L' île de la tentation de Njognath

Crash Kenya Airways

Les familles des victimes du crash du Boeing 737-800 de la Kenya Airways en mai dernier sont toujours dans l'expectative. Pourtant les opérations de restitution des restes de corps ont été clôturées. Certains cas restent jusqu'ici sibyllins.

Jeudi 29 novembre dernier, a eu lieu une cérémonie oecuménique d'inhumation des restes de corps non identifiées du crash du vol KQ 507 de la Kenya Airways survenu à Mbanga Pongo dans la nuit du 4 au 5 mai 2007. Tous les 114 passagers et personnel navigants avaient péri dans cet écrabouillement.

Au bout de deux semaines, les opérations de secours, laborieuses dans cette mangrove avaient permis de rassembler près de 180 colis des fragments de corps et des objets épars (passeport, cartes bancaires, sommes d'argents, téléphones portables ) Dans la difficulté de dissocier les restes de corps d'une même personne, il avait été adopté pour plus d'exactitude à l'identification scientifique. Celle-ci passait par des tests d'Adn.

La restitution a eu lieu du 15 au 29 novembre dernier en deux phases. Et le 29 novembre dernier, a eu lieu l'inhumation collective des restes des 24 autres victimes non identifiées. Mais pour les familles des victimes non identifiées, si cette cérémonie d'inhumation collective au cimetière du bois des singes de Douala a permis de faire définitivement le deuil qu'ils ont porté pendant sept mois, il reste qu'elles demandent de comprendre comment n'a-t-on pas pu identifier les autres restes des fragments de corps. " On nous a assurés que les tests Adn étaient précis.

Nous sommes étonnés qu'aucune explication ne nous est donnée pour nous expliquer pourquoi les restes de notre frère n'ont pas été identifiés pourtant nous nous sommes soumis aux prélèvements exigés ", confie Pierre Kenmoe frère aîné de Me Youmbi, une des victimes. Désespérés, tous réclament la vérité.

Interrogations

" Pour mener cette identification scientifique, il est effectué des prélèvements sur les restes de corps, mais aussi sur les membres de familles pour retrouver les gênes équivalentes ", explique un médecin. " Or, il se trouve que certaines familles ne se sont soumises au prélèvement pour des raisons que nous ignorons pourtant toutes les dispositions ont été prises dans chaque pays pour faciliter cette procédure aux familles ", précise un membre de la commission de restitution des restes de corps. Et un médecin de préciser " Il n'est pas évident qu'on ait retrouvé lors des secours, les fragments de toutes les victimes.

Ce qui peut aussi expliquer que les tests Adn n'aient pas permis d'identifier certaines victimes. " En revanche, les familles déplorent que les différentes autorités de la Kenya Airways et gouvernementales n'aient pas cru bon de nous clarifier la situation. A ce jour, rien ne filtre sur le sujet. La commission de restitution s'en défend. " Dans ces conditions, il est difficile d'être plus explicite. "

En outre, des familles déplorent le fait que les objets personnels des leurs décédés dans ce crash ne leur ont pas été restitués. " Nous ne recevons aucune réponse à notre demande d'entrer en possession des objets des nôtres qu'on aurait retrouvé. Ce n'est pas normal ", déplore Serge Peteme Etien.

Selon certaines sources proches les restes des corps non identifiés ont été ensevelis avec les objets appartenant aux vingt quatre victimes non identifiées. " Il est difficile de remettre les objets des victimes qu'on a pas identifiés. Car, elles sont toujours considérées comme des disparus pas comme des décédés. En revanche, les familles des victimes dont les restes ont été identifiées ont reçu les objets retrouvés ", précise un membre de la commission de restitution.

Mathieu Nathanaël NJOG

Le Messager du 3/11/07