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14 mars 2017 2 14 /03 /mars /2017 16:28
Ce fléau international annihile le développement de l’Afrique

Flux financiers illicites   

Son impact est dévastateur, la fuite illégale des capitaux ponctionnent les ressources du continent, et par conséquence le prive des investissements vitaux.

 

L'Organisation régionale africaine de la Confédération Syndicale Internationale (CSI-Afrique) a organisé du 30 janvier au 3 février 2017, à Lomé, au Togo la 7ème édition du forum syndical sur le thème : «Arrêter les flux financiers illicites et accélérer la transformation structurelle de l’Afrique». Pendant cinq jours, des hauts responsables, leaders syndicaux, acteurs de la société civile universitaires, les femmes syndicalistes venues de toute l’Afrique ont partagé leurs expériences et stratégies afin de renforcer leurs coopérations dans le but de s’outiller sur les types de flux financiers illicites sortant de l’Afrique. Le dernier rapport de Global Financial Integrity (GFI) estime qu’à environ 50 milliards de dollar US (environ 32 500 milliards Fcfa) sortent de l’Afrique tous les ans par le biais des flux financiers illicites, sorties qui ne cessent d’augmenter à un rythme effarant de 20,2% par an. Un fléau qui sape le développement de l’Afrique malgré les multiples richesses dont elle dispose. C’est dire qu’il s’agissait pour les participants d’avoir une meilleure compréhension du lien entre les flux financiers licites et illicites et leurs impacts sur le développement de l’Afrique.

A cet effet, la Directrice de l’Institut de Recherche et d’Education Ouvrière de la CSI-Afrique, Hilma Mote, partant de l’incapacité des dirigeants africains à se soucier sur le taux de chômage effrayant, une vie précaire sans précédent, la fuite des cerveaux et de la mise sur pied d’un développement durable, elle dit comprendre pourquoi, «malgré que l’Afrique soit la plus riche en ressources naturelles, elle demeure toujours la plus pauvre». Les puissances occidentales bénéficiaires de cette fuite des capitaux continuent à asséner l’idée dominante selon laquelle l’Occident injecte de l’argent en Afrique, par le biais de l’aide étrangère et aux autres flux de capitaux du secteur privé, sans recevoir grand-chose en retour. Or, il y a des rapports des institutions financières qui contredisent ce raisonnement. En revanche démontre que l’Afrique est le créancier net du reste du monde depuis des décennies. Certes, l’Aide publique au développement (Apd) occupe une part importante dans le financement extérieur en Afrique, mais qu’il est loin de concorder avec le processus d’un véritable développement, parce qu’elle maintient les pays africains sous le joug des programmes fragiles.

Le professeur Mthuli Ncube, économiste en chef et vice-président de la BAD est convaincu que « le continent africain est riche en ressources naturelles. Avec une bonne gestion des ressources, il serait en mesure de financer en grande partie son propre développement». C’est pourquoi le forum de la CSI Afrique a débouché à la conclusion qu’il y a lieu de provoquer un déclic au sein des organisations syndicales (Os) et organisations de la société civile (osc). dans l’optique de : - explorer les possibilités de renforcements de collaboration avec les acteurs non étatique ; - échanger de stratégies et d’expériences pratiques qui serviront de guides au plaidoyer à la programmation du travail de l'Organisation régionale africaine de la Confédération Syndicale Internationale (CSI-Afrique) sur le financement de la transformation structurelle de l’Afrique ; - et diffuser les principales conclusions du rapport final. A ce propos, le Secrétaire général de la CSI-Afrique, Adrien Beleki Akouete a souligné que : «Les pays africains doivent lutter contre ces flux financiers illicites afin que les fonds puissent contribuer à développer l’Afrique toute entière, car l’aide publique au développement ne peut guère procurer le bonheur des Africains».

Et de poursuivre qu’il est plus important de faire en sorte que : «les fonds soient endogènes pour que le développement viennent de ce que nous produisons». Au regard des quelques thèmes abordés à savoir :  a) La gouvernance des ressources et développement en Afrique , b) Le néolibéralisme, le régime minier africain et la mobilisation des ressources intérieures, c) Les flux financiers illicites qui sortent des pays africains, d) Combler les déficits fiscaux pour financer la transformation structurelle de l'Afrique, e) L’appel des africains à se lever pour la paix, la justice et la dignité, les participants sont arrivés à une valse de résultats. Parmi lesquels, ceux tirés de la Déclaration de Kilimadjaro qui s’indigne des siècles d’oppression, condamne le pillage des ressources naturelles et minières du continent, ainsi que le non-respect des droits fondamentaux des peuples. Plus concrètement, exigent : - la révision des contrats en incluant les travailleurs et la société civile, - la prise en compte les observations des OS et OSC, - Implication des OS et OSC dans les Comités de suivi – évaluation- contrôle, - respect des clauses des contrats - éviter de privatiser/concéder les ressources, - susciter la prise de part des nationaux au capital, respecter des textes nationaux  et les conventions internationales, - la protection et la restauration de l’environnement à la charge des multinationales, - Donner la possibilité aux travailleurs miniers de prendre des parts d’actions dans les investissements.

 

Encadré

Complicités étatiques

Au final, la CSI/Afrique a été interpelé afin qu’elle mène auprès des institutions telles que l’Union Africaine et autres, des plaidoyers envers les Chefs d'États lors des sommets, et les organisations devraient également prendre le relais dans leur pays respectif. Notamment sur les axes : - la Mauvaise gouvernance ; - la Faible participation de l’Etat au capital des multinationales ; - La corruption ; - La fuite de capitaux ; - L’absence de transparence ; - Le dénie du droit des travailleurs ; - L’absence d’un contrôle de l’exploitation des mines ; - Renforcer la démocratie et la gouvernance interne. Ce d’autant plus que certaines entreprises, mêlées dans cette fuite des capitaux bénéficient des soutiens dans les sphères de décision des Etats si ce ne sont pas des fonctionnaires véreux. Ce qui permet à ces entreprises pour la plupart des multinationales de pratiquer impunément une évasion fiscale contraire à l’éthique et se servent des prix de  transfert et de sociétés anonymes pour maximiser leurs profits, alors que des millions d’Africains sont privés de l’accès à une nutrition adéquate, à la santé et à l’éducation. Ce qui avait fait dire à Koffi Annan que « l’évasion fiscale est une entrave à la répartition équitable entre les citoyens africains des bénéfices issus de leurs abondantes ressources».

 

Mathieu Nathanaël NJOG

 

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