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14 mai 2008 3 14 /05 /mai /2008 15:08

Arbitraire

Brigade de gendarmerie de Nylon

Hier matin, un jeune de 21 ans, présumé agresseur  a passé plus dix huit jours dans les cellules de la brigade de gendarmerie de Nylon. Sa famille dénonce l’extorsion de fonds et des abus divers.

 

L’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) antenne du Littoral a saisi le 7 mai 2008, le Procureur de la République du Tribunal de première instance de Douala « pour dénoncer une fois de plus un cas de violation flagrante des droits des éléments de la brigade de gendarmerie de Nylon » sic. Le cas récent est celui du jeune Essongo Marius Trésor, 21 ans, arrêté depuis le 26 avril 2008. Tout d’abord accusé d’avoir arraché le sac d’une dame, il est désormais présenté comme un braqueur de grand chemin, auteur de plusieurs agressions avec violence sur ses victimes. Depuis lors, le jeune et sa famille subissent les humiliations et abus insoutenables. Plus de 100.000 Fcfa ont déjà extorqué à la famille et une amie de la famille a été abusée pour obtenir sa libération en vain.

Les enchères sont allées croissantes au point d’obliger la famille à saisir une organisation des droits de l’homme. Une démarche qui n’aurait pas plu aux responsables de cette brigade qui auraient décidé de corser le chef d’accusation de Essongo Essoua. Même la demande de transfert du commandant de la Compagnie de gendarmerie de Douala IIème, hiérarchie directe ne s’est pas faite dans les délais. « Dans la matinée, la Compagnie a sollicité le transfert pour sa compétence du dossier, du suspect et de l’enquêteur. Ce n’est que tard dans la soirée du 6 mai 2008 que le transfert a été effectué avec l’appui d’un dossier fictif », écrit l’Acat au Procureur. Puisqu’il n’apparaît plus dans le dossier le motif de son arrestation. «Le  dossier que j’ai géré est clos, puisque j’ai conduit les deux parties à la conciliation. Mais les habitants du quartier Sogboum ont accouru à la brigade pour activé toutes les plaintes en veilleuse», réplique l’adjudant chef Njanja Robert.

 

La famille dénonce

Pour autant, selon Mlle Nzom Essoua Jeanne d’Arc, l’aînée du jeune Essongo Essoua, son frère a été arrêté le 26 avril aux environs de 19 heures par deux hommes en civil qui l’ont remis au 1er adjoint du commandant, l’adjudant chef Njanja Robert, en patrouille au niveau de Elf axe lourd. Informée, elle a retrouvé la patrouille mixte de gendarmes et militaires dans un bar à la station service Tradex Mboko. Ils vont faire chemin ensemble jusqu’à 5 heures du matin. « Après plusieurs jours de tractations, et après qu’il ait demandé que je l’appelle chéri, il va aller plus loin et demander que si je faisais ce qu’il demande il va libérer mon petit frère. En plus, le commandant Njanja a demandé la somme de 130.000 Fcfa », déclare Mlle Nzom Essoua. Le 29 avril 2008, 100.000 Fcfa sont remis au commandant dans son bureau en présence de la dame supposée avoir perdu son sac. « Il m’a fait une décharge dans un carnet de la brigade de gendarmerie », affirme Mlle Nzom Essoua. Mais le jeune ne sera pas remis en liberté faute des 30.000 Fcfa supplémentaires représentant les frais de libération. Mais le lendemain s’étant procurer la somme, il lève les enchères et réclame 50.000 Fcfa. «Il n’en est rien de tout cela.  Pourquoi aurais-je fait cela ? », s’interroge Njanja Robert.

C’est alors que le commandant de brigade est saisi par la famille. Il dira n’être pas au courant de ce dossier, mais ni fera rien pour que la procédure soit mise au claire et la culpabilité du jeune véritablement établie. En revanche, lorsque la Compagnie de gendarmerie de Douala IIème, hiérarchie directe, est saisie par l’Acat, la brigade de gendarmerie de Nylon considère cela comme un crime de lèse majesté. Le dossier de transfert qui est alors monté n’a plus rien avoir avec celui de vol d’un sac de femme, il s’agit désormais d’un « Wanted » recherché pour plusieurs agressions. Le dossier transféré au parquet a été renvoyé vendredi 9 mai à la brigade de Nylon pour auditions des plaignants, complices, et certifiés les certificats médicaux légaux des personnes agressées. Essongo Essoua a été renvoyé hier devant le procureur du Tgi.

Mathieu Nathanaël NJOG
Le messager du 13-05-2008

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