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28 juin 2021 1 28 /06 /juin /2021 14:51

INTERPELLATION

Dans leurs missions de veille, l’ONG Un Monde Avenir et ses partenaires associatifs, ont adressé une lettre épistolaire au parlement le 22 juin 2021 dans laquelle ils exhortent ces derniers à user de leurs prérogatives prévues à l’article 34 alinéa 3 de la Constitution pour se saisir des problèmes qui affectent le quotidien des camerounais et dont la liste reste  exhaustive.  Ils demandent à ces derniers de saisir l’occasion de la session actuellement en cours pour adopter une résolution claire sur la crise anglophone en prenant en compte l’échec de l’option militaire qui a été prise par le gouvernement jusqu’ici. Notamment en suscitant une concertation multi acteurs en vue de la réforme du système électoral; en créant des Commissions d’enquêtes parlementaires pour faire la lumière sur la gestion des fonds alloués à l’organisation de la Coupe d’Afrique 2019 et à la lutte contre le coronavirus et ses effets connexes.

 

Mesdames

Messieurs

Honorables membres du Parlement

La Loi n°96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la Constitution du 02 juin 1972, modifiée et complétée par la loi n°2008/001 du 14 avril 2008, fait de la République du Cameroun un Etat souverain dont l’autorité est, selon l’article 4 exercée par le Président de la République et le Parlement.

L’article 14 de cette loi fondamentale stipule que :

« (1) Le pouvoir législatif est exercé par le Parlement qui comprend deux (2) chambres :
-l’Assemblée Nationale ;
- le Sénat.

(2) Le Parlement légifère et contrôle l’action du Gouvernement »

Les missions du Parlement sont davantage précisées aux articles 34 et 35

L’article 34 (3) dispose ainsi que « L’Assemblée Nationale peut mettre en cause la responsabilité du Gouvernement par le vote d’une motion de censure. Pour être recevable, la motion de censure doit être signée par au moins un tiers des membres de l’Assemblée Nationale. Le vote ne peut intervenir moins de quarante-huit (48) heures après le dépôt de la motion de censure. La motion de censure est adoptée à la majorité des deux tiers des membres composant l’Assemblée Nationale »

L’article 35 quant à lui dispose que « (1) Le Parlement contrôle l’action gouvernementale par voie des questions orales ou écrites et par la constitution des commissions d’enquêtes sur des objets déterminés.»

L’ONG Un Monde Avenir et ses partenaires associatifs, dans leurs missions de veille, ont à ce jour, fait les constats suivants :

Sur le plan sociopolitique

Les dernières consultations électorales tenues au Cameroun ont mis en évidence le caractère vicié et vicieux du cadre institutionnel et juridique des élections au Cameroun. De l’opacité dans la conduite des opérations électorales à l’intrusion quasi permanente de l’administration publique dans le déroulement des opérations, les multiples conflits qui ont suivi après chaque élection depuis la présidentielle de 2018 jusqu’aux élections régionales de 2020, montrent à suffisance l’impérieuse nécessité d’une réforme du système électoral.

Depuis octobre 2016, les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest sont secouées par une crise sécuritaire qui, des revendications sociales de départ, s’est muée en un conflit armé opposant des groupes séparatistes aux Forces de défense et de sécurité officielles. Avec des conséquences humanitaires graves. Outre les pertes en vies humaines se chiffrent à plusieurs milliers à ce jour, des centaines de milliers de civils se sont déplacés à l’intérieur du pays ainsi que des milliers de personnes réfugiées au Nigéria voisin.

Selon les résultats d’une enquête du Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides, clôturée le 16 septembre 2019, « plus de 536.000 personnes issues des régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest se sont déplacées de manière interne. Environ 39.000 personnes ont déjà été recensées par le HCR au Nigeria. ».

Les derniers événements en date montrent une recrudescence des violences dans ces régions, des scènes horribles sont diffusées dans les réseaux sociaux où l'on voit des actes d'une cruauté indescriptible perpétrés par des personnes se réclamant des groupes armés sécessionnistes. Alors même que le discours officiel souligne une situation sous contrôle, le 15 juin 2021 à Massore Balue, un village de l’arrondissement d’Ekondo-Titi dans le département du Ndian, région du Sud-Ouest, six (6) responsables administratifs ont été kidnappés, un d'entre eux a été retrouvé mort quelques jours après. Le rapport du groupe de travail de Stand Up For Cameroon rendu public le 18 Juin 2021 fait état d’au moins 168 personnes tuées et au moins 68 personnes kidnappées dans ces régions ces 5 derniers mois.

Au plan économique

L’économie nationale a été durement touchée dans ces deux régions. Selon le Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam), au 31 juillet 2019, « en se focalisant sur 10 secteurs d’activités uniquement, ses pertes sont estimées à près de 800 milliards de FCFA au bout de trois ans », sans compter l’impact sur les recettes de l’Etat dont le manque à gagner était estimé à la même date à près de 18,5 milliards de FCFA perdus par le trésor public depuis le début de la crise. De même, cette crise a complètement explosé le budget de l’Etat tout en accentuant l’état de délabrement de la qualité de vie au Cameroun. Les mesures prises par le Gouvernement, y compris la tenue d’un Grand dialogue national n’ont pas jusqu’ici apporté des réponses aux préoccupations profondes des populations des deux régions en crise.

Au plan financier et budgétaire

Dans le même temps, la dette publique camerounaise a crû de 4 324 milliards FCFA entre 2016 et 2020, passant de 6 010 milliards FCFA à 10 334 milliards FCFA sur une période de 4 ans, selon les données compilées par la Caisse Autonome d’Amortissement (CAA). Le chômage est devenu endémique, alimentant ainsi l’insécurité qui va grandissant dans les villes et les villages.

Au niveau de la Gouvernance

Les détournements des deniers publics ont atteint des pics des plus alarmants, entrainant les retards ou le non achèvement voire l’abandon de nombreux chantiers publics, dont entre autres, ceux liés à l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations. La compétition qui était prévue au Cameroun en 2019 et renvoyée pour 2021 a déjà englouti plusieurs de nos milliards de franc CFA, sans que les infrastructures y relatives soient achevées.  Un rapport de la Chambre des Comptes de la Cour Suprême sur la gestion du « Fonds spécial de solidarité nationale pour la lutte contre le corona virus et ses répercussions économiques et sociales » doté d’un montant de 180 milliards de francs CFA, a été rendu public via les réseaux sociaux le Jeudi 20 Mai 2021. Présenté comme un rapport d’étape, ce document fait état des procédures impliquant plusieurs départements ministériels à savoir :

  • Une (01) procédure de gestion de fait
  • 30 procédures de fautes de gestion
  • 10 procédures concernant des faits susceptibles de constituer des infractions à la loi pénale.

Les malades d’insuffisance rénale ne cessent de se plaindre du manque de soins dû à la rupture des kits d’hémodialyse, des pannes de machines ou de l’absence des salles d’eau, en témoigne le dernier mouvement d’humeur du 1er juin 2021 devant l’Hôpital général de Yaoundé.

Aussi, l’ONG Un Monde Avenir et ses partenaires associatifs vous demandent de saisir l’occasion de vos sessions respectives en cours en ce moment, pour vous pencher sur ces problèmes qui sont loin d’être exhaustifs, et notamment vous référer à vos missions tel que rappelées plus haut pour :

  • Adopter une résolution claire sur la crise anglophone en prenant en compte l’échec de l’option militaire qui a été prise par le gouvernement jusqu’ici.
  • Susciter une concertation multi acteurs en vue de la réforme du système électoral.
  • Créer des Commissions d’enquêtes parlementaires pour faire la lumière sur la gestion des fonds alloués à l’organisation de la Coupe d’Afrique 2019 et à la lutte contre le coronavirus et ses effets connexes.

Au demeurant, l’ONG Un Monde Avenir et ses partenaires associatifs vous exhortent à user de vos prérogatives prévues à l’article 34 alinéa 3 de la Constitution, pour retirer votre confiance au Gouvernement.

Fait à Douala le 22 Juin 2021

Le Coordinateur

Philippe NANGA

 

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28 juin 2021 1 28 /06 /juin /2021 14:20

SYNTHESE DU RAPPORT D’ACTIVITES DE LA CDHC

Passage de la Commission des Droits de l’homme du Cameroun devant les Honorables membres de la Commission des lois constitutionnelles, des Droits de l’homme et des libertés, de la justice, de la législation et du règlement, de l’administration de l’Assemblée nationale

 

Honorable Monsieur le Président de la Commission des lois constitutionnelles, des Droits de l’homme et des libertés, de la justice, de la législation et du règlement, de l’administration,

Honorable Monsieur le Vice-Président de ladite Commission,

Honorables Députés, membres de ladite Commission, en vos qualités, titres, rangs et grades respectifs,

Monsieur le Vice-Président de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun, 

Mesdames, Messieurs les Commissaires de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun.

Distingués invités,

La gratitude étant la seule vertu dont on ne saurait abuser, je voudrais une fois de plus remercier le Président la Commission des lois constitutionnelles, des Droits de l’homme et des libertés, de la justice, de la législation et du règlement, de l’Administration et remercier très vivement chacun d’entre vous pour votre engagement au service de la noble cause des Droits de l’homme. Le présent exposé portera respectivement sur le bilan des activités de la CDHC en 2020 (I) et sur la situation des Droits de l’homme au Cameroun en 2020 (II).

