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18 mai 2010 2 18 /05 /mai /2010 15:20

Positionnement

 

Dans la perspective des élections à venir et notamment présidentielles de 2011, le professeur en droit public et (ex) baron du régime plaide pour que Paul Biya reconnaisse de l’apport de la diaspora dans développement socio-économique du Cameroun. Conséquence leur accorder le droit de vote qu’elle réclame pour participer davantage afin de faire valoir leur devoir civique.

 

Pour l’ex-homme fort du régime de Paul Biya de 1982 à 2002, il ne fait pas de doute que le climat qui prévaut en ce moment entre les camerounais de l’extérieur et la deuxième république, donne le sentiment que « le Cameroun à mal de sa diaspora, et la diaspora a mal de son Cameroun.» Le professeur Joseph Owona, puisqu’il s’agit de lui a relevé que les Camerounais de l’étranger sont caractérisés par leur dispersion, l’existence des clivages ethniques, politiques, religieux, et culturels. Ce qui représente un sérieux handicap pour se faire entendre. On peut le jauger avec toutes les mobilisations favorables ou réfractaires au régime au pouvoir au Cameroun, et par les multiples actions d’envergure menées à l’international par les différents mouvements de la diaspora, notamment, ceux résidant en France, Allemagne, Grande-Bretagne, Belgique, Suisse et les Etats-Unis pour la restauration de la gouvernance et contre les violations des droits de l’Hommes.

 Pour l’Agrégé en droit public, il ne fait pas de doute que la diaspora camerounaise constitue l’invisible 11ème province du Cameroun. Aussi bien, en tenant compte de leur importance démographique qu’il estime à un plus de 3 millions de personnes dispersées dans tous les continents avec pour caractéristique majeur «la qualité». Mais aussi pour sa contribution au développement du pays. C’est le cas du transfert de technologie et d’un apport financier consistant. A cet effet, les études citées en référence vont état de 9 milliards d’Euros (environ 5886 milliards FCFA), de transfert des africains de France vers l’Afrique. Et celle de la diaspora camerounaise est estimée à 1 milliards de dollars (environ 500 milliards Fcfa) par an. Une contribution largement au dessus du Produit intérieur brut (Pib) et de l’Aide au développement. Ce qui a contribué à la réduction de la pauvreté mieux que ce que prévoit le Dsrp (Document stratégique de réduction de la pauvreté). Des fonds qui servent pour la plupart au ménage, à la santé, au logement à l’éducation.

 

 La promesse de Paul Biya à la diaspora

 Au regard de ces atouts que regorgent les Camerounais vivant à l’étranger dans le développement social, économique du Cameroun, le Professeur Joseph Owona, en a profité pour poser la problématique de la diaspora. C’était le 12 mai à l’amphi Stanislas Melone du Campus N°2 de l’Université de Douala où il donnait une conférence inaugurale sur le thème : « Diapsora et développement » à l’occasion de la rentrée académique des doctorants en 3è cycle du  département des droits publics de la Faculté des sciences juridiques et politiques. Un thème choisi sur la base de son actualité dans biens de débats publics au Cameroun. Car depuis quelques années la diaspora camerounaise ne cesse de poser la problématique de la double nationalité, du droit de vote et même de leur éligibilité. Et le président Paul Biya lors d’un voyage en Europe l’avait promis.  L’ex-secrétaire général de la présidence de la République, Joseph Owona dans son speach a proposé au gouvernement quelques pistes de solutions pour améliorer cet apport de la diaspora dans le développement socio-économique de notre pays. Entre autre, il a cité la résolution du problème de double nationalité et ses implications, la création d’un cadre de dialogue entre le gouvernement  et la diaspora, la mise en place d’un cadre juridique, légal et institutionnel.

 Car le poids (humain, économique et politique) de la diaspora du Cameroun est tel que le gouvernement devrait suivre l’exemple du Mali avec la création d’institutions tels que : La Délégation générale des maliens de l’extérieur créée en septembre 2000 avec pour mission  «…d’élaborer les éléments de la politique nationale en matière d’administration, d’assistance, de protection et de promotion des maliens de l’extérieur et d’assurer la coordination des missions diplomatiques et consulaires qui concourent à la mise en œuvre de cette politique ».  Et intégré au ministère des maliens de l'extérieur et de l'intégration africaine (Mmeia) créé en 2004.

