Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
7 juin 2007 4 07 /06 /juin /2007 21:14

Société /Nécrologie


Jeanne et Ruth reposent à Dibombari

La famille Masuke doublement éprouvée. Elle a enterré deux de ses filles samedi 25 mai 2007.

 

Le village Dibombari, chef-lieu de l’arrondissement éponyme a connu, le 25 mai, une affluence comme jamais auparavant. Il y avait du monde, toutes classe sociales confondues. Les uns et les autres sont venus rendre un dernier hommage à deux dignes femmes, valeureuses élites de cette localité. Mme Ayangma née Masuke Ruth, 48 ans, était directeur administratif et financier de la Société brassicole Guinness Cameroon S.A. qu’elle a quittée depuis l’année dernière. Sa sœur aînée, Jeanne Masuke Esson, 57 ans, était expert-comptable de profession.

Ces deux sœurs Masuke appartenaient à une famille de huit enfants, trois garçons et cinq filles. En dépit de l’écart d’âge (neuf ans), elles étaient inséparables. Au-delà du lien du sang, elles s’étaient vouées une amitié, une intimité et un amour sans faille. Encore célibataires, elles aménagent une maison à Bonaberi où elles vivent ensemble. Lorsque Protait Ayangma s’entiche de la petite sœur, Ruth Masuke, qu’il conduit devant le maire, ce n’est pas seulement l’heureuse élue qu’il ramène sous son toit mais les deux sœurs. Après le départ de Ruth Masuke de Guinness Cameroon S.A. l’année dernière, les deux sœurs, montent une structure financière. Elle n’aura pas eu le temps de prospérer que la mort, dans une lâcheté dont elle détient seul le secret, est venue les happer à l’affection des leurs, sur ce dévorant et insatiable axe Douala-Yaoundé. Le 3 mai 2007. Elles revenaient de Yaoundé, où elles étaient allées réconforter la veuve du Général Yakana.

Pendant le service religieux, le révérend pasteur André Moussanga Epée a fustigé le laxisme du régime actuel. Faisant remarquer que l’axe Douala-Yaoundé a vingt ans d’existence et depuis longtemps est devenu trop étroit pour continuer à supporter ce trafic de plus en plus dense. Mais surtout où des automobilistes continuent à circuler à tombeau ouvert, au mépris des règles élémentaires de conduite et souvent avec des permis en bois obtenus par des voies peu orthodoxes. Tout ceci sous le nez et la barbe des éléments des forces de maintien de l’ordre plus prompts à s’en mettre plein les poches qu’à réprimer les contrevenants. Il regrettera que depuis que cet axe fait des ravages, l’Etat n’est toujours pas parvenu à mettre en application toutes ses promesses fallacieuses pour limiter les accidents. Notamment l’installation des radars. Pour l’homme d’église, il ne fait plus de doute que cet axe-s’en est dépassé et devrait voir depuis belle lurette la construction d’un boulevard de deux fois deux voies à sens unique. Et de se demander “ Combien de morts pour que nos gouvernants prennent définitivement leur responsabilité ? ” Certainement lorsqu’ils seront aussi concernés par ces morts, conclura-t-il.

Au domicile du père Daniel Masuke, 96 ans et encore sur ses deux jambes, sis au quartier centre administratif, la consternation, la compassion et constriction étaient immenses. Les membres du gouvernement Njoh Mouelle, Etame Massoma pour ne citer que ceux-là, les autorités administratives conduit par le gouverneur de la province du Littoral, Gounouko Haounaye, les opérateurs économiques sont venus nombreux soutenir Protait Ayangma Amang, l’époux affligé et Jean David Masuke Bilé, le directeur général de Aes Sonel frère aîné des deux sœurs. Les autorités traditionnelles du Ngondo, du Moungo et du Sud-Ouest se sont joints au chef supérieur Sa majesté Toto Bekombo de Dibombari. Les élites de la localité à l’instar de Gottlietb Monekosso, les membres de la grande famille Eloso Eloso concernée au premier chef, les amis et connaissances ont également fait le déplacement de Dibombari.

 

 

 

Par Mathieu Nathanaël NJOG à Dibombari

Le 06-06-2007

Partager cet article
Repost0
7 juin 2007 4 07 /06 /juin /2007 21:12

Financement

Le Programme participatif de développement rural du basin agricole du Moungo-Nka, (Pdrba-MN) est lancé.

 

Y a-t-il lieu d’espérer dans le département du Moungo ? Le département jadis prospère avec une activité agricole de rente florissante est depuis le début des années 90 tombé dans l’obsolescence. “ Regardez la ville, elle est en déclin à cause de la chute des cours du café. Il est arrivé un moment où le sac de café s’est vendu à 2000 Fcfa le sac de 50 kg, au lieu d’une quarantaine de mille. Etant la principale activité et la source principale des revenues, les populations ont tout simplement abandonné leurs champs et par ricochet l’agriculture ” raconte Elise Esther Tchuenkam, sexagénaire. Elle ne s’est pas découragée. Elle est présidente de plusieurs associations de regroupement des femmes et notamment du Binam. Il est vrai que dans Moungo, aujourd’hui les plantations ont vieilli, la main d’œuvre aussi. Et l’exode rural a vidé ce département de sa jeunesse. Depuis lors, les populations attendent le miracle. “ Les cours sont remontés. On achète déjà le sac de 50 kg à 20.000 Fcfa. Mais nous n’avons plus les forces et les populations ont jeté l’éponge ”, renchérit Mme Tchuenkam.

C’est dans ce climat que voit le jour le Programme de développement rural du bassin agricole du Moungo-Nkam (Pdrba-MN). Est-ce une lueur d’espoir pour les populations ? “ Nkongsamba est par essence la zone du café robusta au Cameroun. Après la libéralisation du secteur, elle est tombée dans la déchéance. Des études menés par des experts ont prouvé que un refinancement pourrait relancer cette filière et reculerait considérablement la pauvreté dans cette région ”, affirme Jean-Réné Boul Anong, directeur du projet. “ C’est pourquoi le gouvernement camerounais et l’Union Européenne ont décidé de mettre ce projet en valeur dans la ville de Nkongsamba, qui est au centre de cette zone que forme le bassin Moungo-Nkam ”, ajoute-t-il.

Le programme est préparé et mis en place dans la perspective de la lutte contre la pauvreté et la promotion d’un développement durable. Le montant de la convention signée et datant du 31 août 2006 est de 5 milliards Fcfa. Il est issu des ressources du Com Stabex 98 unifié. Le programme a une durée de 36 mois. A ce jour, il accuse déjà six mois de retard consommés dans le processus d’installation. Ses actions vont porter dans l’amélioration des infrastructures socio-économiques, le développement des produits agricoles, l’organisation du milieu rural, l’appui aux micro-projets.