I.         Pour ce qui est du bilan de des activités de la CDHC en 2020

Il faut d’emblée souligner, et c’est une évidence, que l’INDH du Cameroun, comme d’autres institutions, n’a pas été épargnée par les contrecoups de la COVID-19. Plusieurs activités prévues en 2020 ont été reportées, à l’instar de celles du Projet d’amélioration des conditions d’exercice des libertés publiques (PACEL), financé par l’Union Européenne pour une période de quatre ans (2019-2022) et dont la mise en œuvre a été ralentie en 2020 en raison de la non mise à disposition des fonds par l’Union européenne, pour cause de COVID-19. L’on peut citer à cet égard : la réalisation d’un film documentaire sur les libertés publiques au Cameroun, initialement prévue pour la période de juillet à septembre 2020 et reportée pour la période de juillet à septembre 2021. Mentionnons également l’organisation d’une rencontre d’évaluation et d’échange de bonnes pratiques à l’attention des points focaux, initialement prévue en octobre 2020 et reportée en avril 2021.

En tout état de cause, malgré les difficultés évoquées précédemment et le contexte de la COVID-19, la Commission a mené plusieurs de promotion, de protection, de coopération et de développement institutionnel.

1.        Les activités de promotion

Dans le cadre de notre mission de liaison avec les organisations de la société civile, nous avons accueilli les activités de renforcement des capacités de certaines organisations de la société civile en 2020 dont cinq au siège et 40 dans les antennes régionales.

Nous avons repris avec la publication des déclarations à l’occasion de la célébration des journées régionales africaines et internationales dédiées aux questions des Droits de l'homme, pratique qui avait été abandonnée depuis quelques années. Six déclarations ont ainsi été publiées au cours de l’année 2020. Il convient aussi de mentionner la déclaration de la Commission à l’issue des élections législatives et municipales du 9 février 2020. Nous n’insisterons pas sur les huit communiqués publiés à l’issue des réunions de coordination mensuelle au cours de la même année.

Nous avons par ailleurs participé aux activités organisées par des partenaires à l’occasion des éditions 2020 de la Journée internationale des Droits des réfugiés, notamment l’atelier virtuel sur la mise en œuvre des engagements au Segment de haut niveau sur l’apatridie et au Forum sur les réfugiés le 15 décembre 2020, à l’occasion de la Journée internationale des Droits des personnes handicapées (inauguration de l’unique centre multimédia inclusif d’Afrique subsaharienne à Yaoundé le 2 décembre par le MINPOSTEL, cérémonie en hommage aux 2,9 millions de personnes handicapées que compte le pays, au Centre national de réhabilitation des personnes handicapées Paul-Emile Leger le 3 décembre 2020, avec le MINAS) et aux activités organisées à l’occasion de la Journée internationale des Droits de l'homme, le 10 décembre 2020.

Nous avons également organisé et participé à des ateliers de renforcement des capacités, en collaboration avec l'Association francophone des Commissions nationales des Droits de l'homme (AFCNDH). Un atelier a été organisé à Douala, du 10 au 12 novembre 2020, pour examiner le projet d’instrument juridiquement contraignant sur les sociétés transnationales et autres entreprises commerciales en matière d'entreprises et Droits de l'homme. Nous avons également participé, à Yaoundé, avec des journalistes et avocats, à une réunion de concertation organisée par le Réseau des journalistes en Afrique pour le développement, sur le rôle des médias dans la promotion des Droits de l’homme. La Commission a enfin participé à un atelier organisé par le CNUDHD-AC à Douala, du 25 au 27 novembre 2020, sur la surveillance de l’impact de la COVID-19 sur les Droits de l’homme.

Plus de 200 représentants d’OSC ont été formés ou encadrés au Siège et au niveau des antennes régionales du Sud, du Nord et du Sud-Ouest. 60 jeunes âgés de 18 à 25 ans ont été formés en Droits de l’homme dans les Régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord en août et septembre 2020.

Concernant les activités du PACEL, après l’actualisation du répertoire des points focaux des Droits de l’homme dans les administrations et leur formation en octobre 2019, une deuxième formation des points focaux a eu lieu en 2020. Elle s’est intensifiée au cours de cette année. Il faut mentionner que les points focaux sont appelés à jouer un rôle important dans le suivi des correspondances de la Commission adressées aux administrations auxquelles ils appartiennent et dans le suivi de la mise en œuvre des recommandations.

Deux activités de renforcement de capacités comprenant un atelier et un voyage d’études au Kenya ont eu lieu en 2020, contre trois en 2019 ; l’on y ajoutera le renforcement de la logistique avec l’acquisition de véhicules et d’équipements de bureaux pour le compte du Projet PACEL ; le renforcement des capacités de 300 OSC en matière de suivi des Droits de l’homme, y compris en observation électorale en février 2020 ; la création d’un Observatoire des libertés publiques qui matérialise le partenariat stratégique avec 241 OSC des Droits de l’homme actives sur le terrain et la mise en place de la coordination nationale de l’Observatoire et l’adoption de ses textes en octobre 2020 ; il convient de relever que la mise en place de l’OLPC - en complément du système d’affiliation à la CDHC qui permet de formaliser le partenariat avec 547 OSC - constitue une innovation majeure dans le paysage des OSC au Cameroun, qui a le mérite de poser les fondations d’un processus continu de fédération des initiatives, et de mutualisation des ressources des OSC, en vue d’une amélioration de la situation des Droits de l’homme et des peuples au Cameroun.

Par ailleurs, des activités de sensibilisation en Droits de l’homme ont également été organisées par les points focaux du MINPROFF, du MINTSS, du MINJEUN, du MINCOM, du MINPOSTEL, du SED, du CONSUPE, du MINTP et des Services du Gouverneur de la Région du Centre.

 

 

2.        Les activités de protection

Pour ce qui est de la protection des Droits de l’homme, le traitement des requêtes qui en constitue le plat de résistance a gravement été contrarié par la pandémie du nouveau Corona virus. Le nombre de requêtes reçues au siège et dans les antennes de la CDHC a littéralement été divisé par deux, passant de 1997 requêtes en 2019 à 927 requêtes en 2020 (parmi lesquelles 566 ont été traitées au 31 décembre de l’année de référence). Or, pendant les cinq dernières années, le nombre de requêtes est presque systématiquement allé croissant, à l’exception du léger tassement observé en 2017, où il est passé de 793 requêtes en 2015 à 1136 en 2016, puis à 1409 requêtes en 2018, avant le record de 1997 requêtes inventoriées en 2019.

Sur la base des requêtes traitées en 2020, 363 correspondances ont été adressées aux autorités administratives, 344 aux particuliers, 263 aux organisations de la société civile et 40 aux entreprises.

Parmi les requêtes reçues en 2020, 233 ont été introduites par les OSC, ce qui témoigne de l’effectivité du partenariat de la CDHC avec la société civile dans la défense des Droits de l’homme.

Il y a cependant lieu de relativiser le nombre de requêtes reçues par la Commission, car ces chiffres ne reflètent pas du tout le quantum des violations des Droits de l’homme dans le pays. La plupart des victimes se résignent à leur sort, sans en parler à quiconque ou sans saisir le mécanisme national de protection des Droits de l’homme. D’autres préfèrent saisir les mécanismes régionaux et internationaux de protection des Droits de l’homme. Ainsi, en 2020, quatre communications et appels d’urgence concernant le Cameroun ont été introduits auprès des différents rapporteurs spéciaux des Nations Unies.

La Commission envisage de remédier à la baisse du nombre de requêtes enregistrées en 2020 avec la mise en place d’une ligne verte pour accueillir et traiter les dénonciations des violations des Droits de l’homme. Nous nous réjouissons déjà de l’attribution par l’Agence de Régulation des Télécommunications (ART) d’un numéro vert (le 1523) à la Cameroon Telecommunications (CAMTEL) pour les besoins de la CDHC. Cette ligne verte va assurément accroître de façon exponentielle, le nombre d’allégations de violation des Droits de l’homme dont la CDHC sera saisie, avec comme conséquence imaginable l’accroissement de la charge de travail de cette institution. Les démarches sont en cours pour son opérationnalisation.    

La CDHC a également publié en 2020 cinq communiqués de presse tendant à dénoncer et à condamner des violations des Droits de l’homme, contre deux en 2019. Il s’agit d’une authentique activité de protection dans la mesure où elle intervient après les faits et tend doublement à empêcher leur répétition et à donner satisfaction aux victimes. Il s’agit donc de déclarations performatives, parce qu’elles produisent des effets après des actes attentatoires aux Droits de l’homme. L’on a ainsi remarqué que depuis le concert d’indignations et de condamnations nationales, régionales et internationales qui ont suivi la tuerie barbare des élèves dans un collège dans la Région du Sud-Ouest, les groupes armés indépendantistes n’ont plus attenté à la vie des élèves dans ces régions troublées.

Des enquêtes ont été menées sur des dossiers tels que la mort du journaliste Samuel Wazizi et les arrestations de militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun.

Les antennes régionales de la CDHC ont effectué un suivi de proximité de la situation des Droits de l’homme avec des résultats concrets dans neuf Régions sur 10, excepté l’Est qui n’a pu démarrer ses activités. La synthèse de leurs activités est systématiquement présentée pendant la Réunion de coordination mensuelle des présidents et rapporteurs des sous-commissions. Ainsi, suite à l’action de l’antenne du Centre en juillet, le Ministre Secrétaire général des Services du Premier Ministre a instruit le Ministre des Domaines de faire un rapport sur les Droits de propriété des riverains de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen ; dans la même veine, le MINREX, constatant la récurrence des différends de travail opposant le personnel domestique des missions diplomatiques accréditées au Cameroun avec les responsables desdites missions ou entre le personnel et les représentants d’organisations internationales, a proposé à la Présidence de la République la mise en place d’un Comité interministériel permanent (MINREX, MINTSS, MINJUST et CNPS), chargé du règlement des litiges sociaux impliquant les missions diplomatiques et les organisations internationales ; en novembre 2020, une commissaire de l’ex-CNDHL avait réussi à faire libérer les femmes du MRC arrêtées à la suite d’une manifestation devant la résidence du Pr Maurice Kamto ; plusieurs personnes illicitement gardées à vue ont été libérées et la situation de plusieurs autres a été clarifiée, suite à l’intervention de la Commission dans les Régions du Centre et du Nord ; en août 2020, l’antenne de l’Adamaoua a favorisé la libération du ranch d’un particulier dont le Droit de propriété était bafoué par des populations du village Wame-grand qui y avaient progressivement abattu des arbres et du bétail appartenant au défunt propriétaire du ranch et entendaient s’y installer malgré les titres de propriété brandis par les ayants droits ; plusieurs employés privés de salaire ou dont les Droits étaient autrement violés ont été rétablis dans leurs droits à travers le pays ; des biens confisqués par des chefs traditionnels ont été restitués à l’Extrême-Nord, etc.

