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8 avril 2014 2 08 /04 /avril /2014 19:12

Positionnement – Diversion ou affirmation ?                  

Depuis sa démission du gouvernement en 2011, suivi de son engagement politique dans la perspective d’une alternance par les urnes au sommet de l’Etat, L’ancien ministre délégué auprès du ministre de la Justice, veut s’affirmer sur ce nouveau terrain.

 

Le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc), Maurice Kamto a fait une sortie épistolaire en date du mercredi 23 janvier 2013, avec en objet : «Mise en garde du Mrc à propos d’une éventuelle tentation du gouvernement d’organiser les sénatoriales avant les municipales et les législatives». Cette sortie ressemble à si méprendre à une volonté de  captiver l’attention de l’opinion publique sur sa personne. Une stratégie adoptée par sa cellule de communication pour le permettre de ne pas tomber dans l’oubli, son parti avec. Surtout qu’il est un néo politicien qui devra affronter la réalité des urnes avec les élections de proximité, véritable baromètre pour tout parti politique. Mais après avoir parcouru sa communication qui n’est pas dénué de tout fondement, mais qui repose sur les supputations ou éventuellement les secrets des pénates du chef de l’Etat, ce qu’il ne soutient pas ; il aurait mieux fait d’axer sa communication sur l’appel que son parti, le Mrc fait à l’endroit de tous les camerounais ou des forces vives camerounaises pour réclamer que le chef de l’Etat publie le calendrier électoral.

Le professeur Maurice Kamto est un homme de droit émérite, dont l’engagement politique aux avant-postes, vient inéluctablement enrichir la qualité du leadership de l’opposition camerounaise. En attendant de jauger sa popularité pour voir sa véritable place dans le microcosme politique camerounais et particulièrement dans l’opposition camerounaise, on se contente encore de ses sorties épistolaires. Et quelques actions maladroites des autorités administratives camerounaises qui ont le mérite de le propulsé au devant de l’actualité. En attendant impatiemment son premier meeting politique comme leader de parti politique de l’opposition, même s’il est vrai que l’éventuelle forte mobilisation que pourrait enregistrer cette première sortie ne va pas traduire le niveau d’adhésion réelle des camerounais à sa visions politiques ; ses prédécesseurs, à la même stature intellectuelle, ont pu s’en rendre compte en leur temps. La suite a été catastrophique pour plusieurs d’entre eux qui ont fait des  scores ridicules aux différentes élections auxquelles ils ont engagé leur formation politique.

C’est certainement cette  trouille que Maurice Kamto a aujourd’hui. Au point de jouer les sentinelles de la mise en place du processus électoral. Lui qui, dans ses premières sorties avait axé sa communication sur la destruction des autres leaders de l’opposition, avant d’être ramené très vite à l’ordre par les observateurs de la scène politique. Ces derniers l’avaient tout simplement rappelé qu’en s’attaquant à l’opposition en dépit de ses lacunes se trompait de cible. Et faisait le jeu de l’homme lion, au pouvoir depuis 30  ans sans discontinuer. Lui qui s’est souvent amusé comme lors de son passage à l’émission dominicale «l’Arène» de Canal 2 International de donner à Paul Biya, chef de l’Etat, le bon dieu sans confession. Il semble de plus en plus s’être avisé. Mais alors, cela lui donne-t-il, l’opportunité de distraire les camerounais par des sorties épistolaires, dans lesquelles, il biaise le problème de fond pour faire dans l’agitation servile ?


Propension à éviter Biya 

Il y soutient que sa sortie a été inspirée par l’annonce faite par le président de la République dans son traditionnel message de fin d’année 2012. Notamment, celle ayant trait à la tenue «éventuelle» des élections sénatoriales en 2013. Paul Biya nous ayant habitué  à ne pas tenir parole. Et Maurice Kamto de se précipiter d’accuser de manière péremptoire le pouvoir en place de vouloir organiser les élections sénatoriales avant les élections municipales et législatives. «La tenue probable de l'élection des sénateurs avant les élections municipales et régionales serait une manœuvre politique inacceptable.» Il va s’appesantir à le démontrer sur les plans juridiques, technique et politique : «En effet, aux termes de l'article 222 de la loi n° 2012/001 du 19 avril 2012 portant code électoral, "les sénateurs sont élus dans chaque Région par un collège électoral composé de des conseillers régionaux et de conseillers municipaux.» Et de poursuivre : «Dans les conditions actuelles, peut-on soutenir juridiquement que le vote des conseillers municipaux, seuls électeurs pour la circonstance, serait légal quand on sait que leur mandat a expiré depuis plus de six mois? Il y aurait lieu de d’en douter ; et en tout cas leur légitimité serait contestable.» Avant de conclure que cela ne serait qu’une volonté manifeste de torpiller la modernisation du processus démocratique camerounais que «Le Mrc exhorte en conséquence le Gouvernement de la République à faire preuve de responsabilité et à abandonner un projet qui ne peut que nuire à notre peuple et à notre pays.» Pourtant, nulle part, il n’a fait allusion à un plan machiavélique du régime au pouvoir qu’il aurait eu vent. Traduisant toujours la stratégie de Maurice Kamto de faire dans la langue de bois lorsqu’il s’agit de fustiger Paul Biya et son régime. Comme s’il avait peur que le rouleau compresseur du système Biya ne se déploie pour le broyer.

André Som, Source Aurore Plus du 25 janvier 2013

 

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