L’objectif est d’améliorer la circulation des biens et des personnes, ainsi que des conditions d’accès des populations aux services sociaux de base, de renforcer des capacités de production et d’organisation des producteurs agricoles locaux, tout comme les capacités de maîtrise d’ouvrage et de gestion des bénéficiaires. Les bénéficiaires peuvent être les collectivités décentralisées, ou les groupes organisés. “ Nous ne venons pas avec les projets que nous imposons aux planteurs. Ceux qui viennent à nous doivent être capables de monter un certain nombre ”, précise chef du projet.

 

 

Domaine prioritaire

Le département du Moungo n’est pas la seule zone d’intervention. Ce programme concerne aussi le département du Nkam, l’arrondissement de Santchou et les arrondissements de Kekem, Bafang, Bakou et le district de Banwa. Au total, 20 mairies, quatre départements et deux provinces sont concernés. Pour une superficie de 7160 Km2 avec une population estimée à 716.000 habitants. Les responsables du projet sont déjà d’avis qu’après les premières descentes sur le terrain, il est évident que l’enveloppe de ce programme est faible. La réalité sur le terrain est alarmante et il y a urgence d’intervenir. Entre autres, le district du Nord-Makombé dans le département du Nkam. Encore, faudra-t-il que les populations sachent encore en bénéficier. Les domaines prioritaires d’interventions sont la construction, la réhabilitation et l’équipement des salles de classe, des centres de santé, des centres polyvalents, des points d’eau, des hangars de marché, des magasins de stockage des pistes et des ouvrages de désenclavement.

 

Par Mathieu Nathanaël NJOG envoyé spécial à Nkongsamba

Le 06-06-2007

Partager cet article
Repost0
7 juin 2007 4 07 /06 /juin /2007 21:08

Le consistoire Sanaga vole en éclats


Depuis quatre mois, le consistoire Sanaga du synode Bassa de l’Eglise presbytérienne camerounaise, est hanté par des batailles internes. Les forces de l’ordre et les tribunaux ont été saisis.

 

1- Un Dieu, deux consistoires

L’atmosphère est de plus en plus électrique dans le consistoire Sanaga, synode Bassa de l’Eglise presbytérienne camerounaise (Epc). Deux camps s’affrontent sans ménagement. Les partisans de l’éclatement et les non partisans. Les éclats de voix sont de plus en plus explosifs dans les paroisses. La naissance du consistoire Grand Sanaga est douloureuse. La déchirure a embrassé toutes les structures de l’organisation de l’Epc. On a même frôlé les affrontements lors des cultes de dimanche tout au long du mois de mai dans certaines paroisses. Depuis quelques semaines, certains cultes sont dits avec le concours des forces de l’ordre. C’est le cas de la paroisse Sic Peniel au quartier gentil de la Cité-Sic. Des remous ont été enregistrés dans les paroisses de Beedi, Karis de Dizangué et Hermon de Nagoundéré lorsque le consistoire Grand Sanaga a voulu installer ses nouveaux pasteurs.

Ailleurs, certains pasteurs sont mis en minorité. A l’Epc francophone de Bonamoussadi à Douala, le Rév. pasteur Pierre Ndenga, après avoir ramé à contre courrant du collège d’anciens de sa paroisse, a capitulé. Cette paroisse s’est alignée pour le scindement du consistoire. Une assisse de conciliation a eu lieu le 25 avril dernier sous la conduite d’une mission du Rév. Abessolo Ze Celestin, secrétaire général assistant et directeur du personnel de l’Epc.

Le 27 mai jour de la pentecôte, c’est dans la fébrilité que les cultes ont été dits. Dans les paroisses de l’ancien consistoire Sanaga, ce n’est plus la sérénité. A la paroisse Sinaï, le culte en bassa s’est déroulé avec moins de vingt fidèles. Les portes ont été closes comme si on avait peur des représailles. A la paroisse de Beedi, les belligérants étaient devant le sous-préfet de Douala Ve vendredi 25 mai aux environs de 20 heures. Tout comme le pasteur Hion Songhe Samuel de la paroisse Sic Peniel. Il était devant le même sous-préfet avec l’aile résistante de sa paroisse.

 

2- Le nœud du problème

Tout part de la conquête du poste de secrétaire général de l’Epc qui est rotatif aux différents consistoires. En 2000, la communauté Bassa dans ses limites naturelles constate que sur les 25 consistoires de l’Epc, elle ne comptait que 4 consistoires, contre 21 pour l’aire géographique Centre-Sud-Est qui avait éclaté plusieurs de ses consistoires. Selon les données actuelles, il faut plus de vingt ans pour qu’un pasteur du synode Bassa se retrouve au poste de secrétaire général de l’Epc. C’est alors que le synode Bassa trouve la nécessité d’éclater certains de ses consistoires. Parmi lesquels, le consistoire Babimbi très vaste, et le consistoire Sanaga. Il faut au moins cinq paroisses pour constituer un consistoire et au moins trois consistoires pour former un synode. Le consistoire Babimbi est prévu pour être éclaté en quatre consistoires en fonction du découpage géographique (Ndom, Massock, Ngambe et Songmbengué). “ Le principe est accepté pour le développement évangélique. Surtout qu’il devait aboutir à la à transformation du consistoire Sanaga en synode et créer trois nouveaux consistoires qui devraient en découler et changer de nom ”, reconnaît le Rév. pasteur Jean Rolland Hondt. Il dit s’être plié à cette décision après avoir été mis en minorité. Mai, il reste farouchement opposé.

Le schéma de l’éclatement du consistoire Sanaga est dessiné. Les 38 paroisses sont réparties dans les trois consistoires virtuels au point de mettre les plus nantis, les moins nantis et les plus pauvres dans chacun des consistoires. Même les noms provisoires sont évoqués : Macédoine, Yérusalem, Antioche.

En 2002, le consistoire Sanaga connaît des remous. Les suffrages qui donnaient préalablement un ancien d’église vainqueur sur un pasteur pour le poste de modérateur sont contestés. Plusieurs pasteurs sont outrés de cet acte de fraude dont est coupable l’un de leur collègue. C’est alors que l’idée du scindement du consistoire est remise sur la sellette. Le processus reprend alors son cours normal. Les études, la sensibilisation et le lobbying sont multipliés. Pendant quelques années, le processus passe plus ou moins à l’oubli. L’idée du scindement du consistoire ne trouve plus l’assentiment des paroissiens et des collèges des anciens d’église. Le 11 juin 2005, une assise des anciens d’église de ce consistoire se penche sur la question et rejette l’option du scindement. “ Le consistoire Sanaga reste et demeure un et indivisible ”, lit-on dans leur correspondance.

