La nouvelle équipe dirigeante veut faire boucher les lignes

CAMAIR-CO              

Après avoir renforcé sa flotte avec l’acquisition d’un nouvel avion, un Embraer 135LR, la relance de la desserte de la ligne de Bafoussam et la baisse de 10% des tarifs sur les lignes domestiques du septentrion, la nouvelle équipe dirigeante veut booster les activités.

Depuis la reprise de ses vols en octobre 2020, Camair-Co reconstruit progressivement son réseau de dessertes. A la faveur de la première sortie de sa nouvelle équipe dirigeante que pilote le Commandant de bord, Jean Christophe Ela Nguema, depuis leur nomination le 07 janvier 2021. L’une des premières mesures commerciales est la baisse de 10% les prix de ses vols domestiques. La baisse tarifaire concerne exclusivement, d’après les responsables de cette entreprise, les trois régions septentrionales du Cameroun : Soit, le Nord (Garoua), l’Adamaoua (Ngaoundéré) et l’Extrême-Nord (Maroua). Pour le Top management, qui est composé en plus de Fochivé Alexandre, DGA et Moger Ayem PCA, l’objectif de cette dévalorisation tarifaire vise principalement à stimuler le trafic aérien vers ces régions fortement frappées par une crise sécuritaire, notamment celle de l’Extrême-Nord. Mais aussi, à relancer les activités de la compagnie aérienne après avoir connu un arrêt de vols. Pour soutenir, cette décision stratégique, la direction générale s’appuie sur les statistiques. En 2016, les aéroports de Maroua-Salak et Garoua occupent le 1^er rang en termes de volume de trafic aérien domestique au Cameroun (avec un taux cumulé de 38%), derrière l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen (37%) et Douala (27%). En 2018, Camair-co a transporté 343 000 passagers. Les lignes septentrionales y enregistraient 104 000 passagers, soit 30% du volume total réalisé par la Camair-co.

Ce n’est pas la première dévalorisation que connait la Camair-co. Sous l’ex Dg, Ernest Dikoum, elle  avait déjà procédé, en 2017, à une réduction tarifaire de 20% au départ de Maroua, Garoua et Ngaoundéré. En application, de cette dévalorisation tarifaire, le passager devra désormais débourser à destination de Garoua la somme de 120 440 FCFA (aller et retour), 133 640 FCFA à destination de Maroua, et 79.640 FCFA pour la ligne Yaoundé-Ngaoundéré. Après une période de cessation temporaire d’activités d’un peu plus de dix (10) mois du fait des effets combinés de la turbulence managériale (octobre 2019-mars 2020) et de la première période Covid-19 (mars-novembre 2020), la Camair-co semble retrouver un nouveau souffle depuis octobre 2020, date de reprise du trafic. Même si la compagnie aérienne camerounaise a une flotte qui ne lui permet pas d’être compétitive. Camair-Co exploite trois aéronefs, soit deux de  location : un Boeing 737-300 loué chez le transporteur ukrainien Jonika et un Embraer 135LR (immatriculé TJ-AKK) de 37 places qui été réceptionné à la mi-mars 2021, et de sa propriété, un MA60 de fabrication chinoise. Le hic s’est que les deux avions de location viennent avec des équipes complètes des pilotes au personnel naviguant, maintenant ainsi au chômage les pilotes et personnel naviguant camerounais. Le  reste de sa flotte est cloué au sol. Soit le deuxième MA60, qui reste hors d’usage depuis qu’il avait essuyé des coups de feu à son atterrissage à Bamenda le 1er décembre 2019, et les deux Boeing Boeing (767-300 et 737-700, qui sont immobilisé en Ethiopie respectivement depuis  et février 2019 le 12 janvier 2018).

Espérons que ce redéploiement de l’équipe dirigeante conduite va permettre à la compagnie aérienne qui croule sous une dette de plus de 110 milliards de FCFA de pouvoir permettre la mise sur pied du plan de restructuration, de relance et de développement de la compagnie, prescrit par le Chef de l’Etat le 14 juillet 2020 dans la perspective d’ouvrir son capital social à hauteur de 51% à un partenaire stratégique privé, conformément à l’article 5 du décret du 11 septembre 2006, portant création de la Camair-Co. Pendant ce temps, la Direction générale de la compagnie attend toujours le déblocage de l’allocation de 15 milliards de FCFA que le Chef de l’Etat avait autorisée afin de sortir la Camair-co de sa zone de turbulence.

Mathieu Nathanaël NJOG