqu'à dans nos marchés des viandes contaminées et des produits alimentaires d'origine animale considérés comme étant à risque.
 
Loin s'en faut. Les consommateurs très friands de chair animale, fut-elle importée, se ravitaillent sans aucune gêne. Non pas du fait d'une quelconque ignorance du grabuge médiatique entretenu tout autour, ou de l'assurance reçue des voies officielles sur l'imperméabilité des barrières de contrôle sanitaire ; mais surtout en raison d'une demande nationale supérieure à la production locale et des prix largement concurrentiels à la viande fraîche.
 
Or la production animale avoisine les 162 millions de tonnes de viande pour une demande supérieure de près de 10 millions de tonnes. Soit une offre de 60 000 tonnes de poissons toutes pêches confondues pour une demande de près de 120 000 tonnes ; 24 000 tonnes de poulet chair pour une demande de 40 000 tonnes ; 160 millions de tonnes de viande bovine pour une demande de 168 millions de tonnes ; et 500 000 tonnes des autres espèces pour une demande de près de 700 000 tonnes. Conséquence de la rareté accentuée et de la flambée des prix des viandes fraîches qu'on observe de plus en plus sur le marché. Une situation normale, répond le Ministre de Tutelle, Hamadjoda Adjoudji puisqu'il estime qu' "aucun pays dans le monde entier ne peut satisfaire à lui seul son marché intérieur de viande bovine surtout. La production étant lente et coûteuse". Sans blague.
 
Dans les pays Européens en revanche, pour éviter une éventuelle pénurie on a industrialisé la production animale en qualité et en quantité. La contrepartie est leur vulnérabilité au moindre virus. C'est ce qui explique la prolifération des épizooties dont les ravages déciment les cheptels. Et les viandes ainsi contaminées deviennent dangereuses pour les consommateurs. A l'instar de l'agent de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB ou maladie de la vache folle) dont la transmission à l'homme par voie alimentaire est établie à travers de nombreuses victimes humaines enregistrées.
 
Ballottée dans cet engrenage, l'Union Européenne a, pour des raisons sanitaires, pris des mesures sévères contraignant les producteurs d'envoyer à la combustion la kyrielle d'animaux atteinte ou supposée. Tout en frappant d'embargo les exportations de viandes, des produits carnés et celles d'origine animale. Seulement au rythme où les viandes congelées garnissent nos tables on peut parier que certaines de ces viandes contaminées ont franchi sans grande difficulté les barrières de contrôle sanitaire installées sur les frontières. D'autant plus que certains éleveurs vicieux d'Europe, pour alléger les pertes, trouvent subtilement le moyen d'évacuer une partie de ces viandes empoisonnées par les épizooties de fièvre aphteuse, vache folle et poulet à la dioxine vers l'Afrique, mieux les pays pauvres très endettés (PPTE) pour servir de dépotoir à ces maccabées qui seront par la suite ensevelis dans les ventres des populations. Le plus souvent de manière innocente, mais avec la complicité des importateurs locaux avides du gain facile.
 
Ces intentions machiavéliques, en violation flagrante des droits de l'homme sont ainsi justifiées par les exportateurs : "quitte à tuer, mieux vaut tuer pour consommer… et ainsi aider à résoudre certains problèmes de malnutrition que de mettre les cadavres sur les bûchers", rétorquent-ils sans rire. Si le Ministère de l'Elevage, des Pêches et des Industries Animales se vante d'avoir refoulé manu militari un bateau contenant ces déchets, à contrario, il y a des cas où ils ont été déversés sur nos marchés. A l'instar de l'affaire des ailes de dinde avariées.
 
 
 
 
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