La lettre de demande de scindement est réintroduite lors des assises du consistoire Sanaga à Bertoua en novembre 2006. La lettre est transmise aux assises du 53è synode Bassa du 6 au 12 décembre 2006 qu’abrite la paroisse Sic Peniel. La lettre est supposée avoir été initiée par 13 pasteurs de ce consistoire. Mais seuls 11 l’ont effectivement signée. Le pasteur Emmanuel Hondt dénonce la falsification de sa signature et le pasteur André Lissouck qui est supposé soutenir cette initiative n’a ni de signature apposée parce que hors du pays, ni de procuration pour justifier sa position.

Dans cette lettre rédigée en langue bassa, les propos frisent l’injure, la haine et la calomnie. Les signataires qualifient les “ opposants ” d’indignes, d’ivrognes, de personnes peu recommandables parce que sataniques. Le synode Bassa que dirige Hion Songhe Samuel partisan de la scission constate : - Qu’aucune consultation n’a eu lieu à la base. – Que les 13 pasteurs sont curieusement les bergers des paroisses les plus nantis et sont issus d’une même génération. – Les motifs avancés pour soutenir leur demande de scindement ne sont plus de nature à favoriser une vie commune. Conclusion : “ Le comité synodal accepte le principe du scindement mais exige que le processus suive le respect de la constitution de l’Epc. ” Il faut dire que ce même comité a suspendu le modérateur du consistoire Sanaga, le Révérend Emmanuel Moutapam, de ses fonctions. “ Si oui on lui reproche de soutenir l’aile conservatrice ”, avancent ses partisans.

 

3- L’argent, le nerf de la guerre

Les pasteurs conservateurs opposés à cette idée de scindement, du moins “ à la violation du processus ” comme ils tiennent à le préciser, y voient, des intérêts financiers dont le contrôle ni plus un enjeu voilé, ni négligeable. “ En 2002, on décide de faire des affectations rotatives des pasteurs dans les paroisses juteuses qu’après trois ans. Le temps pour chaque pasteur de connaître des bons moments dans sa pastorale. Sachant pertinemment qu’ils sont au terme de leur mandat et que les affectations sont prévues au mois de juin, lors du “ call meeting ”, les onze pasteurs actuellement modérateurs de ces paroisses posent le problème du scindement du consistoire pour ainsi se maintenir au poste ”, arguent-ils. Me Ruben Moalal, ancien d’église à la paroisse Epc Sinaï de Pk 8 et membre de la commission de révision de la constitution de l’Epc partage cette critique. “ Tous veulent trouver des paroisses financièrement pourvues. Mais aucun d’eux n’œuvre pour rendre ces paroisses riches. La Bible nous demande d’aller faire le porte à porte pour ramener dans la maison des disciples du Christ. Sinon comment une paroisse sera-t-elle pourvue ?”, fulmine-t-il.

C’est alors que le pasteur Hondt Jean Rolland de Bot-Nem à Ndogbati fait appel à cette décision du synode Bassa sur l’éclatement du consistoire Sanaga. Sa plainte destinée à la commission juridique, instance compétente, est malicieusement transmise à l’assemblée générale de l’Epc à Zoatélé. Cette instance suprême demande au synode Bassa de procéder au scindement de ce consistoire. “ C’est cet activisme du Révérend Hondt Jean Rolland, tête de file des conservateurs du consistoire, qui déclenchent le processus qui aurait pu traîner plusieurs années encore, le temps de poursuivre les études ”, indique l’ancien d’église Ruben Moalal favorable au scindement.

 

4- Vanité des vanités, …

Le 20 mars 2007, la réunion de dépouillement des consultations le choix d’appartenance à l’un des deux consistoires (Grand Sanaga pour la nouvelle et Sanaga pour l’ancienne) a lieu à la paroisse Peniel à New-Bell. Au cours de cette réunion, 13 paroisses se disent favorables pour le consistoire Grand Sanaga, 18 paroisses sont pour le consistoire Sanaga, 5 paroisses sont indécises et 2 paroisses reportent leurs votes. On en sort avec des contestations. A l’Epc Beedi, les paroissiens disent avoir voté massivement pour rester dans le consistoire Sanaga. Mais, ils accusent leur délégué Ferdinand Mbii d’avoir falsifié les signatures des anciens d’église pour inscrire leur paroisse parmi les partisans du changement.

Dans plusieurs autres paroisses, pourtant favorables au changement, les fidèles sont opposés au collège des anciens d’église et à leur pasteur. “ D’autres pasteurs au lieu de consulter les paroissiens, ont opté de consulter les anciens d’église qui représentent les 2 % de l’église ”, dénoncent les fidèles et les pasteurs conservateurs de certaines paroisses.

L’installation de deux nouveaux consistoires a eu lieu le 6 mai 2007 à Edéa. Malgré la saisine du tribunal de première instance de Ndokotti-Douala par Me Samuel Mahop, paroissien à l’Epc Sinaï, commis par le camp des conservateurs pour empêcher cette installation. Par ordonnance n° 219, le magistrat Réné Lucien Eyango décide de placer le consistoire Sanaga (Cosa) sous administration judiciaire jusqu’à l’issue de son éclatement en deux consistoires distincts. Un collège de trois pasteurs et deux laïcs est constitué pour administrer le consistoire Sanaga. Il s’agit des pasteurs Mouatpam Emmanuel (modérateur), Makon Abed Nego (doyen), Hondt Emmanuel (vice-doyen) ; les anciens d’église Billong Emmanuel et Mbenoun Jean Luc, responsable des deux structures financières du consistoire (caisse commune et caisse de fonctionnement). Ils ont pour mission de “ mener l’inventaire des biens mobiliers, immobiliers et financiers du Cosa et gérer le personnel en bon père de famille ”.