Deux visites d’entreprises ont été conduites à Douala, après des dénonciations de violations des Droits de l’homme. La Commission s’était ainsi rendue à Dangote Cement et aux Aciéries du Cameroun le 23 octobre 2020 pour des investigations relatives aux Droits des travailleurs.

3.        Les activités de coopération

La Commission a renforcé sa coopération avec les organisations de la société civile en 2020. 62 nouvelles OSC ont été affiliées à la CNDHL ce chiffre, en faible régression par rapport à l’année 2019 où 67 OSC avaient été affiliées, résulte probablement des effets de la pandémie de la Covid 19.

Le Président de la Commission a reçu à deux reprises les coordinateurs du Réseau camerounais des organisations des Droits de l’homme le 20 janvier 2020 et le 21 octobre 2020. Des audiences ont également été accordées à l’ONG Action des chrétiens pour l'abolition de la torture, au sujet de l’abolition de la peine de mort.

Concernant les missions diplomatiques, le Président de la CDH a aussi reçu en audience le 11 juin 2020, l’ambassadeur d’Israël au Cameroun, S.E. Isi Yanouka, au cours de laquelle des perspectives de collaboration ont été examinées, notamment dans les domaines de la promotion et de la protection des Droits des groupes vulnérables, parmi lesquelles les personnes handicapées. Cette visite a également permis d’ajouter la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, et plus largement à la lutte contre le Génocide, sur la liste des journées célébrées par la CDHC. 

Concernant la participation aux réunions et rencontres sur les Droits de l’homme, la Commission a participé à très peu de réunions au niveau national en raison de la pandémie de COVID-19. Au nombre de celles-ci :

-          une réunion préparatoire à la visite du rapporteur spécial sur les Droits des minorités, le 27 octobre 2020 ;

-          un colloque sur la protection sociale de l'enfant au Cameroun, le 29 octobre 2020 ;

-          la première session d'évaluation de la mise en œuvre du plan d'action pour la protection des personnes handicapées dans le cadre de la réponse nationale à la COVID-19, organisée par le Ministère des Affaires sociales le 13 novembre 2020 ;

-          une réunion visant l’examen du projet de décret relatif à la mise en place du Secrétariat permanent de la Commission des Droits de l'Homme du Cameroun le 11 décembre 2020 ;

-          l’atelier de validation du Plan national de développement en faveur des peuples autochtones le 9 décembre 2020.

 

Quant aux réunions internationales, la plupart d'entre elles ont été organisées sous forme de webinaires. Ces webinaires ont notamment été organisés par la Commission africaine des Droits de l'homme et des peuples, dans le cadre :

-          du suivi de la mise en œuvre des recommandations de cette instance régionale de promotion et de protection des Droits de l’homme, le 11 novembre 2020 ;

-          de la célébration du 30e anniversaire de la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant le 23 novembre 2020 ;

-          de la mise en œuvre des engagements du Segment de haut niveau sur l’apatridie et du Forum mondial sur les réfugiés, le 15 décembre 2020.  

 

II.        La situation des Droits de l’homme au Cameroun en 2020

L’année 2020 a été une année difficile pour les Droits de l’homme au Cameroun, autant que pour l’Institution nationale des Droits de l’homme elle-même. La situation des Droits de l’homme dans le pays a été principalement affectée par des problèmes sécuritaires, des catastrophes naturelles, la pandémie du nouveau corona virus, des violences multiformes et la multiplication des accidents de la circulation hautement meurtriers.

En ce qui concerne les problèmes sécuritaires, ils se sont traduits par de nombreuses atteintes au Droit à la vie, notamment à l’occasion des tristes événements de Ngarbuh survenus dans la nuit du 13 au 14 février 2020, de la mort suspecte de Samuel Wazizi poursuivi pour des actes de terrorisme ; des atrocités commises par les groupes terroristes sécessionnistes contre des civils (y compris les enseignants), de l’assassinat ignoble de sept élèves du Mother francesca College à Kumba le 24 octobre 2020, des atrocités commises par des groupes armés dans les régions de l’Adamaoua, du Nord et du Nord-Ouest contre les populations civiles, causant notamment de nombreux enlèvements suivies de demandes de rançons et  nombreuses pertes en vies humaines, surtout contre les populations bororos avec au bilan plus de 350 morts.

 La Commission a également déploré la recrudescence, au cours de l’année de référence des attaques de Boko Haram dans l’Extrême-Nord. Celles-ci avait culminé le 2 août 2020 avec l’attaque à la bombe artisanale du village de Ngwetchewe dans le Département du Mayo-Tsanaga, tuant 18 civils et en blessant 15 autres. Un mois plus tard, le 1er septembre 2020 un attentat kamikaze a coûté la vie à huit civils et en a blessé 14 autres dans un camp de déplacés internes à Kouyapé, dans l’Arrondissement de Kolofata.

Dans l’ensemble, 565 morts ont été enregistrés en 2020 en raison des conflits sus évoqués, dont 272 dans l’Extrême-Nord (soit 230 civils, 23 militaires et 19 kamikazes) et 293 dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest (soit 184 civils dont 24 enfants, 23 agents des Forces de défense et de sécurité, 72 séparatistes, huit chefs traditionnels et six agents de l’Administration).

Quant aux catastrophes naturelles, des glissements de terrain tels que celui de Gouache et des inondations dans plusieurs parties des Régions du Nord, du Littoral de l’Ouest et du Sud-Ouest ont entraîné des pertes en vies humaines, avec notamment 42 morts à Gouache. Sur les 162 000 victimes des inondations dans l’Extrême Nord entre les mois de juillet et d’octobre 2020, 7 350 ont été déplacées et 1500 familles ont perdu leur logement, une cinquantaine de morts ont été enregistrés, tandis que 104 établissements d’enseignement primaire et secondaire ont été détruits, affectant le Droit à l’éducation de 38 000 écoliers et élèves. Parmi les dégâts matériels de ces inondations, il faut ajouter l’effondrement du pont de Palar, reliant Maroua et Kousseri au Tchad et au Nigeria. La reconstruction de ce pont d’importance stratégique est en cours. Il importe aussi de mentionner l’effondrement de la route nationale numéro 1, après les pluies du 31 août 2020. Les dégâts étaient tels qu’une délégation de sept membres du Gouvernement a été dépêchée sur les lieux par le Président de la République entre le 3 et le 7 septembre 2020 pour apporter l’aide de l’État aux victimes.

À Douala, à la suite des inondations du 21 août 2020, 900 familles avaient perdu leur logement et divers biens. Le Ministre de l’Administration territoriale a convoyé l’aide du Gouvernement aux victimes.

De même, la pandémie de la COVID-19, qui s’est introduite au Cameroun en mars 2020, a considérablement contribué à aggraver la situation des Droits de l’homme que l’insécurité qui affecte principalement quatre Régions du pays avait déjà rendue préoccupante. Les mesures de riposte contre cette pandémie, prises par l’État, ont entraîné la restriction de certaines libertés qui, combinée aux ajustements budgétaires imposés par la crise économique provoquée par la pandémie ont, au bout du compte, affecté plusieurs Droits fondamentaux des populations : le Droit à la vie, le Droit à la sécurité des personnes et des biens, le Droit à l'éducation, le Droit à la protection de la santé, le Droit au logement, le Droit à l’alimentation, etc.

En 2020, notre société a également connu la violence sous diverses formes (justice populaire, violences contre les femmes, les enseignants, attaques armées, etc.). Les tensions politiques ont parfois été vives, certains partis politiques ayant appelé au boycott des processus électoraux et d’autres ayant même organisé des manifestations publiques pour inviter au renversement du Président démocratiquement élu et, partant, de l’ordre constitutionnel et de l’État de Droit, sur la base d’allégations de fraudes électorales pendant la présidentielle de 2018. Des allégations que leurs auteurs ont été incapables de prouver devant le Conseil constitutionnel. Étant entendu que l’on est, jusqu’aujourd’hui, sans nouvelles de la procédure engagée devant la Commission africaine des Droits de l’homme et des peuples qui a néanmoins rejeté la demande d’indication de mesures provisoires du demandeur. Précisons que selon divers observateurs, les contestations infondées des résultats de la présidentielle de 2018 par divers acteurs ont entrainé une montée en flèche des discours de haine, y compris des appels au génocide, notamment dans les réseaux sociaux.

Au cours de l’année 2020, 633 décès ont été enregistrés suite aux accidents de la circulation routière, en dépit de la régression de la mortalité routière de 41% en huit ans, entre 2011 et 2019. Il est utile de relever que 2/3 de ces accidents se sont produits dans la Région de l’Ouest ou sur la route y menant, entre 00 heures 30 minutes et 03 heures du matin).

