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3 juin 2008 2 03 /06 /juin /2008 20:41
Entretien :
Mamoune Faye

Journaliste et critique de cinéma, le Rédacteur et chef du quotidien gouvernemental sénégalais « Le Soleil »  fait partie du Jury Long Métrage. Le Messager l’a rencontré. 

Comment appréciez vous l’ambiance de cette 12è édition des Écrans Noirs ?

C’est la première fois que je participe aux Écrans Noirs. J’ai été vraiment impressionné par la cérémonie d’ouverture. Il y avait beaucoup de  monde. Et elle était bien organisée. Notamment une montée des marches, style des grands festivals, avec tapis rouge. Il y avait beaucoup d’émotions. Cela montre que la population camerounaise colle bien à cet évènement cinématographique africain. Bassek Ba Khobio, le président du festival et Patricia Moune Mbede la directrice, font de Yaoundé, en l’espace d’une semaine, la capitale du cinéma africain. C’est assez positif pour le cinéma africain dont les films malheureusement sont presque tous diffusés en Europe, aux États-Unis, et rarement en Afrique. Le public africain a besoin de ce genre d’événement qui lui permet de découvrir les œuvres des cinéastes africains.

 

Vous êtes membres du Jury long métrage des Écrans Noirs. Il s’agit d’une nouveauté dans ce festival.  En quoi consiste votre travail exactement ?

 

  Notre travail consiste à regarder tous les films long métrage en compétition officielle, afin d’en choisir, le meilleur film qui recevra le privilège d’être sacré « Écrans du meilleur film ». Nous devons aussi choisir la meilleure comédienne et le meilleur comédien de cette 12è éditions des Écrans Noirs. Voilà en quoi consiste notre travail. Comme membres du Jury, nous sommes au nombre de sept. Il y a un scénariste nigérian, un responsable de festival belge, un réalisateur camerounais, une comédienne gabonaise, un professeur camerounais de l’Esstic, un critique de cinéma camerounais, et moi même, un critique de cinéma sénégalais. Il y a d’autant de regards différents qui vont contribuer à décerner des prix avec le maximum d’objectivité possible. A mon avis, c’est une étape importante que les Écrans Noirs viennent de franchir en décidant de primer pour la première fois des films.

 

Pensez vous que le cinéma africain est véritablement  compétitif ?

Oui ! Le cinéma africain est compétitif. Les cinéastes africains font leurs preuves chaque année en réalisant de très grandes œuvres cinématographiques. Seulement, c’est un cinéma caractérisé par un manque de moyens et un problème de diffusion sur et dans le continent. Et surtout, par des difficultés qui sont liés à son financement. Ce qui fait que, la plupart des sources de financement du cinéma africain proviennent de l’Europe et des pays occidentaux en général. A mon avis, les États africains, devraient accorder beaucoup plus d’importances au 7è art africain, car, nos cinéastes nous permettent de nous voir nous même  à travers nos œuvres et non à travers les œillères pleines de préjugés des cinéastes non africains. Si l’Afrique veut s’émanciper culturellement, elle doit apprendre à prendre en charge sa propre histoire et ses propres images.

Entretien mené par
Jean François CHANNON

 

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