L’ordonnance du juge est piétinée. A Edéa, l’installation a eu lieu sous fond de boycott. Treize anciens d’église délégués des paroisses sur les 38 attendus et onze pasteurs sur les 26 pasteurs attendus, ont fait le déplacement d’Edéa. Le rapport final mentionne que, 13 paroisses seulement sur les 18 qu’on présente comme favorables au changement étaient présents contre 20 autres dites opposées au changement qui n’y avaient aucun représentant. Toutefois, la scission a été validée et les biens de l’ancien consistoire Sanaga partagés. Il s’agit du foyer Jape de Pouma, du foyer des filles d’Edéa, des palmerais de Pk 12, de la caisse commune, de la caisse de fonctionnement et des avoirs financiers des différentes associations. D’autres biens que revendique l’ancien consistoire Sanaga ont été déclarés appartenir à la centrale de l’Epc. A l’instar du foyer social Ta Neal à Edéa et de l’hôpital de Sackbayémé. En outre, un délai de 7 jours a été donné aux pasteurs qui n’appartiennent pas au consistoire de libérer. Ce que dénoncent les pasteurs conservateurs : “ La constitution de l’Epc est sans ambages sur la question. Seule le synode a la prérogative d’installer les nouveaux consistoires et pas l’administration centrale de l’Epc. ” 

 

Par Mathieu Nathanaël NJOG

Le 06-06-2007

 

Partager cet article
Repost0
7 juin 2007 4 07 /06 /juin /2007 20:59

L'Upc n'a pu présenter des listes que dans deux communes, dans une région réputée être son fief, il y a longtemps.

 

Cinq partis politiques sont en lice dans le département du Mongo. Moins qu'en 1996, lors de la deuxième élection pluraliste après le retour au multipartisme. Il s'agit du Rdpc, du Sdf, du Mdp, de l'Upc et du dernier né le Plc (Parti libéral communautaire de Mbougem Bernard). L'Union des Populations du Cameroun présente une seule liste aux législatives. Ce sera dans la circonscription électorale du Moungo Nord. Aux municipales, ce parti présente deux listes sur les douze communes du département : une seule liste à Nkongsamba 1er (Moungo-Nord) conduite par Tchiankoua et une autre à la commune de Bonaléa (Moungo-Sud) que drive Misse Sonne.

 

A l'observation, le parti nationaliste est dans un état comateux. " Il est dans le Moungo comme une espèce en voie de disparition ", lance un ancien upéciste, aujourd'hui militant du Sdf. Un état qui correspond à l'image de ce département en général et de la ville de Nkongsamba en particulier. De quoi faire retourner Um Nyobé, Moumié, Ouandié dans leurs tombes. Nkongsamba, depuis la création de l'Upc en 1948, a été un bastion stratégique de l'âme immortelle du Cameroun. Eugène T., inconditionnel de l'Upc, se rappelle, un brin de larmes aux yeux : " l'Upc a choisi Nkongsamba pour lancer sa deuxième organisation annexe, la jeunesse démocratique du Cameroun (Jdc) le 3 septembre 1954. Et bien entendu le congrès de la relance du 27 au 30 décembre 1991 d'une faction, parallèlement au congrès d'une autre faction réunie à Bamougoum du 19 au 22 décembre de la même année. "

 

Perte de vitesse

L'Union des populations du Cameroun a, lors des législatives de 1992, remporté plusieurs sièges de député sur l'ensemble du territoire national. A Nkongsamba, le parti avait partagé les sièges avec l'Undp, profitant de la non participation du Sdf. Une performance qu'il n'a pas pu maintenir, du fait de ses divisions internes, laissant du terrain à d'autres formations politiques et favorisant la saignée des militants vers d'autres formations politiques. Conséquence, l'Upc a du mal a trouver les candidats pour présenter des listes dans le Moungo où elle a écrit de manière indélébile les belles pages de sa résistance et de son combat nationaliste devant l'administration coloniale. A l'occasion, le département du Moungo a été intensément maculé, avec la perte de plusieurs fils, militants ou supposés de l'Upc. C'est aussi dans ce département (à Mbanga) que le dernier leader historique de l'Upc, Ernest Ouandié, a été arrêté en 1971, alors qu'il était dans le maquis.

Mathieu Nathanaël Njog à Nkongsamba

Le Messager (Douala)

7 Juin 2007

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
5 juin 2007 2 05 /06 /juin /2007 18:05

Des bousculades en Zambie et un accident d’hélicoptère en Sierra Leone
font plusieurs victimes

Deux événements tragiques qui se sont produits ce week-end en Afrique ont endeuillé la famille du football mondial.

Le Président de la FIFA, Joseph S. Blatter, s’est montré particulièrement touché : « Ces deux accidents, en Zambie et en Sierra Leone, ont profondément bouleversé la famille du football. Notre douleur est d’autant plus grande que ces deux événements tragiques se sont produits quelques jours à peine après la clôture du 57e Congrès de la FIFA lors duquel nous étions tous réunis à Zurich ».

Samedi 2 juin 2007, 12 personnes ont perdu la vie dans une bousculade qui a éclaté après un match de qualification pour la Coupe d’Afrique des Nations entre la Zambie et le Congo. Dimanche 3 juin 2007, le ministre des Sports togolais et plusieurs officiels de la Fédération Togolaise de Football ainsi que d’autres personnes ont trouvé la mort dans un accident d’hélicoptère à Freetown (Sierra Leone) alors qu’ils rentraient d’un match de qualification pour la Coupe d’Afrique des Nations entre la Sierra Leone et le Togo.

La FIFA et son Président ont adressé un courrier de condoléances aux deux fédérations concernées, à leurs gouvernements respectifs, à la Confédération Africaine de Football (CAF) ainsi qu’aux proches des victimes. Lors d’un entretien téléphonique, le président de la CAF et vice-président de la FIFA, Issa Hayatou, a informé le Président de la FIFA, Joseph S. Blatter, des mesures que la CAF allait prendre en collaboration avec le gouvernement de la Zambie afin de connaître les circonstances de la tragédie qui s’est produite dans le stade.

Partager cet article
Repost0
5 juin 2007 2 05 /06 /juin /2007 18:02

Economie –  Investissement

 

 

 

Le projet de construction de la plate-forme pétrolière de Limbe est à 50% réalisé.