Mais tout n’est pas sombre dans le domaine des Droits de l’homme au Cameroun. La CDHC salue de nouveau la condamnation par le Tribunal militaire de Yaoundé de quatre militaires à dix ans de prison ferme et d’un autre à deux ans de prison pour l’« assassinat », en 2015, de deux femmes et de leurs deux enfants dans la Région de l’Extrême-Nord, le 21 septembre 2020. Nous saluons également la gestion de la tragédie de Ngarbuh avec notamment : 

-          l’enquête ordonnée par le Chef de l’État et menée par une Commission mixte ad hoc mise sur pied le 17 février 2020, sur instructions de ce dernier, par le Ministre Délégué à la Présidence de la République chargé de la Défense et qui comprenait, entre autres, le défunt président de la CNDHL, le Dr. Chemuta Divine Banda, de regretté mémoire, en qaulité d’observateur ;  

-          la publication des conclusions de cette enquête par un communiqué radio et télédiffusé du Ministre d’État, Secrétaire Général de la Présidence de la République le 21 avril 2020 ;     

-          l’arrestation des présumés auteurs ainsi que l’ouverture de poursuites judiciaires effectives contre eux dans le cadre d’un procès ouvert le 10 juin 2020 et qui suit normalement son cours devant le Tribunal Militaire de Yaoundé ;

Cette démarche rentre en droite ligne de l’instruction donnée par le Président de la République, Son Excellence Paul Biya, dans l’allocution qu’il a prononcée à l’occasion du triomphe de la 37e promotion de l’École militaire interarmes de Yaoundé. Le Chef de l’État s’était adressé aux Forces de défense et de sécurité le 24 janvier 2020 en ces termes : « en accomplissant vos missions, vous vous devez de respecter les Droits humains ». Cette prescription, formulée à l’endroit des corps qui ont le droit de recourir à la violence dans des circonstances bien encadrées, vaut a fortiori pour toutes les autres structures de l’État et pour les particuliers. Elle vaut donc pour la société tout entière, d’où le slogan « les Droits de l’homme pour tous et par tous », adopté pour la 28e Session de l’ex-CNDHL qui s’est tenue le 22 décembre 2020.

L’année 2020 a aussi vu le renforcement du dispositif normatif et institutionnel relatif aux Droits de l’homme. Cela s’est opéré à travers la conclusion, la ratification ou l’adhésion à 14 traités et accords, et la promulgation de huit lois ainsi que la signature de 38 décrets ayant des effets sur un grand nombre de champs des Droits de l’homme, qu’il s’agisse des Droits de l’enfant, du Droit à l’alimentation, du Droit à l’éducation, des Droits des personnes handicapées, du Droit à l’information, du Droit à la liberté de culte, des Droits des personnes détenues, du Droit à la protection de la santé, du Droit à la participation politique et à la gestion des affaires publiques, du Droit au travail et à la sécurité sociale, du Droit à un environnement sain et à la protection de la biodiversité, de la liberté de communication, de la liberté d’association, du Droit au développement ou du Droit à la culture et aux loisirs. De quoi confondre les prophètes du désastre.

La Commission des Droits de l’homme du Cameroun observe que si l’œuvre accomplie dans le domaine des Droits de l’homme en 2020 est éloquente, la tâche demeure considérable, entre la sanction des disparitions forcées sur les théâtres de conflits, la prévention de la torture et des traitements inhumains et dégradants notamment dans certains lieux de privation de liberté, le Droit au domicile des déplacés internes, le renforcement du Droit à un procès équitable, la signature des décrets d’application d’une dizaine de lois ayant une incidence sur les Droits de l’homme, la ratification ou l’adhésion à quelque 72 conventions internationales relatives aux Droits de l’homme (dont 56 conventions de l’Organisation internationale du travail), ainsi que la poursuite de la recherche de solutions concrètes pour mettre définitivement un terme aux incursions de Boko Haram dans une partie de l’Extrême-Nord, autant qu’à la situation qui prévaut dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. La situation de ces trois Régions est en effet à l’origine des violations des Droits de l’homme les plus récurentes au Cameroun depuis respectivement plus six ans pour l’Extrême-Nord et quatre ans pour les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, principalement par des acteurs non-étatiques qui y sévissent. Ces situations ont occasionné une augmentation du nombre de déplacés internes du fait des conflits, soit un total de 1 027 686 déplacés internes en 2020 (705 800 déplacés en raison de la situation au Nord-Ouest et au Sud-Ouest et 321 886 déplacés à cause des attaques de Boko Haram). De manière plus globale, en 2020, près de 2,3 millions de personnes supplémentaires avaient besoin d’une aide humanitaire et leur situation a été aggravées avec la pandémie du nouveau Corona virus, qui a sévit ici comme ailleurs.

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24 juin 2021 4 24 /06 /juin /2021 20:36

LIBÉRATION DES TROTTOIRS

La Mairie de la Ville de Douala a lancé par l’avenue du 27 Août, avec l’onction des autorités administratives et le soutien des Forces de maintien de l’ordre, la phase répressive des occupants de la voie publique.

Lancée comme l’opération tempête du désert, les agents de la police municipale, appuyés par les Forces de maintien de l’ordre (FMO) sous la conduite du 1er adjoint au Maire de la Ville de Douala, Jérémie Sollé sont descendus dans la nuit du 21 au 22 juin 2021 (aux environs de 3 heures de la nuit), comme un essaim d’abeilles en furie sur l’Avenue du 27 août (Avenue commerciale d’Akwa ou encore communément appelé avenue commerciale chinoise) pour détruire et déguerpir tous les étals et kiosques construits ou installés illégalement sur les trottoirs. Avant 05 heures du matin, l’Avenue du 27 août a été complément libérée, au point de retrouver son rayonnement d’antan. Insouciants et motivés par la recherche du pain quotidien, certains des commerçants se sont réinstallés aux environs de 5 heures 30 minutes avant de se voir happer avec leurs marchandises. Ils devront payés les amendes pour l’occupation illégale de la voie publique qui oscillent de 10 000 à 250 000 FCFA comme le stipule l’arrêté N°038/A/CUD/CAB/-MAIRE/2021 qui est entrée en vigueur le 22 juin 2021.

Dans l’après-midi, le Préfet du Wouri, Benjamin Mboutou et le Maire de la ville de Douala, Roger Mbassa Ndinè sont descendus sur l’Avenue du 27 août pour échanger avec les victimes de cette phase répressive de la lutte contre le désordre urbain avec comme finalité  et toucher du doigt les bienfaits de cette opération qui entre dans le cadre de la campagne «opération de libération des trottoirs et galeries marchands de la ville de Douala» L’objectif visé est de «restituer le trottoir aux piétons» et autres emprises du domaine public (à l’instar des galeries marchands) occupés de manière anarchique et illégale par des diverses activités informelles, mais aussi et surtout «amener les populations à s’approprier et à respecter scrupuleusement les règles et normes qui régissent l’occupation de la voie publique», indique Roger Mbassa Ndinè. Ceci afin d’améliorer le cadre de vie des populations. Ce qui fait dire à Jérémie Sollé que «La lutte contre le désordre urbain  doit être l’affaire de tous les habitants de la cité capitale économique afin de faire de Douala non une ville sale mais une ville attractive»,

 

Détermination de l’exécutif

La situation est gravissime, car la ville de Douala a l’allure d’un marché à ciel avec pour conséquences : - l’obstruction de la circulation, la dégradation des équipements urbains, - la prolifération des commerces informels non maitrisés au détriment des recettes locales, et – l’insalubrité grandissante avec l’accumulation des immondices sur les trottoirs et dans les caniveaux compromettant l’écoulement des eaux pluviales et favorisant des inondations ainsi que la prolifération des vecteurs de maladies parasitaires et bactériennes. Dans l’ensemble, les Doualais ont salué cette opération qui va permettre d’améliorer la fluidité de la circulation, d’assurer la mobilité à moindre risque pour les piétons et à moyen terme va assainir, embellir et ramener la sécurité de la ville. Dans cette perspective, le Maire de la ville de Douala annonce la couverture des caniveaux, la libération des galeries marchandes, la matérialisation des parkings, créer des kiosques modernes et des espaces marchands, faire de l’aménagement paysagers et le ravalement des façades des immeubles jonchant la voie publique, installer des toilettes publiques,…

Seulement, les populations de Douala sont dubitatives sur la capacité de la Mairie de la ville d’aller jusqu’au bout de cette campagne au regard du niveau d’incivisme des Doualais et de la témérité des occupants de la voie publique de revenir sur les lieux pour poursuivre les activités économiques informelles. Surtout que l’exécutif de la Communauté urbaine de Douala précédente avait englouti des dizaines millions de francs CFA et fait une débauche d’énergie avec les actions menées par la plate-forme de lutte contre le désordre urbain qui était une opération synergique menée avec toutes les mairies d’arrondissement dont les résultats étaient peu probants. A cet effet, le Maire de la ville Douala, Roger Mbassa Ndinè va rassurer en confiant que les agents de la police municipale et les FMO vont maintenir la veille et les espaces seront quadrillés, non sans compter sur le civisme des populations et desdites victimes avec lesquelles la Mairie de la ville a tenu pendant plusieurs semaines des réunions préparatoires avec les commerçants des sites cibles et des chef des communautés. Toutefois, Mbassa a affirmé sa détermination : «S’il le faut, notre exécutif va consacrer tout notre mandat à la réalisation de ce programme jusqu’à ce qu’on gagne cette lutte».

Mathieu Nathanaël NJOG

Article publié dans le journal L'essentiel du Cameroun

 

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24 juin 2021 4 24 /06 /juin /2021 20:06

ASSAINISSEMENT DU SECTEUR DES MOTO-TAXIS

Le préfet du Wouri et le Maire de la Ville de Douala ont visité le 22 juin 2021, la première aire de stationnement aménagé partiellement, sis au Rond-point Déido. Il fait partie des quatre sites pilotes qui seront construit avant la fin d’année.

