Société – Gestion société d’Etat
Chantier Naval
Après deux mois de fonction, le Directeur général par intérim du Chantier naval et industriel du Cameroun passe devant son premier examen devant les administrateurs. Au moment où son début de règne est émaillé par plusieurs grognent sont enregistrés.
Un Conseil d’administration ordinaire du Chantier naval et industriel du Cameroun (Cnic) s’est tenu hier mercredi 16 juillet 2008 au siège de cette société à Douala. La rumeur a fait état de la nomination d’un nouveau directeur général. Il n’en a rien été. Les administrateurs ont renouvelé leur confiance à Antoine Bikoro Alo’o, le directeur général par intérim depuis deux mois. Il a présenté l’état des lieux de la mission qui lui a été confié lors de son arrivée en janvier au poste de directeur général adjoint chargé des finances et de la comptabilité. Celle de l’assainissement de la gestion financière et comptable. « Je viens de présenter mon premier bilan en tant qu’intérimaire de mes six premiers mois », confie Antoine Bikoro. Sur le plan financier, il a démontré qu’après avoir « trouvé une situation lourde », la Cnic sort progressivement d’une morosité financière. Ainsi en six mois, la Cnic a réalisé un chiffre d’affaire de 13 milliards de Fcfa, assorti d’un résultat bénéficiaire de 479 millions Fcfa, « malgré les charges qui sont encore très lourdes », affirme le directeur général de la Cnic. Un frémissement vers la croissance, lorsqu’on sait que l’exercice 2007 a été marqué par une perte de 1,2 milliards de Fcfa sur un chiffre d’affaire de 30 milliards de Fcfa.
Cette session a aussi été l’occasion de présenter les résultats de l’audit réalisé sur la gestion de son prédécesseur. Un document de 702 pages qui a laissé les administrateurs à l’émoi. « Car il était truffé des révélations sur des faits anormaux de gestion », souligne un administrateur. D’autant plus que le Chantier naval passait pour être une situation de rente et de prébendes de certains employés. On peut citer, un montant de 400 millions Fcfa dépensé pour une cérémonie de pose de la première pierre fictive. A cet effet, Antoine Bikoro s’est engagé à l’amélioration de ce résultat d’ici la fin de l’année. Cela passe par des mesures draconiennes qui ne vont pas plaire à plus d’un. Le maintien des primes, mais la suppression des avantages indus. Le nettoyage du fichier des fournisseurs qui était de 900 parmi lesquels 172 créditeurs, dont certaines, n’étaient pas régulières. « J’ai mis en place un plan glissant de trésorerie pour nous permettre de régler les créances de manière prioritaire », avoue A. Bikoro.
Pattes chaudes
En revanche, il s’est aussi justifié sur les sourdes et même bruyantes que le Cnic enregistre depuis sa prise de fonction. C’est le cas de la démission de Ali Dembri, l’assistant technique de la Banque africaine de développement (Bad). A ce sujet, il dit s’étonner de la décision de cet expert. « Son contrat stipule deux raisons qui peuvent conduire à la rupture : - Le non paiement de ses émoluments – et un cas de force majeur, notamment une entrave à ses fonctions dans un délai ne dépassant pas 60 jours », précise le directeur général. Avant d’ajouter « Ni l’un, ni l’autre n’est survenu dans ce contrat. Car je constate qu’il ne s’est pas plaint à la Bad. Plus encore il est dit que les deux parties doivent tout faire pour arriver à un arrangement à l’amiable. A cet effet, je vais refuser sa démission parce qu’il y a en outre une audition qui le concerne ».
Il faut dire que le conseil d’administration s’est tenu dans un climat d’insécurité. Car, la société de sécurité Group 4 Securicor opérait au retrait de son personnel pour des arriérés de paiement d’un montant global de 95 millions de Fcfa (soit 72 mois et 23 millions de Fcfa de la Uic représentant respectivement 6 mois et 8 mois d’impayés). «Le problème n’est pas cet arriéré mais un refus de dialogue avec le fournisseur que nous sommes », clame Joseph Biyiwoh, le directeur général de G4S. En réponse, Antoine Bikoro se dit surpris. « C’est vous qui m’informez de leur retrait. Ce n’est pas normal. Car les factures suivent une procédure, la vérification de leur conformité, leurs éligibilités au paiement et la régularisation progressive ».
Mathieu Nathanaël NJOG
Le Messager du 17-07-2008