 

Le Directeur général du Chantier Naval et Industriel du Cameroun (Cnic), Zacchaeus M. Forjindam accompagné des membres de la commission ad hoc du suivi du projet Shipyard de Limbe et de la commission spéciale de  passation des marchés est descendu le 22 mai 2007 pour apprécier l’avancée des travaux. Cette visite des travaux de construction des infrastructures de réparation des navires et de la plate-forme pétrolière de Limbe a eu lieu en prévision de l’accueil de deux barques pétrolières au mois de juin 2007. Le premier test grandeur nature de sa capacité de tonnage qu’on situe à 36.000 tonnes. A Douala il est de 10.000 tonnes seulement.  Le Directeur de la Cnic s’est réjouit de la qualité des travaux exécutés. « Nous sommes très satisfait de la qualité du travail exécuté jusqu’ici », a affirmé Zacchaeus M. Forjindam à nos confrères de la station Crtv Sud-Ouest. La première phase de ce projet (qui en compte trois) a déjà permis : - L’élévation d’un « breakland » de 700 mètres qui constitue le poumon du site et dont les travaux sont achevés - Le dragage, du chenal portuaire, achevé aussi depuis près de 5 mois. Ce qui permet à ce jour à la plate-forme pétrolière de Limbe d’offrir un plan d’eau d’au moins 13 mètres en marée base et 15 mètres en marée haute. Or, celle de Douala est de 7 mètres. C’est dire que la plate-forme pétrolière de Limbe sera plus compétitive que celle de Douala, passant du simple au double.

Au sortir de cette visite du 22 mai 2007, le Directeur du Chantier naval et l’équipe des expert qui l’accompagnait ont salué l’avancée des travaux du projet Shipyard (construction des infrastructure de réparation des navires et de la plate-forme pétrolière) de Limbe, autrement dénommé Yard pétrolier avancés à plus de 50%. Pour ce qui est de l’état de la structure maritime et les autres aspects de cet ouvrage (à l’instar des routes, bâtiments, assainissement, utilités et réseaux divers) les réalisations sont aussi avancés à près de 65%. Le DG du Cnic, M. Forjindam  prévoit la fin de cette première phase des travaux dès  la fin du mois de mars 2008. Il a mis cet exploit sous le compte de l’expertise et la réputation des entreprises chargées de l’exécution de ces travaux.

Démarré depuis janvier 2005, le projet emploie près de 4000 personnes, soit près de 3000 emplois directs et 1000 emplois indirects. Incontestablement Limbe devrait d’ici-là se transformer en pôle régional de développement industriel au regard du transfert de technologie qui sera induit.

Rappelons que cet ouvrage est situé à Limbola, à l’Est des installations de la société nationale de raffinage (Sonara). Le projet occupera un espace d’un kilomètre de front de mer, 100 hectares de plan d’eau, 60 hectares de terre-pleins, soit 15 hectares gagnés sur la mer. Il servira à la production et aux activités connexes. Par ailleurs, 75 autres hectares de terrain ont été réservés aux bureaux et habitations des employés du Cnic. Les populations déguerpies sur ces terres du village Limbola, déclaré d’utilité publique, ont été recasées sur un site de 35 hectares.

 

Focal

Les raisons d’un transfert

 

Le Chantier Naval et Industriel du Cameroun va à terme transférer ses activités majeures vers Limbola  par Limbe où le site offre un espace plus favorable sur une mer ouverte. Dix ans après sa création, la Cnic a senti la nécessité impérieuse de se doter d’une infrastructure adéquate pour la réparation et la réhabilitation des plates-formes pétrolières. Et pour cause, le développement spectaculaire entamé en 1998 est handicapé par les contraintes d’exploitation inhérentes à l’obsolescence des installations du portuaire de Douala. Il s’agit : la faiblesse du tirant d’eau, longueur et étroitesse du chenal, turbidité de l’eau rendant impossible toute inspection sous-marine, exiguïté des terre-pleins, disposition des sites d’exploitation. Or, Limbola offre plusieurs avantages, notamment un plan d’eau de grandes profondeurs et donnant un accès direct sur la haute mer sans avoir à draguer régulièrement de chenal, de vastes étendu de côte pour les terre-pleins, une eau claire pour les inspections sous-marines. Prévu pour démarrer en décembre 2003, le projet du yard pétrolier a démarré effectivement en janvier 2005. Le coût total de l’investissement est de 140 milliards de francs Cfa. Un investissement justifié par le rachat en 2004 de l’Union industrielle du Cameroun (Uic), une entreprise privée, filiale du groupe Bouygues-off-shore, spécialisée dans le secteur pétrolier, notamment la réparation des plates-formes pétrolières.

Mathieu Nathanaël NJOG

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
5 juin 2007 2 05 /06 /juin /2007 17:57

Ikome Mwambo Martin : Héros malgré lui

Chasseur, Grâce à lui, le Jet privé sud-africain disparu dans le ciel camerounais depuis le 24 février dernier a été retrouvé.

 

A l’hôpital provincial annexe de Buea, Ikome Mwambo Martin est interné dans une chambre haut standing de deux lits qu’il partage avec son cousin Njie Mwambo John. Les deux compères étaient de l’expédition commandée, chargée de confirmer la trouvaille de l’épave de l’avion privé sud-africain écrasé le 24 février dernier sur le sol camerounais. Ils servaient de guides. Njie John y est retenu pour un suivi de routine. Ikome a failli, pour la première fois en vingt années d’exploration de cette forêt et savane qui couvrent le Mont Cameroun, y laisser sa vie. Son corps est encore maculé des stigmates de la dernière randonnée. Le visage blême, le corps amaigri, sont les séquelles d’une double ascension de près de 40 heures de marche effectuée en deux étapes, entre le mercredi 16 et jeudi 17 mai. A l’issue de laquelle retrouve la carcasse de l’avion lors d’une partie de chasse. Entre le vendredi 18 au samedi 19 mai il y conduit une équipe de quatre militaires envoyés en reconnaissance. Lors de cette étape, il a été surtout secoué par une dysenterie aiguë qui l’a énormément déshydraté pendant les parcours. Ce dimanche 20 mai, il est encore loin de retrouver les formes, malgré les soins intensifs reçus. “ La situation est stable, il va mieux que la veille lorsqu’il est arrivé dans un état d’extrême fatigue. On l’a mis sous réhydratation et un traitement pour couper la dysenterie lui a été prescrit ”, rassure Dr. James Song. Ikome a guidé une mission commandée au sommet du Mont Cameroun en partant du village Bokwaongo pour le versant du mont donnant sur la ville d’Idenau. Là où les larves de la dernière éruption volcanique s’étaient entièrement déversées. Ce jeune homme robuste de 32 ans, a refait ce parcours périlleux en l’espace de vingt-quatre heures. Un parcours conseillé aux hommes aguerris aux randonnés.