L’aménagement provisoire de l’aire de stationnement des moto-taxis et taxis du Rond-point Déido est déjà opérationnel. Lors de la descente effectuée le 22 juin 2021 par le Maire de la ville de Douala, Roger Mbassa Ndinè et au Préfet du Wouri, Benjamin Mboutou pour vérifier de l’effectivité de son fonctionnement et d’enregistrer l’appréciation des bénéficiaires, ces derniers ont énuméré les difficultés de fonctionnements dont ils font face. Ils ont fait  observer l’absence d’un hall couvert pour s’abriter contre les intempéries, la stagnation des eaux qui entraînent l’inondation du site et la nécessité d’installer un poste de police pour assurer la sécurité des usagers qui refusent d’y accéder pendant les pluies et à la tombée de la nuit (à partir de 19 heures). Des doléances que le Maire de la ville de Douala a enregistrées avec intérêt et aussitôt, il a instruit ses services compétents d’y trouver des solutions rapides. Malgré ces récriminations, l’une des satisfactions a été de voir l’adhésion des moto-taximen et des taxis se satisfaire de l’aménagement certes encore partielle de cette aire de stationnement.

Au total, la Mairie de la Ville de Douala a identifié 24 sites où seront aménagées des aires de stationnement pour les conducteurs de moto-taxis. A court terme, quatre (04) de ces sites (Rond-point Déido, Rhône-Poulenc, Carrefour des immeubles, et Carrefour Mutzig) ont été choisis comme sites pilotes. Leurs constructions devraient être achevées d’ici la fin de l’année. Ceci dans le but d’améliorer leurs conditions de travail, valoriser et redorer l’image de cette activité onéreuse, et désengorger les carrefours et par conséquence améliorer la circulation dans les encablures des grands carrefours des artères de la cité capitale économique. La Mairie de la ville n’est pas à sa première action d’envergure en faveur du secteur des moto-taxis. Bien avant, elle a accompagné plusieurs actions de professionnalisation des moto-taxis, notamment en soutenant la formation pour l’obtention du permis « A » à 8 000 d’entre-eux. A long terme, elle est engagée dans un projet de construction des logements sociaux à un groupe de moto-taxis qui a acquis 02 hectares de terrain dans la cité. Ce qui fait dire à Roger Njitchoua, 2è adjoint au Maire de la Ville de Douala, chargé de coordonner le programme de professionnalisation et d’assainissement du secteur du transport par moto-taxis qu’«Il est fait avec eux, pour eux et pas contre eux».

Accompagnement participatif

Cette initiative de la Mairie de la ville de Douala entre dans le plan d’action portant «professionnalisation et assainissement du secteur du transport par moto-taxis». Le précédent exécutif de la Communauté urbaine de Douala avait mené plusieurs actions pour encadrer l’activité du transport onéreux par moto-taxis, mais force est de constater que la situation n’a pas évolué positivement, au contraire les moto-taxis sont de plus en plus perçus comme des grands fauteurs du désordre et de l’insécurité urbains. Une situation insupportable. C’est pourquoi, l’exécutif actuel conduit par le Maire de la Ville, Roger Mbassa Ndinè a décidé de mener ce plan d’action de manière participatif afin d’accompagner le secteur des moto-taxis. «Ce plan d’action a été élaborée de façon concertée avec les leaders des moto-taxis et validé par tous les acteurs du secteur de transport par moto-taxi ainsi que par les représentants de la société civile», soulignera Mbassa Ndinè. In fine, elle entend aboutir à une identification numérique et visuelle des conducteurs des moto-taxis. Il sera question d’imposer à tous les conducteurs des moto-taxis exerçant dans la ville de Douala le port d’une chasuble unique agréée et l’interdiction de la circulation aux conducteurs de moto-taxis non identifiés.

Dans la perspective de la CAN TOTAL ENERGIES 2021, ce programme va améliorer les conditions de travail des moto-taxis, améliorer  la circulation dans les carrefours de la ville de Douala, améliorer la qualité du service dans le secteur du transport par moto-taxi, démanteler les camps de chargement spontanés et interdire aux conducteurs des moto-taxis d’utiliser les stations-services comme des dortoirs dans la ville de Douala, lutter contre l’insécurité et la délinquance urbaine, réduction des nuisances environnementales, maitriser le nombre et le flux des personnes opérant dans ce secteur.

Mathieu Nathanaël NJOG

Article publié dans le journal L’essentiel du Cameroun

 

 

 

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24 juin 2021 4 24 /06 /juin /2021 20:00

FONDATION TONY ELUMELU

Les jeunes entrepreneurs camerounais ont suivi la formation en gestion d'entreprise avec à la clé des connaissances assimilées à un MBA. Ils font partie des 200 000 entrepreneurs africains originaires de 54 pays africains formés par la Fondation Tony Elumelu en onze ans d’existence.

La formation en gestion d'entreprise a été dispensée exclusivement sur TEFConnect, la plate-forme numérique exclusive de la Fondation Tony Elumelu (TEF) qui fournit un programme de renforcement des capacités, des conseils et des réseaux commerciaux à plus d'un million d'Africains. Issue des sept piliers du programme d'entrepreneuriat de la TEF, cette formation a été dispensée sur les 54 pays africains dans les langues officielles les plus parlées que sont l'anglais, le français, le portugais et l'arabe. Cette formation en gestion d'entreprise qui entre dans le cadre de son programme d'entrepreneuriat TEF vient de boucler la session 2021 avec succès. Portant à plus de 200 000 entrepreneurs participants, avec plus de 40 % des participants formés qui étaient des femmes et près de 6 000 Camerounais. Les jeunes entrepreneurs ayant bénéficié de cette formation ont à la clé des connaissances assimilées à un MBA.

Mme Ifeyinwa Ugochukwu, PDG de la TEF a donné la vision de cette organisation et les objectifs recherchés : « Chaque année, notre engagement à transformer l'Afrique est encore renforcé par la passion, la résilience et le talent des entrepreneurs de haute facture qui intègrent notre programme phare. Notre programme offre une opportunité holistique aux entrepreneurs d'apprendre, de grandir et de contribuer au développement de leurs communautés». C’est dire que la formation en gestion d'entreprise du programme d'entrepreneuriat de la TEF donne aux entrepreneurs les compétences essentielles et nécessaires pour lancer et gérer leurs affaires à un stade précoce de la croissance. Avec un programme unique qui englobe des sujets sur le lancement, la gestion et les principes fondamentaux de l’entreprise, le leadership et la croissance de l’entreprise, la sélection et la constitution d’une équipe, entre autres.

Changer durablement le continent par le secteur privé africain

Les entrepreneurs ainsi formés sont efficacement outillés pour impulser de la croissance à une entreprise, ainsi que la rentabilité et un succès durable. A cet effet, les apprenants ont été invités à des séances d'information hebdomadaires, pour leur permettre de répondre aux préoccupations pertinentes et partager les mises à jour essentielles du programme. Tous les participants ont reçu un soutien actif auprès de coaches et de mentors qui ont fourni des conseils techniques, des conseils et une interaction individuelle tout au long de la durée du programme de formation. La formation à l'entrepreneuriat TEF a été immédiatement suivie d'un processus d'examen du plan d'affaires pour chaque entrepreneur participant. Les plus performants participent ensuite à la phase de lancement du programme, à la suite de laquelle, les entrepreneurs qui réussissent reçoivent un capital d'amorçage non remboursable de 5 000 USD (environ 3 millions FCFA) chacun.

 A la clôture de cette formation, la PDG de la TEF, Ifeyinwa Ugochukwu de préciser que : «Cela témoigne de l'empressement et de la volonté des entrepreneurs africains de toute l'Afrique de se rendre disponibles pour transformer le continent pour de bon. Je tiens à féliciter ces entrepreneurs pour leur discipline, leur dévouement et leur travail acharné tout au long de la formation et je me réjouis d'avance de l'immense impact de leurs entreprises dans divers secteurs en Afrique ». Avant de poursuivre ; «Nous demeurons résolus à donner aux entrepreneurs africains les ressources et le soutien nécessaires qui garantiront que leurs entreprises peuvent évoluer et conduire un changement durable sur le continent ». La Fondation Tony Elumelu  n’entend pas s’arrêter en si bon chemin.

Elle ambitionne de former et d’autonomiser des milliers d'autres à travers le continent africain dans le cadre de son engagement à catalyser la croissance économique, à lutter contre la pauvreté et à assurer la création d'emplois. Elle s'inspire de la philosophie économique africapitalisme de  l’homme d’Affaire nigérian, Tony Elumelu, promoteur d’Union Bank of Africa (UBA), qui positionne le secteur privé, et surtout les entrepreneurs, comme principal catalyseur du développement social et économique à long terme du continent africain. En 2020, la Fondation Tony Elumelu avait célébré ses dix ans d'impact. Elle se félicitait d’avoir autonomisé et financé près de 10 000 entrepreneurs africains originaires de 54 pays africains dans le cadre de son programme d'entrepreneuriat TEF d'un montant de 100 millions de dollars américains (environ 60 milliards FCFA).

Mathieu Nathanaël NJOG

Article publié dans le journal L'essentiel du Cameroun

 

 

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8 juin 2021 2 08 /06 /juin /2021 20:15

Domaine portuaire de Douala

Malgré un élan de protestation des habitants de la zone, la Direction du Port Autonome de Douala a engagé une opération de libération des emprises du Domaine Public portuaire à Essengué, une zone située en aval du Port de Douala-Bonabéri.