Branle-bas dans les ministères

De manière concrète, le Pr. Joseph Owona propose que soit créée au sein de l’Assemblée nationale, une Commission des Camerounais de l’étranger et au sein du ministère des relations extérieures, un Haut commissariat des camerounais de l’étranger. Mais aussi le grand maître de droit public propose en outre aux pouvoirs publics de reformuler le code de nationalité, proclamer les Camerounais de l’étranger partie intégrante de la nation, et accorder à ces Camerounais à part entière une représentation au sein des institutions telles que le Sénat, l’Assemblée nationale et même les Assemblées régionales à venir avec la décentralisation. Jusqu’ici, il n’existe que la division camerounaise de l’étranger au ministère des relations extérieur et la direction de la main d’œuvre expatrié au ministère du travail et de la sécurité sociale. Il n’en demeure pas moins que les pistes de solution ainsi émises par le Pr. Joseph Owona ne resteront pas lettre morte. D’autant plus que ces pistes de solutions peuvent enrichir, le Groupe de travail, instauré le 22 septembre 2009 au Ministère de l’économie, du plan et de l’aménagement du territoire (Minepat) par le premier ministre. Un Groupe de travail qui a pour mission d’évaluer l’apport de la diaspora dans le développement économique du Cameroun. Et au ministère de l’emploi et la formation professionnelle (Minefop) on s’emploie à définir le profil du migrant et a évalué les compétences et l’impact professionnel de la diaspora.

Pour l’ex-baron du régime Biya, aujourd’hui en disgrâce, il y a dans la classification, des migrations : - prolétaires, liées à la pauvreté -  politiques, liées aux exilés politiques – professionnelles, liées à la main d’œuvre qualifié faisant valoir leur compétence dans les pays d’accueil – d’insécurité, liée à ceux qui fuient les guerres – de famine, liée à ceux qui quittent les terres arides – de feymania, liée aux arnaqueurs internationaux. Tous ces migrations ont pour cause, le souci de trouver une vie meilleure lorsque l’on vit dans une société d’inégalité où la démocratie est cryptée, l’alternance politique pas garantie, l’offre en emploi est faible et la confiscation des postes par une génération vielle qui a du mal a passé le témoin. D’ailleurs, les études indiquent que les migrations dont sont issues la diaspora a cessé d’être des aventures pour devenir professionnelles. C’est dire que la diaspora n’est pas seulement un poids socio-économique, mais politique. Mais alors que l’Etat ne contrôle pas encore. Ce qui justifie ce branle-bas, mais aussi cette frilosité du gouvernement et de son président de faire participer la diaspora dans le processus démocratique. Et l’imagerie populaire se demande si Joseph Owona a des ambitions politiques ou alors œuvre pour un retour aux affaires ? Lui qui est revenu sur la scène la rentrée académique de 2009-2010 en reprenant le chemin des amphis. Et déjà en occupant peu à peu la scène médiatique.

 

André Som, publié dans Aurore plus du mardi 18 mai 2010

 

 

 

 

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commentaires

V
<br /> Bonjour, et merci pour cet article.<br /> <br /> La diaspora est une question de société importante, qui par certains aspects, peut être polémique, voire très douloureuse à évoquer. Mais elle est aussi, pour le Cameroun, une source de<br /> développement certain !<br /> <br /> Chaque année, la diaspora camerounaise transfère vers le Cameroun plusieurs dizaines de milliers d’euros depuis les pays d’Europe où elle s’est établie, afin de soutenir le pays et la communauté.<br /> Un dialogue existe-t-il, au jour le jour, entre les acteurs bancaires et politiques, pour faciliter le transfert d’argent pour les populations ?<br /> <br /> C’est en tout cas dans cette optique de dialogue, d’échanges et de facilitation des démarches qu’a été créé le site http://www.envoidargent.fr/. Basé sur les informations et contributions des<br /> acteurs du transfert d’argent (envoyeurs, banques, bénéficiaires), le site vise à favoriser cet outil crucial de développement. L’idée est de rendre le transfert d’argent plus compréhensible, mais<br /> aussi plus accessible à tous, notamment par le biais d’un comparateur des coûts de transferts entre les différentes offres du marché. Pour le Cameroun, par exemple, le comparateur est disponible<br /> ici : http://www.envoidargent.fr/comparateur/CM.<br /> <br /> Aussi n’hésitez pas à rejoindre cette communauté unique, qui grâce aux contributions et aux idées de chacun, permettra aux migrants de mieux participer au développement de leur pays d’origine.<br /> <br /> Vincent, pour l’équipe Envoi d’argent<br /> <br /> <br />
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