 

Succes story

Ikome Mwambo Martin est chasseur et apiculteur. Activités grâce auxquelles il nourrit sa femme et ses deux enfants et qu’il pratique depuis vingt ans. Son métier l’oblige à sillonner le Mont Cameroun en le parcourant dans tous ses versants. On dit de lui qu’il est l’une des rares personnes à maîtriser les secrets du Char des dieux. “ Il est spécialisé du Mont Cameroun. Dès qu’il se lève le matin, il regarde la montagne du côté de Buea en scrutant le ciel, cela lui permet de dire s’il va pleuvoir ou non. Et cela le détermine dans sa mise en route. Car, il ne faut jamais que la pluie te trouve sur la montagne. C’est la mort ” indique Njie John. Il y a été entraîné par son père aujourd’hui cloué au lit. “ Depuis le bas âge, le père l’a conduit dans cette forêt du Mont Cameroun lui apprenant la chasse et l’apiculture” témoigne Mokake Max Gerard. Cela va influencer son éducation scolaire. Puisqu’il arrête les classes après avoir terminé son cycle primaire couronné par un First living school certificate. Il va conduire le taxi à temps partiel dans la ville de Buea. Une activité très vite abandonnée pour se consacrer à la chasse et à l’apiculture. Lorsque la chasse n’est pas fructueuse, il recueille du miel. “ Il n’est jamais revenu de la brousse sans miel. Il en a seul le secret ” affirme Njie Mwambo John. Une partie qui le conduit souvent jusqu’au sommet du Mont Cameroun. “ Lorsque je ne repère aucun gibier, je continue plus en profondeur, c’est ainsi que je peux me retrouver au sommet du mont (une savane) où le climat est très rude ” affirme-t-il. C’est au cours d’une pérégrination qu’il va retrouver, jeudi 17 mai, l’épave de l’avion privé sud-africain PA 37 perché sur les cimes du Char des dieux. Au grand bonheur du gouvernement camerounais. Devenant malgré lui un héros qui fait drainer les gens à son chevet.

 

Mathieu Nathanaël Njog

Le messager du 30 -05-07

Partager cet article
Repost0
5 juin 2007 2 05 /06 /juin /2007 17:38

Découverte

 

C'est l'enclave où ont été retrouvés les débris de l'avion de la Kenya Airways qui s'est écrasé dans la nuit du 4 au 5 mai 2007. Depuis lors, le village est sorti de l'anonymat. Mbanga Pongo, une célébrité maculée de sangSociété/Cadre de vie C'est l'enclave où ont été retrouvés les débris de l'avion de la Kenya Airways qui s'est écrasé dans la nuit du 4 au 5 mai 2007. Depuis lors, le village est sorti de l'anonymat.

 

1- Au commencement, une terre de cocotiers

 

Mbanga Pongo est une appellation savante de la civilisation bantoue. Il y a quinze ans, le village était encore appelé Mbanga ma Pongo. Traduction : " Le territoire des cocotiers ". Ici, règne Sa Majesté Abate Melinga. Historiquement, la localité est une pêcherie où dominent les cocotiers. Une savane sablonneuse rivalise avec une forêt essentiellement faite de palmiers. Dans les années 70-80, les pêcheurs de retour de leur labeur s'y réfugiaient pour se reposer ou pour fumer du poisson. Les dernières levées topographiques (2007) des services du cadastre évaluent la superficie de l'enclave de Mbanga Pongo à près de 450 ha. Cette clairière jouxte le quartier Boko dirigé par le chef supérieur de 3ème degré, Sa Majesté Kamdem.

 

Mbanga Pongo a fait l'objet de plusieurs conflits fonciers. Les communautés Bonapriso, Bonadiwoto et Bonaloka, se disputent cette parcelle de terrain. Chacune d'elles affirme que cet espace appartient à l'un de ses ascendants. Les trois communautés ont, toutefois, en commun des liens ancestraux plus ou moins éloignés. Des liens plus ancrés encore entre les Bonadiwota et les Bonaloka. Deux communautés villageoises voisines séparées par l'axe lourd Douala-Yaoundé à partir de la station-service Texaco de l'aéroport. Ces deux derniers villages font partie des vingt-trois (23) villages que compte le canton Bassa de Douala. Certaines personnes ayant profité de cet imbroglio, se sont installées illégalement à Mbanga Pongo. Malgré l'interdiction des autorités administratives et sans autorisation des populations autochtones. Ce qui explique ces conflits généralement aux allures de batailles épiques. Dans le but de s'arroger les droits de propriété des lieux, la communauté Bonadiwota y a érigé en 1999 une stèle de huit mètres en mémoire de leur mère. Elle a été détruite par la suite sur intervention du procureur de la République.

 

Après un conciliabule sous la conduite des autorités administratives, les chefs des trois communautés ont fumé le calumet de la paix. Leurs Majestés Ebongue Pako Gamalien de Bonadiwota, Wea Toutou Jean Jacques de Bonaloka, et N'thepe Mahouvé de Bonapriso, malgré les divergences de leurs administrés ont réparti cette enclave. L'autorité administrative compétente a procédé au lotissement d'une partie de cette étendue de terre. Des trois parcelles découpées, seule celle revenant aux Bonaloka a obtenu une immatriculation des services compétents. Les procédures d'immatriculation des parcelles des villages Bonadiwota et Bonapriso sur ce territoire sont encore en cours. Au moment où survient le crash, les travaux de lotissement étaient en marche avec le traçage des voies dans cette mangrove.

 

2- Une enclave marécageuse

Pour atteindre Mbanga Pongo, il faut traverser les villages Bonadiwoto et Bonaloka à la sortie de Douala au lieu dit " Borne 10 ", en allant vers Edéa. Dès le village Boko, trois entrées principales s'offrent à vous. Mbanga Pongo se trouve à près de cinq kilomètres sur l'une des voies impraticables, ouverte par Petit Jean, un expatrié qui y exploitait du sable. On traverse progressivement le carrefour St. Tropez, le bloc Songa Boko, le carrefour " Petit Robert ", avant d'atteindre l'école primaire la Moisson. C'est la limite entre Boko et Mbanga Pongo.

 

Le contraste est vite fait entre Boko et Mbanga Pongo. Le premier à une habitation importante de près de 5 000 hommes. Le second, avec environ 1 000 âmes, est encore désert. L'habitation y est encore dispersée. La zone marécageuse est constituée de marais et d'un sol boueux ; d'une savane sablonneuse et d'une forêt des palmiers dans les tourbières du littoral appelée mangrove. Une terre favorable à l'agriculture de subsistance, l'élevage, la pêche et à l'activité artisanale de carrière. On y cultive du manioc, des pistaches, de l'arachide, du maïs, du taro, du soja, du haricot. Le plantain n'y donne que la 1ère et la 2ème année. La chasse par pièges est très prisée. On y attrape varans, porcs-épics, antilopes, etc. L'enclave de Mbanga Pongo est entourée par les affluents du fleuve Wouri que sont la Boko, la Dibamba et la Kambo. Autour de Kambo, habite une importante communauté de Nigérians, spécialisés dans la pêche. C'est à quatre kilomètres de marche dans la mangrove à partir du lieu du crash. D'autres y accèdent par pirogue à moteur.