Dans matinée de jeudi 03 juin 2021, des habitants d’Essengué, une zone située en aval du Port de Douala-Bonabéri, sont sorties nombreuses avec hommes, femmes et enfants pour protester contre l'opération de la libération des emprises du domaine public portuaire engagée par la Direction du Port Autonome de Douala (PAD). En effet, la tension est montée d’un cran dans la matinée du j03 juin 2021 entre les habitants du quartier Essengué et la Direction du Port autonome de Douala (PAD). Un vieux litige qui a refait surface a l'occasion de la campagne de sensibilisation pour la libération des emprises portuaires. Les populations, certes, illégalement installées depuis plus de 40 ans ont même suspendu les cours dans les écoles et collèges pour faire foule afin de faire entendre leurs voix et les conséquences sociales que cette opération peut entrainer. Enclave de terre située en pleine domaine portuaire, au lieu-dit port de pêche, en allant vers la base naval, à l’Est de la capitale économique, a vu ses habitants, qui sont depuis des quatre ans sur le pied de guerre, manifestés avec pancarte à la main, pour contester le déguerpissement de leurs maisons. En dépit du fait qu’ils avaient déjà été prévenues depuis 2018 et même bien avant cette date, de cesser toutes nouvelles construction,  de libérer le site afin que le déguerpissement ne tombe sur eux comme un couperet.

Pour le PAD, il n'était pas question de déguerpissement, mais de sensibilisation. «La libération des emprises du Domaine public portuaire à Essengué en zone aval du Port de Douala-Bonabéri a commencé par la sensibilisation des populations illégalement installées», indique la Direction du PAD. Et d'ajouter : «L'autorité portuaire de Douala entend récupérer dans son entièreté cet espace pour la construction de ses infrastructures et superstructures». Conscient de ce qu'elles y sont installées depuis les indépendances, le PAD entend les accompagner pour leur réinstallation en zone hors portuaire. : «Pour leur réinstallation hors de la zone portuaire, le PAD va accompagner et non indemniser les familles déguerpies», nous confie la Direction de la Communication. Avant de poursuivre : «Les populations installées sur le tracé qui collaborent avec les membres de la commission de déguerpissement sont recensés pour un meilleur accompagnement et une  réinstallation par le PAD en zone hors portuaire». Le lendemain, 4 juin 2021, après, que les parties aient échangé de manière fructueuse, les ingénieurs de la Direction des Aménagements Portuaires ont entamé les travaux de marquage du tracé de cette voie.

Cette crise foncière a débuté avec le vaste processus, de rénovation de modernisation et de développement du Combinat portuaire de Douala Bonabéri engagé il y a quatre ans afin de l'arrimer aux standards internationaux. L’objectif est de le rendre plus performant, attractif et compétitif pour en faire un véritable catalyseur de croissance de l’économie nationale. Dans cette perspective, la Direction générale a déjà bouclé tous les projets prioritaires et de nécessité impérieuse, qui doivent démarrer dans les tout prochains jours. Nous avons même appris que les marchés y relatifs étant déjà bouclés. Il s'agit des projets de : - construction de 5 km de voie de contournement, partant du carrefour restaurant les mangroves, pour déboucher au carrefour du marché des fleurs en face de l'immeuble siège de BOCOM. Puis cette voie de contournement va être parallèle à la Route Nationale N°3 jusqu'au rond-point du monument du soldat du cinquantenaire à l'entrée de YOUPWE. - Construction de 10 km cumulées de voies de dessertes à l’intérieur de la zone industrialo-portuaire d'Essengue. Ces différentes dessertes relieront les trois différentes voies principales afin de permettre au flux de véhicules et camions sortant du port de Douala afin de rallier rapidement le rond-point du monument du soldat du cinquantenaire et par ricochet la Route Nationale N°3 sans créer les embouteillages récurrents et un goulot d'étranglement au flux de véhicules et camions entrant au port de Douala par la guérite A1 du port Sud via le carrefour du marché des fleurs.

Mais aussi, la construction de 20 000 m2 de parking poids lourds entre la route Nationale N°3 et la voie de contournement entre carrefour marché des fleurs et le monument du soldat du cinquantenaire. L’aménagement d'une zone de parking à Essengue de 5 hectares pour véhicules et camions afin de libérer les emprises portuaires, les routes de la ville de Douala, ainsi que la RN3. L’aménagement de 10 hectares pour base logistique et parkings poids lourds à Essengue. L’aménagement de la zone industrialo-portuaire à Essengue et installations des amodiataires du PAD, vecteurs de l'accroissement du trafic marchandises pour le port de Douala-Bonaberi. Pour rappel, le domaine portuaire de Douala-Bonaberi suivant les décrets présidentiels de 1975 et de 1977, s'étend sur 1000 hectares. A ce jour, à peine 500 hectares sont occupés par les activités portuaires. Les populations ayant, du fait de la tolérance administrative, occupé de façon anarchique une bonne partie de ce domaine portuaire. Le tout pour un investissement de 150 milliards FCFA.

Mathieu Nathanaël NJOG

 

 

 

 

 

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8 juin 2021 2 08 /06 /juin /2021 19:50

ASSURANCE

L’Association des Sociétés d’Assurance a tenu son Assemblée générale ordinaire de fin de mandat les 3 et 4 juin 2021 à Douala. Elle a été aussi une session élective. Le Ministre des Finances est venu clôturer les travaux par l’installation du nouveau bureau exécutif élu. Une occasion de jeter les bases d’un partenariat gagnant-gagnant.

Le secteur des assurances joue indéniablement un rôle important dans la santé économique d’un pays. Il en est indéniablement un des poumons. Le gouvernement en est conscient, c’est pourquoi, le Ministre des Finances, Louis Paul Motaze a tenue à venir personnellement à Douala, clôturer les travaux de l’Assemblée générale ordinaire de l’Association des Sociétés d’Assurances du Cameroun (ASAC) tenue les 3 et 4 juin 2021 à Douala. Marquant ainsi le soutien du gouvernement. «Le soutien du gouvernement va de soi. Pour que vous comprenez bien,… Les assureurs sont comme les banquiers, ce sont les sociétés qui drainent l’épargne. Il y’a dans ce rôle tribuniciens l’intérêt des individus et de l’économie en général parce que c’est grâce à cet épargne que nous finassons les opérations de développement. Vous comprenez que le gouvernement à travers le Minfi soit  très regardant au niveau de ce qui se passe au niveau des assurances», déclarera Louis Paul Motaze, Ministre des Finances (MINFI). Une soutien que l’ASAC a salué à sa juste valeur en remerciant avec emphase cette présence surprise qui a été décidé tard dans la nuit alors qu’à la fin de la première journée des travaux, elle n’était plus espérée.

C’était l’occasion pour le président sortant, Gérard Moulong, de présenter le bilan de ses deux mandats passés à la présidence de l’ASAC. Il va rappeler que malgré le fait que l’économie camerounaise est frappée de plein fouet par la pandémie du Covid-19 et la crise sécuritaire dans les deux régions anglophones, le secteur  des assurances a enregistré une production globale de 210 milliards de FCFA en 2020. Un hausse relative de 0,64% par rapport à celui enregistré en 2019 avec un montant de 209 milliards de FCFA. De même, l’ASAC dispose d’un fonds de 106 milliards de FCFA pour appuyer le gouvernement dans la mise en œuvre de son Plan Présidentiel de Reconstruction et de Développement des Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest  (PPRD NOSO), concernant notamment l’assurance-risque des travaux d’aménagements routiers. Clôturant son propos, il a affirmé que  beaucoup a été fait, et reconnu que beaucoup reste à faire. Ce que, le tout fraichement élu président de l’ASAC, Thierry Kepeden (DG d’Axa Cameroun) qui était déjà 2è vice-président dans la précédente équipe dirigeante, n’a pas fait dans la fioriture pour montrer qu’il a la pleine mesure de l’important chantier qui l’attend et dont il semble aussi avoir des pistes de solutions en définissant sa feuille de route.

Le vaste chantier du nouvel exécutif

«Le constat est simple, et le mandat du nouveau bureau s’inscrit à cela, c’est l’augmentation du chiffre d’affaire du marché de l’assurance au Cameroun», définira le nouveau président de l’ASAC. Pour justifier l’axe principal de son plan d’action, il va juste s’appuyer sur deux chiffres : «A populations et pouvoir d’achat comparable, le chiffre d’affaire du marché des assurances en Côte d’Ivoire en 2020 est de 415 milliards FCFA, or celui du Cameroun est de 210 milliards FCFA. Et il stagne». Avant de souligner que «c’est dire qu’il y a quelque chose à faire». Pour cela, Thierry Kepeden va souligner qu’il y a trois leviers sur lesquels son bureau va travailler : 1- Optimiser les assurances obligatoires qui existent à l’instar de l’assurance automobile à responsabilité civil pour laquelle il va indiquer que 50% des voitures qui circulent ne sont pas assurées et que ce pan est infesté par la fraude des attestations d’assurance. Ce qui exige un travail d’assainissement avec l’appui des forces de maintien de l’ordre. 2- Il y a une loi de 1975 et son décret d’application de 1977, qui obligent une construction d’un coût minimal de 100 millions FCFA de prendre une assurance tout risque chantier contre le risque d’effondrement de cet ouvrage. Ce qui astreint les architectes, Bureaux d’études et sociétés de contrôle technique de prendre à la réception l’assurance responsabilité civile décennale qui couvre leurs responsables en cas d’effondrement de cet ouvrage pendant dix ans. Et de préciser que «Là également, nous avons attiré l’attention du Ministre de Finances, sur le fait qu’alors que les chantiers fleurissent, nous ne voyons pas de retombées sur cette assurance obligatoire. Nous avons proposé que cela soit insérée dans la liasse de documents nécessaires pour obtenir un permis de bâtir», confiera-t-il. 3- Il y a également une loi de finances 2018, qui fait obligation de souscrire l’assurance pour les conteneurs qui sortent du port. Aujourd’hui, on continue de verser une caution en application de l’ancienne réglementation parce que le décret d’application n’a pas encore été signé. Pourtant soutient-il : «Elle va apporter beaucoup de retombées fiscales en termes de TVA et d’augmentation du chiffre d’affaire de compagnies d’assurance donc d’impôt sur les sociétés payés, etc... ».

