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14 mars 2017 2 14 /03 /mars /2017 16:15
Une augmentation des prix des matières premières industrielles en 2017

Prévision

Le périodique trimestriel « Commodity Markets Outlook » de la Banque mondiale prévoit que les prix de l’énergie et des métaux seront dopés cette année par une offre tendue et une demande forte.

 

Les institutions de Breton Wood ne cessent de mettre la pression sur les pays subsahariens et particulièrement ceux de la sous-région Afrique centrale afin qu’ils appliquent un programme d’ajustement structurelle draconien qui va se caractériser par l’inflation des prix des produits de premières nécessités. Ceci au détriment de la dévaluation du franc Cfa. A cet effet, lors du dernier sommet de la Cemac tenu le 23 décembre 2016 à Yaoundé, le Fonds Monétaire International (Fmi) a déclaré que les pays de l’Udeac étaient plongés dans une conjoncture économique difficile. Et pour cause, les recettes budgétaires étant  essentiellement basées sur les recettes de l’exportation du pétrole qui a connu une chute vertigineuse des cours mondiaux l’année dernière et la lutte contre Boko Haram qui nécessite des engagements supplémentaires extra budgétisés a sérieusement décimé le socle économique de cette sous-région et causé un choc.

Ce qui explique que les Chefs d’Etat de la Cemac se sont engagés «à poursuivre vigoureusement, au niveau de chaque pays les ajustements budgétaires nécessaires à un rééquilibrage maitrisé, judicieux et progressif de leurs finances publiques » Ceci passe par la réduction du train de vie de l’Etat, afin de préserver les acquis sociaux dans un contexte d’extrême fragilité économique et financière. Mais aussi par l’élargissement de l’assiette fiscale dans le but de promouvoir de manière vigoureuse l’activité économique créatrice de richesses et mobiliser de façon optimale les recettes fiscales internes. Dans certains pays à l’instar du Tchad, le président Idris Deby a déjà entamé la mise en application de ce programme d’ajustement, notamment dans les ajustements nécessaires à la maitrise des finances publiques. En revanche au Cameroun, le climat social étant dans un contexte d’extrême fragilité traine, le pas. Rébellion ou stratégie de ne pas rajouter de l’huile sur le feu ?

Pendant ce temps, un frémissement favorable se dessine sur le marché mondial. La Banque mondiale flaire un redressement sensible des matières premières industrielles comme l’énergie et les métaux en 2017. Ceci en raison d’un resserrement de l’offre et de l’augmentation de la demande. En effet, dans l’édition 2017 de sa publication sur les perspectives des marchés de matières premières, Commodity Markets Outlook, une institution de la Banque mondiale maintient ses prévisions concernant les prix du pétrole brut pour l’année à 55 dollars le baril, soit un bond de 29 % par rapport à 2016. Les prévisions pour les prix de l’énergie reposent sur l’hypothèse selon laquelle les pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et d’autres pays producteurs de pétrole se conformeront en partie à l’accord de limitation de la production après une longue période de production effrénée.

Il en est de même des prix des métaux pour lesquels la Banque Mondiale revoit à la hausse ses prévisions de croissance et anticipe une augmentation de 11 % contre les 4 % annoncés dans ses prévisions d’octobre, compte tenu d’un nouveau resserrement de l’offre et de la forte demande de la Chine et des économies avancées. D’ailleurs,  John Baffes, économiste senior et auteur principal du périodique Commodity Markets Outlook souligne que : «Les prix de la plupart des matières premières semblent avoir atteint leur plus bas niveau l’année dernière et sont en bonne voie pour remonter en 2017 » Et d’ajouter : «Des revirements dans les politiques pourraient toutefois infléchir cette tendance». A contrario, les prix des produits agricoles dans leur ensemble devraient augmenter de moins de 1 % en 2017. De légères augmentations sont prévues pour les huiles et les produits oléagineux et d’autres matières premières agricoles, mais les prix des céréales devraient diminuer de près de 3 % à la faveur des perspectives plus favorables de l’offre. Quant aux métaux précieux, les institutions de Washington observe une contraction de 7 % avec l’augmentation des taux d’intérêt de référence et le ralentissement des placements refuges.

 

Encadré

Absence de marge de manœuvre

Le rapport Commodity Markets Outlook spécialisé dans une analyse détaillée des marchés des principaux groupes de matières premières, dont les produits énergétiques, les métaux, les produits agricoles, les métaux précieux et les engrais, montre dans sa section « Special Focus » comment les économies émergentes ou en développement exportatrices de matières premières ont été durement frappées par le ralentissement de la croissance des investissements, de 7,1 % en 2010 à 1,6 % en 2015. Ayhan Kose, Directeur du groupe chargé des perspectives de développement à la Banque mondiale constate que «la faiblesse des investissements, aussi bien publics que privés, freine tout un éventail d’activités dans les pays émergents ou dans les économies en développement qui exportent des matières premières ». Cette situation se justifie par le fait que «la plupart de ces économies dispose de peu de marge de manœuvre pour contrer le ralentissement de la croissance des investissements et doivent donc recourir à des mesures visant améliorer l’environnement des affaires, promouvoir la diversification économique et améliorer la gouvernance pour ouvrir de meilleures perspectives de croissance à long terme ».

 

M. N. NJOG

 

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