 

3- Rêves d'or

La localité de Mbanga Pongo est devenue depuis le 7 mai un lieu de pèlerinage. Contre son gré, et maculée de sang, cette enclave est entrée dans la légende. Evidemment, elle sera tristement célèbre dans les anales de l'aviation internationale. C'est dans cette mangrove qu'a été découverte par un chasseur, l'épave du Boeing 737-800 de la compagnie aérienne Kenya Airways qui s'est crashé le 5 mai peu après son décollage de l'Aéroport international de Douala. Les 114 occupants à son bord dont 35 Camerounais y ont péri.

 

Mais, ne dit-on pas qu'à quelque chose malheur est bon ? L'accident du Boeing 737-800 de Kenya Airways a permis de sortir Mbanga Pongo de l'anonymat. " Il y a des événements qui profitent aux populations d'une localité ", a confessé Bernard Atébédé, préfet du Wouri. " Comme les autorités sont venues ici, je pense que ça va changer ", rêve Frédéric Tchameni, marié et père de trois enfants. Outre la route, Mbanga Pongo a besoin d'infrastructures sociales. Le village compte deux écoles primaires privées. Aucune école primaire ni maternelle publiques. Aucun centre de santé. Pas d'eau potable. Les populations se ravitaillent aux puits indigènes. Pas d'électricité. Elles s'éclairent aux lampes-tempête et aux lampes-torches. Et pourtant, Mbanga Pongo dépend administrativement de l'arrondissement de Douala III. Sur le plan de la sécurité, le village dépend de la brigade de gendarmerie de Yassa. Comme Frédéric Tchameni, Evariste Onana, marié père de trois enfants et d'un petit-fils, s'y est accommodé. " Depuis que je suis ici, nous sommes à l'aise. Nous n'allons en ville que pour nous ravitailler en sel, riz, poisson, savon, etc. ", soutient Evariste Onana.

 

N'empêche. Les populations de Mbanga Pongo nourrissent désormais un rêve. Le développement de la localité est de toutes les conversations. Mais déjà, l'on note les premières déceptions. Les travaux de réfection de la route principale engagés à l'occasion de l'arrivée du Premier ministre, Inoni Ephraim, à Mbanga Pongo pour le deuil national en hommage aux victimes du crash aérien du 5 mai, auraient dû être un déclencheur pour des travaux durables. Hélas ! La Communauté urbaine de Douala, Razel et la China road and bridge corporation (Crbc) réquisitionnés pour la tâche, sont restés dans le définitivement provisoire. " C'est une déception vraiment. Je pensais que le gouvernement devait nous doter d'une route digne de ce nom. Mais j'ai l'impression qu'on a fait ces travaux pour permettre aux autorités de venir au deuil national ", se plaint Frédéric Tchameni. Pour les habitants de Mbanga Pongo, c'est un rêve brisé. " La manière dont les travaux de réfection de la route se sont passés nous indique que nous ne devons rien attendre encore. Et pourtant, le site du drame aurait pu devenir un haut lieu de pèlerinage pour des millions de personnes partant des 25 pays dont appartiennent les victimes du vol KQ 507 de Kenya Airvways ", poursuit-il. Les familles éplorées et plusieurs personnes avisées réclament déjà de la part des autorités compétentes, la construction d'un sanctuaire où les membres des familles ou toutes les autres personnes compatissantes pourraient se recueillir.

 

4- Voir Mbanga Pongo et mourir de compassion

Depuis la découverte du lieu du drame, " Papa Samuel " subit des railleries à Mbanga Pongo. On lui reproche d'avoir découvert l'épave du Boeing 737-800 de Kenya Airways et de n'avoir pas pillé les corps avant de donner l'alerte. Mieux, de n'avoir pas informé aussitôt les populations pour qu'elles se mettent plein les poches. Selon des témoignages concordants, c'est lui qui aurait fait la découverte macabre le 6 mai, alors qu'il allait couper des branchages de raphia dans la mangrove. Il a l'habitude de les vendre au carrefour Anatole à Douala (non loin du marché central) aux femmes spécialisées dans la fabrication des bâtons de manioc. A la sortie de sa cueillette, le quinquagénaire, originaire de l'Ouest, transporte ses fagots de bambous dans son porte-tout. C'est alors qu'il rencontre son congénère Eboma, un chasseur originaire de l'Est et habitant Boko. Il l'informe de la situation. Ce dernier saisit les autorités compétentes à travers le capitaine Yelami.

La nouvelle ne semble pas courir. Le village est paisible jusqu'à la tombée de la nuit où une première équipe fait la connaissance des lieux. Le site de l'impact est à 30mn de marche dans la boue profonde. Il ressemble à un ring où se serait battu un troupeau d'éléphants. Au milieu, un cratère est là, calme et muet. Toutes les questions qui lui sont posées, hélas, sont sans réponses. Le petit vent qui souffle par là, agite l'eau stagnante gris pétrole. Trois semaines après le crash, un silence de cimetière caractérise les lieux. Sur près d'un hectare de périmètre, seuls des morceaux de ferraille, des habits, des gilets de sauvetage, des gants, des cache-nez, des bâtons, etc. signalent une présence humaine. Mais une présence humaine inanimée. Au moindre pas, un concert de mouches rappelle à la conscience du visiteur que le lieu est affreux, nauséabond. Elles chantent à leur manière le requiem pour les 114 personnes tuées lors de cette inoubliable catastrophe aérienne.

 

Malgré cela, des cleptomanes ont réussi à s'y introduire et à pratiquer leur sport favori. Une vingtaine de jeunes gens pris sur le fait, avaient été placés en garde-à-vue dans la cellule de la brigade de gendarmerie de Nylon. Mais une grande majorité a pu échapper au dispositif sécuritaire qu'assuraient la police et la gendarmerie en empruntant les voies de contournement dans la forêt. L'un d'eux, un jeune garçon de 25 ans, y a même trouvé la mort, par noyade. Cela n'a pas refroidi les ardeurs des autres jeunes des localités environnantes qui se sont lancés à la recherche des billets étrangers, en tournant, retournant et fouillant des restes de corps des victimes. Exportant la feraille de l'avion

 

Depuis la découverte macabre de l'épave du Boeing 737-800 de Kenya Airways et des restes des occupants tués dans le crash, les nuits sont chaudes à Boko. Dans les bars, les heureux croque-morts d'un autre genre font couler la bière à gogo. Par petits groupes, ils ne parlent plus qu'en euros ou en dollars. Comme quoi, le malheur des uns fait le bonheur des autres.