Le nouveau président de l’ASAC reste confiant. «Nous avons exploré tout cela avec le Ministre des Finances, nous avons bon espoir qu’avec leur mise en place et sans compter la possibilité de mettre de nouvelles assurances obligatoires telles que l’assurance multirisque habitation,  assurance incendie pour tous les bâtiments accueillants du publics (les stades, les salles de spectacles, les marchés,…)». Avant de conclure que : «Ce sont des niches possibles d’accroissement du chiffre d’affaire du marché des assurances au Cameroun. Si elles sont mise en œuvre, nous aurions bon espoir d’approcher les chiffres du marché des assurances ivoiriens». Le nouvel exécutif de l’ASAC est convaincu qu’avec la mise en œuvre de ce vaste chantier, cela contribuera à accélérer fortement la croissance du marché camerounais de l’assurance pour le hisser à un niveau beaucoup plus acceptable et plus conforme au potentiel du Cameroun. Conséquence, cela induira mécaniquement des retombées très positive en termes d’investissements, d’emplois nouveaux créés, de consommations, d’impôts divers engrangés par l’Etat. Plus encore, les compagnies d’assurance continueront avec plus de vigueur encore à investir  en soutien de l’économie, notamment à dans de précieux domaines, telle que la participation aux missions obligataires de l’Etat. Ce qui fera que ce soit toute l’économie qui en sorte gagnante.

Fort de cette ambitieuse feuille de route, le MINFI a à son tour marque l’accord de l’Etat d’accompagner l’ASAC à la réalisation de ce noble objectif. «Nous avons déjà regardé avec l’ASAC qu’elles sont ces domaines assurables pour que les sociétés d’assurance vive mieux, parce bénéficiant et contractant de nouveaux contrats d’assurance », assurera-t-il. Et d’ajouter : «Nous sommes tombés d’accord sur un nombre d’actions. Il y a les actions qui relèvent des assureurs, celles qui relèvent de l’ASAC en tant que structure faitière et celle qui relèvent de l’Etat à travers le gouvernement». Avant de poursuivre : «C’est dire qu’il y a encore beaucoup de choses à faire. En tant que tutelle gouvernementale, j’ai pris des engagements sur ce qu’il y a lieu de faire, pour que le marché des assurances s’accroisse pour le bénéfice de l’économie nationale». Pour autant, le secteur des assurances n’est pas exempt de tout reproche. C’est pourquoi, il a interpellé les assureurs à soigner leur image qui n’est pas toujours reluisante, notamment dans le respect de leurs obligations. Ce que Thierry Kepeden a reconnu en soulignant que «les assureurs ont de leur côté un travail de vulgarisation et de communication important à faire, mais aussi de crédibilisation de leur métier parce que les assureurs doivent aussi balayer devant leurs portes».

Mathieu Nathanaël NJOG

Article publié dans le journal L'essentiel du Cameroun

 

Nouveau Bureau Exécutif de l’ASAC

Président

Thierry Kepeden (AXA Cameroun)

1er Vice-président

Richard Lowe (Activa)

2è Vice-président

Olivier Malâtre (Allianz)

Trésorier

Georges Léopold Kagou (Saar)

Membres

Norbert Ngniwake (Atlantique assurances),

Jacob Sindze (Area assurances),

Aimryc Kamega (Avam vie),

Esther Tiako (Nsia)

Léonce Augou (Chanas Assurance).

 

 

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4 juin 2021 5 04 /06 /juin /2021 21:44

DEVELLOPPEMENT DE LA VILLE DE DOUALA

Le Maire de la Ville de Douala et l’Administrateur Directeur général d’United Bank for Africa ont signé le 03 juin 2021 une convention de prêt qui va permettre de sauver un financement de la Banque Mondiale d’un montant de 43 milliards FCFA.

La ville de Douala était en voie de perdre sa quote-part du financement de l’Association Internationale de Développement (IDA) qui entre dans la 2è phase du Projet de Développement des Villes Inclusives et Résilientes (PDVIR) que le gouvernement camerounais a obtenu de la Banque Mondiale depuis février 2019. Et pour cause, l’audit de l’exécution du financement de la 1ère phase effectué par les organisations de la société civile n’avait pas satisfait le financier. Il a fallu au Maire de la Ville de Douala, Roger Mbassa Ndinè de remobiliser ses collaborateurs pour faire des montages financiers innovants qui permettront de répondre aux conditionnalités exigibles afin de facilité l’accès aux financements des partenaires internationaux. Précisement, mobiliser les fonds de contrepartie consacrés aux indemnisations. «Dans le montage institutionnel et financier du PDVR, les engagements de la Communauté Urbaine de Douala (CUD) consistent en la prise à charge des indemnisations/compensations au titre de fonds de contrepartie, conditionnalité préalable au lancement des travaux qui permettront de répondre aux enjeux de développement de la ville de la cité capitale économique», indique le Maire de la Ville de Douala.

C’est ainsi que, United Bank for Africa (UBA), Institution financière panafricaine et citoyenne n’a pas hésité à valider son soutien à la Mairie de la Ville de Douala dans sa stratégie de développement en se positionnant comme un partenaire financier privilégié à travers l’octroi d’un prêt d’un montant de 3,2 milliards FCFA pour la permettre de bénéficier d’un financement de 43 milliards FCFA de la banque Mondiale. «L’essence d’une banque est de soutenir le secteur privé. Douala est au Cameroun, comme New-York est aux Etats-Unis et comme Lagos au Nigéria, c’est-à-dire capitale économique où foisonnent les affaires. A cet effet, UBA Cameroun est honoré d’apporter son appui aux projets de développement visant à rendre plus confortable la vie des citoyens de cette ville», affirme Jude Anele, l’ADG de UBA Cameroun. Avant d’ajouter : «Cela va en droite ligne de la vision stratégique d’UBA d’être le partenaire bancaire de choix des administrations publiques». Et conclure : «Ce partenariat avec les Collectivités territoriales Décentralisées est un important tremplin…nous espérons consolider la bonne réputation d’UBA Cameroun comme partenaire financier de l’économie camerounaise et du Cameroun dans la réalisation des projets d’envergure.»

LES CHANTIERS EN VU

De quoi réjouir le Maire de la Ville de Douala, Roger Mbassa Ndinè qui le qualifie d’un partenariat inédit par son volume entre une institution bancaire commerciale et une Collectivité Territoriale Décentralisée. Mieux encore, il s’est engagé à rembourser dans les délais ce crédit consenti à moyen terme sur une durée de 3 ans. Pendant lesquels, les 43 milliards FCFA du PDVIR seront destinés «à la réalisation de travaux qui vont significativement améliorer le bien-être et l’inclusion sociale des dynamiques populations citadines des arrondissements de Douala 3è et 5è sélectionnées selon les critères de la Banque Mondiale», précisera le Maire de la Ville de Douala. Globalement, il s’agira de : - Renforcement des capacités pour la gestion urbaines inclusive et résiliente ; - Amélioration de la connectivité et du cadre de vie dans les villes bénéficiaires ; - Composante et contingente d’intervention en situation d’urgence ; et – Gestion coordination, suivi et évaluation du projet. Plus précisément, les travaux seront consacrés à la construction de voiries urbaines, la construction des drains, l’aménagement des voies tertiaires en pavés ; la construction d’une station de traitement de boues de vidanges à Ngombè, l’aménagement des plateformes de pose de bac à ordures, la fourniture et pose des foyers lumineux alimentés par le réseau Enéo, l’extension du réseau d’eau potable, et le renforcement des capacités pour les personnels des communes d’arrondissement.

Les travaux seront lancés au début du mois de juillet 2021. On a appris que le processus de sélection des entreprises et prestataires est en cours suivant le code des marchés publics et des directives de la Banque Mondiale. Pour l’exécution des travaux de voiries structurantes qui dureront 18 mois, c’est l’entreprise SINOHYDRO qui a été retenue, tandis que pour les travaux d’ouvrage de drainage structurants c’est la société AVIC INTL Co LTD qui les réalisera en 23 mois. La maitrise d’œuvre sera assurée par le Groupement CIRA & SAS/ECCAM. Ces derniers débuteront dès la fin du processus d’indemnisation des personnes et biens impactés par le projet. Le processus d’indemnisation pourra durer environ deux semaines. Comme l’exige la réglementation, l’évaluation des biens impactés par le projet a été faite par la commission de constat et d’évaluation présidée par le Préfet du département du Wouri. Ce qui a conduit la Banque Mondiale, partenaire technique et financier du projet a aussi donné son avis de non objection sur le rapport du Plan d’Actions de Réinstallation (PAR) qui prend en compte tous les impacts du projet (les pertes de terrains, de constructions, les puits, forages, cultures, les perturbations d’activités économiques [déplacés économiques], les personnes vulnérables qui bénéficieront d’un accompagnement particulier). Le décret d’indemnisation a été signé par le Premier Ministre Chef du gouvernement le 18 janvier 2021.

Mathieu Nathanaël NJOG

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4 juin 2021 5 04 /06 /juin /2021 16:32

TOURNEE DES ENTREPRISES

Roger Mbassa Ndinè était face à la presse le 1er juin 2021. C’était pour le Maire de la Ville de faire le point, à mi-parcours, de la tournée économique qu’il a engagée depuis quelques temps auprès des entreprises installées dans la ville de Douala.

