L' île de la tentation de Njognath

Opération épervier

Après l’interpellation de Zacchaeus Forjindam mercredi 7 mai 2008, c’est l’expectative à la société camerounaise des dépôts pétroliers.

« Il ne fait pas de doute que la panique c’est installée dans cette entreprise avec ce qui s’est passé hier au Chantier Naval », lance un employé du ministère des mines de passage dans les locaux de l’immeuble siège de la Scdp. Un sentiment partagé dans l’opinion publique. Mais dans l’entourage du Directeur général on s’étonne de cet intérêt. « Je ne sais pas pourquoi l’on fait très vite un rapprochement avec ce qui se passe ailleurs », lance un collaborateur, avant d’ajouter : « Mercredi déjà, un journaliste est arrivé ici et a demandé de rencontrer le Dg parce qu’il aurait appris qu’on va l’interpeller dans le cadre de l’opération épervier. Je lui ai demandé de rester là et qu’il le verra passe. Ce qui s’est passé », raconte un proche collaborateur de Nguini Effa. On apprendra ainsi que  le directeur général de la Scdp a repris le travail depuis quelques semaines après plusieurs mois d’évacuation sanitaire. « Son état de santé s’est beaucoup plus amélioré. Du moins entre janvier dernier où il était très critique et maintenant », indique un collaborateur.

Mercredi dernier, alors que l’on procédait à la passation entre le Directeur général sortant et entrant du Chantier naval et industriel du Cameroun (Cnic), Jean Baptiste Nguni Effa dont on dit dans l’œil de cyclone a mis le cap sur Yaoundé. Si aucune information ne filtre sur les raisons de ce déplacement, on apprend à la Scdp que ce déplacement entre dans le cadre d’une mission. Il se pourrait qu’il serait allé rencontrer le nouveau président du conseil d’administration par intérim de la Scdp, Ibrahim Talba Malla, par ailleurs Directeur général de la Caisse de stabilisation des produits d’hydrocarbures (Csph).

L’ennemi de la maison ?

Surtout que les informations qui circulent au sein de l’opinion font état de l’imminence de la tenue d’un conseil d’administration. « Dans tous les cas, nous ne sommes au courant de rien de tel. Même si cela n’exclu pas qu’il pourrait être convoqué en toute discrétion », indique un cadre de la boîte. Surtout que certaines indiscrétions font état de ce que le Pca, Talba Malla aurait épluché ces deux dernières semaines avec certains cadre de l’entreprise les dossiers des deux derniers conseils d’administration du 16 octobre 2007 et 14 décembre 2007.

Toutefois, c’est dans la fébrilité et l’expectative que les employés de la Scdp suivent ces derniers jours les affaires ayant trait avec l’opération épervier. Selon certains employés, la société traverse une crise financière. Plusieurs avantages ont été dilués, ce qui a contribué à crisper l’atmosphère au sein du personnel. Ce que les proches de Nguini Effa réfutent. «Lorsqu’une entreprise paie les salaires de ses employés avant la fin du mois et gratifie ses employés de pagnes pour la fête du 1^er mai, de quelle crise parlent nos détracteurs ? », s’interroge-t-il. Puis il va poursuivre «Nous ne pouvons que connaître les difficultés normales de toutes entreprises. Mais pas de crise ». Pour les proches de Nguini Effa l’ennemi est dans la maison. « C’est eux qui veulent la tête du Dg. Ils inondent la presse et l haute hiérarchie de correspondances invraisemblables.  Le Dg les a identifié depuis des années, mais il refuse de s’en séparer », affirme un proche. En tout cas, seules les conclusions des fins limiers du contrôle supérieur de l’Etat qui viennent de séjournée pour une énième fois dans cette entreprise vont décider des évènement à venir.

Mathieu Nathanaël NJOG
Le Messager du 9-05-2008