 

Noé Ndjebet Massoussi Et Mathieu Nathanaël Njog

Le Messager (Douala)

30 Mai 2007

 

 

 

Partager cet article
Repost0
30 mai 2007 3 30 /05 /mai /2007 02:17

Communication

 

Emmanuel Gustave Samnick, Président de l’Ajsc

 

Le tout nouveau président de la plus vieille association des journalistes sportives du Cameroun nous dévoile ses ambitions.

 

Au moment où vous prenez les rênes de l’Ajsc êtes-vous conscient de la lourde tâche ou alors c’est un tremplin pour des ambitions personnelles

Je n’ai pas brigué la présidence de l’Ajsc par hasard. J’étais conscient de la tâche immense qui m’attendait si jamais j’étais élu. Il faut d’abord redorer l’image du journaliste sportif camerounais, qui ne doit pas être celui-là qui s’affiche en nécessiteux, criant misère auprès des dirigeants sportifs ou se confondant avec les fans des footballeurs professionnels pour courir après certaines. En somme, il ne s’agit pas d’une ambition personnelle, parce que j’estime que je mène une belle carrière sur le plan individuel. Mais le journalisme sportif étant le métier que j’ai choisi d’exercer pour la vie, je ne pouvais pas accepter que l’on puisse, un seul instant, penser qu’il est dans la rue.

 

Quel est votre plan d’action pour les quatre années de votre mandature ?

Durant notre mandat, le bureau que je conduis mettra un accent à la formation continue de nos adhérents. Nous allons multiplier les ateliers de formation et de recyclage de nos membres, pour être à la page et éviter de verser dans la facilité et surtout dans la vulgarité et l’ignorance. Nous mettrons aussi l’accent sur la redynamisation des coordinations régionales de l’Ajsc. Parce que notre association est nationale et ne saurait se limiter à Yaoundé et à Douala.

En tant que journalistes sportifs, nous nous efforcerons de rappeler que nous sommes aussi membres de la grande famille des sportifs. Cela passe par l’organisation des compétitions propres à notre association, et par une implication dans la vie des associations sportives existantes. Enfin, comme journalistes, nous essaierons de beaucoup communiquer, sur notre association et sur le sport camerounais en général. Un site Internet et un magazine trimestriel en couleurs sont déjà en chantier. Tout cela demande que nous réactivions les liens avec nos partenaires nationaux et étrangers. Nous nous y attèlerons.

 

L’Ujsc, une association concurrente a vu le jour très récemment. Avez-vous songez à un rapprochement ?

Je viens d’être porté à la tête de l’Ajsc, au cours d’une assemblée générale de toutes les forces vives de la presse sportive nationale. Permettez que je ne puisse pas parler de ce que je ne maîtrise pas. Je sais néanmoins que la liberté d’association est consacrée dans mon pays. J’ai rassemblé dans mon équipe le maximum de ceux qui comptent au sein de notre corporation. Et nous allons nous mettre immédiatement au travail, parce qu’il y a plein de choses à faire. Sans avoir la prétention de plaire à tout le monde, ou de pouvoir rassembler tout le monde. Mais ceux des professionnels vrais de la presse sportive qui ont une haute idée de leur profession, et donc une communauté de vues avec nous, sont ou seront avec nous.

 

 

 

Par Entretien mené par Mathieu Nathanaël Njog

Le 30-03-2007

 

Partager cet article
Repost0
30 mai 2007 3 30 /05 /mai /2007 02:15

Financement-sponsoring :

Les organisateurs peinent à trouver des partenaires pour soutenir l’épreuve.

 

“ Nous devons repenser le marketing de la course de l’espoir pour mettre plus d’agressivité. ” Ange Sama, le président de la fédération camerounaise d’athlétisme avoue par ces mots la faiblesse d’un aspect qui passe pour être le plus important dans l’organisation de cet évènement. C’est que, depuis 1992, la société Guinness Cameroon s’est retirée de l’organisation de ce qui était dénommée “ L’ascension Guinness du Mont Cameroun ” qu’elle a soutenu financièrement de 1973 à 1992. Avant de devenir dès 1996 “ La course de l’espoir. ”

Initiée en 1973 par Guinness Cameroun, cette course de montagne, unique au monde, a été chaque année entièrement organisée avec beaucoup de succès par la société Guinness. Elle réussit à en faire un divertissement sportif, et un exutoire touristique et culturel. Depuis son retrait, l’organisation de la Course de l’espoir est devenue une gageure pour la Fédération camerounaise d’athlétisme qui a du mal à intéresser les annonceurs et par ricochet à boucler le budget. Au point que l’Etat camerounais par le biais du ministère en charge du sport est contraint de venir à la rescousse pour sauver une compétition unique en son genre. Et qui était devenue une vitrine sportive et touristique du Cameroun sur le plan international. Pour la première édition de “ La Course de

 

l’espoir ” Kalkaba Malboum, alors président de la Fca avait réussi à ramener dans l’organisation la société Guinness et plusieurs autres partenaires techniques tels que le Conseil supérieur du sport en Afrique (Cssa), l’Association des comités nationaux olympiques d’Afrique (Acnoa), l’Organisation du sport militaire en Afrique (Osma) et l’Association “ Espoir pour l’Afrique ”.

Des partenariats éphémères qui sont devenus récurrent d’une édition à une autre. Depuis la dénomination de la Course de l’espoir, plusieurs annonceurs se sont succédés mais aucun n’a jamais été fidélisé. Un handicap, qui traduit les lacunes en matière de marketing que reconnaît aujourd’hui le président Ange Sama. Mais il ne manque pas d’ambitions pour la plus relevée des courses de montagne dans le monde.

Aujourd’hui encore, c’est le ministère des Sports et de l’éducation physique le principal financier de la compétition. Cette année, sa participation s’élève à 120 millions Fcfa. C’est pourquoi le ministre Augustin Edjoa a prescrit la transparence dans la gestion des fonds qui attendent encore d’être débloqués. Un déficit de transparence que dénoncent aussi les annonceurs. Par ricochet terni la crédibilité du Comité d’organisation se qui peut expliquer le peu d’engouement des sociétés de la place. Elles dénoncent aussi la concurrence déloyale des sociétés rivales.

 

Par Mathieu Nathanaël Njog

 

 

Partager cet article
Repost0