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8 mai 2017 1 08 /05 /mai /2017 18:06

Religion                

 

L’élection du nouveau bureau général de l’Eglise Evangélique du Cameroun, le 22 avril dernier à Ngaoundéré, a ouvert une plaie béante dans cette congrégation religieuse. Un schisme est annoncé.

La plaie ouverte au sein de la communauté chrétienne de l’Eglise Evangélique du Cameroun (EEC) avec l’issu de l’élection le 22 avril 2017 à Ngaoundéré  du nouveau président général se dégrade au fil des jours et pourrait conduire à sa partition. L’élection du Révérend Samuel Hendje Toya (avec 205 voix sur 374 suffrages valablement) au détriment du Révérend Priso Mougolé (168 voix) le candidat favori du consensus de 2009 porté par la communauté Sawa a sonné le glas des crises internes qui minent cette église. «La tenue le 22 avril 2017 à Ngaoundéré, du scrutin pour la désignation du nouveau président de l’Eglise Evangélique du Cameroun (EEC) a achevé de révéler au grand jour l’intensité et la profondeur de la pernicieuse crise qui sévit depuis plusieurs années au sein de cette congrégation religieuse», affirme le Ngondo (Assemblée traditionnelle du peuple Sawa) dans sa déclaration signée lors de son assise extraordinaire du 28 avril 2017. Cette déclaration a été lue à l’ouverture du culte le dimanche 30 avril dans la mythique paroisse EEC du centenaire de Douala, mère de l’EEC par le Chef supérieur d’Akwa, S.M. Din Dicka, accompagné pour la circonstance d’une dizaine de patriarches et membres des sociétés secrètes de la Communauté Sawa. Tous, étant tout de noir vêtus.

Ce qui témoigne de la profondeur du malaise et surtout de ce que le Ngondo estime comme une trahison, une entourloupe,…. Et il l’a officiellement affirmé : «Le Ngondo et les pasteurs Sawa présents au Synode de Ngaoundéré, en  exprimant leur totale désapprobation au regard de cette situation hautement dévastatrice, sont en état de révolte». Et de conclure : «C’est pourquoi, solennellement et pleinement conscient de leurs devoirs face à l’Histoire, le Ngondo et les pasteurs annoncent à compter de ce jour le schisme du l’Eglise Evangélique du Cameroun». L’annonce de cette scission s’est faite dans une ambiance de grande adhésion à l’appel lancé depuis vendredi 28 avril 2018, au sortir d’une réunion à la salle de fête d’Akwa regroupant tous les Chefs traditionnels du Ngondo, des pasteurs Sawa de l’EEC et des partisans à la candidature du malheureux candidat, le Rév. Priso Mougolé. Il s’agissait pour les  fidèles de marquer leur protestation et boycotter au nouveau bureau élu en arborant la tenue noire. Mot d’ordre largement suivi. Il ne fait plus de doute que l’EEC s’achemine vers une implosion. La dénomination de la nouvelle congrégation serait : l’Eglise Evangélique nouvelle du Cameroun (EENC) ou l’Eglise Evangélique Reformée du Cameroun (EERC).

Cette décision est animée par une volonté de créer «un nouveau cadre du vivre ensemble» les valeurs qui fondent l’Eglise et qui ont pour nom : Equité, probité, morale, respect des composants sociologiques, respect de la parole donnée et du consensus, vont prévaloir. Curieusement des valeurs que l’équipe dirigeante sortante a décidé de sacrifier au détriment de ses intérêts égoïstes. En perspective, il est question pour le Ngongo et le groupe de pasteurs favorable au consensus de la désignation du Pasteur Priso Mougolé comme successeur du président Isaac Batomen de récupérer toutes les paroisses Sawa et partenaires dans le combat (Mokolo, Nkoldongo, Biye-massi, Briqueterie à Yaoundé) pour le respect de l’engagement de la parole donnée. Pour mieux justifier cette partition en vue de l’EEC, un ancien d’église, Jean-Prospère déclare : «Il y a beaucoup de déçu qui, pour vivre leur foi ont besoin d’un cadre neuf, où  le matérialisme, les règlements de comptes, la haine, les rancœurs, …bref où prier est devenu suspect, mais où pratiquer la magie et les malversations financières sont les règles».

 

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Pour comprendre cette crise, il faut remonter en 2009 alors que le Président général de l’EEC sortant, le Rév. Isaac Batomen Henga est appelé à achéver le mandat de son prédécesseur. Une réunion secrète se tient à Yabassi, il est question de désigner avec l’assentiment des Chefs Sawa, le pasteur de cette communauté qui sera candidat à sa succession. Au cours de celle-ci, le Rév. Isaac Batomen va solliciter des Chefs Sawa représentés par le Ngondo, qu’il lui soit permis de briguer un second mandat. Après quoi, le poste sera céder au candidat Sawa dans un principe tacite de rotation à la présidence générale de l’EEC des trois grandes composantes sociologiques (Sawa, Bamoun et Bamiléké) qui composent cette congrégation. Un candis est bu à cette occasion. S’acheminant vers la fin de son second mandat, il va être observé des manœuvres dolosives du président sortant Rév. Isaac Batomen Henga pour ne pas honorer ses engagements et respecter le principe de rotation des trois grandes composantes sociologiques à la présidence générale de l’EEC. Plongeant ainsi l’EEC, notamment dans les synodes régionaux du Wouri dans des crises permanentes. «Une stratégie savamment orchestrée par le Rév. Batomen et ses affidées pour déstabiliser l’union sacrée et la dynamique suscitée autour de la candidature du Rév. Priso Mougolé dont toute la communauté chrétienne savait qu’il serait le prochain président général de l’EEC», déclare Manga, un ancien d’Eglise.

On se souvient encore du soulèvement des fidèles des paroisses de l’EEC de Njo-Njo Centre, Bonadibong, Bonamikengue, Boneleke et Dikolo en novembre 2015, avec pour point ogre, la fermeture de ces lieux de culte disaient-il pour réclamer le départ du pasteur Makon Ma Ngue Pierre  de la présidence de la région synodale. Accusant ce dernier d’ingérence, abus de biens sociaux, mépris des autorités traditionnelles, affairisme, détournements de fonds et affectation fantaisiste. Last but not the least, en novembre 2016, c’est autour du Rév. Justin Njikeu, pasteur principal de la paroisse du centenaire, mère de l’EEC qui a fait l’objet d’une cabale orchestré par le président Rév. Batomen. Elle va conduire à son remplacement arbitraire comme pasteur principal de cette paroisse, et un passage au conseil de discipline pour le décharger de son statut de pasteur, après 30 ans de carrière sans jamais avoir fait l’objet d’une récrimination dans l’exercice de son sacerdoce pastorale. Ancien directeur de campagne du président sortant, le Rév. Batomen et proche du candidat favori, le Rév. Priso Mougolé, plusieurs responsables de l’EEC avaient dénoncé des manœuvres pré-électorales visant à l’éliminer le pasteur Njikeu tout comme les éventuels soutiens pastoraux du successeur désigné au consensus de Yabassi.

Mathieu Nathanaël NJOG

 

 

 

Nouvelle Direction élue

 

Président général

Rév. Pr Hendje Toya Samuel Hendje Toya

1er Vice-Président chargé des mouvements et du personnel

Dr. Kopp Bernard

2è Vice-Président Chargé des œuvres

Mme Ngalle Bondjo

3è Vice-présidente chargé e des Finance

Mme Fampou Denise

Secrétaire général

Rev. Nguette Philippe

 

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