Depuis le début de l’année, le Maire de la Ville de Douala, Roger Mbassa Ndinè a entrepris une tournée économique qui l’a conduit à visiter certaines entreprises et à parrainer le Forum Economique de Douala. Convaincu que la ville de Douala doit se préparer à une relance économique post covid-19 et de ce fait renforcer le partenariat autour du devenir de la ville avec les opérateurs économiques, chefs d’entreprises et autres investisseurs du secteur privé dans un cadre incitatif. De ce fait, il a à cœur de se lancer dans la réalisation de son vaste projet de campagne dont il n’a pas pu entamer les grands axes du fait d’avoir pris fonction avec l’avènement de la pandémie du Coronavirus qui a déstabilisé le système socio-économique de la plupart des pays et des villes des affaires du monde tel que Douala. Dans sa volonté d’anticiper, en espérant que la pandémie du Covid-19 sera derrière nous d’ici quelques mois, malgré une fluctuation inquiétante des chiffres des contaminés enregistrés au premier trimestre dans la cité capitale économique du Cameroun, le Maire de la ville de Douala a opté pour l’amélioration de l’environnement des affaires en mettant sur pied des plateformes permanentes «Cud – Opérateurs économiques» afin de permettre aux créateurs de richesses de pleinement participer au développement de la cité capitale économique du Cameroun. Notamment en recensant des projets de création d’emplois et voir ce que la ville peut faire pour ses populations.

Si la Mairie de la ville ne peut rien faire dans la réduction de la fiscalité, il est évident qu’elle peut aider les entreprises à devenir compétitive par la construction et l’aménagement des routes, l’électrification, l’assainissement et la fiscalité locale. Dans cette perspective, Roger Mbassa Ndinè qui se prépare à conduire la Mairie de Douala sur le marché financier pour lever un emprunt de 150 milliards FCFA en a profité pour énumérer les grands chantiers structurants qui vont permettre de changer la physionomie à la ville de Douala pour la faire entre dans le concert des grandes villes du monde. «Pour transformer Douala en métropole moderne et attractive, les défis de développement de la ville sont nombreux. Il s’agit de favoriser l’émergence d’un quartier international des affaires (Central Business District) sur le plateau Joss en favorisant la construction des immeubles en hauteurs, la requalification ou réaménagement du cœur marchand de Douala (quartier Akwa), la construction des centres secondaires des affaires dans les arrondissements périphériques, et la construction une voie de contournement entre l’entrée Est et l’entrée Ouest de Douala qui exigera la construction d’un 3è pont sur le fleuve Wouri. Des orientations à long terme qui sont contenues dans le Plan directeur d’Urbanisation de la ville de Douala adopté en 2015 sous son prédécesseur.

A moyen terme, sous financement d’une filiale de la banque d’un montant de 220 milliards FCFA,  la Mairie de la ville va construire des corridors (voies exclusives) pour la circulation du projet des bus rapides qui iront du Carrefour ancienne Direction des Douanes à PK 17 en passant par Ndokoti et de du Carrefour Ndokoti pour Yassa en passant par le quartier Madagascar. A cela va aussi s’ajouter l’aménagement du réseau routier complémentaire que couvre la Socatur, la construction reliant PK 11 et Logpom. A court terme, il y’a l’opération de libération des trottoirs sur le Boulevard Ahmadou Ahidjo, le Boulevard de la République, l’aménagement des axes Rhône Poulenc – Collège Charles De Gaule, Carrefour Kotto Immeuble – Logpom, et une étude en cours sur la proposition de l’ouvrage à construire pour rendre plus fluide le carrefour Ndokoti. Sur un plan attractif, transformer Douala en la ville numérique (Douala Smart city), combattre l’occupation anarchique  de l’espace public et privé en faisant respecter le Plan d’Occupation des Sols (POS) aussi adopté en 2015, permettre la célérité et la facilité dans l’obtention des actes d’urbanisation à travers le Guichet unique de facilitation de la délivrance des actes administratifs déjà ouvert à la Communauté Urbaine de Douala (CUD) en application des recommandations du Cameroon Business Forum (CBF) dans la perspective d’améliorer le classement du Cameroun au Doing Business.

A en croire, le premier magistrat de la ville de Douala, le bilan à mi-parcours apparaitre une appréciation des chefs d’entreprises qui ont vu pour la première fois le Maire venir à eux, s’intéresser à leur existence, savoir ce qu’ils peuvent apporter pour le développement. En retour, les chefs entreprises ont défini le cadre de leurs actions. Ainsi, il a été arrêté que les entreprises peuvent agir par des dons, la prise en charge des chantiers selon le cahier de charge prédéfini par les services compétents. Une entente gagnant-gagnante, surtout lorsqu’on sait que plusieurs routes qui jouxtent les entrées des entreprises sont sérieusement endommagées avec des dos d’ânes, des nids de poules et des lacs de cratères. Toutefois, malgré les difficultés liées à la pandémie du Covid-19, l’exécutif de la Ville de Douala investi 100 millions Fcfa par mois pour assurer un bon éclairage public et plus d’un milliard de francs CFA vers à Hysacam par an pour l’hygiène et la salubrité. Des efforts qui ont des résultats visibles car la voirie est mieux éclairé qu’à leur prise de fonction et les monticules des ordures qui essaimaient la ville de Douala ont disparu. Toute chose qui a permis d’améliorer l’attractivité, la compétitivité et la gouvernance de la ville.

Mathieu Nathanaël NJOG

Article publié dans le journal L'essentiel du Cameroun

 

 

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1 juin 2021 2 01 /06 /juin /2021 15:58

Cameroun-Congo Brazzaville

L'envoyé spécial de Son Excellence Denis Sassou Nguesso, Président de la République du Congo, le Ministre d’État, Ministre des Mines et de la Géologie, Pierre Oba, a séjourné au Cameroun pendant une semaine. Dans ses bagages un projet de développement minier de 10 milliards de dollars (soit environ 5495 milliards FCFA) . Ce qui augure une opportunité de création des emplois au Cameroun.

Après avoir séjourné est au Cameroun depuis le 25 mai dernier, l'envoyé spécial de Son Excellence Denis Sassou Nguesso, Président de la République du Congo, le Ministre d’État, Ministre des Mines et de la Géologie, Pierre Oba a été reçu en audience par le Président de la République, Paul Biya, ainsi que par plusieurs membres du gouvernement parmi lesquels le Premier ministre, Joseph Dion Ngute. Il est venu présenter un projet bilatéral portant sur le développement d’infrastructures ferroviaires et portuaires pour une valeur de plus de 5 495 milliards de FCFA, intégralement financé par un consortium de sociétés chinoises mise en place par la firme hongkongaise Bestway Finance Limited. Cette dernière, par l’intermédiaire de sa filiale locale, Sangha Mining Development, vient de voir ses efforts couronnés en République du Congo où elle va faire dans l’exploitation du gisement de fer d’Avima, Badondo et Nabemba, dans le département de la Sangha, limitrophe au Cameroun.

En effet, le Congo vient d'attribuer trois permis d’exploitation à Avima, Badondo et Nabeba, par  décrets présidentiels en date du 30 novembre 2020, ainsi que trois conventions minières, signées le 13 mars dernier, entre Pierre Oba, Ministre d'Etat, des Mines et de la Géologie, et Manuel André, Directeur général de la société minière Sangha Mining Development, le tout pour une durée de 25 ans. C'était en présence des ministres des Finances et du Budget, Calixte Nganongo, et du Plan, Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas. Grâce à ces signatures, la Compagnie minière Sangha  Mining Developpment, société de droit congolais, annonce qu’elle va investir 10 milliards de dollars, (soit environ 5495 milliards FCFA) dans l’exploitation du gisement de fer d’Avima, Badondo et  Abemba, dans le département de la Sangha, avec une incidence directe sur le développement d’infrastructures ferroviaires et portuaires, totalement financé par un consortium de sociétés chinoises mis en place par la firme hongkongaise Bestway Finance Limited, avec sa filiale locale, Sangha Mining Development.

Localités voisines du Cameroun, il ne fait pas de doute que le Cameroun pourra tirer grandement profit de ce projet, notamment sur le volet transport. Les débats portent sur l’opportunité de transporter ce minerai par voie ferroviaire plus facilement vers le port en eau profonde de Kribi dans la région du Sud du Cameroun que par le port de  Pointe Noire, principal port de la République du Congo. C’est dire que le gouvernement Cameroun en saisissant cette opportunité d’investissement infrastructurel pourra permettre la création des milliers d’emplois aussi bien dans la construction d’une ligne ferroviaire entre Sangha au Congo et Kribi au Cameroun. C’est l'enjeu du séjour au Cameroun de l'envoyé spécial de Son Excellence Denis Sassou Nguesso, Président de la République du Congo, Géologie, Pierre Oba  qui a une proposition d'un partenariat bilatéral gagnant-gagnant.

Au regard de l'importance de ce projet, le transport de ce minerai pourra permettre de donner un coup d’accélérateur aux projets structurants du chef de l'Etat Paul Biya dans la perspective de l’atteinte du Cameroun, à l’émergent à l'horizon 2035. Notamment La construction des infrastructures connexes, une ligne de chemin de fer Sangha-Kouilou, un port minéralier et des installations énergétiques. Si le gouvernement camerounais ne brille pas comme à son habitude par son inertie, il est prévu le lancement des travaux de l’usine au quatrième trimestre de cette année, pour une perspective du début des exportations en 2023 et pour atteindre à terme une production annuelle de plus de 100 millions de tonnes de minerais de fer.

Mathieu Nathanaël NJOG

 

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